Close Encounters of the Third Kind

Les portes du senkaimon s’ouvrirent en silence au dessus des ruines de Karakura, diffusant une vive lumière. Une silhouette se dessina, suivie de près par plusieurs autres. Au total, une quinzaine de shinigami sortirent du portail qui rattachait Karakura à la Soul Society, dont la vice-capitaine de la dixième division, Rangiku Matsumoto.

Les envahisseurs avaient foutu une belle pagaille. Au rukongai, ils étaient à l’origine du meurtre de trop nombreuses âmes. Mercenaires sans merci, ils avaient fait couler le sang, réduisant en cendres des quartiers entiers. Rangiku avait pu voir elle-même avec quelle férocité ces armées de l’ombre s’attaquaient à des personnes sans défense, tuant sans pitié ceux qui tombaient sous leurs armes. Ces assassins avaient finalement été stoppés au cours d’une lutte acharnée… Mais à quel prix. Les victimes étaient beaucoup trop nombreuses, que ce soit les simples âmes ou les shinigami, pour que quiconque reste impassible devant un tel spectacle.

Matsumoto regarda un instant autour d’elle. Ici aussi il y avait eu de la casse. Avant qu’elle ne parte pour cette mission, les premiers rapports étaient tombés concernant la situation actuelle à Karakura. Les envahisseurs semblaient avoir été éliminés par une forte opposition provenant de la Soul Society, soutenue par des personnes étrangères… Mais au final, Rangiku se fichait bien de savoir qui avait mis un terme à tout ça. Tout ce qui lui importait, c’était que la situation redevienne tel qu’elle était auparavant… C’est-à-dire un peu plus calme. Elle se tourna vers les shinigami qui l’accompagnaient, leur demandant alors de former trois groupes afin de se partager les zones à explorer. S’il restait des envahisseurs dans le coin, leur mission était tout simplement de mettre fin au conflit d’une manière ou d’une autre… Ce qui signifiait en quelque sorte « butez-les et ne revenez pas avant d’avoir nettoyer Karakura ».

Ce fut donc en petits groupes que les shinigami exécutèrent la mission… Mais au bout d’un certain temps, ils commencèrent à croire que la ville de Karakura avait belle et bien était nettoyée de ces pourritures. Il n’y avait pas la plus petite trace d’un éventuel survivant. De son côté, Rangiku tomba nez-à-nez avec deux hollows… A défaut d’avoir un envahisseur à trancher, elle pouvait bien purifier l’âme de ces monstres, ce qu’elle fit en deux temps trois mouvements.

La vice-capitaine soupira. Cela faisait maintenant une bonne heure qu’ils arpentaient les rues et les recherches n’étaient absolument pas concluantes. D’un certain côté, c’était plutôt une bonne nouvelle… de l’autre, elle trouvait que c’était une perte de temps ! Et puis pourquoi c’était à elle de se taper c’te mission toute pourrie ? Un troisième siège aurait très bien pu la faire ! En plus, les victoires de la Soul Society étaient généralement accompagnées par des fêtes plutôt sympathiques… Bien évidemment, la vice-capitaine prenait grand plaisir à participer aux préparatifs en goûtant elle-même chaque bouteille de saké. Et au final, elle se retrouvait parfois ivre avant même que la dite fête ne commence. M’enfin passons, ce n’est pas le sujet du topic.

Plus tard, les trois groupes se rejoignirent et tout ce qui arriva aux oreilles de Rangiku, ce fut « rien à signaler » et « rien à signaler »… Ok, dans la catégorie « j’envoie mes troupes pour faire une mission complètement inutile » la Soul Society faisait très fort pour le coup. Cependant, les ordres n’étaient guère discutables (sauf quand on s’appelle Aizen et qu’on se permet de se la péter en écrasant ses lunettes et en fuckant Yamamoto après avoir débité un monologue sur le pouvoir divin… mais là n’est pas la question).

Bon, la moitié de la ville avait été passée au peigne fin… Courage les gars, plus que quelques heures de travaux inutiles qui serviront à rien… Ça, c’était ce que pensait très fort Rangiku, parce qu’en plus, d’ici qu’ils reviennent, elle était sure que quelqu’un viendra la voir tout excité en lui apprenant que la douzième division avait mis au point un dispositif pour repérer les types avec la même signature énergétique que les envahisseurs.
Elle se garda cependant de faire le moindre commentaire et ordonna alors à ses hommes de continuer de ratisser la zone.

Spoiler:

-C'est d'un ennui de se retrouver sous les ordres de quelqu'un tu ne trouves pas ? Surtout quand les ordres sont dénués de sens tactique. Matsumoto Rangiku, vice capitaine de la 10ème division. Tu dois obéir à ce nain de Hitsugaya et mieux encore, à ce vieillard de Yamamoto. Plus stupide que ça, c'est cette foutu chambre des 46 qui établis les directives. Oh mais désolé, je me présente. Yomaku Yagoretsu, arme ultime consacré par les bons soins d'Aizen et chef officiel de l'espada, maitre du cero dans ses heures perdues et enfin, arrancar ultime. J'ai besoin de te demander, que sait-tu sur mon frère de sang, Tagorai Yagoretu ?

