Une nouvelle occasion de cramer le terrain [Training Juin feat. Jimy]

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Il faisait sombre sur le terrain d'entraînement de la quatrième division. Aucun bruit ni signe de vie n'était perceptible dans les environs, si ce n'est quelques souffles de vent frais marquant la fin du printemps, emportant quelques feuilles malchanceuses avec eux. L'herbe ondulait aussi langoureusement que lors d'une parade de séduction, au rythme du vent. Les mouvements par vagues ressemblaient à de l'eau tant il faisait sombre et tant le clair de Lune ne se reflétait qu'à certains endroits, comme à la surface de la mer en pleine nuit. En y regardant de plus près, il était possible d'entre apercevoir une silhouette, en tailleur sur un tabouret de bois sommaire, sur l'espèce de terrasse qui jonchait le sol devant la cabane de l'instructeur. Les planches de bois clair allaient parfaitement avec le bois du tabouret, tandis que l’accoutrement du professeur s'accordaient plutôt avec les feuillages alentours.

Quand un souffle de vent était plus fort que les autres au point d'en faire onduler les branches de la forêt qui cohabitait avec le terrain; il lui arrivait de porter des sons avec lui. A cet instant précis, le son venait de ladite cabane, et plus exactement des cordes vocales dudit instructeur. Celui-ci émettait des ondes très graves en continu, comme s'il avait gelé une note en pleine lecture de piste. Un maître dans l'art de la perception pourrait même en sentir ses cordes vocales vibrer, ses muscles remuer à chaque reprise de souffle, les poumons vrombir, le torse se détendre jusqu'à plus soif, et son esprit se déchirer.

La méditation vue par l'instructeur shinigami, Martyr Shepard, était un rituel extrêmement important et enrichissant. Contrairement aux moines Shaolin qui usaient de ce genre de pratiques pour détendre leurs muscles et méditer sur la pureté de leurs actes, voire sur la nature humaine et autres questions existentielles; il utilisait ce niveau ultime de concentration pour se ré-infliger toutes les douleurs qu'il avait endurées jusqu'alors. Chaque lame plantée, chaque muscle déchiré, chaque ongle arraché, chaque bras cassé. Même ses séances de tortures et tests menés sur sa personne lors de l'étude de ses pouvoirs par la douzième division y passaient. Les humains appelleraient ceci "voir sa vie défiler devant ses yeux"; mais dans le cas présent, il s'agissait de quelque chose de bien plus intense, bien plus sombre, et bien plus réel.

Fort heureusement, il cachait son aura afin que les shinigamis alentours ne croient pas que l'un des leurs s'était fait capturer et torturer sur son propre terrain. Sans compter que si Shepard tombait aux mains de l'ennemi, il s'agirait là d'un envahisseur inquiétant pour le reste de la division, y comprit pour ses haut-gradés dont les performances au combat n'avaient jamais brillé. Ainsi, seule une âme éveillée et alerte pouvait percevoir l'homme en tailleur.

Dans son état de transe, ce dernier pouvait néanmoins sentir les autres auras aller et venir bien plus clairement que lorsqu'il était dans son état normal. Rien ne lui échappait, qu'il s'agisse des casse-croûte nocturnes du vice-capitaine de la seconde division, ou des allées et venues des shinigamis somnambules. C'est alors qu'il en sentit une se diriger vers lui, d'un pas paisible mais qui visiblement avait un objectif.

*Un entraînement à une heure si tardive ? C'est plutôt rare. M'enfin, j'espère juste que c'est pour de la méditation ou des étirements, autrement je risque de me faire encore engueuler à cause du boucan ...*

Il s'amusa à analyser l'aura de cette âme approchant en attendant son arrivée, afin d'en connaître plus sur la personne qui se présenterait devant lui incessamment sous peu. Une aura flamboyante, comme le zanpakutô de ce cher capitaine-commandant Yamamoto Genryuusai fraîchement dégainé. Elle était d'un doré très clair, à la limite de l'or blanc, ce qui présageait une grandeur d'âme intéressante. Le flamboiement était à la fois vigoureux et organisé, Martyr en déduit que cette personne était à la fois déterminée et réfléchie, ce qui lui plaisait d'autant plus.

