Elle et lui (pv Mitsuki)

Ses vêtements étaient partiellement en lambeaux et son bras était très légèrement brûlé – des traces de brûlures le sillonnaient, mais cela l’indifférait… le Hollow n’avait eu que l’apparence de surprenante –, mais la personne qu’il tenait dans ses bras avait l’air bien plus touchée que lui. Elle avait même perdu conscience. Il se mit alors en chemin vers les entrepôts abandonnés en commençant par marcher doucement lorsqu’il sentit que dans ses bras quelque chose remuait… quelque chose ? Non, quelqu’un. C’était en effet plus adéquat. Il baissa le regard.

Ses yeux bleu-gris lui permirent de voir cette jeune Déesse de la mort apparemment éveillée. Elle venait de séparer ses paupières et semblait le dévisager silencieusement. Sur le coup, Kazuo se sentit un tantinet gêné mais il n’en perdit toutefois par la marche et continua malgré tout et sans interruption le chemin vers son domicile.

Il faillit sursauter en frissonnant lorsqu’elle le remercia de l’avoir sauvée en lui donnant un surnom en rapport avec son physique qu’elle avait dû trouver avantageux, attirant, selon ces deux mots. Kazuo eut beau lutter, ces mots venant d’une Shinigami aussi jolie qu’elle lui firent prendre une teinte légèrement rosée, pour ne pas dire écarlate, alors que son regard se détournait et qu’il serrait les lèvres… ce avant de faire un Shunpô jusqu’audit domicile.

***

Les entrepôts abandonnés… Depuis avait-il habité l’un d’eux et depuis quand n’avait-il plus eu de souci depuis les derniers Shinigamis qui était venus sûrement pour le capturer par devoir et loyauté envers les treize armées de la cour ? Depuis quand vivait-il ici à se contenter se combattre des Hollows et de regarder les ouvriers remettre le ville sur pied pendant qu’il suivait de longues et intenses séances d’entraînement avec Yôganfuro ? Enfin… plus simplement… depuis quand vivait-il ici depuis qu’il était exilé ?

Tant de questions de bousculaient dans sa tête, mais pourtant la réponse ne lui vint toujours pas. Il avait cessé depuis bien longtemps de compter les jours qui avaient suivi son exclusion de la Soul Society elle-même. Et puis de toute façon, l’heure n’était pas aux interrogations, mais à l’assistance à autrui. Cette jeune guerrière était une soldate de l’Ordre des Shinigamis, mais elle était en mauvais état avant tout. Et par-dessus tout… Lui exilé, elle militaire… ils étaient tous deux Shinigamis… des confrères. Cela était une raison bien suffisante pour une petite assistance, qu’elle fût ou non acceptée par les autres.

Il ôta sa redingote et resta en chemise aux manches courte, dont deux boutons du col étaient détachés. Au moins, débarrassé de sa veste, il lui serait davantage aisé de soigner cette pauvre personne qu’il venait de sauver d’un batracien spirituel lanceur de Ceros.

Faisant ainsi appel au peu de connaissances médicales qu’il possédait pour autre chose cette fois que sa propre survie, il lui administra les soins primitifs avec la plus grande application dont il était capable. Ensuite, sans doute devrait-elle rester un peu ici pour qu’il puisse avoir le temps de la remettre en état de combattre ou de retourner d’où elle venait.

-Je vous en prie… belle demoiselle, répondit-il par ailleurs finalement à son remerciement qui remontait tout de même à quelques instants avant la réponse – en prenant d’ailleurs soin de lui retourner le compliment, et pas par sentiment d’obligation –.

Il choisit de ne pas lui donner son nom, ni même de lui demander le sien. Ils venaient à peine de se connaître et aussi belle soit-elle, il n’avait aucune raison de lui donner un détail sur son identité, bien au contraire… Elle était attirante, mais son bon sens lui enjoignait de se méfier quant à son statut de Shinigamie du Gotei 13. Si elle l’avait provoqué en duel, peut-être… mais dans la situation présente, une petite présentation n’aurait été qu’une formalité à éviter synonyme qu’une simple perte de temps.