A peine les ordres donnés, Rangiku détourna le regard pour se poster un peu plus loin. Les shinigami, eux, s’étaient éloignés de l’endroit où se tenait la vice-capitaine pour exécuter leurs laborieuses tâches. Pas besoin d’être devin pour voir qu’il n’y avait plus d’envahisseurs dans le coin… Mais les ordres étaient là… Matsumoto contempla les ruines d’un petit quartier commerçant. Si la menace avait été écartée, une question demeurait en suspens : quel étaient le but de ces armées ennemies ? La destruction ? La tuerie bête et méchante ? Cela paraissait probable au vu du comportement de ces hommes qui avaient envahi Karakura et la Soul Society. Cependant, leur invasion s’était déroulée de manière stratégique, les assauts survenant de façons régulières et maitrisés… Bref, ils avaient agis comme de bons petits soldats, et dans une armée, il y a toujours une personne au pouvoir. Si tel était le cas, alors la Soul Society n’en avait certainement pas fini avec cette menace.

Alors que la shinigami effectuait son devoir en sillonnant les rues dévastées, elle s’arrêta. Les énergies spirituelles des membres de sa division venaient soudainement… de disparaître. Elle avait beau effectué une recherche plus approfondie de leur reiatsu, rien ne subsistait… Et nulle autre énergie n’était apparue depuis… Des envahisseurs ? Impossible, ils n’étaient pas du genre à prendre des gants et à se cacher ainsi… Inquiète, Rangiku fit demi-tour… Après tout, la disparition de leurs reiatsu ne signifiait pas forcément qu’ils étaient morts. La vice-capitaine s’accrocha à cette pensée, bien qu’elle n’y croyait pas vraiment.
Elle venait de faire un pas, quand un homme apparut devant elle, agrippant un shinigami de l’escouade qui hurla de douleur sous la pression exercée par l’inconnu. Sans plus attendre, Rangiku dégaina d’un geste vif son zanpakutô, se mettant en garde, fixant du regard celui qui se tenait en face d’elle… Merde, qui c’était lui ? D’où il venait et qu’est-ce qu’il voulait ? Ce furent les premières pensées qui traversèrent l’esprit de la shinigami, qui observait avec grande attention l’individu.
Quelques secondes s’écoulèrent sans que les protagonistes ne fassent le moindre mouvement, ce qui laissa à Rangiku l’opportunité de faire le point sur la situation. Il était plus probable que le type qui lui faisait face ait tué les shinigami de sa division… Voulait-il la tuer elle aussi ? Apparemment pas… En tout cas, pas tout de suite puisque dans le cas contraire, il l’aurait fait sans plus attendre. Et cette pensée fut confirmée au moment même où l’étrange personne prit la parole.

Paroles qui eurent l’effet d’une décharge électrique. D’où connaissait-il son nom ? Quel était cet étrange discours sur le fait de servir sous les ordres d’une personne ? Matsumoto écarquilla un instant les yeux… Cet homme semblait très bien informé…Autant sur elle que sur le fonctionnement de la Soul Society et si la shinigami était catégoriquement en désaccord avec les propos énoncés concernant son capitaine, elle ne put s’empêcher de penser que sur un point, il n’avait pas tort. La chambre des 46 donnait parfois des ordres qui ne méritaient pas d’être exécutés… Pourtant, c’était le travail de tout bon shinigami d’obéir…
Yomaku Yagorestu… Membre de l’Espada… Cette présentation ne rassura absolument pas Rangiku, qui tenta de ne pas laisser transparaitre l’appréhension que ce titre lui inspirait. Si un combat devait s’engager… L’issue était on ne peut plus clair, elle perdrait, et sans doute n’aurait-elle même pas de temps de tenter une quelconque défense. Restant silencieuse alors que le shinigami malmené par l’arrancar continuait de gémir, Matsumoto offrit à Yomaku un regard froid et une mine sombre lorsque celui-ci énonça le nom de Yagorestu Tagorai.

Alors quoi, était-il venu simplement pour discuter de son « frère » ? Non, bien sur que non… Il y avait autre chose et elle savait qu’elle n’allait pas tarder à découvrir le pourquoi de cette visite, si tant est qu’elle entre dans le jeu de cet homme… Durant de longues secondes, la vice-capitaine de la 10ème division resta silencieuse, réfléchissant à l’attitude à adopter… Mais avait-elle le choix ? Un manque de réponse pouvait la condamner, elle et le seul survivant de l’équipe. Et attaquer un adversaire aussi dangereux était plus que suicidaire. Sans relâcher sa garde, elle se contenta donc d’une brève réponse…

« Pas grand-chose… »

Oui… Brève réponse… Et qui ne satisferait aucunement Yomaku, c’est pourquoi Matsumoto ne marqua d’une courte pause avant de reprendre.