Il rompit brutalement sa méditation pour reprendre sa respiration et être plus présentable à son visiteur nocturne. Comme il restait cependant quelques minutes de marche au rythme auquel se déplaçait le shinigami, l'instructeur saisit son calumet posé sur la petite table basse à sa droite. Le meuble était fait du même bois que les planches de la terrasse et le tabouret, et servait à garder à portée de main le calumet, le nécessaire à tabac et les paperasses de son propriétaire.

Il porta le calumet à sa bouche, le pinça des lèvres pour le maintenir droit, et forma une toute petite flamme à partir de son reiatsu afin de faire prendre feu aux feuilles de tabac dans le réceptacle approprié. Tirant une grosse bouffée pour que les feuilles prennent bien, il resta un court instant à admirer le mouvement de la nature et du vent, avant d'expirer profondément. Les bords de ses joues se haussèrent dans un sourire satisfait, le tabac était vraiment bon, et dégageait une odeur douce et parfumée, proche de celle de l'encens.

*Tiens, je me ferais bien une soirée calumet avec Renji, quand on sera en permission*

Il soupira d'un air déçu, en réfléchissant à la faisabilité de ce projet entre amis.

*Enfin, si on arrive à calmer les quasars ... Et Aizen ...*

L'âme approchait progressivement mais sûrement, toujours du même pas tranquille et déterminé ... Qui sait de quoi sera fait demain, ou même ce soir ?

Ôotoribashi Jimûrei s'était levé avec peine ce matin là. Il avait fait un rêve incroyablement bizarre. Ils se trimballait sur le dos d'un cheval dans les quartiers de la Douzième Division, et soudainement passé devant ce qui semblait être un club échangiste, où les Capitaine Kyoraku et Kurotuschi semblaient faire office de portiers. Le sourire aux lèvres, ils tenaient chacun une lanterne bleue à bout de bras avec un serpent autour de leur cou. Par les vitres de ce club, il avait aperçu le Capitaine Commandant Yamamoto, torse nu, discutant avec beaucoup d'intérêt avec Shihôin Yoruichi, elle même torse nue, riant aux larmes. Le Commandant avait alors aperçu Jimûrei qui les observait, ébahi, et, rouge de colère, avait dégainé son sabre et projeté un torrent de flammes sur le pauvre Jimi, qui s'était réveillé au moment où il allait être carbonisé.
Un sommeil agité, en somme. L'entraînement de ce soir allait être beau, tiens. Car Jimûrei s'était donné rendez-vous avec l'un des plus grands instructeurs que le Seireitei ait connu, Martyr Shepard, pourtant Shinigami de la 4e Division. Contrairement aux Shinigamis de la 11e Division, Jimûrei ne portait aucun jugement négatif sur le Division spécialisée dans les soins, mais il n'empêche qu'il était très surprenant qu'un soldat aussi combattif en fasse partie. Mais c'était une bonne surprise. Il avait entraîné les Shinigamis les plus endurcis de sa génération. Il était l'homme de la situation, un type qui prendrait Jimi au sérieux, qui lui secouerait les puces. Cet entraînement allait-il être unique ? Ce premier allait lui donner un avis. Jimi n'allait pas suivre des cours toute sa vie... Bientôt, soit c'est lui qui en donnerait, soit il serait engagé dans un combat épique contre les sbires du Capitaine honni, Aizen Sôsuke.

