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 « Premier nouveau meurtre »

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Hisoka (inactif)
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Hisoka (inactif)


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MessageSujet: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyDim 5 Sep - 10:02

Le froid. Oui. Le froid le rongeait. A l’intérieur comme à l’extérieur le froid le mangeait, le dévorait comme une créature misérable au milieu d’un champ de ténèbres. Rien n’avait de consistance ici, rien ne pouvait être matérialisé ou conceptualisé. Un néant infini ou le temps et l’espace n’avait d’existence, leur simple mot était happé par la seul chose qui avait une réel emprise ici : le froid. Une sorte de poison qui glaçait tout son être, toute sa personne. Personne ? Qu’est-ce qu’il était d’ailleurs ? Personne ? Oui sans doute. Un morceau de rien dans le rien. Un morceau de rien qui réfléchissait sur son existence et que l’ensemble tentait de faire taire en le gelant. Mais sans succès. Plus il pensait à ce qu’il était, plus il avait froid et plus la sensation d’être autre chose que du vide prenait sens dans son esprit. Il était plus que rien. Il était un rien qui avait froid. Très froid. Trop froid. La douleur apportée par cette sensation lui donnait les contours de son corps. Elle gravait sa chaire dans le vide. Une chose molle et élastique lui tenait lieu de faible carapace. Et puis, à l’intérieur de lui, il pouvait sentir le froid disparaitre au profit de la chaleur. Une chaleur douce et réconfortante. Une chaleur plus communément appelé vie. Il sentait des organes, des muscles se nourrir de la chaleur qu’apportait chaque battement de cœur. Il était une chose vivante. Vivante et pensante.

Peu à peu, ce corps perdu dans le froid se découvrit de nouveau talent. Sur la partie supérieur de son corps, de multitudes de donné venait se percuter les unes aux autres dans un réseau complexe et pourtant parfaitement organisé. Des sons, des images, des odeurs, des sensations, toutes liés au froid mais qui prenait doucement une saveur particulière. Avoir froid lui prouvait sa vie. Il ne savait pas pourquoi, mais il était heureux de ça. Heureux d’avoir un corps, heureux d’avoir un esprit et plus heureux encore de voir que les deux cohabitaient dans une totale harmonie. Le corps protégeait l’esprit qui faisait agir cette chair inerte. Il était tout ça. Et peut-être même plus. Oui. Il était plus, il voulait être plus. Il voulait se voir. Voir ce corps qu’il ne faisait que sentir. Il voulait s’entendre. Entendre ce corps qui respirait. Il voulait tout savoir de lui. Et il le fit.

Lorsqu’il trouva le moyen d’ouvrir ses yeux et ses oreilles, il put rencontrer son corps, recroquevillé et nu. Mais pas seulement. D’autre chose l’entourait. Le vide venait se remplir de chose innombrable et inconnue. Il y avait tant de chose à voir qu’il ne put que cligner des yeux à plusieurs reprises avant de s’habituer à la lumière des choses après les ombres du rien. Mais dans toutes ces découvertes successives, beaucoup de réponse lui manquaient. Qu’était-il à part ce corps vivant ? Qui était-il ? Ou était-il ? Comment est-il arrivé là ? Et qu’est-ce que c’était que ce « là » ou il se trouvait ? Tant de question auquel ses sens étaient cette fois-ci trop peu efficace pour répondre. Pour trouver la solution, il devait franchir une nouvelle étape, un nouveau stade dans son ascension vers la connaissance de soi : Bouger.

Se furent d’abord ses doigts, puis ses orteils puis tout son corps qui réussirent à se dresser vers ce ciel inaccessible. Debout, son champs d’horizon grandit encore. Après un monde fermé sur le vide, après un monde limité à sa position fœtal, le monde qui s’offrait à lui l’entourait de tout part. Il n’y avait aucun moyen d’échapper à la nature. Elle était partout. Devant, derrière, en haut, en bas, sur les côté… partout. Et dans cette accumulation de découvertes, une nouvelle fit son apparition. Son horizon s’étendait encore lorsqu’il découvrit la marche. A tâtons, il avança un pied, puis l’autre. Chutant avant de se relever il se donnait du mal pour comprendre cette magie du déplacement. Lorsque l’exercice fut maitrisé, il n’osa cependant pas se risquer à courir partout découvrir le monde. Non. Il préféra tourner en rond autour de cette chose allongé sur le sol. C’était long, immobile et sans vie apparente. Un objet inconnu qui pourtant l’attirait. Il avait des sentiments pour cette chose sur le sol, qu’il prit dans l’une de ses mains avant de partir à la conquête d’un monde dont il ne soupçonnait pas les étendus.

Avec la marche, de nouveaux concepts, de nouvelles sensations l’avaient affectées. D’abord la soif, l’envie incessante de sentir quelque chose de frai courir le long de sa gorge pour recharger ce corps qui supportait le poids merveilleux de la vie. Ensuite, la faim. Le désir de serrer la matière entre ses dents, de détruire les choses pour nourrir sa propre existence. Lié à ces deux besoins, le temps et l’espace prenait plus de signification. Depuis combien de temps parcourait-il ce monde ? Qu’elle distance avait-il fait ? Peu à peu, l’exaltation qu’il se faisait de la vie retomba pour laisser apparaitre le désespoir, le désir d’en finir avec ses sensations insupportable de souffrance lié à la faim et à l’assèchement Il sentait la vie s’échapper de son corps, comme si le cercle infini qu’il faisait dans son corps jusqu’alors était déréglé et qu’il cherchait à briser son destin de tourner en rond dans un même corps.

Pourtant, il luttait. Il luttait pour conserver cette vie qu‘il venait de découvrir. Il luttait pour pouvoir consommer ce don au maximum. Il voulait voir plus, entendre plus, sentir plus, découvrir plus. Et son rêve fut exaucé lorsqu‘il trouva un nouveau champ d‘exploration. Un lieu ou la vie prenait toute sa dimension. Des maisons de bois inondaient un champ de sables et de poussières protégeant ces multitudes de vie des aléas du ciel et des prédateurs. Il était émerveillé par ces habitations comme étant une extension du corps. Un corps abritant des corps qui abritait la vie. Cet enchevêtrement de choses lui semblait merveilleux et en même temps presque familière. Familière. Voilà un mot qui le caractérisait peu. Mis à part cette sensation étrange devant l’enchevêtrement d’entité dans une entité, il n’y a avait rien dont-il se souvenait, rien dont-il se rappelait. La vie venait tout juste de lui être donnée. C’était un nouveau-né aux dimensions d’un homme d’à peine trente ans.

Mais les questions se stoppèrent net. La fatigue mêlée à la faiblesse de son nouveau corps le fit s’écrouler sur le sol, inconscient. Pas de rêve, plus de pensé, plus rien si ce n’est un repos dont-il ne prenait pas conscience dans cette torpeur forcée. Lorsqu’il rouvrit les yeux et tous ses autres sens, un nouveau paysage s’offrait à lui. Un toit, un matelas, des odeurs d’encens, la chaleur d’un foyer, le bruit de roue grattant le sol à l’extérieur. Tout le paysage avait changé, mais pas lui. Lui était resté le même. Il ne savait toujours rien. Un néant absolu l’habitait. Mais avant qu’il ne puisse s’attrister de sa condition, une voix se fit entendre. Une voix pleine de chaleur et de bienveillance.

« Vous êtes enfin réveillé »

Une petite fille venait de s’adresser à lui. Dix ans. C’est l’âge maximum qu’on pouvait lui donner. Apportant un verre d’eau à son chevet, elle resta un moment à le regarder, comme pour percer le mystère de cet être qui s’ignorait lui-même.

« Vous vous appelez comment ? »

Un nom. Elle lui demandait un nom. Voilà une chose dont-il était bien incapable. D’ailleurs, il y a avait autre chose dont-il était incapable. Une chose que cette petite fille faisait avec une facilité déconcertante, comme si cet acte était naturel et normal : parler. Ce don ne semblait pas lui avoir été offert par la nature. Pourtant, il se forçait. Il forçait tous ses organes endolories à se réveiller pour trouver le bon, pour trouver celui qui lui accorderait ce merveilleux pouvoir d’expression de la pensée. Mais en vain. La seule chose dont-il était capable, c’était de remuer les lèvres sans que rien n’arrive à s’échapper. Il le voulait pourtant. Inonder le monde de ses mots. Il avait tant de chose à dire, tant de chose à exprimer, tant de chose à demander. La souffrance physique de son effort et la douleur de l’échec lui arrachèrent deux longues larmes qui coulèrent le long de ses joues avant d’être absorbé par le tissu de l’oreiller qui soutenait sa tête. La jeune fille qui le regardait laissait apparaitre sur son visage une peine réelle et sincère pour cet homme qu’elle ne connaissait pourtant pas et le laissa seul, préférant éviter de nouvelles questions qui auraient pu l’attrister toujours un peu plus.

Ce n’est que beaucoup plus tard que quelqu’un fit son entré dans la pièce ou logeait cet être mystérieux et inconnu. Mais, cette fois-ci, ce n’était plus la petite fille si sincère, mais un homme d’une quarantaine d’année, le visage marqué par la sévérité et le désir de dominer les choses. Pourtant, il n’y avait rien d’agressif dans ce personnage, seulement de la méfiance pour un parfait inconnu qu’il avait tout de même accepté de soigner et de loger.

« Ma fille m’a dit que vous n’arriviez pas à parler. Je ne sais pas qui vous êtes mais nous allons faire comme si cela n’avait pas d’importance. Reposez-vous et récupérez toute vos forces. Nous aurons le temps de nous connaitre plus tard. »

Ce furent les derniers mots que le malade entendit pendant les quatre jours suivant. Pendant quatre jours, on l’avait soigné, nourrit, abreuvé et logé sans jamais lui parler. Il sentait le désir de la petite fille et de la mère et même de certain villageois qui venaient le voir, de le questionner, mais ils n’en firent rien, par respect pour un homme qui en plus de ne rien pouvoir dire ne savait pas quoi leur dire. La fin de ces quatre jours marqua son rétablissement complet et en guise de dernière preuve de son état de santé, il put sortir dehors. Il faisait déjà nuit mais tout était magnifique. La lune, les étoile, le ciel pas tout à fait noir mais marqué ici et là par des taches plus clair qu’il reconnu comme étant des nuages. Un vent frai lui courait sur le visage tandis que les lumières des chandelles s’éteignaient une part une dans ce village paisible.