« Il est le chef du groupe appelé Vizard… Et il semblerait qu’il ait été très… actif lors de la bataille de Karakura… »

Elle avait également appris que c’était également l’homme qui avait tué Gin Ichimaru, mais étrangement, elle se garda de lui dire…
L’ex-capitaine de la troisième division avait une place particulière dans le cœur de la vice-capitaine, et même si ses agissements l’avaient désigné comme traître au regard de la Soul Society, elle refusait de le considérait ainsi, persuadée que ses actes dissimulait des intentions plus nobles.

Soutenant le regard de Yomaku, Rangiku prit sur elle et réclama alors qu’il laisse partir le shinigami au pied de l’arrancar, argumentant qu’ils n’avaient absolument pas besoin de lui pour continuer cette discussion...

-Tu as également omis un détail important. Il est le bourreau de Gin Ichimaru, mais ça tu le savais déjà. Tu était très proche de ce jeune prodige, c'est dommage qu'il ai du terminer comme ça sous la cruauté d'un tel homme. D'autant plus que Tagorai s'en ai vanté au sein de toute la soul society, mais tu es courant je me trompe ? Nous devons parler affaire, shinigami...

-Tu n'es pas idiote alors je vais te poser une question en somme toute banale. Pourquoi à tu intégré la soul society ? Pourquoi suivre un roi que tu n'a jamais vu ? Kaname est peut être aveugle, mais ses yeux sont meilleurs que les tiens. Dis moi, es-tu certaine... qu'Aizen fait le mauvais choix ?

-Pourquoi ne pas te battre pour la bonne cause... pour une fois ?

/!\ Attention aux lecteurs, ce post possède un spoil concernant le chapitre 416.

Le shinigami fut relâché. Pendant un instant, il fixa la vice-capitaine ; un mélange de peur, de reconnaissance et d’incompréhension pouvait se lire dans son regard. Surement qu’il ne saisissait pas pourquoi Yomaku lui accordait la vie sauve… Et d’ailleurs, Rangiku elle-même fut étonnée du geste de l’arrancar. Mais l’étonnement disparut très vite au profit d’un autre sentiment : l’horreur.
Il était cruel de faire croire un instant à un homme qu’il pouvait s’en sortir, et la manière dont s’y était prit Yomaku pour mettre fin à la vie du shinigami était d’une barbarie peu commune. Dégoutée par le geste de l’Espada, Matsumoto serra un peu plus fort son arme. Elle sentait l’adrénaline montait sous l’effet de la colère, l’incitant à attaquer… Ce qu’elle ne fit pas. Lâcheté de sa part ? Elle savait très bien qu’elle ne survivrait pas à un affrontement direct, et pourtant, cette pensée ne la réconforta aucunement. Le rire de l’arrancar résonna dans ses oreilles… Un rire malsain… Qui accompagna pendant de nombreuses secondes la vice-capitaine dans sa solitude. Car oui, en cet instant, elle se sentait plutôt désemparée : elle n’avait pu faire aucun geste pour sauver le shinigami, elle n’avait pas agi contre Yomaku…
Celui-ci s’arrêta de rire lorsqu’il fit un pas vers la vice-capitaine, laquelle sortit immédiatement de sa torpeur pour lever la lame de son zanpakutô un peu plus haut vers le ciel, lui indiquant par là de ne pas approcher plus. Il s’immobilisa (Rangiku douta cependant que ce fut en réaction à son geste).

Gin Ichimaru. Le fait que Yomaku prononce ce nom donna une toute autre dimension à cette discussion. Lentement, Matsumoto abaissa son sabre, sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que dans le fond, elle commençait à comprendre la raison de cet entrevu avec l’arrancar… Ou alors elle en avait marre de tenir trente ans une épée en l’air qui, de toute façon, n’était d’aucune utilité.
L’espada continua sa route, réduisant la distance qu’il y avait entre eux pour s’arrêter à une dizaine de mètre, plantant alors son regard dans celui de la shinigami. Là encore, elle fut assez surprise par ce que lui inspira cet échange. Il n’y avait rien d’hostile, rien de menaçant. Juste une sensation presque… chaleureuse qui était en complète opposition avec la froideur qui se dégageait de son être.
Bordel, il venait de tuer de manière très brutale un shinigami sous ses yeux, et il la regardait presque avec amicalité tout en parlant de l’homme qui avait le plus compté dans la vie de Rangiku… Il fallait le dire, ce genre de comportement rendait Matsumoto très mal à l’aise, qui n’arrivait pas à cerner l’individu qui se tenait en face d’elle. Et une question continuait de trotter dans l’esprit de la shinigami, à savoir comment il pouvait être aussi bien informé sur elle.