Parlant de ça, une idée lui traversa l’esprit et il eut l’audace de vérifier le col de son uniforme de soldat spirituel. La silhouette noire d’un chardon y était représenté… Son visage ne blêmit pas, mais il devina presque aussitôt la division dans laquelle elle était affectée…

-Il va maintenant falloir que je fasse un peu attention… Il est l’un des derniers Shinigamis que j’ai le plus envie de rencontrer… se surprit-il à penser pendant qu’il continuait de la soigner en se servant de ses connaissances médicales.

Invité

-Je vous en prie… belle demoiselle. La voix fut légèrement rauque, et sensiblement peu habituée aux compliments.

Il prit ensuite soin de retirer sa redingote et d'entamer les soins qui lui était nécessaire pour ne plus souffrir. C'était...étrange... Le regard d'acier du jeune homme n'était pas, contrairement à sa couleur, réfrigérant, mais bien chaleureux et brûlant. Le jeune homme la soigna avec une délicatesse incroyable, à la manière des humains, comme lorsqu'elle était elle même, encore vivante, avant que son tuteur ne décide d'inventer des fioles de régénérescence et autres substances étranges. Elle l'observa longuement, lorsqu'ils s'activait auprès d'elle, la couvrant de bandage là où il le fallait et ainsi de suite. Elle remarqua surtout qu'il avait besoin qu'elle retire son Shikakusho pour soigner la plaie dans son dos, un sourire intérieur se dessina ensuite sur ses lèvres roses, il ne l'avait pas demander, évidemment, mais elle pouvait le lire dans son regard. Trop timide, mais en même temps inquiet pour sa patiente du moment. Elle savait déjà qui il était, ou plutôt ce qu'il était, un exilé. Le premier qu'elle rencontrer hormis Yoruichi et Urahara, et surtout, le premier shinigami à ressembler assez aux humains. Alors, pour l'aider, elle défit en premier lieu ses deux longues couettes, retirant les cônes et leurs contenu avec douceur, le liquide translucide qui était à l’intérieur exploserait au moindres mouvement trop brusque. Elle attrapa ensuite sa longue chevelure brune et forma une queue haute avec, avant de l'enrouler sur elle même, pour ensuite la monter en chignon qu'elle attacha avec les rubans, dévoilant ainsi sa nuque et son dos encore recouvert du vêtement traditionnel, bien que remastérisé par elle-même une première fois, et abimé par le Hollow batracien. Enfin, elle détacha la ceinture blanche de son hobi, dénoua le Shikakusho, et fit descendre doucement le tissus sur son corps, pour éviter de l'accrocher à la chaire brûler de son dos par le Cero. Elle ne portait à présent plus que l'étrange robe chinoise bleue ciel, dont le tissus dévoiler parfaitement l'entièreté de son dos, ainsi que la jolie démarcation de sa poitrine.

Elle portait toujours cela sous les kimono, de manière à pouvoir les retirer lorsqu'ils l'incommodaient trop, et pouvoir bouger tranquillement. Le bas était court, mais pas trop, juste assez pour couvrir ses jambes alors qu'elle était désormais en tailleur. Elle lui tournait à présent le dos, et il pouvait librement la soigner ainsi, en espérant que le nombre conséquent de cicatrices ne le générait pas. Mitsuki frissonna en se rendant compte que son corps devait paraitre beaucoup moins attrayant maintenant. Entre les plaies sur ses poignets, celles sur sa nuques, sa colonne, ses jambes, toutes ces cicatrices qui entachaient sa vie depuis le début, qui marquaient son passé. Elle finit par ignorer cela, après tout, le jeune homme ne serait peut-être pas du même avis, c'était un exilé, non? Il devait donc lui aussi avoir un passé marquer sur son corps, peut-être son œil, ou son torse? La jeune femme contempla l'ombre de bleu devant elle, par la lumière diaphane du plafonnier, il semblait sincèrement prit dans ce qu'il faisait, et ne regardait pas le moins du monde son corps comme n'importe quel homme l'aurait fait. Un soubresaut de douleur la surprit, il avait touché la plaie plus fort que prévu, aie! Mitsuki se rembrunit, il devait surement la craindre, elle avait vu dans son regard une étincelle se ternirent lorsque l'écusson marquant la douzième division s'était montré à lui. Elle le sentait même légèrement crispé, alors qu'il bandait à présent sa plaie avec douceur. C'était incroyable comme le corps pouvait interprétés ainsi les émotions des gens, mais elle le sentait aussi dans son reiatsu, il était crispé. La jeune shinigami bougea un peu son épaule, se dégageant légèrement de la mauvaise posture dans laquelle elle était, et finit par joindre ses mains sur ses genoux, respirant calmement malgré les soins douloureux.