« Vous devriez aller vous coucher, vous allez attraper froid en restant là. »

« M…M…Me…Merciiiii… Merci »

« On dirait que vous avez retrouvé votre langue. Je suis contente pour vous. Mais venez vous coucher. Ma fille vous fatiguera de question demain, autant vous reposez dès maintenant. »

La nuit fut calme, bercé par le bonheur d’une voix retrouver. Bizarrement le timbre de sa voix était légèrement différente de celle qu’il s’était imaginé avoir, mais qu’importe. Il était doué de parole et cela lui suffisait amplement. Lorsqu’il rouvrit les yeux au petit matin, le visage rond et curieux de la petite fille était déjà penché sur le sien, plein d’interrogation qui exigeait apparemment des réponses. Assit à tables pour déjeuner avec cette famille idéal du père et de la mère accompagné de leur fille unique, l’homme ressenti toute l’énergie bénéfique d’une telle union avant d’être couvert de la curiosité de la jeune demoiselle, et du regard interrogateur de ses deux parents.

« Alors, comment tu t’appel ? »

« Je… je ne sais pas. Je me suis réveillé seul dans un endroit que je ne connaissais pas et j’ai marché jusqu’ici. Mais je ne sais rien d’autre sinon que je vous dois la vie. »

Percevant la peine qu’elle avait causée chez lui, la jeune fille garda sur elle le visage de la bienveillance et de la joie qu’elle transmit aussitôt à son interlocuteur.

« Tant pis. Je vais t’appeler…. Hisoka. Ca veut dire « mystère » en japonais et c’est-ce que tu es. Ca te va ? »

« Hisoka ? »

« C’est ça. Moi c’est Kairi, là c’est mon père Aruka et ma mère, Imiki. »

Le reste du repas fut plus détendu, notamment grâce au talent inné de la jeune Kairi pour mettre à l’aise tous ceux à qui elle parlait. Elle était vivante et cela se sentait. Hisoka se surpris même à rire de ses cabrioles et de ses jeux de petite fille, le tout sous le regard bienveillant et protecteur de ses deux parents. Lorsque tout fut terminé, Kairi et sa mère partir pour des achats dans ce qu’on lui avait décrit comme le 21ème district de la zone Nord du Rukongai, laissant Hisoka seul en compagnie du père de famille.

« Je vais maintenant devoir vous demandez de partir. Si j’ai accepté de vous accueillir chez moi c’est parce que ma fille ne m’aurait jamais pardonné d’avoir abandonné un homme blessé dans la rue, mais aujourd’hui que vous êtes rétablit, j’aimerai que vous vous en alliez »

« Très bien, je comprend. Vous ne savez rien de moi et je peux comprendre que vous ne vouliez pas me voir trop près de chez vous. J’aimerai seulement récupéré cet objet que j’avais dans les mains en venant ici. Je ne sais pas bien ce que c’est mais j’ai l’impression que cette chose est à moi. »

« Vous voulez sans doute parlez de votre zanpakuto. Il est sur le meuble derrière vous. Mais je m’étonne de voir que vous ne sachiez pas ce que c’est. Vous avez beau avoir perdu la mémoire, je croyais que les shinigami gardaient un lien indestructible avec l’âme de son zanpakuto. »

« Zanpakuto ? Shinigami ? Désolé mais je ne comprends rien de… »

« HAAAAAAAAAAAAAAAAA ! »

Le cri venait de l’extérieur et était clairement celui de la petite Kairi. Quelque chose s’était produit, interrompant net les interrogations d’Hisoka. Sortant dehors en compagnie d’Aruka, il arriva au milieu d’une place relativement large ou une foule s’était rassemblé autour de Kairi et de sa mère ainsi que de trois inconnu, habillé de noire et portant à la taille un objet relativement semblable à celui d’Hisoka. Les choses n’avaient pas l’air de bien se passer. La petite fille était recroquevillée sur le sol, protégé par les bras de sa mère du regard de ces trois hommes.

« Saleté de gamine. Tu pouvais pas regarder devant toi. T’as salit mon pantalon. Ca va chercher loin ça. Tu sais pourtant bien que tu n'es qu'une merde comme tous ceux ici. Tu me dois tout ton stock de nourriture. En tant que petite âme tu n'en as pas besoin. Et si tu n’as pas cette monnaie… »

Dégainant son arme pour faire comprendre la suite de sa phrase, le shinigami resta un moment silencieux attendant de voir la réaction que produiraient ses mots. La réponse ne tarda pas à arriver. Aruka se précipita au milieu du cercle des villageois, faisait barrage de son corps pour séparer ces trois hommes de sa famille. Depuis un moment déjà, Hisoka était déconnecté de la réalité. Il ne prêtait plus attention à ce qui se faisait ou disait. Ces types étaient comme lui. Des « shinigami ». C’est ainsi qu’Aruka l’avait appelé. Faisait-il partit de la même famille que ces types qui à présent battait quasiment à mort le père de famille, protégeant sa femme et sa fille de l’intolérance de trois hommes ? Le sang commençait à couler ici et là. Hisoka le savait, il n’en avait plus pour très longtemps et pourtant, il ne bougeait pas. Il ne savait pas quoi faire. Ces trois types étaient peut-être de sa famille. Il ne pouvait pas se permettre de rentrer en conflit avec eux alors qu’ils étaient peut-être les seuls à pouvoir lui donner des réponses. Et puis, ils étaient forts. Il y avait chez eux une énergie qu’il ne connaissait pas chez les autres habitants. Il était incapable de lutter.

Pendant plusieurs minutes, Hisoka restait là, passif, comme dans un rêve éveillé, incapable de bouger. Ce qui le tira de sa torpeur, ce furent les nouveaux cris de Kairi pleurant sur le corps meurtri de son père, à bout de souffle, pendant que les trois shinigami prenaient une pose, préparant leur coup final qui mettrait sans aucun doute à mort Aruka. Ce cri était celui du désespoir et il parla à Hisoka. Il avait l’impression de le connaitre. Sans que personne ne s’en rende compte, il avait disparut pour se mettre entre la lame du shinigami et le corps du père. La surprise fut général, autant chez les villageois que chez les trois assaillants. Mais cette surprise n’était rien comparée à celle d’Hisoka lui même. Il ne comprenait pas ce qu’il s’était passé, et il comprenait encore moins le fait que son bras encore libre, portant le précieux objet qu’Aruka appelait zanpakuto, s’abattait de haut en bas vers l’épaule droite du shinigami qu’il découpa comme du vulgaire papier, le laissant mort à côté de lui.

Après ce geste meurtrier, Hisoka resta comme paralysé pendant que les deux autres shinigami le rouaient de coup sans qu’il ne puisse réagir. Il était figé par une image. Une image de son passé. Il s’était vu au milieu d’une pièce sombre en compagnie d’une autre personne dont-il n’avait put voir que les cheveux d’un bleu éclatant. Cette image ne quittait pas son champ de vision alors même que ses deux adversaires s’apprêtaient à le fendre de leur arme. Ce qui le sauva, ce furent la pluie de cailloux et de projectile en tout genre que la population se décida à jeter contre les deux shinigami pour sauver ce nouveau héro sans nom.

La journée n’avait pas suffit pour effacer complètement cette vision. Sans arrêt cette chevelure bleue le hantait. L’image était figé dans son esprit, incapable de la cerner entièrement ni de la faire disparaitre. C’était une photo, l’instantané d’un moment qu’il avait vécu. Il en était sur. En tuant cet homme, il avait réveillé quelque chose en lui.

Les jours avaient continué à filer. Hisoka avait finalement été accepté au sein de la famille et les deux shinigami n’étaient jamais venues demander leur reste, ni le corps de leur défunt compagnon. Il participait au tache journalière comme s’il avait toujours vécut là, cherchant à en comprendre toujours un peu plus sur son passé malgré que rien ne lui avait été révélé depuis son « premier nouveau meurtre. »

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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyVen 10 Sep - 15:14

Quand la Soul Society vacille, comme la flamme d'une bougie sur le point de s'éteindre sous l'effet d'un courant d'air...
Quand un ennemi extérieur bouleverse tout ce en quoi nous croyions... Notre sécurité, notre puissance, notre institution qui paraissait sans faille.
Quand tous vos rêves, nos rêves, semblent sur le point de partir en fumée, en même temps que tout ce que l'Ennemi brûle sur son passage destructeur...
Quand vous assistez, impuissant, à l'annihilation de tout espoir.

Impuissant, parce que vous n'êtes qu'un individu, par définition seul, élément d'une communauté, mais élément de cette collectivité qui peine à s'organiser, alors qu'elle est déjà divisée par le cours qu'ont pris les évènements. Et vous avez beau avoir une arme entre les mains, vous avez beau savoir la tenir, vous avez beau même savoir tuer avec, vous n'êtes que néant, réduit à la solitude, face à la multitude. Que peut l'un contre le nombre ? Vous voilà réduit à ne plus pouvoir faire face, à lutter contre une supériorité qui vous écrase, et, peut à peut, vous met face à l'évidence : vous n'êtes rien.