Pourquoi avait-elle intégré la Soul Society ? Parce que… Parce que…

…

En fait, son unique raison se résumait en un nom : Gin. Elle l’avait suivit à l’académie, sans trop comprendre les raisons qui avaient poussé son ami à s’y rendre… La seule chose dont elle se souvenait, c’était que cette même nuit, il était revenu, couvert de sang, un manteau de shinigami sur les épaules. Elle avait bien essayé de lui demander ce qu’il s’était passé… Et elle s’était heurtée à un mur de pierre, qui refusait obstinément de lui révéler une vérité qui pourtant, la concernait. Mais elle l’avait suivi. Malgré cette absence de vérité, elle avait suivi Gin parce qu’il était tout simplement la seule personne à laquelle elle tenait.

Et depuis qu’elle avait appris sa mort, elle ne comprenait plus vraiment pourquoi elle était à la place qui lui avait été offerte. Ses questions ne trouveraient désormais plus aucune réponse, la seule personne ayant été aussi proche de Gin qu’elle et qui possédait peut-être des explications étant en un lieu qui lui était impossible d’atteindre… Et qui, de plus, était l’ennemi numéro un de la Soul Society…

Les paroles de Yomaku furent comme un poison, qui commençait doucement à faire leurs effets… Soudain, il disparut du champ de vision de Rangiku pour se retrouver juste derrière elle, prononçant alors une phrase qui fit prendre tout son sens à la conversation. Aizen était-il en tort ?

Un instant, Rangiku douta… Mais les préceptes de la Soul Society étaient profondément encrés en elle, et ce fut avec aplomb qu’elle répondit à l’arrancar se tenant toujours dans son dos.

« Sans Roi, la Soul Society courrait à sa perte et c’est l’équilibre entre les deux univers qui s’effondrerait… En menaçant le Roi, Aizen menace non seulement la Soul Society mais aussi le Hueco Mundo. »

Dans son discours, elle se garda cependant de dire si Aizen avait raison ou s’il avait tort… Elle fait, elle réalisa qu’elle s’en fichait. Même lorsque la trahison des trois capitaines avait été révélée, elle n’avait jamais pensé aux actions de l’ex-capitaine de la 5ème division, se préoccupant d’avantage des agissements de Gin.
Mais si elle n’avait aucun avis sur les intentions d’Aizen, elle était cependant en total désaccord avec ses agissements, qui avaient coûté de trop nombreuses vies… Dont celle d’Ichimaru.

« Où veux-tu en venir ? »

La réponse ne se fit pas attendre. Se battre pour Aizen ? Il était… vraiment sérieux ?
Rangiku resta silencieux. L’énergie spirituelle que déploya Yomaku à cet instant la fit frissonner.
Sans qu’elle s’y attende, il tendit un bras au-dessus de son épaule, dévoilant à la vice-capitaine un objet de taille moyenne… Et en y regardant mieux, elle découvrit qu’une clé était enfermée dedans.

« Une clé ? » Fit-elle d’un ton pas très assuré.

Elle contempla quelques secondes de plus l’objet, pour finalement oser poser la question qui lui brulait les lèvres.

« Qu’ouvre-t-elle ? »

-Ce que tu dis à l'instant... ce sont des mots dénués de certitude, ils sont vides. Tu dis ça car on te l'a enseigné, on te l'a bourré dans le crane. Et pourtant tu ne connais pas la signification de ces derniers j'ai tord ? J'ai presque de la peine pour toi au fond. Tu es manipulé par une personne que tu n'a jamais vu, et tu oses prétendre avoir un but en tuant obstinément les holows et en arrêtant ce qu'on appelle la « menace » ?

-Ce qu'elle ouvre, c'est la dimension royale, TA dimension royale. Pour être plus direct, cette clé ouvre tout les trésors et les secrets... de ce regretté Gin Ichimaru. Je n'ai pas réussi à tout découvrir dans cette pièce, mais je suis persuadé que toi tu aura de meilleures chances que moi. Le fait est que je peux te donner cette clé et une information capitale sur lui, mais malheureusement je ne suis pas le mieux placé pour t'autoriser à accéder à ce dernier hommage. Si tu veux apprendre la vérité... Il te faudra parler à Aizen !

-Je ne suis pas ton ennemi... mais ça tu dois être capable de le ressentir, sinon tu m'aurais déjà attaquer. Si tu as des questions à me poser, n'hésite pas, je pourrais peut être t'éclaircir.