Jimi s'était réveillé, un peu engourdi mais déterminé. Il se sentait progresser depuis un bon bout de temps désormais ; il devenait plus fort. Et aujourd'hui il était poussé par cet incroyable sentiment, qui vous murmurait à l'esprit qu'il allait se passer quelque chose dans cette journée, d'apparence banale, qu'elle allait devenir décisive. Il avait fait ses étirements et ses exercices gymniques du matin, pris sa douche, son petit déj' avec ses camarades. Ensuite, il avait vaqué ses occupations administratives durant toute la journée. Il n'avait pas eu à affronter de Hollows... Il se tenaient inexplicablement tranquille. Jimûrei espérait que ce n'était pas le calme avant la tempête...
Puis, vint la soirée. Mais où était passé le soleil ? Martyr-san lui avait donné un rendez-vous un peu tard, sans lui dire vraiment pourquoi. Le jour lui avait semblé filer si vite... Comme si même le temps était atteint de la sensation de puissance d'Ôotoribashi junior. Il n'allait pas chipoter, après tout, il n'était jamais trop tard pour se battre. Il s'alluma une dernière clope, s'assit en tailleur sur la pelouse pour la savourer. Après quoi Jimi retourna dans sa chambre, et saisit son Zanpakutô. Il caressa son arme. Il en aurait besoin. Mais Ôotoribashi allait sans aucun doute se servir du Kidô. Il n'avait pas l'intention de gagner le combat, d'ailleurs ce n'en était pas un. Mais il n'empêchait que s'il voulait limiter les dégâts et ne pas se prendre une énorme dérouillée, il ne pourrait pas se reposer uniquement sur ses talents de combattant au katana. Martyr-san était un gros cogneur dans ce domaine, pour l'instant beaucoup plus balèze que lui. Ça allait piquer. Néanmoins, le Shinigami de la 6e Division n'était pas si nerveux que ça. Martyr et lui s'appréciaient, ça resterait très amical, détendu, sans être mou. Oui... son intuition était de plus en plus forte. Elle n'était pas mal placée. Jimûrei sortit de sa chambre, son sabre encore rangé dans son fourreau à la main, respira un grand coup l'air frais et revigorant, et quitta les quartiers de sa Division, pour y rejoindre le terrain où l'Instructeur en chef l'attendait.

Il utilisa plusieurs Shunpôs rapides et efficaces, survolant les allées en marchant sur les toits. Son médaillon bien aimé rebondissait sur sa poitrine au rythme de ses sauts. C'était comme un second battement de cœur, pour Jimi. Le Shinigami aux cheveux d'or atteignit vite le lieu du rendez-vous. Il sentit le reiatsu de Martyr-san s'éveiller, comme attiré par sa présence. Il avait sans aucun doute détecté l'arrivée de Jimi, peut-être même plus tôt que lui. L'instructeur était assis nonchalamment, fumant un espèce de calumet. Jimûrei savait qu'il devait être extrêmement concentré, et que cette posture qui n'avait pas l'air très dynamique et combattive était un leurre, cachait une grande fermeté, une détermination. Mais il choisit de le titiller gentiment :

"Bonsoir, Martyr-san. Vous avez l'air à l'aise dites-moi. Ne me prendriez-vous pas très au sérieux ?"

Il lui adressa son sourire envoûtant qui avaient fait fondre quelques coeurs de jolies Shinigamis à l'Académie... et énerver quelques garçons en rut.

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"Bonsoir, Martyr-san. Vous avez l'air à l'aise dites-moi. Ne me prendriez-vous pas très au sérieux ?"

Jimûrei le taquinait, avec ce sourire charmeur qui le caractérisait tant. Martyr se concentra un court instant sur cette expression. Cet air jovial et moqueur était quelque chose de fascinant, dans le sens où il était à la fois emprunt de malice, d'humour, mais aussi d'un charme dont l'origine échappait à l'instructeur.

*Ce doit être son charisme ou son look qui fait ça.* Pensa-t-il.

Les ténèbres nocturnes rendaient gris pâle les cheveux pourtant dorés du shinigami de la sixième division, ajouté au vent et au clair de Lune, ils viraient parfois même au blanc laiteux en flottant allègrement. Ces vagues de longues boucles en or blanc n'étaient pas sans rappeler le gazon emplit de reflets lunaires qui ondulaient de la même façon. Le seul élément qui ramena Shepard à la réalité face à cet élégant spécimen était que l'uniforme traditionnel shinigami n'allait absolument pas avec le reste de son apparence. Ce détail manqua de lui arracher un sourire, qu'il retint par pure politesse.

L'entraîneur était heureux de voir Jimûrei, qu'il n'avait pas croisés depuis un moment. Il avait entendu parler de sa charge de travail administratif dernièrement, et s'était abstenu d'aller le déranger.En songeant à tout cela, il aperçut le zanpakutô de son ami dans son fourreau, lui-même accroché à sa taille. Rien de choquant, si ce n'est que son propriétaire gardait sa main posée sur le pommeau. Visiblement, il ne s'agissait pas là d'une visite de courtoisie, pas uniquement, en tout cas.

Martyr se pencha en avant sur son petit tabouret de bois clair, arbora un sourire amical, et tira une nouvelle bouffée sur son calumet.

