[Combat] Aizen Sôsuke VS Hitsuji Ryuuketsu

- Je ne suis pas si hostile que j'en ai l'air, tu sais. Je ne passe jamais à l'attaque le premier, alors, veux-tu bien commencer ?

A la proposition de Ryuuketsu, il y avait deux réponses possibles. Respecter la règle officieuse, à savoir maintenir le code d'honneur d'un combattant en affrontant un adversaire en combat singulier, ou bien éloigner cette possibilité d'un revers de main pour se lancer dans un massacre sanglant. L'homme aux cornes et aux longs cheveux blancs savait très bien, en énonçant ces mots, que les gens qui se trouvaient en face de lui pourraient tout aussi bien choisir l'une ou l'autre des deux options.

Il n'y en avait pas une qui inquiétait le guide au manteau rouge et aux yeux bandés. Il gardait toujours ce sourire perturbateur, et son calme. Une attitude en contraste avec la situation, un paradoxe qui pourrait faire frémir bon nombre de guerriers. Mais ce n'était pas le cas du leader de l'armée blanche et de quelques uns de ses suivants, suffisamment expérimentés au combat pour savoir que les apparences sont parfois trompeuses. Et cet homme aux yeux rouges le savait pertinemment, malgré qu'il donnait l'impression inverse en dégotant des surnoms farfelus à ses interlocuteurs, comme pour dire "moi je juge sur l'apparence". Hitsuji, malin, comprenait bien que si un tel homme était parvenu à acquérir une telle force, c'est qu'il avait survécu à bien des situations, et qu'il ne pouvait pas se contenter de l'apparence de ses adversaires. Il jouait simplement un jeu de provocation, sans doute visant à déstabiliser l'ennemi en le mettant mal à l'aise.

Mais celui qui pouvait passer pour la brute de base savait également être sérieux, et n'en était pas moins quelqu'un capable de mener une reflexion. C'est en tout cas ce que pensait le guide, lorsque celui qui était sans doute parmi les tous meilleurs du groupe, fit abstraction de l'ignorance précédemment faite par Hitsuji pour lui poser de nouvelles questions plus intéressantes et intéressées. Et cette fois, comme amusé par le sujet, l'héritier de surnoms peu honorifiques répondit sans animosité, comme s'il n'avait jamais ignoré son vis à vis.

" Je vois que tu sais reconnaître les éléments importants dans une situation ! Il y a d'autres objets ! Disséminés un peu partout dans la Dimension, ils ont un pouvoir qui leur est propre, mais on raconte qu'ensemble, ils confèrent à leur propriétaire un atout majeur, l'invincibilité. Je me moque pas mal de leurs origines et de leurs pouvoirs, personnellement. Moi, ce qui m'importe, c'est de tomber sur des types comme vous, qui ne craignent pas la mort. Si on cherche à être invincible, c'est que par définition on ne l'est pas, et qu'on redoute de mourir un jour, non ? Et moi, les gens qui ont peur de mourir, ils ne m'intéressent pas... La mort n'est qu'une limite, elle contraint les êtres dans leur simple existence. Cela dit... Pour ce qui est de l'objet que vous récupèrerez sans doute après ce combat, si toutefois vous le méritez, il a été créé par quelqu'un que nous connaissons très bien, mes camarades et moi... Seth, ça vous dit peut-être quelque chose ? "

Il finit cette phrase avec un immense sourire, la bouche très légèrement ouverte, laissant apercevoir très légèrement des dents très pointues, peu probables chez un humain normal. En ayant fini avec cette discussion, Ryuuketsu se mit face à celui qui semblait l'avoir désigné comme adversaire, à savoir le chef du groupe, Aizen. Ce dernier, sabre en main, suggéra à Hitsuji de s'y être préparé. Le guide, entouré de ses chaînes ponctuées de kunais, projeta celles-ci sur les côtés. Il était possible de voir que ces chaînes étaient extensibles, et qu'elles le faisaient très rapidement.

Ryuuketsu n'avait pas jeté un regard autour de lui pour voir si personne n'était au milieu. De chaque côté, les chaînes entrèrent en contact violent avec les parois rocheuses de la grotte, et arrachèrent une épaisse couche de pierre sur tout le tour de la salle. Par moments, les chaînes frôlaient la tête du leader de l'armée blanche, mais celui-ci restait immobile, impassible. Après quelques secondes, la superficie de la grotte était décuplée.