Quand votre existence ne semble plus avoir la moindre rationnalité.
Pour Itami, les choses avaient toujours été claires : elle avait un but, un rôle à jouer, elle avait une tâche à effectuer, quoi qu'il arrive. Puis les choses avaient changé. Elles étaient tout simplement devenues différentes, comme cela arrive souvent, au cours de la vie. Après tout, on ne maîtrise rien, pas même sa propre existence. Toujours, quelque chose influe sur nous, sur nos choix, nos rêves, nos idéaux. Et c'était ainsi, par la forces des choses justement, que la Soul Society avait été envahie.
A ce moment là encore, les choses semblaient... Pareilles, en un sens. Pas encore changés, pas encore différentes. La tâche restait la même : supprimer l'ennemi. Mais dans l'histoire de la Soul Society, combien de fois avait-elle été envahie ? Et combien de fois l'avait-elle été alors que la majorité de ses officiers supérieurs et l'élite de ses forces armées étaient parties ?
A la connaissance d'Itami, si on pouvait répondre un chiffre à la première question, un chiffre infime, comptable sur les doigts d'une seule main, la réponse à la seconde était nulle. Zéro. Aucune. Et si, certes, elle n'avait pas toujours vécu ici, si elle avait un jour eu une vie ailleurs, elle savait néanmoins que la probabilité était minime. Ou qu'en cas, la Soul Society s'était depuis longtemps remise de cette passe.
Alors pourquoi ?
Vertige de l'incompréhension.
Chercher à donner du sens à à ce qui est incompréhensible.
Puis découragement. Profond sentiment d'inutilité.
Pas la peur, mais une angoisse sourde.
Alors Itami avait hésité à y retourner. En temps que shinigami, c'était son devoir. En temps que vice-capitaine récemment nommé, c'était son obligation.
Elle y avait bien réfléchi. Et puis elle avait décidé qu'elle était prête.

Puis les choses furent à nouveau perturbées. On croit maîtriser le cours de son existence, et puis tout vole en éclats. Tout change. Tout s'envole.
Il n'avait suffit cette fois encore que de pas grand chose. Il n'avait suffit que de traverser le Rukongai Nord.

Au fur et à mesure qu'elle avançait, les regards se firent hostiles, méfiants, mauvais, craintifs parfois même. A chacun de ses pas, à chaque fois qu'elle posait le pied par terre, elle avait l'impression que personne ne la quittait des yeux, comme si d'un coup elle allait changer de direction, et, brutalement, en saisir un pour le cogner, le tuer, l'anéantir. Pourquoi ne comprenaient-ils pas ? Comment ne pouvaient-ils pas comprendre ? L'ennemi était ailleurs, envahissant le reste du Rukongai, pas en sa personne insignifiante. Elle était shinigami, pas mystérieux soldat venu d'un monde inconnu. Alors pourquoi ?
Que s'était-il passé ici qui attire la haine des habitants envers les shinigami ?

Ce qui se produisit pourrait se résumer en un mot : enfant. Une simple gamine, haute comme trois pommes, qui jouait dans la ruelle poussiéreuse.
Une petite fille qui lui lança un regard noir, dans lequel on pouvait lire toute la colère, toute la rancune du monde. Une haine profonde, intense... Irréversible peut-être. Une haine nourrie par un sentiment profond d'injustice.
Et l'enfant se planta devant elle, bien en face, sur la trajectoire qu'elle suivait, à environ deux mètres, deux mètres cinquante. Les mains sur les hanches, poings fermés, les dents serrées, et toujours ce regard haineux.
Itami s'arrêta, la regarda avec ce qui était un mélange de surprise et d'incompréhension, de perplexité.
-Toi.
Elle tendit un bras, pointant le doigt vers elle, serrant son autre poing sur sa hanche à s'en faire blanchir les jointures. Itami resta immobile, attendant... Quelque chose. Un autre mot, un geste, n'importe quoi. Quelque chose.
-Tu es une shinigami.
Ce mot, l'idéal de la jeune vice-capitaine, sonna à ses oreilles comme une insulte. Une terrible injure. Comme si c'était une honte.
-Et alors ?
-Je te déteste.

Quand une enfant se place en travers de votre chemin...
Quand quelqu'un dont vous ne connaissez absolument rien, pas même l'existence, vous interpelle, avec un regard empli de haine...
Quand une petite fille, d'une dizaine d'années peut-être, vous dit qu'elle vous déteste, et que savez que c'est vrai, parce que vous le lisez dans ses yeux...
Quand vous vous rendez compte que tout n'est pas utopique dans la chose en laquelle vous croyiez le plus.
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Hisoka (inactif)
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptySam 11 Sep - 16:08

Deux semaines après les précédents évènements, la vie dans cette petite portion du Rukongai avait reprit le court habituel de ses activités. Le corps du shinigami avait été emporté à l’extérieur du village ne laissant pour toute trace de son existence qu’une tache noirâtre sur le sol de la grande rue principal. Les commerçants avaient retrouvés leur voix criarde pour ameuter les villageois à acheter leur produit, les enfants avaient retrouvé leur énergie en courant à tout va entre les étales, poursuivies de près par des parents désorientés par les cabrioles de leur bambin. C’était comme si rien ne s’était passé, comme si personne n’avait été agressé, comme si personne n’avait été tabassé, comme si personne n’avait été tué. Seul un individu n’arrivait pas à se défaire de cet épisode tragique. Hisoka. Accueilli chaleureusement comme un véritable héro auprès des villageois, il avait élit domicile chez la petite Kairi et ses parents. Pourtant, toute cette affection, toutes ces attentions ne lui enlevait pas l’image horrible du meurtre qu’il avait commis et surtout, l’image qui lui était apparut. Il le savait. Ces cheveux bleus avaient un lien avec son passé dont il ne parvenait pas à se souvenir. Ce n’était pas une simple image, elle avait une histoire, une histoire qui lui appartenait mais qui lui échappait encore.

S’intégrant parfaitement au milieu de cette population modeste, il se fit engager comme homme à tout faire au milieu de cette grande famille qui l’avait hébergé malgré le passé douteux qui semblait le suivre. On lui avait apprit beaucoup de chose. Les shinigami, le Gotei 13, les zanpakuto, les hollow… tous ces mots auxquels il n’aurait rien du comprendre lui étaient devenu presque familiers. Mais toutes ces connaissances ne pouvaient rien lui apprendre sur ce qu’il était réellement. Il n’avait que deux hypothèses. La première, c’était une mort récente dans le monde réel et son réveil ici, au Rukongai. Mais cela n’expliquait ni sa perte de mémoire et encore moins le zanpakuto. La deuxième piste qu’il était tenté de suivre mais qui en même temps lui faisait peur, c’était qu’il appartenait au groupe des shinigami, qu’il appartenait à l’une de ces treize divisions dont-on lui avait parlé. Si cette hypothèse était tout à fait recevable, elle ne lui plaisait qu’à moitié et sa première rencontre avec ce type d’individu depuis son réveil y était pour beaucoup. Mais à quoi bon chercher et spéculer. Il n’avait rien, pas d’indice, aucune piste pour chercher dans un sens ou dans l’autre. Il était prisonnier de son ignorance.

C’est en revenant d’une course pour un couple de personne âgé que la nouvelle vie d’Hisoka prit un nouveau tournant. Il était mal à l’aise, quelque chose dans l’air avait décidé de s’abattre sur lui, une force invisible et incroyablement puissante. Jamais il n’avait connu ce sentiment, mélange de peur et d’excitation pour cette chose innommable. Mais tout ça ne fut rien comparé à ce qu’il ressenti en entendant la voix décidé de Kairi. Elle détestait quelqu’un, et, au ton qu’elle avait prit, Hisoka comprit rapidement à qui elle s’adressait. Elle était folle ! Pourquoi personne ne l’avait retenu ? Pourquoi personne ne l’avait empêché de traverser la rue ? Pourquoi n’avaient-ils pas tout simplement ignoré la présence de cette shinigami ? Courant auprès de la petite fille, jouant pour la seconde fois le rôle de protecteur, il plongea à une vitesse qui défiait toutes les lois de la physique sur cette femme dont-il n’eut le temps de voir que l’habit noir et les cheveux blonds.

Il l’empêcherait de faire du mal à ce village qui l’avait accueillit, il défendrait cet endroit, ainsi que tous ses habitants, quelqu’en soit les conséquences. Il ne laisserait pas faire les shinigami. Il ne les laisserait pas user de leurs pouvoirs pour terroriser une petite fille, pour faire du mal à des gens qui ne pouvaient pas se défendre seul. Il avait lui aussi un pouvoir et il s’en servirait pour protéger ceux qui en serait dénué, comme Kairi, comme tous ses gens qui le regardait maintenant coller son poing dans le visage de cette femme avant de dégainer son arme d’un fourreau improvisé accroché à sa ceinture en corde.

Il restait là, immobile, attendant une réaction de cette femme. Il avait espéré la dissuader de combattre en lui portant ce coup, lui montrer une force qui dépassait celle des autres habitants du Rukongai et qui pouvait très bien lutter avec la sienne. Il ne lui restait qu’une chose à faire. Lui dire de s’en aller. Lui dire de quitter ce village et de le laisser en paix, mais ce fut d’autres mots qui sortirent de sa bouche. Il n’avait pas put les contrôler, quelque chose avait parlé à sa place.

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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyDim 19 Sep - 15:10

Itami fixa l'enfant plusieurs instants. A priori, elle ne trouvait rien à lui dire, d'abord parce que, bien que devenue plus loquace au fur et à mesure que le temps passait, elle n'était néanmoins pas d'un naturel bavard. Et ensuite, parce que cette enfant, son rôle était de faire qu'elle survive, qu'elle grandisse, et non pas qu'elle lui crache à la figure qu'elle la détestait, alors même qu'elles ne se connaissaient pas.
C'était bien la preuve que tout ce pour quoi elle se battait n'était finalement pas si idyllique, et que sous la couverture lisse et brillante se trouvait des choses nettement moins agréables à regarder. Quoi, elle l'ignorait encore.

Elle aurait pu reprendre son chemin, dédaigner la petite fille, et aller combattre, ne plus jamais revoir cette gamine et oublier tout ça. Seulement, elle savait que si elle partait, ces mots resteraient gravés dans son esprit, et la question "pourquoi ?" continuerait à l'obséder.
Itami était ce genre de personnes qui ne supportent pas de n'avoir pas de réponse.
Celle-là aussi, elle l'obtiendrait.

