Akisha Sheba : "Ca va saigner. " [en cours de modification]

Ce n'est pas qu'Aki est schizophrène... C'est seulement qu'elle réserve diverses facettes de sa personnalité à des personnes en particulier. 
En raison d'un passé qui ne manque de la hanter, même des siècles plus tard, Aki ne cherche rien – ni force, ni victoire, ni bonheur. Elle agit comme un automate un peu rouillé et réglé sur « sadique & masochiste ». Il est vrai que ses techniques l'obligent presque à s'infliger des blessures (voir plus bas), néanmoins souffrir de ces quelques plaies volontairement ouvertes la font trépigner telle une enfant. Le masque qu'elle aime porter est fendu d'un sourire démoniaque dont les coins s'étirent à chaque goutte de sang versé, et comporte des yeux empreints d'une telle folie que les plus faibles préfèrent laisser la mort les frapper plutôt que de se perdre dans leurs abîmes déments. Elle ne voue allégeance à rien ni à personne – seulement de la confiance, dans certains cas. Peut-être même une amitié ténue, mais la soumission n'a pas de place dans son esprit. Le fait que la mort ne lui inspire aucune frayeur peut expliquer son absence de volonté et de peur face au danger, aussi important soit-il. Le combat, par ailleurs, provoque en elle une extase qui anime, ne serai-ce qu'un instant, son corps de pantin, mais qui disparaît une fois l'homicide achevé. Cependant, elle ignore cette joie belliqueuse, persuadée que ce trou remplaçant désormais son coeur ne peux plus lui faire ressentir quoi que ce soit autrement que la douleur et le manque intarissable de sentiments. 
Mais cela n'est pas son seul, ou ni même son vrai visage : lorsqu'elle se sent en confiance, seule ou découverte, les larmes font fondre le plâtre qui cache ses véritables traits. Alors, ayant perdu sa carapace la rendant invulnérable, elle tombe sous l'emprise des doutes et des souffrances bien plus douloureuses que les simples blessures physiques. 
Enfin, un des caractères d'Aki qu'elle aimerait bien cacher à son entourage : son éternelle et extrême maladresse. Ne pas espérer d'elle de rester sur ses deux pieds durant l'intégralité d'une marche sur une longue distance – et vous n'imaginez même pas sur un sol irrégulier...  

Aki est née au XXIIem siècle, dans le magnifique pays qu'est le Japon. Sa famille, d'une richesse relative, vivaient une vie assez belle pour être chérie. Ce fut vers ses 12 ans que la jeune humaine vit le quotidien se maculer de tâches écarlates : 
elle se voyait enseigner les matières essentielles à la vie par ses parents, mais même l'absence d'établissement scolaire ne l'empêchait pas de fréquenter d'autres jeunes de son âge. A l'époque citée un peu plus haut, ses camarades se mirent à mépriser la couleur de cheveux et d'yeux de l'enfant.
En effet, ces teintes pourpres et jaunes ne vinrent pas qu'après sa transformation en Hollow : malgré son humanité, elle devait subir les brimades lancées par ses semblables – la couleur du sang sur une jeune fille assez timide et marginale, cela ne pouvait pas passer inaperçu. Elle commença à passer l'intégralité de ses journées chez elle, sans oser sortir. C'est pour cette raison que la maladie qui s'emprit d'elle ne put être repoussée par un corps maintenu en bonne santé par le plein air. 
A l'époque, les maladies dont la source était inconnue se soignaient dans le sang : il était dit que ce liquide était responsable des maux de la petite fille. Elle fut plusieurs fois purgée jusqu'aux verges de l'hémorragie, mais rien n'y fit : la fièvre, les douleurs, le mal à respirer que provoquaient ses côtes souffrantes persistaient et lui faisaient, peu à peu, perdre la raison. Ce fut elle qui choisit de mettre faim à ses tourments dans une dernière saignée. Elle avait 16ans. 
Ce fut lorsque son fantôme vit la joie des autres humains quant à sa mort, mêlée de la peur de la revoir les hanter sous la forme démoniaque qu'ils lui attribuaient que le trou, dans sa poitrine, se creusa derrière la chaîne de karma, jusqu'à l'arrivée du vrai masque de plâtre blanc. Dans la folie que lui inspiraient la douleur et la faim, elle dévora chacun des habitants du village, famille, camarades et ennemis, qui l'avaient vue mourir. 
Gagnant en puissance, Akine tarda pas à se forger une réputation en tant que Hollow. Lorsqu'elle eut atteint le stade d'Adjucas, elle fit une rencontre bien singulière : un homme, ressemblant en tout point à un humain, apparut dans le désert de sable blanc pour lui proposer un énorme pouvoir. 
Elle ne rêvait pas de grandes puissances ni de victoires écrasantes, de rire machiavéliques et de bains de sang. Mais elle le suivit tout de même – le Hueco Mundo et son éternité infinie la lassaient horriblement. 

