[Groupe V] En attendant la bataille.

On l'avait accepté, et Sôjiro s'était rapidement glissé pour ne bloquer personne. Derrière, l'image du monde qu'il avait en majorité côtoyé s'effaçait derrière deux portes coulissantes. Et la lumière vint, explosant dans les pupilles du garçon et se miroitant dans ses iris. Tout bonnement, il posait un pied devant l'autre, prenant le temps de bien réfléchir à la situation qui se dressait devant le groupe et lui-même. Ensemble, ils parcourraient des terres dévastées et magiques, sublimes et normales. Il mangeraient en groupe, se battront en groupe, dormiront en groupe, comme la grande famille qu'ils étaient. Les vizards arrivaient sur place pour ne plus pouvoir repartir sans avoir fait le grand ménage dans leurs idéaux.

Sôjiro savait qu'il avait encore du chemin à faire pour parvenir à trouver sa véritable force. Son hollow intérieur n'était pas encore réduit à son service, et il ne connaissait qu'une infime partie de la force de son shikai. Quant à son bankai, il n'y parviendrait qu'après de longs mois d'entraînements, de toute évidence, en ayant acquis et emmagasiner des connaissances plus subtiles mais bien plus utiles que les bases qu'il possédait présentement. Au moins, il le ferait en présence d'amis.

Dans ce groupe, il ne connaissait presque personne. Sauf peut-être un ou deux vizards vu là, ou là, seule Sayuri restait sa seule bonne amie et confidente potentielle. Devant lui se dressait le prince de la double personnalité, Yagoretsu Tagoraï, sans pour autant inspirer un sentiment d'appartenance à cet homme, outre que sa force nettement dominante. On le disait ultime, prit de surpuissance, capable de garder en joute plusieurs adversaires valeureux. Mais Sôjiro ne se fiait pas à ses charmes du combat pour se laisser guider par cet homme. Il devrait agir de son meilleur pour parvenir à émouvoir l'opinion de l'exilé. Et encore, Tagoraï devra agir comme un père pour ses enfants vizards. Mais déjà il en avait plusieurs dans sa main, qui lui faisait pleinement confiance.

Sinon, le groupe était modestement composé : un savant fou, une chatte brusque, le blondin chaleureux, un gros bonhomme, un regard furieux aux cheveux d'argent, une sorte de poète élancé, quelques visiteurs, surtout la douce Hana, lui-même, le garçon à la drôle de couleur, et cette jeune avec une tignasse tout aussi époustouflante que lui : Kuna Mashiro. Cette-dernière fut celle qui l'attira le plus lors du voyage, cause de son mutisme changé soudainement en phrase banales mais qui inspirait la même crainte légère à Sôjiro. Pour réponse, les mains derrière la tête, le garçon laissa la compagnie de Sayuri, puis passa à celle de Mashiro. Il ne dit rien, ne faisant que tourner son regard vers le sien. Il voyait la force en elle.

« Bien sûr que nous reviendrons vivant, sans laisser un seul cadavre derrière, sans laisser une seule amitié choir au bout de son sang. Nous sommes une famille... Et moi, c'est Sôjiro A-33. Je suis heureux de faire voyage avec vous. »

La dernière phrase ne s'adressait cependant pas à la fille mais bien au groupe en entier. Il voulait détendre un peu cette émotion d'oppression chez tous les membres. Et surtout, il voulait faire plus ample connaissance.

Lors de l'ouverture du portail tout le groupe entra dans le tunnel sans une once d'hésitation. Tandis que Kiryuk était livré à ses peur qui le rongeait, cette histoire de combat intérieur il n'était pas sur d'en avoir vraiment livré de sa vie. Mais le plus dérangeant était le fait qu'il pouvait y avoir deux hollows en lui au lieu d'un, ce qui risque d'être source de problèmes pour lui et pour le reste du groupe. L'idée de poser des problèmes aux autres vizards ne lui plaisait guère surtout que c'était à lui d'en assumer les conséquences.
Lors de l'ascension dans le tunnel le vizard était tendu concentrant toute son attention dans les signes de l'éveil d'un deuxième combat, ne faisant pas attention à ce qui se passait autour de lui, ses sens en alerte lui faisait marteler le coeur en attendant la fin du tunnel. La peur de décevoir lui rongeant les entrailles tandis que les pas du groupe résonnaient à travers le tunnel.