Puis on lui sauta dessus, littéralement, et la gamine disparut momentanément de sa vue. Soyons précis : quelqu'un bondit, la plaqua par terre, et, avant qu'elle n'eut le temps de réagir, le souffle coupé par le choc, et l'esprit embrouillé par la surprise et la confusion, un homme dont elle ne distingua tout d'abord que les cheveux rouges lui colla son poing dans la figure. Puis résonna à ses oreilles le crissement caractérique de la lame qui quitte son fourreau, et son instinct sonnait l'alarme, hurlant dans tout son crâne le mot "danger", inlassablement, le faisant bourdonner sans cesse, ajoutant à sa confusion.
La vie sembla changer de texture. Elle distinguait les silhouettes autour, à bonne distance néanmoins, amassées le long des murs, et pourtant, elles paraissaient floues et molles. Elle distinguait également l'homme, désormais immobile, sans pourtant parvenir à voir clairement ses traits. Un sifflement lui emplissait les oreilles, brouillant tous les autres sons, rendant inintelligibles les paroles des gens rassemblés à quelques mètres d'eux, et une douleur vive iradiait de sa tempe et de sa mâchoire.
-Qui suis-je ?
Les mots lui parvinrent enfin clairement, et le sifflement cessa pour laisser place au brouhaha sourd de la foule, aux cris aigus d'un enfant -sans doute la petite qui l'avait empêchée de rejoindre son but- et, surtout, à cette voix, qui ne fit que prononcer trois mots et qui pourtant l'embrouilla encore un peu plus.
Qui il était, elle voulait bien le savoir aussi.
Certes, en tant que shinigami, elle avait l'habitude de combattre des entités inconnues, qu'elle croisait pour la première fois, des êtres étranges et différents. Mais là, il s'agissait d'un Homme, sur deux pieds lui aussi, et qui... Et bien, qui tenait une arme qui avait tout du zanpakutô. Bon, et puis il n'avait à priori aucune raison de lui sauter dessus comme ça, mais ce n'était qu'un avis personnel, elle ne lisait pas dans les pensées non plus...

Trois mots donc. Trois mots qu'elle s'était posés souvent, elle aussi, et ce fut pour cela sans doute qu'au lieu de balancer son genou dans l'estomac de son "agresseur", elle resta immobile et ne dégaina pas son arme... Pas encore du moins. Elle se demanda s'il, comme elle, il ignorait une partie de son identité, ou s'il avait tout oublié.
Itami, en tout cas, avait l'habitude d'être un cas à part. D'ordinaire, les shinigami ignorent tout de leur "première existence", celle qu'ils avaient avant de mourir et de se retrouver à la Soul Society. Elle, c'était différent. Peut-être parce qu'elle s'était réveillé en tant qu'âme dans le monde réel, et que ne lui restait alors rien que son prénom, elle avait par la suite conservé des souvenirs. Ou du moins, conservé ceux qu'elle avait retrouvé, de façon tout à fait étrange, pour un cas déjà étrange. Simplement un flash, et voilà, des fragments d'une vie dont elle n'aurait pas dû se rappeler, mais qu'elle n'avait pas oublié parce qu'elle était morte, mais bien pour un stupide choc à la tête, qui l'avait tuée d'ailleurs. Qui a dit qu'on ne peut pas mourir de façon stupide ?

-Aucune idée.
Son instinct de survie lui avait commandé de répondre. Au fond d'elle-même, elle sentait que si elle restait immobile, plongée dans un mutisme, ce type étrange utiliserait l'arme qu'il avait entre les mains, et dont il savait peut-être se servir.
-On ne s'est jamais croisés, à ma connaissance. Je m'appelle Itami, vice-capitaine de la septième division.
Ce qui l'intriguait, aussi, c'était son énergie spirituelle. Il en avait, elle le sentait, et s'il n'avait pas été vêtu de haillons comme un simple habitant du Rukongai, elle aurait juré qu'il était un shinigami, pour ça et pour le zanpakutô, dont le fourreau avait visiblement été fait par lui-même, autre élément pour le moins... "Original" ?

En fait, ce type l'intriguait, et si elle n'avait pas l'impression qu'il lui avait brisé la mâchoire -ce qui n'était pas le cas, mais quand on a mal, on a mal, et l'exagération est un symptôme du mal-, elle aurait manifesté de l'intérêt pour lui. A défaut, elle se contentait de se demander si elle avait devoir régler ça par la force, en utilisant son propre zanpakutô, dont elle au moins savait se servir...
Et puis restait cette question, celle qu'il lui avait posée. Non seulement elle l'intriguait, mais en plus, elle était tellement semblable à ses propres interrogations que se formait peu à peu en elle un sentiment étrange, comparable à... De la pitié, peut-être. Indéfinissable, surtout que la pitié n'était pas inscrite dans ses habitudes, et que l'homme qui se tenait là n'avait pas non plus l'allure d'une personne pour laquelle on compatit. Ce n'était pas seulement une question d'apparence, il portait des vêtements pauvres après tout, c'était surtout une question... De ce qu'il dégageait. Une impression de puissance bien supérieure à celle qu'il avait sans doute.

En une phrase : ce type était un mystère.
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyDim 19 Sep - 21:52

Qu’espérait-il en posant une telle question à la première shinigami venu ? Comme si elle aurait été capable de lui dire qui il était, d’où il venait, ce qui l’avait amené. Quelle chance pour que ces questions trouvent des réponses ? Aucune sans doute. Cette femme ne l’avait jamais vu. Ils ne s’étaient jamais croisés. Elle-même le disait. Elle ne lui apportait rien, aucune réponse, aucune information un temps soit peu utile dans sa recherche d’identité. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ne lui disait-elle rien ? Pourquoi refusait-elle de lui révéler qui il était ? Les questions se bousculaient avec une force incroyable dans sa tête. Comme des balles de fusils ricochant contre son cranes, les questions fusaient sans qu’elles ne trouvent leur cible. Il n’y avait que du vide cerné par des parois sensibles qui le faisaient atrocement souffrir. Il voulait que tout ça disparaisse. S’il ne devait pas avoir de réponse, qu’on le débarrasse au moins de ses questions. Que ces balles transpercent son crane et quitte son corps pour le laisser libre… ignorant, mais libre.

Oui, son bien être devait se trouver dans l’ignorance de ce qu’il était et dans l’acceptation de son incapacité à savoir. En lâchant prise il serait enfin bien… mais c’était impossible. Il n’y avait aucun moyen de faire disparaitre ce bruit incessant qui ne recevait pour réponse que l’écho de l’échec.

Itami n’avait pas l’air décidé à se battre. Était-ce son grade qui lui donnait le sentiment de ne pas avoir besoin de dégainer son arme ? Peut-être avait-elle raison après tout ? Il s’était jeté sur elle, mais qu’est-ce qu’il espérait à faire ça ? Gagner ? Quel imbécile ! L’aura qu’elle dégageait aurait du suffire à lui faire comprendre que c’était perdu d’avance. S’il se battait contre elle, il allait mourir, c’était sur. Mais que faire d’autre. Si elle était là, c’était pour martyriser tous ces pauvre gens… non ?

Peut-être pas finalement. Après tout, elle n’avait rien d’hostile. Elle n’avait pas répliqué aux mots de Kairi, ni à son coup de poing. Même si elle avait pour elle l’expérience du combat, elle aurait du répliquer. Mais non, elle n’en faisait rien, continuant de l’observer avec les yeux de l’interrogation. Comme rassuré par cette attitude, Hisoka se surpris à ranger son zanpakuto dans son fourreau improvisé. Continuant d’observer la lieutenante, il mit un certain temps avant de rouvrir la bouche. Si ses premiers mots avaient été prononcés inconsciemment, il espérait que ceux là au moins auraient assez de cohérences pour lui montrer sa bonne volonté.

« Tu n’as pas l’air de nous vouloir du mal. Qu’est-ce que tu viens faire ici vice-capitaine de la septième division ? »

Le ton employé était naturellement froid. S’il ne voyait aucune hostilité émaner de la jeune femme, il n’en faisait pas pour autant une alliée. Après tout, elle faisait parti d’un groupe qui se permettait d’user de sa force contre les plus faibles et puis, elle n’avait rien à lui apprendre sur lui, alors à quoi bon s’attarder.

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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptySam 25 Sep - 12:39

