[Flashback] Entrainement imprévisible ~ PV Rukia

Invité

Après un long et dur combat, je décidais de quitter le champ de bataille des envahisseurs pour aller, l'air calme et reposant, me désaltérer dans l'eau. Le sang sur mon corps avait séché, c'était devenu presque une habitude d'être ainsi souillé du liquide vermeil de ces envahisseurs anonymes. C'était presque plaisant, à force, une mauvaise habitude. Arrivé au bord du fleuve, je plongeais ma tête jusqu'à mes épaules dans l'eau, ayant au préalable retiré mon chapeau, et la ressortais en la secouant, pour faire disparaitre tout ce sang. Une fois cela fait, je me séchais brièvement, avant de retourner vers le centre ville de Karakura. Ce lieu qui nous rappelait notre échec, à tous les shinigamis, ce lieu qui symbolisait notre faiblesse, notre impuissance, cet endroit dénué de toute vie que nous n'avions pu protéger. Sentiment de culpabilité. En regardant tous ces cadavres, je me disais parfois, que si j'avais été plus fort, j'aurai pu les protéger. Des pensées si sombres, mais à la fois si réalistes qu'elles en paraissaient égoïstes. Sentiment de tristesse. Tous ces gens, tous ces pauvres gens qui n'avaient rien à voir avec ça. Si j'avais du choisir, personnellement, j'aurais préféré être la seule victime. Être le seul à payer, à leur place. Sentiment de haine. Pourquoi ne pas punir les meurtriers plutôt que nous ? Pourquoi ne pas punir les responsables plutôt que vouloir sauver des victimes ?

Arrêter les meurtres est plus efficace que pleurer des morts, car si on ne les stop pas, on pleurera encore plus. Sentiment de colère. Je voulais faire quelque chose, je pouvais et je voulais le faire qui plus est. Arrêter de penser et agir, ou nos pensées seront changées.

" Toute la ville est déserte. Entièrement vide. "

Takuma ne mentait pas. Toute vie avait quitté cette cité autrefois si riche et populaire. Les gens avaient beaucoup d'énergie spirituelle, ce qui expliquait le fait qu'ils soient la cible de l'attaque d'Aizen. Celle-ci avait provoqué beaucoup de morts, l'anéantissement de 90% de la population et la victoire du shinigami exilé.
Tout était perdu à ce moment-là. Tout ? Non ! Car il restait ~~un petit village~~ une petite lumière d'espoir, Urahara Kisuke qui avait créé des portails vers la Dimension Royale.

Takuma avait refusé d'y partir, ce n'était pas ses affaires. Lui, il resterait dans le centre-ville, à boire des briquettes chocolatées comme il le faisait en ce moment. Oui, il ne ferait que ce qu'il avait envie de faire. Point barre.

Je marchais lentement dans les ruines de Karakura, enjambant des cadavres humains et des rocs jonchant le sol. Les âmes fuyaient en me voyant approcher, et à vrai dire, mon esprit était suffisamment tourmenté pour que je délaisse ces pauvres êtres. Mes blessures étaient vulgairement pansées par des bouts de tissus arrachés, mais mon état moral était encore plus en miette que mon corps lui-même. J’étais toute déboussolée par la conversation que je venais d’avoir avec l’étrange Shinigamie aux plumes, et ses mots pleins de sens résonnaient dans ma tête. Je marchais sans trop savoir où aller, mais j‘allais devoir me décider à retourner à la Soul Society. Mes pieds traînaient dans la terre retournée et parsemée d’empruntes et de sang, mon regard flottait dans le vide et mes bras pendaient mollement le long de mes flans. Tout en moi respirait la fatigue et le trouble. Une pointe d’énergie me tira de ma torpeur partielle, et je levais un regard vaguement intéressé sur une silhouette au loin. Je m’approchais de l’inconnu en espérant pouvoir changer mes idées floues. Au fur et à mesure de mon avancée, se détailla l’image d’un jeune homme coiffé d’un chapeau de paille, vêtu étrangement et armé d’une lame qui ressemblait fortement à un Zampakutôh. A le voir, j’en déduisis qu’il était ou avait été un Shinigami. J’approchais lentement de lui et, presque naturellement, m’asseyais sur le bord d’une fontaine, à quelques mètres de cet inconnu. Je posais mes mains sur mes genoux, et l’observai un court instant avant de remarqué que lui aussi portait des marques de coup, ainsi que de la poussière qui salissait ses vêtements. Je le regardais, et lui lançais d’une voix peu assurée :