" Je n'aime pas avoir des gens dans mes pattes, j'imagine que tu ne seras pas contre un peu plus de place ! "

Dit-il alors, amusé. Le combat allait pouvoir commencer. Aizen proposa poliment à Ryuuketsu d'attaquer le premier, en expliquant qu'il n'était pas si hostile que ça. Des mots qui n'allaient pas ôter ce sourire sur le visage du guide.

" Volontiers ! Et puisqu'on en est aux politesses d'avant-match, sache juste que tu ne dois pas te baser sur ma puissance brute pour établir mon niveau. Ma particularité se trouve ailleurs... "

Et sur ces paroles énigmatiques, Hitsuji projeta ses chaînes dans plusieurs directions, et amena celles-ci vers le point central, la cible de la première attaque, Aizen. Les kunais arrivaient de toute part, comme pour encercler l'adversaire dans ce piège.

Les leaders s'étaient volontairement détournés des autres, non pas pour éviter de blesser leur hommes concurrents, mais pour ne pas être gênés par de potentiels parasites. Ryuuketsu était un homme fort et assuré, cela se voyait au premier coup d'œil. En revanche, ce qui était moins visible, c'était ce goût prononcé pour la violence. Il n'était pas du genre à bavarder pendant des heures avant l'affrontement, préférant se mettre dans le bain très rapidement. De par l'aide de ses chaînes extensibles, il avait détruit les alentours en escamotant la roche, laissant ainsi plus de place pour les mouvements. Les actes et les déplacements seraient plus fluides, il n'était pas fou. Ce léger détail avait toutefois son importance. S'il faisait autant de place, cela pouvait également signifier qu'il évitait le combat de trop près face à Aizen. D'un côté il n'avait pas tort. Employer la force ou la vitesse face à lui ne servirait pas à grand-chose.

Plus les combats s'enchainaient et plus le maître avait su déployer des capacités hors normes, le rendant difficilement atteignable, et ce même pour les plus prépondérants. Les chaînes extensibles qui le prirent comme cible furent également la preuve qu'il incarnait un combattant à distance et qu'il devait rarement s'approcher des autres dans un duel. Du moins, pas quand le risque était présent. L'homme cornu lui donna un précieux conseil, qui était toutefois oiseux pour le traître. Ce dernier était passé à l'attaque. Les chaînes gravillonnaient autour de lui, frappant à plusieurs reprises la roche pour la défaire de son habitat. Il essayait visiblement de lui montrer à quel point ces chaînes étaient fâcheuses et qu'elles pouvaient causer bien plus qu'une simple égratignure. Les kunais tentaient dans le prendre de tous les côtés, comme s'il était épris dans une sorte de cercueil pointu qui se refermait doucement sur lui. Trop simple pour un premier coup qui se voulait mortel, ou bien alors...

- J'avais deviné que tu puisais ta force ailleurs. M'attaquer avec des chaînes extensibles ou non ne suffira pas, c'est pourquoi je vais te forcer à en dévoiler davantage.

Aizen esquiva l'assaut en employant un shunpo qui le déporta juste à côté. Les chaînes s'entrechoquèrent suite à cet échec, mais nul doute qu'elles allaient bientôt revenir à la charge. Profitant de cette ouverture, le chef de l'armée blanche s'élança à toute allure en direction de son ennemi dans le but de lui asséner un coup de sabre dans le sens oblique. Il savait qu'il ne pourrait peut-être pas l'atteindre aussi facilement, ceci étant, l'objectif premier était de se rapprocher, non de le blesser. Néanmoins, pour s'assurer que l'homme ne parvienne pas à totalement s'échapper, le renégat projeta un puissant rayon jaune en dessous de son bras droit. Jaillissant précipitamment, le seul résultat de ce combo fut un bruit grondant qui fit même trembler la salle et l'intérieur du volcan. Qu'en advenait-il du démon ?