Itami fixait l'individu étrange -et qui apparemment ignorait son nom, ou du moins, s'il en connaissait ne serait-ce qu'une partie, il ne la lui avait pas donnée-, et, avec surprise, le regarda ranger son zanpakutô. Avait-il décidé qu'elle ne représentait pas une menace ? Ce type n'était pas assez sur ses gardes. Elle-même garda soigneusement la main à une distance minime de sa poignée, ne la posant pas dessus pour ne pas se montrer hostile, mais ne l'éloignant pas non plus... Au cas où. Disons que prudence est mère de sûreté, après tout.
Lui aussi la fixait, et il le fit plusieurs instants encore avant d'enfin ouvrir la bouche, et parler à nouveau, avec un ton froid et distant qui, pour Itami, signifiait clairement que s'il avait rangé son zanpakutô, il la considérait encore comme une menace potentielle, ou du moins, bien que plus comme une ennemie, pas comme une alliée non plus.
Tu n’as pas l’air de nous vouloir du mal. Qu’est-ce que tu viens faire ici vice-capitaine de la septième division ?
La jeune fille nota l'usage du nous. Apparemment, il se considérait comme membre d'un tout, unité inséparable de la communauté, et elle trouva cela étrange dans la mesure où lui possédait un reiatsu supérieur, et, surtout, un zanpakutô. Avait-il été shinigami, avant d'oublier son passé, voire jusqu'à son nom, au vu de sa première question ? Ou l'avait-il trouvé, volé, acheté, pris sur un corps, ce zanpakutô qui résumait aisément la majorité de ses interrogations à l'égard de l'inconnu ? Comment pouvait-il se voir comme parfaitement intégré dans ce groupe au milieu duquel il détonnait ? Ou alors le "nous" signifiait peut-être autre chose, désignant simplement l'enfant et lui, par exemple. Voilà un seul mot qui ajoutait d'autres questions. Mais y apporter une réponse ferait avancer sa connaissance de l'inconnu, tout en lui apportant, à lui, peut-être un début d'avancement dans sa quête d'identité, résumée par la question fondamentale qu'il lui avait posée en guise de premières paroles.
Elle mit ainsi une bonne minute à répondre, soutenant le regard de l'homme aux cheveux rouges, imperturbable. Et quand elle lui répondit enfin, ce fut sur un ton distant, mais pas particulièrement froid. Elle non plus ne faisait pas de lui un allié, sans en faire non plus un ennemi. D'abord, elle ne connaissait rien de lui ni de ses intentions, et ensuite, quoi qu'ait pu faire la communauté à laquelle, elle, elle appartenait, ce n'était ni ses actes ni ses paroles, et elle ne se considérait pas comme fautive, responsable, ni même mêlée à ce qui était responsable de l'animosité des gens du coin à l'égard des shinigami.
Par ici, rien. Je me rends dans une autre partie du Rukongai, parce qu'il s'agit de mon devoir. Et si cette petite (Elle désigna l'enfant qui se tenait toujours bien droite, la fixant d'un air hautain et méprisant) ne s'était pas mise sur mon chemin, je ne serais plus ici depuis un moment. Une question néanmoins : que s'est-il passé ici ?
Elle n'éprouva pas le besoin de préciser ce que voulait dire sa question, se disant que, soit "il" comprendrait, soit... Il n'aurait qu'à réfléchir, il n'avait pas un cerveau pour rien. Selon son avis personnel, il paraissait évident qu'elle voulait parler de ce qui avait amené les habitants à se tenir à bonne distance d'elle, et à lui jeter des regards, sinon haineux, du moins méfiants, et surtout, ce qui avait conduit une petite fille, encore haute comme trois pommes et respirant la joie de vivre, à la détester, elle et ses semblables. Il y a qu'un pas du meurtre à la haine, ou de la haine au meurtre, réciproquement, et si quelqu'un ici avait commis un crime, ou quoi que ce soit d'approchant, elle estimait qu'il était de son devoir, en tant que shinigami mais d'autant plus en tant que vice-capitaine, de punir les responsables. Elle ne se voyait pas comme une incarnation de la justice, ce qui aurait été une idée stupide, et elle ne croyait pas non plus spécialement en la justice, mais elle croyait en son devoir, et de même qu'elle aurait donné sa vie pour protéger la Soul Society, elle se serait damnée plutôt que de fermer les yeux sur quelque chose d'inadmissible.
Et puis, bien qu'elle n'éprouvât pas une affection particulière pour les enfants (c'est petit, inutile, ça crie, et souvent, ça pue), elle n'aimait pas non plus l'idée qu'une créature qui est censée être le symbole même de l'innocence et de la pureté en vienne à haïr. Et elle n'aimait pas non plus l'idée qu'on la déteste, elle.
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyDim 26 Sep - 19:25

Différente. C’est le premier mot qui lui venait à l’esprit pour décrire la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle n’avait rien à voir avec les trois shinigami qu’il avait pu rencontrer quelque jour plus tôt. Il ne s’agissait pas seulement de puissance ni de grade… non. Ce qui la différenciait avant tout d’eux, s’était son humanité. Elle n’était pas agressive, même après la provocation de Kairi, même après les regards haineux de toute une population, même après l’attaque en traitre qu’elle venait de subir. A la provocation des premiers shinigami s’était substitué le calme, la violence gratuite devenait patience et les poings s’étaient changer en mots. Il s’était trompé. Hisoka avait commis une erreur en se fondant uniquement sur une seule expérience, sur les seuls dires d’une population qui n’avait connu que la peur des shinigamis. Tous n’étaient pas si mauvais, tous n’étaient pas si violents. Peut-être même s’agissait-il d’une faible minorité d’individu. Oui. Itami représentait sans doute la majorité. Elle faisait parti de l’élite après tout; et si elle avait été choisit pour ce rôle c’est que ses compétences et son caractère avait su satisfaire les volontés du Gotei 13. Or, elle n’avait rien d’agressive. Les trois autres n’étaient que des shinigami ratés qui rattrapaient leur échec passé dans la violence faites aux plus faibles.

« Par ici, rien. Je me rends dans une autre partie du Rukongai, parce qu'il s'agit de mon devoir. Et si cette petite ne s'était pas mise sur mon chemin, je ne serais plus ici depuis un moment. Une question néanmoins : que s'est-il passé ici ? »

Oui. Il ne s’était pas trompé. Elle n’était pas là pour leur faire du mal. Elle était juste de passage. Elle n’avait eut aucune raison de s’arrêter sinon les provocations de Kairi. Ses jugements avaient été trop hâtifs. Il s’était précipité sur elle sans savoir, sans chercher à comprendre et pour rattraper son erreur, il exprima autre chose que de la méfiance. Son visage se détendait peu à peu. Le regard froid qu’il avait pu lancer jusque là se réchauffait doucement, sa bouche crispée esquissa une sorte de sourire et ses sourcils froncés retrouvèrent leur sérénités. La démarche avait été longue mais il y était parvenu. Il était plus amical, plus ouvert. Il n’avait plus de raison de se méfier. Elle n’avait rien de semblable à l’image qu’il se faisait du « shinigami type ». Il était temps de s’excuser et sans doute aussi de répondre à ses interrogations.

« Désolé pour cette accueil, j’ai cru que vous étiez venu venger le shinigami de l‘autre jour. »

Le ton de sa voix était posé, ou du moins autant qu’il le pouvait après de tel évènement. Il essayait de garder un visage sympathique malgré le souvenir qui avait accompagné ses mots. L’image d’un père battu, d’une petite fille larmoyante et surtout de lui pourfendant le corps de l’agresseur. Autour de lui, la population le regardait avec un visage interrogateur et plein de réprobation. Eux qui n’avaient connu que la violence de la part des shinigami avaient du mal à accepter qu’un discours puisse exister.

« Ne vous en faite pas, je suis persuader qu’elle… »

« Byakurai »

La voix provenait de son dos et il n’eut pas le temps de se retourner qu’un fin trait lumineux traversa son flanc gauche. Un véritable trou s’était formé à l’endroit de l’impacte, laissant couler un sang abondant. Si la douleur était insupportable, les questions qui se percutaient à l’intérieur de son crâne l’étaient peut-être encore plus. Qui ? Quoi ? Ou ? Pourquoi ? Comment ? Tous ces mots se croisaient et se recroisaient entre eux pour ne laisser qu’un brouhaha infernal. Tournant son regard vers la source de toutes ces perturbations, il trouva à quelques mètres de distance un homme, l’index fumant tendu vers lui, suivit d’une dizaine d’autre individu, le visage satisfait et le regard assassin.

« Tu croyais quoi petite merde ? Qu’on allait t’oublier aussi facilement ? Il nous aura fallu du temps pour réunir toute la bande mais maintenant que c’est fait, tu vas avoir le droit à la raclé de ta vie. »

Même à cette distance, il ne pouvait que le reconnaitre. Il ne pouvait que ce rappeler cette aura, cette sensation désagréable qu’il avait déjà connu. Les deux shinigami qui avaient pu s’enfuir venaient réclamer vengeance, et ils n’étaient plus seuls. Les hommes et femmes qui les accompagnaient avaient aussi ce regard avide de mort. Sans tarder la moitié d’entre eux commencèrent leur massacre. Brulant les maisons, blessant les hommes qui se mettaient en travers leur route, détruisant les étales de fruits, frappant les enfants en pleurs. S’ils ne tuaient pas ils laissaient Hisoka souffrir de ne rien pouvoir faire. La main posé sur sa blessure, il regarda Itami droit dans les yeux. La surprise qu’elle affichait le rassura. Elle n’avait rien à voir avec tout ça, le laissant encore espérer que le monde des shinigami n’était pas fait exclusivement de violence.

Laissant la lieutenante de côté, il tenta un moment d’oublier sa blessure et dégaina son arme pour la seconde fois de la journée en sachant très bien que cette fois-ci, il n’aurait pas la possibilité de la ranger pour discuter. Il ne lâcherait son arme que lorsque tous auraient péri ou lorsqu’il viendrait à mourir. Son visage avait perdu toute sa bienveillance ne laissant que la haine et la colère se dégager tant par son regard que par l’énergie qu’il dégageait. Il sentait ses adversaires emplit d’une énergie bien supérieur à la sienne, et pourtant, il ne craignait pas pour sa vie. Il devait les combattre, et les tuer, qu’importent les conséquences.

Courant en direction d’un shinigami qui s’apprêtait à frapper un vieillard tombé en tentant de s’enfuir, il lui trancha la tête sans aucune difficulté. C’était incroyable. Si Hisoka ne sentait pas l’étendu de ses capacités, ses adversaires, et peut-être aussi Itami, laissaient paraitre leur surprise. Il ne le voyait peut-être pas, mais la différence de réiatsu qui existait entre lui et ses multiples adversaires étaient comparable à celui entre lui et les différents habitants du Rukongai. En théorie, il n’aurait jamais pu avancer si rapidement sur un adversaire et encore moins le tuer d’une seule attaque. Lui, un novice, incapable de se souvenir de quoi que ce soit de son passé, outrepassait les règles de bases qui donnait vainqueur le réiatsu le plus important ; il supprimait le désavantage numérique ; il oubliait sa blessure pour combattre des hommes entrainés et déterminé et ce, sans la moindre difficulté.

Mais tandis que tout le monde regardait Hisoka terminer son geste, celui-ci atteint une novelle cible en lui plantant son arme en plein cœur et ce, avant même que la tête tranché une seconde plus tôt n’émette un bruit sourd sur le sol de la rue principale. C’était certain à présent. Hisoka n’avait rien d’une âme classique. Qu’il est volé ou non le zanpakuto qu’il tenait entre les mains importait peu. Il savait s’en servir et bien mieux que ceux qu’il combattait. Tous les regards tournés sur lui étaient emprunt d’admiration, de crainte et d’interrogation. Mais tout ça, Hisoka n’y fit pas attention. Il était concentré sur ses multiples adversaires qui avaient momentanément arrêté leurs attaques pour chercher à comprendre l’origine de ce qui allait bientôt être leur défaite.