Des mots dénués de certitudes ? Des paroles vident de sens ? Nul besoin que Yomaku le dise… Au moment même où Rangiku avait prononcé ces phrases, elle avait eu l’impression que c’était une autre personne qui parlait. La confrontation avec l’arrancar donna la désagréable sensation à la vice-capitaine qu’il y avait, dans le discours de l’espada, une vérité déplaisante.
Non… En fait ce n’était pas une vérité… C’était une prise de conscience vis-à-vis de l’existence de la shinigami et des projets qu’elle ambitionnait. Influencée par le discours de Yomaku, Matsumoto en vint, sans vraiment s’en rendre compte, à réfléchir sur sa condition et sur l’objectif qu’elle s’était fixée il y avait de cela de très nombreuses années.
Si pendant un temps, les principes de la Soul Society n’avaient pas interférés avec les motivations de Rangiku, elle commençait à comprendre que désormais, c’était bien cette institution qui l’empêchait d’avancer, réduisant ses propres desseins à néant, au profit de directives qui ennuyaient fortement la vice-capitaine. La motivation de la shinigami était somme toute très simple à expliquer : comprendre. Mais elle était maintenant certaine d’une chose, ce n’était pas les armées de la cour ni les 46 du Chuô qui allaient l’épauler dans une tâche personnelle. Elle l’avait compris depuis pas mal de temps cela… Les intérêts du Roi passaient avant tout.
Petit à petit, Rangiku avait abandonné tout espoir de connaître un jour la vérité… Surtout depuis que la mort de l’ex-capitaine de la troisième division avait été annoncé.

Avait-elle été manipulée, comme le prétendait Yomaku ? Ou était-elle manipulée ? (Ahah, la question qui tue).

L’espada brisa devant elle le cube, permettant ainsi à Rangiku d’observer la clé. Sa constitution était très banale, à l’exception de la petite sphère, qui se trouvait en son centre. Alors que la vice-capitaine avait les yeux rivés sur l’objet, l’arrancar lui expliqua ce qu’elle mit plusieurs secondes à comprendre.
Le rythme cardiaque de la shinigami accéléra... Là… Devant elle, se trouvait peut-être la réponse aux nombreuses énigmes qui hantaient son passé. Matsumoto ferma les yeux pendant quelques secondes, tentant de faire le vide dans ses pensées. Pourtant, les paroles de Yomaku restaient profondément encrées en elle, résonnant comme un écho qui n’en finissait pas. Se pourrait-il vraiment que Gin ait laissé derrière lui les explications qui manquaient cruellement à la vice-capitaine ?

Elle eut alors le souffle coupé. L’entendre proposer d’aller parler à Aizen, voilà qui avait de quoi stupéfaire n’importe qui, et qui plus est un shinigami. Rangiku se tourna vivement vers Yomaku, jaugeant son comportement alors que celui-ci s’éloignait, pour finalement s’arrêter quelques mètres plus loin. Etait-il… sérieux ? Tout portait à croire que oui. Il ne semblait pas le genre d’homme à parler à la légère.
Rangiku tenta de faire le point… Non seulement sur ce que lui proposait là l’espada, mais aussi sur ses propres désirs. Elle se trouvait au croisement d’un chemin, et désormais, elle pouvait choisir de continuer sur la voie qu’elle avait emprunté plus de cent ans auparavant, ou bifurquer… Découvrir la vérité était la chose qui lui tenait le plus à cœur. Et le comble pour la shinigami était que c’était un arrancar qui lui offrait la vérité cherchée sur un plateau en argent. Offrait ? Ca sonnait comme une fausse note. Rien n’était gratuit… Et ce fut à ce moment que Rangiku percuta. C’était lui qui était venu la chercher. Lui qui était venu à sa rencontre avec un message qui, il devait surement le savoir, ne laisserait pas indifférente la shinigami. Si pendant le temps de la conversation, Matsumoto avait beaucoup réfléchi sur ce qu’elle voulait faire, il commençait à se demander ce Yomaku, lui, voulait qu’elle fasse.

Aller parler à Aizen ? Cela pouvait faire passer la vice-capitaine pour traître aux yeux de la Soul Society. Elle devrait obligatoirement abandonner son statut d’officier du Goteï 13. Et était-elle sure que le jeu en vaille la chandelle ?

Yomaku s’adressa une nouvelle fois à elle avec un ton… amical. Comme si pour lui, le choix de Rangiku ne faisait aucun doute. Ses paroles se voulaient presque réconfortante…

« Si tu n’es pas mon ennemi, tu n’es également pas mon ami... »

Et si elle ne l’avait pas attaqué, c’était simplement parce qu’elle n’était pas suicidaire… Et qu’il fallait le dire, son discours intéressait grandement Matsumoto.

« Qu’attends-tu de moi en échange ? Je doute que tu sois venu uniquement me donner cette clé et me souhaiter tout le bonheur du monde… »

Mais enfin, en y pensant, il fallait dire qu’elle offrait beaucoup puisque si elle acceptait de rencontrer Aizen, elle ne pourrait plus faire marche arrière… Et peut-être en même temps ne pourrait-elle plus se considérer comme appartenant aux armées de la Cour. Dans ces conditions, tout était possible… Le meilleur comme le pire (et comme généralement, c’est le pire qui arrive, elle a de quoi s’inquiéter).