« Euh… Bonjour. Qui êtes-vous ? Vous semblez avoir été blessé… »

Je me rendis compte de l’absurdité de mes propos. Comment une personne normale aurait pu demander si calmement à quelqu’un comment il se serait fait amocher ? Je craignais un peu la réaction du Shinigami, mais une pensée illumina mon esprit. S’était-il lui aussi frotté aux envahisseurs ? Si oui, je pouvais lui poser la question. Non, mieux valait attendre sa première réponse et ne pas trop le presser. Il était bien étrange, avec ce chapeau de paille, quoique que, il n’était pas très effrayant…

Invité

J'étais là, dans un centre-ville. C'était un fait. Je buvais, tranquillement posé, une briquette chocolatée, ce qui était très courant le matin, chez les humains. Je m'adaptais à ce monde, que voulez-vous ? C'était vrai. J'étais encore blessé, soit reconnaissable comme 'sortant du lot' par pas mal de gens, surtout les humains à pouvoir. C'était également la vérité. Mais qu'une jolie fille, shinigami qui plus est, se trouvait en face de moi, me fixant... Ca, c'était autre chose. Ca, ce n'était peut-être qu'un rêve, peut-être qu'une illusion qui se briserait, sous le poids de la dure réalité qui était mienne. La solitude. Quoi de plus pour me qualifier ? Vide, néant ? Possible. De toute façon, ma vie n'était pas remplie. Elle n'était pas remplie de bonheur, pas remplie de personnes, pas remplie de sentiments. Submergée dans les ténèbres, la perte d'être chers, la solitude ou la haine, le meurtre, et autres. Je détestais cette vie. Non, je haïssais cette vie. C'était réel, cette colère. Malgré tout, je ne pouvais pas reculer, je ne pouvais pas dire "non", je ne pouvais pas fuir ou me cacher. Ma réalité était là. En face de moi. Via cette shinigami. Mes yeux se posèrent sur elle, fixant ses cheveux noirs et ses yeux clairs, elle m'adressa la parole.

Je lâchais un petit 'Hn'. Pas plus. Aucune envie, de la fatigue, des blessures, et levé du pied gauche. Pourquoi perdre son temps, de toute façon ? Elle disparaitra, comme tous les autres. Elle partira, comme tous les autres ! ... Mais pourquoi ais-je tout de même envie de répondre ? Une question sans intérêt... Bonjour, certes. Qui je suis ? Aucune importance. Blessé ? Et paf, dans le mile ! Mais qui voudra prendre la peine de me soigner de toute façon ? Qui voudra prendre la peine de m'aider ? Personne, naturellement. De toute façon j'avais pas besoin de quelqu'un. Je me levais, l'air de rien, avant de répondre, jetant ma briquette :

" Yosh. Je suis Monkey D. Takuma, et oui, je suis blessé, comme tu peux le voir. "

Je me demandais si ça suffisait. Peut-être que oui, peut-être que non ; aucune idée ne sortait de mon esprit.
Mes yeux étaient totalement vide, tout comme mon crâne, je n'arrivais plus à réfléchir. J'étais perturbé, mais par quoi ? Cette shinigami ? Ce qui se passait ? La rupture de mon stock de briquettes ? En tout cas, j'étais perturbé et différent, c'était certain. Je fixais cette jeune demoiselle qui me faisait penser à quelqu'un. Une jeune fille que j'avais vue à Inuzuri, quand j'étais tout jeune. Quand j'étais encore une âme. On aurait dit sa version adulte, ce qui était très probable. Une shinigami, autrefois âme sans doute, et un regard dur, qui laissant entrevoir un passé qui n'était pas plus tendre. Je la fixais, l'air curieux. Elle ne semblait pas le moins du monde être gênée par ma présence, bien au contraire. Je me décidais donc à lui poser la question....

" Toi aussi... t'étais à Inuzuri ? "