Spoiler:

Si Aizen et Ryuuketsu se ressemblaient sur un point, c'était sur cet art de trouver les mots capables de bouleverser un adversaire, de prendre l'avantage avant même le début du combat, et cette capacité à ne pas s'endormir sur les paroles quand il est temps de mettre les mains à la pâte. Dans cette situation, les facultés d'orateurs des deux protagonistes n'allaient pas déterminer la suite du combat, les mots ricochaient sur l'expérience et la malice des combattants. Pour eux, le combat débute dès la rencontre avec l'adversaire. Le premier regard constitue déjà une offensive. L'un comme l'autre le savait, l'issu d'un affrontement peut se décider dès les premières secondes, avant même que les lames ne soient sorties.

Voyant avec lucidité que ce moyen n'allait pas avoir l'effet escompté, Hitsuji, mais il en était de même pour son adversaire, passa sans hésiter à l'étape suivante, l'affrontement physique. Il encercla Aizen avec plusieurs chaînes, mais rapidement le leader de l'armée blanche prit la poudre d'escampette pour honorer de sa présence une parcelle d'énergie spirituelle située à quelques pas du lieu où les kunais s'entre-choquèrent. Ryuuketsu souriait toujours, et laissait flotter ses armes, plutôt que de les ramener rapidement à lui pour se défendre.

De son côté, Aizen se lança en avant, dans le but certain de provoquer Hitsuji dans un combat rapproché. Après tout, le raisonnement tenait parfaitement la route. Chercher à faire de la place, utiliser des chaînes extensibles, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : un adepte du combat à distance. Très souvent, les guerriers qui utilisent ce genre de techniques sont plus en difficultés lorsqu'il s'agit de se battre au corps à corps ou presque.

Ainsi, Aizen vint porter un coup de sabre en diagonale au niveau du torse de celui qui avait guidé le groupe jusqu'au volcan, puis, afin de ne pas avoir fait le déplacement pour rien, l'homme aux cheveux bruns servit de son énergie spirituelle afin de frapper à bout portant son adversaire à l'aide d'un puissant sort de Kido. Un éclair jaune, dont la taille était impressionnante, apparut et disparut aussitôt, dans un grondement surprenant, faisant trembler les parois rocheuses, créant un trou béant sur l'une d'entre elles, duquel tombaient plusieurs rochers, qui terminaient leur chute libre dans la lave qui dansait en contre-bas suite à ce fracas terrible.

Un épais brouillard prit alors place sur la zone. Et il ne fallut pas attendre trois plombes pour que la réponse à cet assaut soit donnée. La fumée grisâtre fut percée à de multiples endroits par une multitude de chaînes fonçant avec râge et vitesse vers le corps du leader blanc. Il y avait environ une trentaine de chaînes, soit beaucoup plus que précédemment. Aizen avait probablement esquivé ou contré cette fourberie prévisible, mais là n'était pas l'important. Ce que le prétendant au trône avait dû remarquer grâce à ce rideau opaque, ou en tout cas Hitsuji espérait qu'il l'ait remarqué, c'était l'absence totale d'une quelconque forme d'énergie émanant du guide et de ses camarades. Cette énergie qui, dans des situations comme celles-ci où on ne voit pas l'adversaire, permet de le visualiser et de savoir s'il est toujours en vie ou non.

Ici, chez les cinq individus, il n'y avait rien de cela. Dans l'action du combat, les Arrancars n'y avaient très probablement pas fait attention. Sans doute même qu'après l'aide de la fumée, beaucoup ne s'en rendent pas compte. Mais pour quelqu'un qui aspire à rejoindre les Dieux, il était essentiel de remarquer un détail tel que celui-ci. En fait, cette attaque massive de chaînes n'avait pas pour but premier de blesser Aizen, mais de lui faire prendre conscience, si ce n'était pas déjà fait, de l'absence d'énergie naturellement dégagée. Ryuuketsu était visible, désormais, toujours en train d'arborer ce large sourire. Il prit la parole d'un ton enjoué.

" A ma place, et avec mon arme, la plupart des gens seraient carbonisés. Beaucoup auraient érigé un mur de chaînes pour se protéger de tes deux attaques. Certains, plus talentueux, auraient dressé une chaîne devant soi pour bloquer ta lame, puis une bonne vingtaine d'autres afin de diminuer les dégâts suivants. Mais comme tu peux le voir, ce n'est pas ce que j'ai fait. "

Dit-il, alors qu'il passa sa main droite sur le sang qui coulait d'une longue plaie située de manière oblique sur son torse. Le manteau fumant, quelques traces noires de brûlures.