Si faibles – autant que des moustiques ! De simples insectes ! Et pourtant, ils osaient se croire les créatures les plus puissantes de ce monde. Pour la seule raison que la manipulation, la corruption à laquelle leur esprit leur laissait l'accès, ils connaissaient bien. Ils n'avaient de cesse de s'en servir pour parvenir à leurs fins, encore et encore.
Dépitée, je regardais tous ces misérables humains s'affairer à mener leur petite vie calme et dénuée de réelles souffrances. Du haut du toit sur lequel j'étais assise, je les comparais aux formes de vie les plus primitives que je connaissais – singes, insectes, micro-organismes.
J'eus un claquement de langue dédaigneux – ce spectacle m'ennuyait catégoriquement. Pourquoi étais-je venue, déjà...? Ah, oui : pour m'occuper.
Pff, la belle affaire ! Aucun de ces humains n'était assez puissant pour attirer un Hollow. Je ne pouvais pas me battre contre quoi que ce soit. Regarder était la seule occupation à laquelle j'avais alors accès.
Je poussai un grognement, et me redressai pour me lever, lassée de cette vision. Peut-être qu'un peu plus loin...
Je cessai tout mouvement. Mes oreilles se firent sourdes aux bruits créés par les humains pour se focaliser sur la longue plainte qui déchirait l’atmosphère. Un Hollow ! Youpi!
Je me mis à sauter de toits en toits,  résistant à utiliser le Sonido que je maîtrisais mal – autant éviter de m'encastrer dans une cheminée.En un instant, je fus nez-à-nez avec ma bête.
Le Hollow hurlait sa souffrance : il venait de se transformer. Il n'avait ni pouvoirs ni techniques.
Quelle poisse !
Me contentant néanmoins de me contenter de la piétaille, je sautai de mon perchoir et atterris face à mon adversaire – si on pouvait nommer ainsi une créature faible à un tel point que la tuer n'apporterait aucun note colorée à ma petite journée.
Elle me repéra – ses yeux jaunes brillèrent plus intensément encore derrière son masque blanc. Avant que je n'aie pu faire le moindre mouvement, il m'adressa un rugissement de mépris – l'impertinent !
Je n'eus pas même un clignement de paupière. Il avait l'air apeuré. Peut-être était-il assez intelligent pour déceler ma pression spirituelle au moins mille fois plus importante que la sienne...
Trop intelligent : il se retourna, et s'enfuit via un Garganta.
J'en restai un instant immobile – en voilà, des manières ! Me laisser derrière lui, comme si... Non ! : comme si je ne valais pas la peine qu'il me tue ?!
Il avait pensé cela, j'en étais sûre.
_Ca va saigner ! M'exclamai-je avec véhémence.
Je maintenus le passage ouvert et y entrai d'un bond. Derrière s'étendait l'infini désert blanc du Hueco Mundo, dont les seuls caractéristiques étaient cette nuit éternelle et ces immenses colonnes de pierre, partout aux alentours.
Je ne tardai pas à trouver l'immonde créature – ou ce fut elle qui me trouva... Toujous est-il que je sentis sa présence, dans mon dos, alors qu'il me sautai dessus. Je me retournai d'un simple Sonido, et d'un pied en plein milieu de son front, je le repoussai à quelques dizaines de mètres. Il rugit. Je ris.
_Tu vas crever, sale rat ! Lui annonçai-je, ravie.
Sur ce, je mordis la dernière phalange de mon indexe – le sang sang jaillit dans la seconde. D'un ample geste de la main, je traçai une courbe pourpre dans les airs, qui se précipita en gagnant en taille vers le Hollow. Le fourbe se trouva tranché en deux, et disparut dans un nuage de poussière.
Je ris. Je regardai la poussière s'envoler. Je regardai le sable. Les colonnes. Je me demandai quelle heure il pouvait bien être. Combien de temps avait duré ce combat – pas une minute.
Bref : je m'ennuyais.