Oh non, loin de là l'ami, j'étais juste en train de cogiter sur tout et rien à la fois, et je suis un peu comme les chats : je cogite mieux dans des positions étranges !

Il fit un clin d'oeil complice à son interlocuteur pour marquer la présence d'un trait d'humour dans sa réponse. Ayant de gros doutes quant aux "exploits" non militaires de Jimûrei, il savait que celui-ci ne manquerait pas d'en comprendre le double sens.

Shepard fut comme frappé par la foudre. Mais pourquoi était -il venu à cette heure si tardive en fin de compte ? Il réfléchit, désormais persuadé d'avoir raté ou oublié quelque chose. Il avait pour mission très bientôt d'emmener ce cher Jimmy ainsi qu'un autre jeune shinigami à la dimension royale, avec son grand camarade Renji. En toute logique, les quatre guerriers tenteraient d'être les plus fin prêts possible afin de remporter la victoire dans ce terrible combat à venir. Et comme il était l'entraîneur des shinigamis, il paraissait logique qu'il reçoive la visite de son co-équipier. Il soupira, comprenant enfin qu'il avait complètement oublié son rendez-vous avec le jeune Ôotoribashi. Relevant la tête et souriant à son ami, il rompit le silence.

Tu viens donc chercher encore un peu de force avant le grand saut alors ? Tu tombes plutôt bien en fait, je cherchais justement quelqu'un pour en faire de même de mon côté. Ton arme bout de se libérer enfin, et il en est de même pour la mienne.

Il se leva brutalement, faisant craquer les planches sous la pression. Le bruit ainsi émis ressemblait à des plaintes déchirantes. Se tenant droit, le calumet toujours à la bouche, et ses vêtements criblés de déchirures et traces de sang papillonnant au vent, il descendit de sa terrasse pour se placer face à Jimûrei.

"Tu viens donc chercher encore un peu de force avant le grand saut alors ? Tu tombes plutôt bien en fait, je cherchais justement quelqu'un pour en faire de même de mon côté. Ton arme bout de se libérer enfin, et il en est de même pour la mienne.

- Ne nous précipitons pas, Martyr-san. Il faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tannée..."

Moqueur, il ajouta avec un soupçon de provocation :

"Un Bankai ne s'obtient pas si facilement."

Jimûrei espéra que cette petite remarque n'allait pas lui coûter une mise à l'épreuve encore plus tétanisante. Le malheureux 5e siège de la 6e Division n'était pas en position de force. Cela dit, Martyr-san n'était certainement pas une personne susceptible. Il sourit de plus belle, bienveillant. Le visage taillé à la serpe de son instructeur se détendit aussi. L'entraînement ne serait pas tendu, au moins... Jimûrei n'aimerait pas entretenir de rapports conflictuels avec qui que ce soit. Bon, allez, il était temps de se mettre au travail !
Le Shinigami de la 4e Division se tenait, droit et fier, à quelque pas du Shinigami de la 6e Division. Anticipant la manoeuvre, Jimûrei sortit précipitamment son Zanpakutô de son fourreau. Mais il s'avéra que c'était intuile... Martyr-san lui expliqua qu'il allait d'abord tester des compétences plus... comment dire ? basiques. Pas de Kendô ou de Kidô pour l'instant.

"Pas de corps à corps, quand même... " supplia intérieurement Jimûrei.

Son instructeur le rassura sans le savoir. Il allaient d'abord faire des séries de Shunpôs, afin d'évaluer sa maîtrise de cette technique et sa rapidité. Jimûrei devrait donc poursuivre Martyr-san et essayer de l'attraper, ou de le cerner, bref, de suivre sa cadence. Cela plût à Ôotoribashi ; c'était un parfait préliminaire pour un entraînement acharné. Les Shunpôs ne brûlaient pas trop d'énergie, et ils mettaient en appétit. Par ailleurs, il était excitant de maîtriser une vitesse surhumaine. Toutefois, la lutte serait très inégale, bien évidemment. Crâneur, Martyr lui jeta :

"Je parie que tu n'arriveras même pas à t'approcher à un mètre de moi sans que je sois parti !"