-Tu as raison, je n'ai aucun prétexte à bien vouloir t'aider, mais je n'en ai pas non plus à te vouloir du mal. Si je te demande ça c'est pour répondre à certaines de mes questions, rien de plus ! Je ne suis pas du côté d'Aizen, je ne suis pas du côté des arrancar, ou bien celui des shinigamis. Écoute moi bien la miss. Je suis là uniquement parce que je le souhaite, si mon offre ne te convient pas alors laisse là tomber... Seulement, c'est ta dernière opportunité.

-Je vais te dire une chose. Aizen est devenu puissant, trop puissant. Il se rapproche de jour en jour du statut de dieu, aucun d'entre vous ne peux l'arrêter dans sa quête. Si je le suis ce n'est pas à cause de la peur, ou encore pour rester fidèle et dévoué à mon créateur. Je le suis car j'ai un objectif à accomplir et aussi car... je suis surexcité. Surexcité à l'idée de devoir un jour surpasser Aizen. Mon but est simple, je dois tuer Tagorai Yagoretsu !

Déjà qu’elle trouvait assez étrange le fait qu’un individu puisse avoir les yeux rouges, voilà que cette couleur s’effaçait pour laisser place à un bleu assez clair. Pourtant, bien que ce changement modifié de manière conséquente l’expression de Yomaku, il n’en demeurait pas moins dangereux, et inversement, n’en devenait pas plus sympathique. Rangiku continua cependant de le fixer comme si de rien n’était… Elle ne put cependant s’empêcher de froncer les sourcils, signe évident de son trouble vis-à-vis de ce changement physique chez son interlocuteur.
Celui-ci en vint d’ailleurs à exprimer un positionnement vis-à-vis des camps qui s’affrontaient dans cette guerre plutôt intéressant et parfaitement… audacieux. Déclarer ne pas être du côté d’Aizen… Etait-il vraiment sérieux ? Pour le coup, Rangiku avait bien du mal à le croire, d’autant plus qu’il s’était présenté comme étant le chef de l’Espada. Enfin, la vice-capitaine se désintéressa totalement de ces paroles au moment même où Yomaku exprima le fait qu’elle puisse perdre l’occasion d’établir la vérité sur les évènements passés.

Et en y pensant, il n’avait pas tort. Rangiku se sentit à ce moment-là prise au piège.
Prise au piège par ses propres envies, et son désir inassouvi d’avoir des réponses, de savoir ce que pouvait ouvrir la clé que détenait Yomaku. Chaque parcelle de son corps la poussait à aller vers l’arrancar, l’incitant à prendre l’objet pouvant ouvrir les portes de la vérité… Et pourtant, dans un élan de conscience et de jugement, elle se retint… L’idée de partir à la Dimension Royale était folle, tout comme celle de rejoindre Aizen (du moins jusqu’à ce qu’elle ait obtenu ce qu’elle cherchait). L’espada la mettait devant le fait accompli, et, n’étant absolument pas préparer à devoir faire ce genre de choix, Matsumoto ne parvenait pas à appréhender de façon objective les possibilités qui s’offraient à elle. Baissant les yeux, elle regarda le sol, comme si l’avenir pouvait être écrit dans la terre ou gravé dans le bitume.

Partir ? Rester ? Le choix n’était pas aisé et tandis que Rangiku continuait d’opposer les raisons qui l’incitaient à suivre Yomaku à celles qui, au contraire, la poussaient à rester, l’homme s’approcha d’elle, d’un pas lent et assuré. Le contact avec l’arrancar eut l’effet d’une douche glacée. Son sang ne fit qu’un tour et la vice-capitaine releva vivement la tête pour tomber nez à nez avec l’espada, beaucoup plus proche qu’il ne l’avait été durant la conversation. Elle frissonna ensuite, lorsqu’elle sentit la main de Yomaku attraper la sienne, pour y déposer la fameuse clé. Pouvoir la toucher… La contempler… L’avoir en sa possession eut alors l’effet d’une révélation à la shinigami, qui se rendit compte qu’il n’était plus question d’hésiter. Elle avait désormais la possibilité d’avoir des réponses, et il ne tenait maintenant plus qu’à elle de refuser ou non l’offre faite par le « jumeau » de Tagoraï.

Le nom de ce dernier revint d’ailleurs dans la discussion, lorsque l’arrancar révéla ses propres ambitions. Dépasser Aizen ? Tuer Yagoretsu Tagoraï ? Matsumoto afficha un air surpris. Tout d’abord, parce que les paroles prononcées étaient des plus surprenantes, mais également parce que l’espada n’hésitait pas à faire part de ses propres désirs… Ce qui, dans un sens, pouvait se révéler dangereux pour lui. L’information était une arme puissante, et à n’en point douter, à ce niveau-là, Yomaku était largement au-dessus de la vice-capitaine. Pourtant, il semblait vouloir maintenir une égalité entre eux, comme s’il était normal qu’elle connaisse ses projets quand lui connaissait les siens.
Il venait d’instaurer une sorte d’égalité entre eux… Rendant presque la shinigami complice de ses actes futurs.