Continuant de combattre, Hisoka réussit à bloquer une attaque qu’il n’aurait jamais du voir. Envoyant son poing au visage de l’assaillant, celui-ci alla s’écraser contre les étales d’une échoppe. Et puis, tout bascula. Celui qui attirait tout les regards par ses prouesses tomba à genoux sur le sol, la tête entre les mains. Il avait lâcher son zanpakuto qui se planta dans le sol. Il ne voyait plus rien sinon le corps étendu d’un homme, il n’entendait plus rien sinon ses propres pleurs, il ne sentait plus rien sinon la peine d’avoir perdu un être cher. Des souvenirs. Encore une panoplie de souvenirs sur lesquels il était incapable de mettre un nom, de trouver une signification. Il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait. Il avait mal au crane et lorsque ces réminiscences cessèrent il rouvrit les yeux sur une ombre qui grandissait à mesure que le shinigami qui se tenait derrière lui approchait. Il ne pourrait pas esquiver cette attaque, c’était certain. Cette attaque allait l’atteindre et il en mourrait sans aucun doute le laissant alors sans réponse quand à la signification de toute ses images et sensations.

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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyLun 27 Sep - 15:23

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Avant qu'il ne réponde, l'expression de son visage se métamorphosa peu à peu, et si Itami ne parut pas broncher, elle plissa cependant légèrement les yeux, et brilla dans ceux-ci quelque chose qui pouvait être de la satisfaction comme de la surprise. Car devant elle, les traits du visage du mystérieux inconnu n'exprimaient plus de haine, mais quelque chose qui ressemblait peut-être à... Un sourire. Dans son regard, la shinigami ne trouva plus de froideur. L'hostilité de son interlocuteur s'était amoindri, rassuré par quelque chose, qu'elle ignorait toutefois. Un de ses mots, peut-être ? Quelque chose qui en tout cas lui avait montré qu'à priori ses intentions à elle n'étaient pas hostiles.
Désolé pour cette accueil, j’ai cru que vous étiez venu venger le shinigami de l‘autre jour.
Voilà qui confirmait qu'il ne dirigeait plus de colère vers elle, pour le moment du moins. Si la première partie de sa phrase fit éprouver de la satisfaction à Itami, elle tiqua néanmoins sur la deuxième. Le mot "venger", surtout, lui fit froncer les sourcils. En revanche, elle était persuadée de tenir la raison de la colère des habitants de cette partie du rukongai à l'encontre des shinigami. L'un de ses congénères avait donc bien commis par ici un acte répressible. Lequel, elle n'en savait encore rien, mais elle finirait par le savoir. Son devoir en tant que shinigami était de protéger la Soul Society, y compris de l'intérieur. Protéger la Soul Society d'elle-même.
Par contre, quiconque l'aurait connue un peu plus aurait su que le mot vengeance ne faisait pas partie de son vocabulaire. Pour venger quelqu'un, il aurait d'abord fallu qu'elle s'attache à quelqu'un assez pour en vouloir à quiconque lui fasse du mal. Elle jugeait l'utilisation d'un tel mot totalement désappropriée, mais de là à le signaler à un parfait inconnu, 'fallait pas exagérer.
L'homme aux cheveux rouges s'adressa à la population massée autour d'eux, qui les fixait d'un air désapprobateur. Hé, elle n'allait pas les manger non plus ! Et si elle avait voulu leur faire du mal, elle l'aurait fait plus tôt, en commençant par cette gamine qui lui avait parlé si désagréablement, puis par cet homme qui dégageait... Ce quelque chose qui faisait comprendre à Itami que les gens aient pu se reposer sur lui et lui faire confiance.
Elle aurait appelé ça de la puissance.
Ne vous en faite pas, je suis persuader qu’elle…
Byakurai.
Il fut coupé net par ce mot, qui retentit dans son crâne comme une sentence qu'on prononce. Et l'inconnu dont le visage s'était mué en une expression presque sympathique perdit son air ouvert, tandis que le sang commençait à couler abondemment de sa blessure.

Tout d'abord, Itami ne réagit pas. Figée par la stupéfaction, elle regarda l'homme aux cheveux rouges comme s'il s'agissait d'une mauvaise farce, puis porta son regard derrière lui, vers celui qui avait lancé le kidô. Un shinigami à l'air provocateur et mauvais, qui lança d'un ton railleur :
Tu croyais quoi petite merde ? Qu’on allait t’oublier aussi facilement ? Il nous aura fallu du temps pour réunir toute la bande mais maintenant que c’est fait, tu vas avoir le droit à la raclé de ta vie.
Ce fut pour commencer avec de l'horreur que la jeune vice-capitaine s'aperçut qu'en effet, il n'était pas seul, et suivi par plusieurs autres shinigami.
Alors, le groupe commença son oeuvre de destruction, sans qu'elle réagisse, figée par... Par quoi, d'ailleurs ? Impossible de mettre un terme bien précis sur ce qu'elle ressentait.
Jusqu'ici, elle avait déjà eu du mal à admettre qu'un seul shinigami puisse être un pourri et agisse comme un être supérieur, tout ça parce que lui avait rejoint le seireitei. Mais là, elle avait sous les yeux, et il fallait l'admettre car c'était une évidence, que ce n'était pas qu'un seul, un seul pour lequel il aurait été aisé d'agir. Non, c'était bien plus que ça, c'était tout un groupe frappant, détruisant sans pitié, sans lui accorder un regard, soit parce qu'ils ne s'étaient pas aperçu de sa présence, tout à leur destruction, soit parce qu'ils étaient persuadés que leur supériorité numérique l'emporterait. Ou alors parce qu'ils avaient compris que pour l'instant, elle était incapable de bouger.
Figée parce que tout ce en quoi elle croyait s'écroulait en une seule journée. Elle avait mis son futur entre les mains de la Soul Society. Elle y avait mis son espoir, sa confiance. Elle y avait cru, de toutes ses forces, parce que c'était la dernière chose à laquelle elle pouvait se raccrocher.
Mais il fallait l'admettre. La Soul Society était pourrie. Pourrie de l'intérieur. Rongée.

Ce qui enfin la fit bouger et revenir à la cruelle réalité qu'elle avait sous les yeux fut un cri plus aigu que les autres. Un cri d'enfant, ou, plus exactement, un cri de petite fille.
Pas n'importe quelle petite fille. Celle-là même à cause de qui sa vie avait commencé à basculer.
Elle était vice-capitaine. Pas depuis longtemps, mais elle l'était. Et c'était pour une bonne raison. Pour qu'elle continue à faire ce qu'elle avait toujours fait depuis qu'elle était devenue shinigami.
Par terre, l'enfant hurlait de toutes ses forces, alors qu'un homme au sourire étiré de façon sadique et ricanante se tenait près d'elle, arme à la main.
Si Itami n'aimait pas particulièrement les enfants, en revanche, elle méprisait le massacre inutile d'innocents. Dans son esprit, la notion d'innocence était quelque chose de bien clair, bien précis.
Et cet homme était tout, sauf innocent.
Donc elle le tua. Ce fut aussi simple que cela. Elle bougea, enfin. Elle remua comme si elle ne l'avait plus fait depuis des années. Elle posa la main sur la poignée de son zanpakutô, le sortit de son fourreau dans un crissement, et, réintégrant pleinement le moment présent, elle parcourut les deux mètres qui la séparait de l'enfant et de celui qui répandait la mort et le désespoir sur son chemin, s'immobilisant juste à côté de lui.
Il tourna le visage vers lui, ses traits montrant désormais de la surprise. Elle lui laissa le temps de voir l'insigne de lieutenant qu'elle portait, et le regard noir avec lequel elle le fixait, puis elle lui enfonça son zanpakutô dans le ventre. Il cracha du sang, la regardant avec incompréhension, et une goutte de sang lui atterrit sur la joue. D'un ton glacial, elle lui dit, avant de retirer sa lame :
J'ai pris pour habitude d'éliminer les ennemis de la Soul Society.
Qu'ils fassent partie de la SS elle-même ne faisait aucune différence.

Il fallait mettre fin à ceci. Alors que les envahisseurs s'attaquaient au monde réel et à la Soul Society, il y avait des shinigami pour ronger la SS de l'intérieur. Et c'était ici même qu'il était temps d'y mettre un terme.
Où donc se trouvait son mystère ambulant ?
Du regard, au milieu de la confusion, elle chercha un éclair de cheveux rouges, et elle finit enfin par le voir, à genoux, un shinigami menaçant derrière lui.
Ce fut donc devant qu'elle s'avança, fixant l'attaquant avec froideur, la machoîre serrée, le zanpakutô au poing, les jointures blanchissant à serrer si fort sa poignée. Entre elle et lui, il y avait cet homme dont elle ne connaissait rien, à part son doute identitaire, et bien qu'elle ne fut pas sûre que ce fût toujours le cas, pour cette fois là, il semblait qu'ils aient le même ennemi. Lui, ceux qui faisaient du mal aux habitants du rukongai. Elle, ceux qui crachaient sur la Soul Society. Mais le même.
Elle était plus petite et plus mince que l'autre shinigami. Mais elle le savait, elle était plus rapide, plus puissante. Et elle, elle avait un insigne au bras, qui avait un sens.
Tiens tiens. L'ennemi est bien au Rukongai, shinigami, mais j'ai bien peur que vous vous trompiez d'adversaire. Cela dit, maintenant que j'ai votre visage sous les yeux, il sera difficile de faire marche arrière.
Elle s'exprima encore avec un ton dur, masquant à peine la colère qui bouillonnait en elle, et ne lui demanda pas son nom et sa division. Plus que tout, elle craignait d'entendre qu'il s'agissait d'un de ses subordonnés dont elle n'avait pas encore eu le temps de mémoriser tous les noms et les visages, ou d'un membre de la dixième division, là où pour la première fois elle avait eu le sentiment d'avoir trouvé sa place, mais dont elle n'avait pas non plus cherché à connaître ses semblables plus que ce n'était le cas.
La mort lui paraissait être une punition bien tendre pour avoir bafoué un serment, trahi sa cause, et laisser le choix de la fuite à l'imbécile qui lui faisait face était sans doute mille fois trop clément, mais éliminer un shinigami, un homme qui aurait dû se battre à ses côtés et non contre elle, était quelque chose à laquelle il était difficile de se résoudre.
Elle le fixa, zanpakutô levé, immobile et muette, et se décida à lui laisser trois secondes pour fuir, pour réclamer sa pitié, ou pour se faire tuer. Lui hésitait, n'ayant sans doute pas prévu de se retrouver face à un autre shinigami, encore moins plus puissant, et surtout pas un officier de son rang. Mais son visage affichait encore ce défi ironique qui semblait dire "allez viens, qu'on rigole".
Trois secondes, pas plus.
Une...
Depuis quand éprouvait-elle de la clémence ?
Deux...
Pars. Pars, et disparais. A jamais.
Trois.
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptySam 9 Oct - 15:18