"C'est... très gentil de votre part... Vous n'y étiez pas obliger..." elle se tut, cherchant les mots, puis, sa voix claire reprit avec tendresse "Surtout vu tout ce que le Gotei 13 à due vous faire subir..."

Mitsuki était loin d'être empathie, ou de lire l'avenir et le passé des gens, cela lui était impossible, mais elle connaissait tout le monde à la Soul society, et ce jeune homme n'en faisait pas partit. Elle savait le sort réservé à ceux qui déplaisaient au conseil, elle savait très bien le châtiment qu'il recevait de leur part, à eux, shinigami. Elle avait faillit l'être après son renvoi de l’académie, mais elle avait eut de la chance, et l'homme qui était en train de la soigner était surement l'un de ceux qui n'en avait pas eux. Mitsuki attendit qu'il ait finit, pour ensuite défaire de nouveau le chignon, et libérer sa longue chevelure brune, qui se mit à cascader tout autour d'elle. Puis, pour ne pas souffrir à nouveau, elle s'allongea très lentement, fixant le plafond de ses yeux aveugles si clairs avant de clore ses paupières et de souffler un peu. Elle avait mal, parce que même si les dégâts étaient minimes grâce au tatouage, le fait qu'il aspire son reiatsu à volonté n'aider pas la cicatrisation du joli cercle boursoufflé qui ornait son dos à présent. Elle soupira de nouveau, et finit par attraper la manche du jeune homme, ne serait-ce que pour le prévenir de qui il avait en face de lui, même si elle savait qu'il n'en serait que plus méfiant. Évidemment, une shinigami qui n'aime pas les règles et qui les transgresse dés qu'elle en à l'occasion, c'est rare, mais peu de gens la connaissaient réellement, alors pour ce qui est de ce défaut incroyable qu'elle avait de désobéir aux ordres, il ne pouvait que la croire, si ce n'est prendre ça pour un piège. Bon, elle se rendit compte qu'elle le tenait depuis un petit moment par la manche, et qu'elle devrait peut-être parler plutôt que de le regarder ainsi, sinon elle allait vraiment passer pour une folle, bien qu'elle le soit surement...

"Ces entrepôts... ils mènent à coté du bar Saigon non?" elle sourit à ses souvenirs " je les connais bien... c'est assez calme en semaines... Vous ne trouvez pas?" Bon, elle jouait la carte du 'on change de sujet et on se cause comme si on se connaissez assez pour parler de boites de nuit.' facile, mais risqué malgré tout...

Après qu’il l’eut soignée, ce qui lui prit pas mal de temps à force de tenter d’être le plus précautionneux possible malgré la tension qui avait dominé son corps suite à la vue du chardon, elle le remercia avec la même voix tendre et chaleureuse avec laquelle elle lui avait adressé la parole pour le même but quelque instant auparavant, lorsqu’elle était tranquillement installée dans ses bras… ce avant de continuer par une évocation du Gotei 13 et de "tout ce qu’il lui avait fait subir". Il aurait bien souri à cette phrase nuancée de compassion, mais sachant qu’il y était pour quelque chose dans son bannissement… il se contenta simplement de fermer doucement les yeux et de hocher tout doucement la tête de haut en bas.