" Tu l'as senti, n'est-ce pas ? Je n'ai pas cherché à esquiver ton sabre. C'est un Zanpakutoh bien affûté que tu as là, Shinigami. Et ce Kido, quelle force ! Non vraiment, je l'ai senti passé. Tu te moques probablement de la manière utilisée pour me trouver là, après ce choc... Alors je ne vais pas m'expliquer. Je pense que tu peux faire beaucoup mieux qu'un simple assaut comme celui-là ! Montre-moi ce que c'est, la puissance du futur Roi ! "

Il finissait cette phrase sur un ton plus élevé, excité, suite auquel il prit de l'alttitude et projeta plusieurs chaînes vers Aizen. Il disparut alors et chercha le dos de son adversaire, auquel il sussura.

" Oh, je ne me tiens pas éloigné par crainte du combat rapproché... J'aime simplement voir mes chaînes serpenter et embrocher mes victimes... Je suis tout près... Je ne te fuis pas... Je te chasse ! "

Lança-t-il, situé à seulement deux ou trois mètres d'Aizen, vers lequel il propulsa une bonne dizaine de chaînes. Le leader blanc n'avait guère plus d'une demi-seconde pour agir avant d'être transformé en passoire. Mais pas d'inquiétude, le prochain souverain est probablement déjà en train de contre-attaquer...

Mais en réalité, qu'a fait Hitsuji durant l'attaque de son adversaire ? Cela peut paraître complètement suicidaire ou extrêmement masochiste, mais Ryuuketsu voulait être certain que toute la puissance du Raikoho passe sur son corps. Entre la rencontre du sabre avec sa peau et le déclenchement de l'attaque d'énergie, le guide cornu plaça plusieurs chaînes devant lui, afin d'attirer la foudre. Il planta alors d'autres chaînes dans le sol, en plongeant celles-ci dans la lave. Le timing était juste. Mais le résultat escompté fut là. L'immense éclair parcourut très rapidement les chaînes, le corps d'Hitsuji, puis par un effet de paratonerre, s'engouffra dans le sol. Pourquoi l'homme aux cheveux blancs avait-il cherché à encaisser cette attaque ? Il n'y a pas de réponse à cette question pour l'instant, uniquement des suppositions et des hypothèses...

Spoiler:

Le leader blanc avait privilégié le corps-à-corps dans sa première tentative, non pas pour défavoriser Hitsuji qui se rapprochait des combattants à distance, mais pour se créer une opportunité qui lui serait utile dans le futur. Penser que ce démon possédait des failles en étant plus proche, voilà bien l'erreur qu'aurait faite un débutant. Lors du premier regard et plus particulièrement lorsque le premier coup est échangé, il est aisé pour un expert de jauger efficacement du niveau de son adversaire. Tout ne se mesure pas qu'au reiatsu, au contraire, ce dernier peut tout à fait être erroné. Joignant le zanjutsu et le kido, Aizen ne laissait aucune ouverture dans ses techniques. Il était difficile, et non pas impossible de s'en échapper toutefois. Alors qu'un nuage de fumée engloba l'ennemi suite à cette combinaison, le leader de la troupe blanche se prépara méthodiquement à repousser la seconde offensive de l'inconnu. Il est vrai que depuis le début, il était incapable de ressentir la moindre parcelle de reiatsu, et ce pour les cinq guerriers qui s'opposaient à eux. En véritable génie, l'homme à la mèche avait immédiatement compris qu'ils ne rentraient donc aucune catégorie de races connues à ce jour. Ils n'étaient ni shinigamis, ni hollows, ni une union survenant de ces deux groupes. En sachant cela, Aizen avait pris le risque de se rapprocher le plus près possible de ce dernier. Dans un premier temps, il avait effectivement pu user d'un puissant kido à bout portant en agissant de la sorte, mais pas seulement. Le véritable but de cette approche consistait principalement à relâcher une certaine quantité de reiatsu, afin de la « coller » sur le corps de son ennemi. En théorie, cette astuce lui permettait dorénavant de sentir si oui ou non il recevait des dommages, et si sa mort survenait. De par sa tactique bien pensée, le futur roi fut tout de même légèrement surpris de savoir que l'homme qui se tenait derrière le nuage demeurait toujours debout, immobile et par-dessus tout, qu'il avait encaissé les dommages de plein fouet sans rechigner. Les prédictions se révélèrent exactes, puisque perçant la fumée à toute vitesse, une autre floppée de chaînes vint s'abattre sur le chef.