Intéressant. Martyr-san avait l'air plutôt sur de lui. Bon, ensuite, il y avait de quoi, ça faisait belle lurette qu'il était devenu un utilisateur éprouvé du Shunpô. Il avait du en voir d'autres. Mais pour autant, Jimûrei sourit. Il allait exploiter cet air décontracté que distillait son bon maître. Car lui-même n'était pas en reste pour les déplacements éclairs. Déjà, à l'Académie des Shinigamis, il avait montré qu'il était un peu plus doué que la moyenne, même s'il n'était pas le meilleur. Ces meilleurs étaient bien évidemment destinés à intégrer la 2e Division ou l'Onmitsukidô. Ôotoribashi rengaina son sabre. Néanmoins, il ne le retira pas de sa ceinture. Même s'il le gênerait un peu, il se dit qu'il ne devrait pas prendre cette mauvaise habitude que de se débarrasser de son arme pour rendre ses déplacements plus aisés. Aucun guerrier digne de ce nom ne se permettrait une imprudence aussi absurde. Donc, le Shinigami blond se concentra, prêt à bondir.
Martyr-san utilisa son premier Shunpô. Il parût disparaître sans faire le moindre mouvement. Grâce à sa perception du Reiatsu, Jimi vit qu'il s'était déporté vers la droite. Il le suivit. Mais durant son déplacement, il vit Martyr-san le fixer, et disparaître alors que Jimi s'approchait à très grande vitesse de lui. Merde, il avait réussi à calculer la vitesse de Jimi. Celui-ci se stoppa, et aperçut son entraîneur un peu plus loin derrière lui. Il exécuta un Shunpô pour le rattrapper, mais encore une fois, il se fit bluffer. La poursuite se poursuivit ainsi pendant 5 minutes. Le Shinigami blond faisait des tentatives pour toucher l'instruteur, sans trop se faire d'illusion. Martyr-san n'était donc jamais rassasié. Jimi remarqua avec satisfaction qu'il réduisait à chaque fois un peu plus la distance entre lui et Martyr, entre le moment où Jimi fonçait sur lui et celui où le Shinigami de la 4e Division s'enfuyait avec un Shunpô. Soudain, lorsqu'il en utilisa un enième, il put apercevoir Martyr-san immobile, de profil, un peu trop décontracté. Il mit le paquet sur ce Shunpô, et tendit la main...
Puis, Jimi s'arrêta. Il ne décrocha pas un mot. Bien évidemment, Martyr-san cessa également de filer comme une biche. Il tournait le dos à son élève, confiant. Il ne vit pas Jimûrei sourire et cracher de la fumée. Le vétéran rit et dit :

"Ha ha, tu es encore un peu rouillé. J'ai pu observer chacun de tes mouvements, p'tit ! Mais je dois reconnaître que tu te débrouilles sacrément bien face à moi."

Alors seulement, il se retourna avec assurance, et vit Jimi le regarder, un grand sourire au lèvres, fumant tranquillement le calumet de Martyr-san qu'il lui avait arraché de la bouche lors de ce dernier Shunpô. Pas plus d'un mètre, vraiment ? Il venait d'équilibrer un peu les forces...

HRPG : Ça ne t'a pas dérangé que je te fasse bouger et parler, Martyr-san ? Après tout ce n'est que du Flashback... Mais si ça te déplaît, je peux recommencer.

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"Ha ha, tu es encore un peu rouillé. J'ai pu observer chacun de tes mouvements, p'tit ! Mais je dois reconnaître que tu te débrouilles sacrément bien face à moi."

Emporté par l'adrénaline, teintée d'un soupçon d'excitation due au combat, les paroles sortaient comme par enchantement de la bouche de l'instructeur. Ce qui était amusant, c'est que même aussi enjoué qu'en cet instant, il restait fidèle à lui-même. Son langage si peu châtié pour un shinigami, qui se plaisait à jouer avec les limites, et donc avec les nerfs de la hiérarchie, était désormais célèbre dans le seireitei.

Mais quelle surprise fut-ce lorsqu'il tourna la tête, son étincelant sourire vainqueur accroché au visage, et qu'il vit Jimi fumant son calumet. Alors que le sourire du professeur s'effondrait, celui de Jimurei rayonnait de mille feux. Il se tenait là, debout, dans une posture assez provocatrice, qui tenait plutôt de la moquerie dans le cas présent. Le jeune shinigami était visiblement très fier de lui.