Même si ça me semblait impossible, ou devrais-je dire presque impossible, parmi toutes ces âmes. Autant 'retrouver une aiguille dans une botte de foin' comme on dit. Cette jeune femme ressemblait à une fillette dans mes souvenirs, mais on dit que ceux-ci sont toujours différents de la réalité, d'où le fait que je pense qu'elle soit la même personne. C'était ridicule. Il pouvait aussi bien s'agir de sa sœur, ou même d'une fille d'un autre district, après tout il y en avait ... 360 si mes souvenirs étaient exacts. Il y avait de quoi se tromper dans toutes ces personnes, et ce n'avait rien d'étonnant à ce que, parmi tous les visages que j'eus pu voir, je confonde cette shinigami avec une autre. Je me levais, m'approchant d'elle et le regardais, d'un air assez surpris, pour ne pas dire ahuri. Je ne savais pas quoi dire, alors m'asseyais à côté d'elle sur le rebord de la fontaine. Mes yeux se posèrent sur cette dernière, puis allèrent visiter le ciel, et enfin se plonger dans les siens. Elle avait de belles pupilles violettes si les miennes ne me trompaient pas. Un regard à la fois hautain, fier, et froid, et doux, calme et reposant. Peut-être était-elle lunatique ? Schizophrène ? On pouvait se faire tant d'images sur les gens rien qu'en les regardant ... de mon côté j'avais beaucoup d'imagination, sans doute que cela jouait un rôle assez important là-dedans. En tout cas, j'espérais ne pas me faire d'elle une ennemie, car je détestais avoir à me battre sans raison. J'étais exilé, c'était vrai, mais elle était peut-être indulgente ? Pourrait-elle me laisser partir ? J'espérais que oui. Ma main se glissa derrière moi, caressant l'eau du bout des doigts, pour enfin se plonger entièrement sous la cascade qui s'écoulait dans mon dos. Un sourire se dessina sur mon visage, traduction de l'agréable sentiment qui se dégageait de cet acte. Soudain, quelque chose vint gâcher cette scène douce ; ce fut lorsqu'un bruit s'échappa de mon ventre.

Je crus que ma filature (laquelle ?) avait été gâchée par cette 'chose'. Mais ça ne pouvait signifier qu'une chose : J'ai faim.

Cet homme se présenta comme étant Monkey.D.Takuma, homme dont je n’avais jamais entendu parler. J’en apprendrais plus lors de mes recherches aux archives, mais à ce moment là, je ne connaissais rien de ces hommes étranges et silencieux. Je le dévisageais un instant, puis il me demanda à mon grand étonnement si j’étais à Inuzuri. Ce quartier du Rukongaï où j’avais évoluée avant de devenir la Shinigamie que je suis… Serait-il possible que cet garçon y est été en même temps que moi ? Il y avait de très faibles probabilités… Je décidais néanmoins de répondre à Takuma, attendant de savoir la suite :

« Oui, j’y ai grandit… Je ne me rappelle pas de toi… Peut-être connais-tu Renji Abaraï ? C’était mon ami le plus proche à l’époque, et nous avons gardé de bons contacts à la Soul Society. »

Je souriais faiblement, et c’est alors que je réalisai une chose. Si cet homme était sur Terre alors qu’il avait vécu au Rukongaï, cela ne pouvait signifier qu’une chose : il avait été un Shinigami. Un exilé ? Fort probable. Mais peu m’importais, j’allais avoir besoin de toutes les lames pour vaincre ces satanés envahisseurs. Je m’assis à côté de lui en attendant sa réponse, et c’est alors que j’entendis son ventre gargouiller. Je retins un rire et le regardais en souriant. Qu’allait-il me répondre ? Je n’en savais rien. En revanche, il avait l’air d’être une bonne personne, et je me demandais si j’allais quérir son aide quant à mon futur groupe de recherches…

Invité

Ma question avait été une erreur, Rukia venait de découvrir que je connaissais la Soul Society, alors que j'avais l'air d'un civil sur Terre ! Pour moi il n'y avait que deux alternatives, lui dire tout et prendre le risque de me faire arrêter, ou bien nier, mais dans ce cas je pouvais abandonner le but de ma question - à savoir obtenir plus d'informations sur Luffy, mon frère disparu. Le tout pour le tout, de toute façon, elle découvrirait forcément la vérité à un moment, alors mieux valait tout lui dire maintenant.

- Oui, en effet, j'y ai grandi. En réalité, c'était avec mon frère Luffy, qui est un shinigami. Je ne sais pas si tu le connais. Je suis à sa recherche, mais en ce moment, je suis plutôt préoccupé par ces envahisseurs vois-tu... et toi, tu es ?

J'avais raconté ça à Rukia comme si c'était une évidence pour nous. J'avais raconté ça comme si elle était ma "confidente" ou une personne à laquelle je pouvais tout dire, une personne avec qui j'avais de bonnes relations et que je côtoyais souvent. C'était en réalité tout le contraire, elle était sans aucun doute apparent une shinigami, et j'étais son ennemi, techniquement. Lui dire tout avait valeur d'aveu, et dans mon état, il était hors de question de me battre. J'avais été touché à plusieurs points vitaux.