Elle l’avait sauvé. Il ne savait pas bien pourquoi, mais elle était intervenu pour lui porter secoure. Il lui devait la vie. Pourtant, quelque chose en lui regrettait, haïssait ce qu’elle avait pu faire. Non pas qu’il refusait la sauvegarde de sa vie, mais être redevable était quelque chose qu’il ne supportait. Il n’avait aucune idée de l’origine de ce sentiment mais il lui était insupportable. L’idée même d’avoir une dette de cette taille pour quelqu’un était juste inimaginable, une sorte de poids incroyablement lourds pesait sur une estime et un honneur qui n’existait que depuis deux semaines. Il était incapable de rembourser, encore moins maintenant que tous les shinigami qui les avaient attaqués détalaient comme s’ils étaient poursuivit par un démon.

Une lieutenante. Hisoka n’arrivait pas encore à bien comprendre ce système. Comment un insigne, un symbole autour d’un bras pouvait suffire à remporter un combat ? Mais l’heure n’était plus aux questions, ou du moins, plus à celle là. Il avait dépensé énormément d’énergie dans ce combat afin de rester debout malgré la blessure et maintenant que l’adrénaline retombait, son corps s’effondrait sur le sol, soulevant un peu de poussières qui s’éleva un moment dans les airs avant d’être soufflé par le vent.

***

« Suis-moi ! Intègre l’école des shinigami, tu y as ta place. »

Un souvenir ! Il était persuadé de ça. Cette voix, ce shinigami au visage masqué dans l’ombre, ce n’était pas le fruit de son imagination mais bien le résultat d’un passé, d’une histoire qui était la sienne et qui ne demandait qu’à être découverte. Son inconscient le mettait sur la voie. Il devait observer, comprendre et chercher. Seulement, il n’y comprenait pas grand chose pour le moment. Il était dans le flou le plus total. Il ne discernait nettement que la voix d’un homme dont-il ne savait rien. Pourquoi lui ? Pourquoi n’avait-il pas les cheveux bleus comme lors de son premier souvenir ? Pourquoi n’était-il pas étendu sur le sol comme l’homme qu’il avait pu voir quelques secondes plus tôt ? Pourquoi l’enchainement de ses souvenirs n’avait-il absolument aucune cohérence, ou, s’il en avait une, qu’on lui en donne la clef, qu’on lui donne le mot de passe qui lui permettrait de tout débrouiller. Mais déjà, une nouvelle voix ce faisait entendre, une voix à laquelle il arrivait cependant à mettre un nom…

***

« Hisoka ! »

La petite fille était à genoux à côté de son corps endolorie, les larmes aux yeux, et pleine d’angoisse à l’idée qu’Hisoka ne puisse rouvrir les paupières et s’extirper de ce rêve du passé. Mais il le fit. Ses iris violettes plongèrent dans ceux de Kairi qui enserra son corps de ces petit bras avant de le relâcher pour plonger en larme sur Itami, la remerciant d’avoir sauvé Hisoka et s’excusant entre deux sanglots de son agression verbale. Se relevant difficilement pour se mettre bien en face de la jeune femme, l’amnésique resta un moment silencieux, la fixant droit dans les yeux avant de prendre la parole.

« Tu n’avais pas à te mêler de ça mais… merci de les avoirs aider. »

Le ton était amer. Beaucoup de chose venait de se passer en peu de temps. Il s’était fait attaquer en traitre, il avait tué trois hommes sans comprendre comment, il s’était souvenu de trois moment important de sa vie sans pouvoir les définir, il avait failli mourir, Itami l’avait sauvé et s’en sentait humilier et à présent un fragment précis de son passé avait ressurgit alors qu’il s’était évanoui. Oui, on ne pouvait sans doute pas le lui reprocher, mais son ton n’avait pas vraiment la chaleur qu’on aurait pu espérer. Sans pour autant être glacial, on sentait en lui un sentiment proche du mépris… pour lui-même. Incapable de protéger, seul, ceux qui l’avaient recueilli, incapable de comprendre son passé, incapable de sauver sa propre vie.

Mettant fin à leur contact visuel, Hisoka balaya du regard l’ensemble des villageois, s’arrêtant ici ou là pour les personnes qui avait plus d’intérêt que d’autre. Oubliant la blessure il parti en titubant vers la petite maison ou il avait vécu pendant près de deux semaines, prit le peu de chose qui lui appartenait, c’est-à-dire un simple carnet ou il notait tout ce qui pouvait l’aider à savoir qui il était, et ressorti sans accorder le moindre regard à qui que ce soi. Il passa à côté de Kairi, lui caressa la joue pour faire sécher une larme qui marquait sa compréhension de ce qu’Hisoka allait faire : partir.

Il n’avait plus rien à apprendre ici. Ses sentiments pour cette grande famille du Rukongai devaient être oubliés pour assouvir un amour plus grand encore : l’amour de sa mémoire perdu. Qu’importait ce qu’elle recélait, qu’importait les conséquences, il apprendrait, il comprendrait, il retrouverait son passé disparut et pour ça, il n’avait qu’une seule voie à suivre…

« … Intègre l’école des shinigami… tu y as t’a place »
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyDim 17 Oct - 13:56

Spoiler:


Lorsque celui à qui elle venait de sauver la vie s'effondra dans la poussière, Itami essuya machinalement sa lame avant de la ranger, et ne broncha pas pour l'aider à se relever. Elle se contenta de le fixer du regard, se demandant ce qu'elle allait bien pouvoir faire de cet énergumène qui semblait attirer les ennuis avec autant de force qu'un aimant se colle à l'opposé d'un de ses congénères.
Elle n'alla pas plus loin dans ses réflexions, car la chieuse gamine à cause de laquelle tous ses propres déboires avaient commencé jaillit de nulle part et se rua comme une flèche près de son ami étendu au sol, pour se laisser tomber à son tour dans la poussière du Rukongai nord, à genoux.
Hisoka !
Tiens, tel était donc son nom ? Les coins de la bouche d'Itami frémirent et elle fut à deux doigts d'esquisser un sourire lorsqu'elle réalisa que lui aussi, son nom reflétait ce qu'il était. Plus qu'une identité, il était une définition de l'être qu'il était.
La petite fille avait les larmes aux yeux, et, lorsque les paupières d'Hisoka se soulevèrent, un sourire éclaira son visage rendu crasseux pour la poussière, saleté dans laquelle ses larmes avaient tracé un sillon. Elle serra le jeune homme dans ses bras puis se tourna vers Itami et se jeta sur elle, se confondant à la fois en remerciements et en excuses, dans une telle avalanche de paroles qu'elles en étaient confuses et à la limite de l'incompréhensible. Hisoka en profita pour se relever difficilement, et la fixa dans les yeux, tandis que l'enfant s'aggripait toujours à elle, sanglotant de plus belle.
Tu n’avais pas à te mêler de ça mais… merci de les avoirs aider.
La jeune fille se contenta de hausser les épaules. Ca n'avait pas seulement à voir avec les habitants du Rukongai, mais également avec sa conscience, et le fait que les Shinigami qui avaient causé tout ce désordre étaient censés avoir été ses alliés, non devenir brutalement ses ennemis, rongés par le mal. C'était son rôle, après tout, de protéger la Soul Society, donc le Rukongai. Mais en l'occurence, plus qu'aider les habitants de celui-ci, elle avait cherché à détruire ceux qui avaient dévié de la route qu'ils auraient dû suivre. Cela aurait pu se faire dans d'autres circonstances, et le résultat aurait été le même. Que cela consiste également en la protection d'un coin du Rukongai n'avait été que le fruit du hasard et l'occasion de faire d'une pierre deux coups. Tant mieux, certes, mais ils n'allaient pas non plus se focaliser sur l'idée qu'elle avait seulement cherché à les protéger. L'affirmer aurait été un mensonge : quand elle était passée à l'attaque, elle avait bien eu deux idées en tête, et non une seule.
Lui, son ton seul suffisait à résumer ses pensées. Clairement, celles de l'homme déçu de lui-même. Voire même honteux. De là à se dire qu'il regrettait de n'avoir pas été capable de les protéger lui-même, il n'y avait qu'un pas, à franchir aisément, au vu de son comportement vis à vis de la petite fille.
... Petite fille qui n'avait toujours pas lâché Itami, et qui lui pleurait toujours dessus avec acharnement, visiblement bien décidée à tremper sa tenue. Quant à Hisoka, il disparut dans une des maisons, que la vice-capitaine imagina être celle où il vivait. Elle le suivit du regard, avisant au passage qu'il titubait, ayant de toute évidence choisi d'ignorer sa blessure, ce qui peut être à la fois considéré comme héroïque et comme profondément stupide. Il en ressortit avec, à la main, un carnet tout aussi mystérieux que son propriétaire. Sans égard pour quoi que ce soit d'autre que l'enfant accroché à Itami, il vint lui caresser la joue, et lui essuyer une larme.
Il n'en fallut pas plus pour que la gamine comprenne la même chose qu'Itami, et sans doute au même moment : Hisoka partait. Où, toutes deux l'ignorait. Et si la fillette semblait disposée à le laisser s'en aller, il n'en était pas de même pour la jeune vice-capitaine, qui, écartant la petite, bondit pour se mettre sur son chemin, et croisa les bras en le défiant du regard.
Puis-je savoir où tu comptes aller ainsi ? C'est si facile, de partir, sans rien dire, sans explication. Elle fit un signe de tête en direction de l'enfant désemparée. Et elle ? Tu la laisses, juste comme ça ? Je ne t'ai pas sauvé pour que tu lui brises le coeur.