Aussi malicieusement que Sôsuke se l'était suggéré, un mur jouant le rôle de bouclier se dressa devant lui, repoussant toutes les chaines avec vigueur. Demeurant tout aussi calme et posé qu'à son habitude, l'organisateur de l'invasion put enfin apercevoir le corps et le visage de celui qui maniait la fourberie avec une main de maître. Il partit ensuite dans un discours solennel, expliquant brièvement les options qui auraient pu s'offrir à lui. Ne s'intéressant que très peu à ce genre de paroles, Aizen ne l'écouta que d'une oreille, attendant patiemment la fin de son monologue. Celui-ci étant terminé, le combat repris de plus belle, Hitsuji se projeta dans les airs et disparut pour se retrouver avec la même hâte dans le dos du souverain. Encore des chaînes à profusion, et bien que beaucoup moins nombreuses, elles furent plus proches, et par conséquent plus délicates à contrer. N'ayant guère le temps de repousser les chaînes avec son arme, Aizen se déporta simplement sur la gauche en augmentant considérablement sa vitesse. Se positionnant de sorte à être en face de son challenger, le leader qui s'était fait discret dans les mots jusqu'à maintenant prononça à son tour quelques subtilités.

- Ainsi donc tu me chasses ? C'est intéressant. Sache toutefois, qu'aucun serpent n'a jamais réussi à avaler un hérisson, ils s'y sont bien trop souvent piqué. Tu as essayé de m'atteindre en comptant sur le nombre de tes chaînes, et également sur mon temps de réaction. Néanmoins, on dirait que l'une comme l'autre, tes sournoiseries sont inutiles... quant à ton pouvoir caché, je crois en avoir pleinement conscience.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le leader de l'armée blanche rangea son zanpakuto, le plaçant donc dans son fourreau qui assura d'un petit cliquetis pour prouver qu'il était bien rentré. Il plaça ensuite sa main face à lui, la paume tournée vers le ciel, celle-ci était complètement ouverte. Le signe avant-coureur de la technique qu'il employait se trouvait dans le creux de sa main. Une énergie noire commença à se développer, s'accroissant peu à peu en une spirale qui se déchargeait dans tous les sens. Durant la préparation, Aizen se remémora les dires de son compagnon de jeu concernant un certain sujet.

Citation :

Un sourire arpenta les lèvres du leader, comme s'il venait tout juste de découvrir une mine d'or et que le butin en question était la clé de cette énigme.

- C'est étrange. Tu es conscient de ma force, et tu sais tout autant que moi que je te surpasse sur au moins tous les domaines. Même en admettant que nous ayons des conceptions différentes du guerrier ultime, une chose est sûre, le meilleur est celui qui manie toutes les manœuvres du combat avec la plus grande expertise. Esquives, contres, attaques par derrière, qu'importe ! Le gagnant est indéniablement celui qui maîtrise plus d'art que l'autre. Je suis certes le plus puissant, mais mes réflexes et mon raisonnement m'obligent parfois à être prudent. À l'inverse, tu encaisses les coups sans broncher, et je t'ai suffisamment parlé pour savoir que tu n'es pas un fou avec un dérèglement cérébral. Tu es en possession de tous tes moyens, mais tu agis comme si tu étais... invulnérable.

Bien que trop éloigné pour entendre les révélations des autres adversaires, Aizen eut rapidement la confirmation de sa théorie quand ce fut au tour de Ryuuketsu de passer aux aveux. Tout comme il s'y attendait de bonne foi, ils ne pouvaient mourir, pas maintenant en tout cas. Le sourire du stratège s'accentua davantage, et fermant les paupières, il contribua à donner son avis.

- Je suis véritablement déçu. À défaut d'être un homme puissant, je pensais au moins que tes mots avaient une signification et qu'ils sonnaient justes. Dommage, tu aurais pu être un adversaire respectable. Et pour reprendre tes propres mots; les gens qui ont peur de mourir, ils ne m'intéressent pas... Pour appuyer mes dires et la révélation dont tu m'as fait part, je vais tout de même vérifier par moi-même si vous êtes aussi invincibles que vous le dites.