*Mais c'est qu'il serait presque doué ce petit ...*

La vitesse et l'adresse étaient là. Certes, il n'atteignait pas un niveau de capitaine, mais il avait cette logique, cette suite dans les idées qui lui serviraient toujours, quoi qu'il arrive, et qui pourrait même pallier à un écart de puissance gênant. Encore un élève à grand potentiel, rien de plus agréable aux yeux de Martyr. S'il aimait voir ses recrues progresser devant lui, il appréciait encore plus de les savoir autonomes après l'entraînement.

- Bon, le test du shunpô a été convaincant. C'est bien joli ce que tu sais faire de ton corps, tu le maîtrises très bien. Voyons maintenant ce que tu arrives à faire avec ton sabre dans les pattes.

Shepard dégaina son couteau de guerre, et assaillit Jimi de front avec un coup circulaire. Le professeur avait mis beaucoup de vitesse, mais très peu de force dans ce coup. Son but n'était pas de blesser, mais bel et bien de pousser son élève dans ses retranchement au niveau des réflexes; ce procédé l'obligera à agir en harmonie avec son sabre et favorisera donc la résonance entre les deux. Si Jimurei voulait libérer son zanpakutô, il devraient être synchrones au maximum.

Kurotsuchi Mayuri, le capitaine de la 12ème division, alias le "département scientifique", avait émis maintes théories intéressantes sur le combat, et les réactions du corps lors de ce genre de situations. Lors de ses multiples visites dans les salles de tests, il avait eu vent de certaines de ces fameuses théories. L'une d'entre elles stipulait que lors d'un combat où les sens, le corps et l'esprit des deux adversaires étaient poussés à l'extrême, ils sentaient le temps se figer. Cet état proche de la transe serait appelé "surhomme".

Autrefois persuadé que cette thèse n'était qu'un des nombreux délires farfelus du capitaine, Martyr l'avait rangée aux tréfonds de son esprit. Cependant, il avait eu vent d'un affrontement de Kurotsuchi, où celui-ci avait non seulement validé cette théorie, mais avait également créé un poison qui en reproduisait l'effet.

C'est cette idée que Shepard souhaitait exploiter pour aider Jimi à libérer son zanpakutô. Le pousser à se mouvoir de manière plus vive, plus fluide, plus précise, et le tout en étant le moins scolaire possible afin d'adapter ses mouvements à sa morphologie plutôt qu'aux fantasmes de vieux shinigamis qui n'avaient plus vu le terrain depuis des lustres. Martyr s'amusait à les appeler les "dormants". Leur enseignement ne servait à son sens qu'à repérer les génies de chaque génération. Ce qui, dans le fond, restait tout à fait utile. Ce qui était à déplorer était ce cruel manque de personnalisation des cours, qui conduisaient à des carences de compétences qui n'auraient jamais dû exister. L'exemple de Renji était criant, de telles difficultés en kidô qui n'auraient jamais été un problème si l'enseignement l'avait empêché.

L'instructeur ne crachait pas non plus sur l'académie dont il s'inspirait beaucoup, mais le fait que la vie des jeunes recrues soient en jeu, et qu'ils n'allaient pas toujours au front dans les meilleures conditions au vu de ces difficultés le dérangeait.

Son attention se reporta brutalement sur l'entraînement, et il se rendit compte que son couteau butait lamentablement contre la lame de Jimi, vu les gestes machinaux qu'il exécutait lorsqu'il pensait à autre chose. Il augmenta donc le rythme et fit virevolter sa lame dans des angles saugrenus pour surprendre, et favoriser la résonance.

"Bon, le test du shunpô a été convaincant. C'est bien joli ce que tu sais faire de ton corps, tu le maîtrises très bien. Voyons maintenant ce que tu arrives à faire avec ton sabre dans les pattes !"