-C’est du passé pour moi. Même si une sorte de promesse m’y rattache encore… Et de toute façon je suis le plus notable responsable de mon exil. Ne vous en faites pas pour moi, se contenta-t-il de dire. Et vous n’avez pas à me remercier, tout le plaisir a été pour… enfin, je vous ai juste soignée parce que je jugeais qu’il le fallait, ajouta-t-il après un bafouillage et un éclaircissement de gorge entre son interruption et sa reprise.

Il ne savait pas pourquoi il avait interrompu sa phrase "tout le plaisir a été pour moi" vu qu’il n’avait pas vraiment de quoi être gêné… Mais il l’avait fait. Sans doute cette fille l’avait déstabilisé en lui dévoilant son dos ? Mais pourtant, il n’avait pas eu d’autre moyen pour la soigner… Il ignorait ce qu’elle avait pensé de lui lorsqu’elle avait fait ce geste en voyant qu’il n’osait pas le lui demander, mais là, il préféra ne pas y penser… Enfin… peut-être était-ce aussi le fait qu’elle soit de la division de cet homme réputé sadique, fou et impitoyable par tous ceux qui le connaissaient qui le mette dans un si grand dérangement psychologique ? Il n’en savait rien et puis de toute façon, il préféra cesser d’y penser.

De toute manière, après avoir relâché ses cheveux qui étaient retombés en cascade autour de sa personne, elle s’allongea doucement sur la planche fixée au mur qui lui avait toujours servi de banc, comme pour éviter la douleur de s’éveiller à nouveau. C’était après tout plausible : le jeune Kiriyama ne lui avait apporté que les premiers soins, et en plus les siens n’étaient pas aussi performants que ceux que prodiguaient les membres de la quatrième division. Lorsqu’elle finit de s’allonger et commença à contempler le plafond, il commença à se déplacer pour trouver un endroit sur ce "banc" sans pied pour s’y installer à quelques centimètres à côté d’elle, mais sa marche fut doucement interrompue par la rencontre entre la main de la Shinigamie et sa manche.

Ceci ne fit pas qu’arrêter sa marche : elle lui fit également tourner la tête vers elle, un sourcil arqué. Que voulait-elle ?... La réponse à sa question ne vint pas tout de suite, elle resta encore quelques instants là à fixer le plafond de ses deux prunelles violacées, sans desserrer l’emprise de ses doigts sur la manche de sa chemise blanche qui le faisait tant ressembler à un civil de cette ville, ce qui contrastait avec le fait qu’il vivait dans un entrepôt abandonné de Karakura. Elle fixait le plafond des yeux ; il la fixait des yeux.

Puis, enfin, après un petit moment de silence durant lequel elle ne lâcha pas sa manche, elle prit enfin la parole en mentionnant un certain "bar Saigon" situé à côté de ces entrepôts et le fait qu’en semaines, le calme y régnait… ce qui laissa penser Kazuo qu’elle avait…

-Hm… Sans doute… je vis ici depuis peu de temps – mais ça c’est mon point de vue – et je ne me suis jamais posé cette question. Sans compter que de mon vivant je n’ai jamais profité de mon état de civil afin de visiter la ville et de faire connaissance avec dans ses moindres recoins. Et aujourd’hui non plus, j’ai autre chose à faire, commença-t-il avant de la regarder avec une lueur un peu plus intéressée au fond de son œil droit. Mais pourquoi donc dites-vous cela ? Avez-vous du vécu dans cette ville, vous également ? En tout cas, ça m’en a tout l’air. Enfin… pardonnez mon indiscrétin, vous n’êtes pas obligée de me répondre…

Sa main étant toujours accrochée à sa manche, il décida d’abandonner pour le moment son projet d’aller s’asseoir à côté d’elle et reste là, debout, à la fixer de son œil bleu-gris.

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