Posant ma briquette - dans laquelle j'avais bu - à côté de moi, je m'étirais nonchalamment en regardant la shinigami. Dans tous les cas, j'étais coincé, alors je n'avais pas besoin d'être sur mes gardes. Que je me batte ou pas, je perdrai, en vue de mon état actuel. Malgré tout, ne perdant pas une seconde, je revêtis une veste verte et arrachais mon collier de mon cou en regardant mon interlocutrice. Je me levais ensuite et après avoir fait le tour de la fontaine, me plaçais à l'embout d'une grande place, assez loin de Rukia.

- J'ai envie de m'entraîner, mais dans mon état actuel, j'ai peur de ne pas pouvoir le faire seul. Peux-tu le faire avec moi ?

L'idéal aurait été que cet entraînement se déroule au kendo, mais faire cela avec un shinigami était sans doute déjà trop demandé. Vu ma force actuelle, je ne pouvais pas me permettre de gaspiller mon reaitsu ou encaisser une quelconque technique de kido. Je déversais une goutte de mon reaitsu dans ma lame qui devint aussitôt un katana, ou plutôt, un zanpakutô. Le sabre se secoua, puis des vagues de reaitsu noir s'échappait de la lame en masse, sous mon regard surpris et incompréhensif.

Le paysage était maintenant différent. Peut-être avais-je était englouti sous ces masses de reaitsu, ou bien étais-je mort. C'était une immense plaine herbeuse avec une modeste maison en bois sur le tapis de laquelle était marqué "Bankai". Je voulus ouvrir la porte mais fus éjecté au loin par je-ne-sais-quoi. Je me décidais donc à explorer cet endroit des yeux, puis sentis quelqu'un approcher. Méfiant, je me retournais dans tous les sens, mon sabre en main, assez effrayé par la scène.

- Sais-tu qui je suis ?

C'était un grand homme blond qui s'était présenté à moi. Il flottait dans les airs entouré d'une sorte d'aura, comme un fantôme. Je fronçais les sourcils et voulus parler, mais j'en fus incapable. Exploitant la dernière alternative qu'il me restait, je secouais négativement la tête. Il me fixa de ses yeux orangés... il me ressemblait, à l'exception du fait que ses cheveux étaient plus clairs que les miens, et sa tenue ressemblait à... au moins celles des gens il y a 400 ans ! Dans son élan, il poursuivit alors,

- Je suis ton zanpakutô, et je pourrai si tu le désires, en libérer la force. Veux-tu de ce pouvoir, malgré qu'il pourrait en devenir dangereux ? Si tu devais en hériter, tu hériteras également du sang qui a coulé à cause de cette lame, et qui coulera par sa faute. Désires-tu quand même ce pouvoir, malgré que la Soul Society puisse l'exploiter dans son intérêt ?

Frustré, bouleversé et choqué par ses paroles, je restais sceptique à l'entente de ces mots. Mes yeux semblaient perdus dans mes pensées. Non, c'était réellement le cas, je n'étais plus capable de réfléchir correctement. Je voulais protéger ceux qui m'étaient chers, cela ne faisait aucun doute. Malgré tout, si j'acceptais de devenir plus fort, je devrais également porter sur mon dos, d'innombrables fautes commises... Je serrais les poings alors que mes yeux retrouvèrent leur détermination, et m'exclamais,

- Si c'est pour faire de telles choses, je ne veux pas de pouvoirs. Malgré tout, si je devais en hériter... je détruirai la Soul Society !

Mes derniers mots avaient été prononcés presque en criant, mais ils étaient sincères. Je pris ma tête entre mes mains, encore surpris moi-même par ce que je venais de dire. L'homme esquissa malgré tout un sourire et dégaina son épée, qui ressemblait trait pour trait à la mienne. Sans attendre, il la pointa vers moi et me transperça avec sans que je ne puisse réagir. Aucune douleur, aucune goutte de sang, aucune plaie. Soudain, mon corps commença à briller et tout devint trouble... le paysage disparut.

J'étais de retour à Karakura. Le reaitsu avait cessé de s'échapper de la lame, et cette dernière avait changé de forme. Plus grande, plus fine et plus tranchante, elle semblait également plus sombre. En effet, de l'embout du manche à la lame entière, il était noir ébène, sans aucune trace blanche. Au dessus de la garde était tracé "X". Je me mis en garde en observant Rukia, qui semblait aussi perturbée que moi. C'était sans doute mon shikai que je venais de découvrir... maintenant, l'entrainement commençait.

- Ikkuso !

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