Tuer Tagoraï… Pendant un temps, Rangiku s’en serait volontiers chargée. Mais l’idée de vengeance n’avait pas diminué le chagrin qu’elle avait éprouvé lorsqu’on lui avait annoncé que Gin avait été tué… Les circonstances de sa mort n’était cependant pas clair… Ichimaru était un prodige, une force de la nature. Et qu’il ait pu succomber lors d’un combat était presque inimaginable.
Yomaku voulait mettre fin à la vie du Vizard ? Rangiku n’avait rien contre… Au contraire… Mais à ce moment-là, elle eut pendant quelques secondes l’idée qu’elle pourrait accompagner l’arrancar afin de se confronter au meurtrier de son ami d’enfance. Cette pensée s’effaça cependant, lorsque d’un claquement de doigt, l’arrancar fit apparaître une porte. Celle-ci s’ouvrit lentement, dévoilant ainsi le portail qui, sans l’ombre d’un doute, emmenait à la dimension Royale.

Durant un instant, Rangiku regarda Yomaku, qui semblait attendre une réponse. Celle-ci ne tarda pas. Serrant la clé dans son poing, la shinigami avança sans se presser vers la lumière pour s’arrêter juste devant. Elle soupira.

"La Dimension Royale... A t'entendre, ça parait si simple d'obtenir ce que l'on veut..."

Subitement, elle se retourna, se désintéressant de l'espace ouvert entre les deux mondes pour plonger ses yeux bleus dans ceux de Yomaku, qui avaient repris une teinte rouge.

"Je ne marche pas. Tu apparais après avoir tué tous les shinigami qui m'accompagnaient... Tout ça pour me donner une clé qui est censé m'apporter des réponses concernant l'homme que..."

Réflexion. Elle se ravisa sur ses paroles, reprenant son discours sur un ton plus calme.

"Tu en connais beaucoup... Peut-être plus que tu ne veux bien le dire... De toi cependant, je ne sais que ce que tu veux bien me dire... Et encore faudrait-il que tes propos se révèlent exact..."

Venait-elle haut et fort de le traiter de menteur? ... Oui, c'était tout à fait ça. Car depuis le début de cette rencontre, une chose fondamentale n'avait pas été abordée, à savoir l'exactitude des propos de Yomaku.

"Tu te présentes en tant que membre de l'espada... Et tu ne servirais pas Aizen?"

A ces mots, qui mettaient en valeur une contradiction dans les propos de Yomaku, elle releva son zanpakutô, pointant l'arrancar avec le bout de sa lame.

"Tu prétends n'agir que dans ton intérêt personnel... Mais me donner cette clé semble être un acte dépourvu d'intérêt justement... Que cherches-tu réellement? Et qu'est-ce qu'ouvre cette clé?"

-Mes propos sont peut être erronés c'est vrai. Mais là où tu peux être sûr d'une chose, c'est que Gin a suivi volontairement Aizen et que ces deux là étaient crains par leur complicité du temps de leur servitude envers la Soul Society. La question est, qui à part toi a été suffisamment proche du serpent pour en connaître beaucoup sur ses intentions et manigances ? Pas besoin de te répondre blondinette, pas vrai ?

-Je te présente mon armée. Tu me demande quelles sont les raisons de mon insubordination ? Je suis simplement ce que l'on appelle communément un génie. Mes capacités dépassent les prévisions d'Aizen et c'est pourquoi plus le temps passe plus je deviens moi même un obstacle. Plus le pouvoir est grand et plus on est en mesure de le maitriser, plus tu deviens audacieux à devenir toi même un leader à part des autres.

-A ce stade je ne peux rien te promettre. Mais une chose est sûr, la dernière fois où Gin à séjourné était au Hueco Mondo. Ton choix dois être fait maintenant ! Si tu perds cette chance tu perdra tout ! Ne t'inquiète pas, à mes côtés il ne t'arrivera rien... Après tout je l'ai promis à notre ami commun.

Elle ne vit rien. Ses perceptions sensorielles se retrouvèrent carrément à la ramasse quand Yomaku, d’un sonido, quitta sa position pour venir à ses côtés, lui dérobant par la même occasion la clé qu’il lui avait précédemment donné. Il était assez effrayant de se dire que s’il parvenait à reprendre aussi facilement une clé sans que la personne en sa possession n’ait pu rien faire, il pouvait également ôter la vie sans plus de difficulté. Rangiku posa son regard sur Yomaku, lequel, en cet instant précis, abordait un sourire particulièrement malveillant.
Il lança la clé en l’air… Pour finalement la réduire en cendres, sous les yeux ébahis de la vice-capitaine, qui resta déconcertée par ce geste. En détruisant l’objet, il réduisait à néant l’une des solutions à l’énigme « Ichimaru ».
Yomaku était décidément sans pitié… Et ne laissait aucune place à l’hésitation. A trop se poser de question, Rangiku venait peut-être de perdre l’une des réponses qu’elle cherchait ces dernières années. Resserrant son emprise sur son zanpakutô, elle se maudit à l’instant d’avoir été aussi peu vigilante… Et maudit également Yomaku pour cette « leçon » dont elle se serait volontiers passée.