Le dialogue portait tout juste à sa fin, et Kurohitsugi également. Levant soudainement la main en l'air, c'est quatre murs noirs qui se hissèrent instantanément dans les airs, encerclant et enfermant diaboliquement l'homme cornu qui n'eut aucun moyen de s'échapper du cercueil noir. Via sa puissance acquise depuis son arrivée à la dimension royale, Aizen avait extrêmement amplifié la maîtrise de son Kido favori. Il était à sa pleine puissance, et c'est ainsi qu'allait se déverser une multitude de lames sur cet opposant aux propriétés mystérieuses. Le futur roi allait rapidement savoir si Hitsuji pouvait mourir, ou si c'était tout bonnement impossible.

Spoiler:

Les affrontements continuaient dans ce volcan dont le sommeil était perturbé depuis l'arrivée de l'armée blanche. Si le colosse de roche était doté d'une conscience, sans doute aurait-il fait taire tout ce petit monde en faisant progresser le magma de ses entrailles. Mais puisque ce n'était pas le cas, il fallait attendre la fin des combats. Et il y avait de grandes chances pour que ce soit celui des leaders qui soit décisif.

Aizen, qui ne semblait pas faire d'efforts considérables, projetait néanmoins des salves d'énergie assez incroyables. Il n'était pas risquer de parier sur une victoire du prétendant roi, tant sa puissance était surprenante. Oui mais voilà, face au chef des Arrancars, ce n'était pas n'importe quel adversaire. C'était Hitsuji Ryuuketsu, meneur d'un petit groupe de cinq personnalités assez étranges.

Les coups s'échangeaient, et les répliques aussi. Aizen augmenta son temps de parole afin de dominer son adversaire même dans ce domaine là. Il semblait chercher à faire abandonner, en faisant prendre conscience de la toute-supériorité du brun. Mais cette technique, très efficace sur beaucoup d'esprits, ne fonctionnait pas sur Ryuuketsu. Peu importe, parce qu'Aizen tenait dans sa main une orbe noire grandissante.

Et pour preuve de la maîtrise du Shinigami, la préparation de la technique prit fin exactement au bout de ses mots. L'énergie qui s'était accumulée commençait à altérer le décor, les crépitements décrochant quelques rochers qui disparaissaient dans la lave. Autour, spectateurs et combattants semblaient s'arrêter pour observer cette redoutable attaque. Hitsuji, lui, restait calmement à sa place, immobile, le sourire aux lèvres.

Lorsque la main d'Aizen s'éleva pour tutoyer les cieux, un cercueil noir se dressa instantanément autour de celui qui avait joué le guide. Un cube de ténèbres, effrayant, et redoutable de puissance. Une fois refermé autour de sa cible, le bourreau d'énergie vint percer celle-ci avec de multiples lames sombres. Il fallut de longues secondes par la suite, pour que le cercueil noir éclate comme des morceaux de verre, et laisse aux yeux de tous le corps noirci, ensanglanté, et percé de toute part de Ryuuketsu, la tête basse. Les lames étaient encore dans son corps, et disparaissaient peu à peu.

Un cadavre debout, voilà de quoi il s'agissait. Le silence s'installa, tous les regards étaient portés sur le guide, en piteux état. Mais, au lieu de tomber au sol, le corps de Hitsuji s'enveloppa dans un nuage noir opaque. La fumée sombre tournoyait, et petit à petit, la couleur rouge vint prendre place. Du blanc, également, et puis après quelques secondes, on reconnaissait le corps en reconstruction du guide. Lorsqu'il fut à nouveau entier et indemne face à Aizen, il arborait son éternel sourire.

" Est-ce une preuve suffisante ? "

Questionna-t-il, amusé. Laissant quelques secondes de blanc afin que chacun se remette de ce qui venait de se produire, entre cette technique surpuissante et un homme qui s'en sort sans problème, il se maintenait dans sa position. Puis, il reprit la parole.

" Allez, ça suffit, j'en ai assez vu. Tu peux passer. Ta récompense t'attend sur la plate-forme supérieure. Notre route se sépare ici. Ah, une petite chose, en sortant du volcan, cherche le vert à perte de vue ! Bushi, Tsurugi, Seiha, Reishô. On s'en va. Bonne route, et puis, bonne chance ! "

Lança-t-il, alors qu'il disparut, avec ses camarades, dans un nuage de fumée noire.