Certes, elle n'avait pas beaucoup d'affection pour les enfants, ni même pour les gens de manière générale. Mais la gamine était attachée à Hisoka, et inversement, alors, si cela suffisait à lui faire cracher des explications... Ce type lui avait attiré trop d'ennuis, et avait trop bouleversé sa journée, pour qu'elle le laisse partir sans un mot.
Quitte à lui mettre son poing dans la figure.
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptySam 23 Oct - 21:18

Les questions d’Itami avaient provoqués quelque chose d’étrange chez Hisoka. Un double sentiment qui le laissait silencieux, incapable de répondre de façon cohérente à une situation qui lui échappait. Si une partie de lui avait envie d’hurler, de dire à cette lieutenante d’aller se faire foutre, de dégager le passage avant qu’il ne lui plante son zanpakuto au travers de la gorge, une autre partie avait envie de l’embrasser, de la remercier pour ces questions, ou du moins, pour les intentions qui motivaient ces interrogations. Au ton de sa voix, elle avait l’air de ne pas trop se soucier des actions d’Hisoka mais elle voulait l’empêcher de « briser le cœur » de la petite fille en larme derrière elle. Itami n’avait rien à voir avec les autres shinigami. Elle était ouverte, généreuse et franche, cherchant le bonheur de ceux qu’elle devait protéger.

Hisoka avait la tête baissé, regardant le sol, cachant la honte de son visage dans le silence. Il fuyait comme un lâche, elle avait raison. Il fuyait ses sentiments. Il avait peur d’affronter le regard de toutes ces gens, de toutes ces personnes qui l’avaient recueillit, qui l’avait adopté sans savoir qui il était, lui confiant leur enfant et leur sécurité. Pourtant, ils ne disaient rien. Ils avaient sans doute compris les sentiments de cet homme torturé entre la gratitude et l’envie de fuir. Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait incapable de rester plus longtemps avec ces gens. Il les appréciait, c’était indéniable, mais il ne pouvait pas rester, il devait partir, il devait fuir vers son passé. Son histoire devait s’écrire en lisant les ouvrages qu’il avait laissés jusqu’alors. Il avait besoin de ça pour avancer. Prisonnier de son ignorance il était incapable de vivre comme il l’aurait voulu. Et puis, alors qu’un sentiment prenait le dessus sur l’autre, il releva la tête, faisant face à Itami.

Ses yeux montraient toute sa détermination. Elle ne bougerait pas d’un pouce, quitte à le frapper jusqu’à ce qu’il crache le morceau. Elle était plus petite que lui mais la puissance qu’elle dégageait suffisait à effacer cette différence. Son réiatsu était calme et posé mais on le sentait près à surgir à tout instant, près à libérer toute son énergie pour anéantir la moindre menace. Il comprenait maintenant. Il comprenait ce que signifiait cet insigne autour de son bras. C’était plus qu’un simple symbole quelconque. Il exprimait la puissance, mais une puissance maitrisé, contrôlé. Capable de passé du calme à la tempête à la même vitesse qu’un serpent venant frapper sa proie d’une attaque mortel. Elle était tout ça à la fois et tout était marqué sur son bras, comme pour signaler à ceux qui aurait été incapable de le voir de leur propre sens : « Attention, capable de te tuer ! »

Comment avait-il fait ça ? Cette analyse, comment était-il parvenu à une telle importance de détails ? Il avait atteint une telle précision, que cela l’inquiétait. Il arrivait à lire dans cette femme, il comprenait tellement de chose uniquement en la regardant qu’il détourna le regard, comme pudique, comme s’il se sentait honteux, comme si voir ce qui devait être caché ne lui était pas permis. Il avait l’impression de la déshabillé, de la mettre à nue et de violer une intimité qu’il n’était pas autoriser à voir. Son pouvoir avait quelque chose d’incroyablement puissant et en même temps de très inquiétant, d’autant plus inquiétant qu’il n’en connaissait ni l’origine ni sa fonction. Il se doutait bien qu’une telle capacité ne lui était pas apparut aussi facilement. Il avait du y avoir derrière un travail, une formation, enfin, quelque chose qui pouvait expliquer ce don. Cela ne pouvait pas être inné, il ne voulait pas que cela le soi. Une capacité naturelle ne laissait pas de trace alors que le travail pouvait être analysé et compris de façon à en retrouver l’origine, de façon à retrouver son identité.

« Je compte aller au Gotei 13 pour savoir qui je suis, et ces gens l’on très bien comprit, c’est pour ça qu’ils ne me retiennent pas. Quand à Kairi, je ne l’abandonne pas mais je n’ai plus rien à faire ici, je dois savoir qui je suis et pour ça je dois quitter ce quartier.
Maintenant, écarte-toi s’il te plait… »


Hisoka n’avait pas l’intention de se battre. Malgré ses capacités qui lui apparaissait hors norme, il était blessé et cette femme n’avait rien d’une amatrice, seulement, il devait passer pour retrouver celui qu’il était. Son futur se trouvait dans son passé et se passé il comptait le découvrir dans le Gotei 13. Il avait eut des contacts avec l’un de ces anges de la mort par le passé qui lui avait proposé de le rejoindre. Il ne savait pas s’il l’avait fait, en tout cas, il espérait retrouver cet homme là-bas, cet homme ou n’importe quoi d’autre, un indice, un autre souvenir… qu’importe, quelque chose.

Ne prêtant plus attention à quiconque il reprit sa route, passant à côté de la lieutenante, une main posé sur son zanpakuto, près à parer à toute éventualité, même s’il savait que si Itami devait engager le combat, il tomberait très rapidement.
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MessageSujet: Re: « Premier nouveau meurtre »   « Premier nouveau meurtre » EmptyMer 27 Oct - 21:46

A vrai dire, elle ne s'attendait pas vraiment à obtenir une réponse. Et peut-être qu'elle n'espérait même pas qu'il lui en fournisse, histoire d'avoir une bonne raison de se passer les nerfs en le frappant un bon coup. Toutes ces âneries lui avaient vraiment, mais vraiment, mis les nerfs à vif.
Pourtant, oui, il lui répondit.
Je compte aller au Gotei 13 pour savoir qui je suis, et ces gens l’on très bien comprit, c’est pour ça qu’ils ne me retiennent pas. Quand à Kairi, je ne l’abandonne pas mais je n’ai plus rien à faire ici, je dois savoir qui je suis et pour ça je dois quitter ce quartier.
Savoir qui il était ? C'était quelque chose qu'elle pouvait parfaitement comprendre. Mais le Gotei 13 ? Autant se suicider tout de suite. Visiblement, les shinigami ne le portaient pas dans leur coeur. Pas du tout même !

Maintenant, écarte-toi s’il te plait…
Euh... Non. Itami éclata de rire, pas de joie, mais d'amusement tout de même. La phrase avait un côté comique. Il allait se faire buter, l'imbécile. Déjà, il fallait réussir à pénétrer le Seireitei... Et même s'il y parvenait, il n'en ressortirait pas vivant, pas avec la manière dont certains semblaient lui vouer rancune et haine.
Hisoka reprit sa route, la main sur la poignée de son zanpakutô. Lorsqu'il passa à côté d'elle, Itami lui para le passage du bras.
Non.
Elle s'apprêtait à ajouter le reste, à expliquer pourquoi elle ne s'écarterait pas, lorsque, à l'extrémité de son champ de vision, elle repéra un mouvement parasite.
Elle tourna la tête, tandis qu'un papillon de l'enfer s'approchait en battant des ailes. La jeune fille fronça les sourcils. Allons bon, quoi donc encore ?
Citation :
Vice-capitaine Itami, il semblerait que les envahisseurs se trouvent actuellement dans le nord du Rukongai. Inugami Yinoa et Kine Kenegra, vice-capitaine de la neuvième division, y ont été envoyés. Au vu de votre proximité, nous vous demandons d'y intervenir en renforts.
Et bien, ils étaient beaux les renforts ! Une seule vice-capitaine pour venir aider deux autres shinigami contre une armée entière, on n'était pas sortis de l'auberge. Y aller, d'accord, car après tout, si elle n'avait pas croisé le chemin de la peste pleurnicheuse Kairi et d'Hisoka, elle aurait été les trouver elle-même, et leur arrivée dans le coin n'était qu'une bonne raison supplémentaire de leur opposer à nouveau sa résistance. Mais, une fois encore, ils allaient se trouver en nombre largement moindre, et au vu des dégâts que ces enflures d'envahisseurs leur avaient infligés la dernière fois, cette pensée n'était guère réjouissante.
Il allait falloir jouer au héros une fois de plus !

Itami reporta son attention sur Hisoka. Elle abaissa son bras, et poussa un soupir.
J'ai pas le temps de m'amuser avec toi. Si tu veux venir, viens, après tout, c'est ceux que tu veux protéger qui sont en danger. Si tu veux te faire tuer en tentant de pénétrer le Seireitei, à ta guise, c'est ta mort.
Elle ne voulait pas de lui collé à ses basques, mais cette quête d'identité... Mieux que personne, elle pouvait comprendre ce qu'il ressentait. Et elle ne tenait pas non plus à le voir se faire tuer pour trouver des réponses. Réponses qu'elle-même, après tant de temps, n'avait pas trouvées non plus. Quête donc qui l'incitait à éprouver quelque sympathie pour cet homme aux cheveux rouges et au prénom-définition.
Elle lui lança un coup d'oeil interrogateur, puis, d'un pas décidé, se dirigea vers Kairi. Elle se contenta de lui ébouriffer les cheveux, dans un semblant de geste affectif inhabituel.
Puis, mains sur les hanches, elle interpella Hisoka :
Décide-toi ! Ca va pas attendre toute la journée...
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