Elle se retrouvait à présent qu’elle était il y avait de cela quelques minutes… Sans rien d’autres que ses interrogations. Yomaku marquait un point. A présent, si elle voulait d’avantages de renseignements sur les agissements de Gin, alors elle allait devoir se fournir à la source. Dès lors que l’arrancar eut détruit la clé, Rangiku avait pris conscience que seul Aizen pouvait détenir les informations dont elle avait besoin. Et que Yomaku lui-même fasse référence au fait qu’il n’existait, à part elle, qu’une seule personne proche de Gin conforta la shinigami dans sa pensée première : Aizen était l’homme dont elle avait… Besoin.
Le mot sonna étrangement à ses oreilles. Avoir besoin d’un ennemi était une chose somme toute assez coquasse… Et qui n’engendrait généralement rien de bon.

Alors qu’elle continuait de menacer l’espada de son zanpakutô, celui-ci referma la porte qu’il avait précédemment ouverte. Sur le coup, Rangiku ne comprenait pas bien le raisonnement de l’arrancar… Elle aurait cru qu’il partirait sans elle… Mais non. Sans doute avait-il une idée en tête. Cependant, avant qu’elle n’ait pu l’interroger, il parvint, sans nulle difficulté, à saisir la lame sur le côté, empêchant alors Rangiku de manier l’épée… Alors que les deux protagonistes se faisaient face, des reiatsu firent leurs apparitions, leurs propriétaires étant à ne point s’y tromper de puissants individus. Ceux-ci, au nombre de cinq, saluèrent Yomaku, sans prendre la peine de regarder Matsumoto, qui venait de récupérer une liberté de mouvement totale. Mais à quoi bon brandir le sabre quand ceux qui vous font face vous sont bien supérieurs ? Lentement, la shinigami baissa son zanpakutô et recula de quelques pas… Elle ne tenait pas vraiment à maintenir une proximité avec ce genre de personnes. D’ailleurs… Qui étaient-ils ? Genre Hollow, ils étaient cependant doués d’une puissance qui dépassait, et de loin, la classe des Gillian.

Ils se tournèrent alors vers elle, et Yomaku entreprit de reprendre la parole, déclarant qu’elle avait sous les yeux son armée… Une armée de cinq personnes. Dit ainsi, c’était un peu ridicule, et pourtant, Matsumoto ne douta pas que la puissance de milliers de soldats était ridicule face à ce genre d’adversaires. Aux dires de l’espada, Rangiku comprit qu’il entretenait une sorte de compétition avec Aizen… Et lorsque le meilleur d’entre eux gagnerait la partie, il était fort à parier que l’autre ne s’en relèverait surement pas.
Alors que Rangiku s’interrogeait sur la façon d’agir et sur la manière de tourner ce genre d’information à son avantage, un flux de reiatsu qu’elle reconnut entre mille fit son apparition. Les envahisseurs. Ici… Et maintenant. Et s’il se tenait à Karakura, alors surement que la Soul Society serait également le siège d’affrontements qui se révèleraient catastrophiques si, une nouvelle fois, ceux-ci avaient lieux au Rukongai.

Alors que l’idée première de Rangiku était de rejoindre les troupes de shinigami, Yomaku ouvrit un Garganta. Il se rendait au Hueco Mundo. Il lui fit cependant une dernière proposition. Le suivre… Là, maintenant. Folle idée, mais que Rangiku envisagea au moment même où l’arrancar rappela à la vice-capitaine que Gin avait séjourné un temps là-bas. Etait-il possible qu’il ait laissé quoi que ce soit sur les lieux ? Rangiku en doutait un peu, connaissant bien son ami d’enfance… Il n’était pas du genre à laisser trainer quoi que ce soit derrière lui. Ichimaru possédait même un véritable don pour effacer toutes traces de lui.
Mais même en sachant cela, Matsumoto se dit que l’espada n’avait surement pas tort… C’était une rare occasion qui ne se présenterait qu’une fois.

Et en y réfléchissant, les lois de la Soul Society n’interdisaient pas que les shinigami se rendent au Hueco Mundo… Si elle venait à se rétracter, elle ne courrait pas le risque de passer en cours martial… Bon, elle se ferait surement passer un sacré savon par le Capitaine Général… Mais au fond, le jeu n’en valait-il pas la chandelle ?
Plus Rangiku y pensait, plus elle voyait là une opportunité à ne pas manquer… Et elle n’avait vu un peu plus tôt, Yomaku était le genre d’homme à ne pas apprécier l’hésitation.

La décision fut prise en quelques secondes.
Rengainant son zanpakutô, Rangiku pénétra dans le Garganta, se demandant si son choix n’allait pas l’emmener au devant de sérieux ennuis…