Jimûrei serra les dents. Et c'était parti pour le premier round !! Jetant le calumet qu'il avait subtilisé à Martyr-san, il saisit son fourreau à l'extrémité, et d'un coup de phalange du pouce, commença à sortir vélocement son katana. Et de sa main droite, il le dégaina d'un grand geste. Il le prit d'abord à une main, pour économiser un peu ses forces sur le premier coup. Il brandit sa lame sur son côté droit, position destiné à infligé un énorme coup droit. Son visage fin prit une expression très tendue, teinte de stress. Il essaya de ne pas faire trembler son reiatsu pour ne pas trahir sa petite angoisse. Bon sang, il ne fallait pas que Martyr-san croie qu'il ait peur. Celui-ci tenait son coutelas avec force. Il n'allait pas faire semblant. Les deux personnages eurent ce typique mouvement synchronisé qui précédait une charge. Ils fléchirent leur genou droit et, au bout de quelques secondes d'immobilité, ils s'appuyèrent sur leur jambe et bondirent en même temps, leur Zanpakutô frétillant... Et, chacun ayant fait son vaste coup, la longue lame de katana et la courtaude lame de l'arme de son entraîneur s'entrechoquèrent.
CLANG ! Elles grésillèrent, et lâchèrent une étincelle. Le bruit du métal, ça vendait du rêve. Les deux Shinigamis forçaient chacun pour essayer de dévier la lame de l'autre. Mais, sous la force de Martyr-san, Jimûrei commença à ployer. Il abrégea la manœuvre ; il ne tiendrais plus longtemps, autant ne pas faire d'efforts inutiles et risquer de recevoir une blessure. Il bondit en arrière, et cette fois attrapa son épée à deux mains. Il poussa un rugissement et fonça de nouveau sur son instructeur, qui l'attendait de pied ferme. Le duel de kendô et d'escrime avait enfin débuté. Katana contre couteau, 4e Division contre 6e Division, il ne se faisaient pas de cadeau. Le vacarme du combat avait dû réveiller plus d'un soldat aux alentours. Au moins feraient-ils parler d'eux.
Jimûrei était en grande difficulté. Pour l'instant, il n'avait pas réussi une seule fois à exploiter une faille dans le jeu de Martyr-san. Celui-ci se déplaçait avec grande facilité, faisait tourner Jimi en bourrique, en assénant ses coups de couteau un peu partout, presque avec espièglerie. Des feintes élégantes et vives, qui n'avaient rien à voir avec les bottes d' Ôotoribashi. Ravalant sa hargne, le Shinigami aux cheveux d'or se dit :

"Bon. Je ne peux pas vraiment l'attaquer, donc je vais m'axer sur la défensive. Faire en sorte qu'il ne me touche pas en retour. Ça sera déjà un bel exploit."

Et il s'exécuta. Les deux soldats du Gotei 13 bataillèrent ainsi pendant vingt minutes, courant partout, montrant plusieurs des techniques qu'ils connaissaient, sans toutefois toutes les dévoiler. Le combat était loin d'être terminé. Vint un moment où leurs membres commencèrent à les lancer, où l'effort se faisait de plus en plus pesant, la sueur commençant à les démanger. Reculant avec des Shunpôs, il s'arrêtèrent un instant pour rependre leur souffle. Martyr-san faisait joujou avec son couteau, pendant que Jimûrei haletait. Ils ne se quittaient pas des yeux. Au bout d'une vingtaine de secondes, Ôotoribashi décida de reprendre l'offiensive. Il banda ses muscles, et utilisa un Shunpô pour filer en avant. Il tenta un coup d'estoc, mais l'agile Martyr Shepard fit un bon de côté et parvint à éviter. "Merde, raté", se dit Jimi. Mais en plus de ça, il vit avec horreur Martyr-san profiter de sa position qui avait créé une ouverture, brandir son couteau en revers pour lui asséner un coup sur le flanc. Il devait réagir, et très vite. Il était trop tard pour tenter de parer avec un coup de katana, il était dans une mauvaise posture. Il opta rapidement pour un sort de Kidô. Mais... lequel ?

"Que faire ? Je peux quand même pas utiliser un Byakurai, le 4e sort de Kidô... Ça va le transpercer et le blesser. Je ne peux pas faire ça, même pour éviter un coup."

Il se rabaissa alors sur un autre sortilège, moins puissant mais qui aurait une chance de lui éviter une plaie sur son flanc. Il pointa son auriculaire, desserrant légèrement son manche. Il murmura :

"Hadô no ichi : Shô !"

C'était un sort de propulsion, destiné a envoyer valser la cible du Hadô. Il espéra que ça suffirait pour projeter Martyr-san en l'air, lui qui avait un reiatsu particulièrement robuste...

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Spoiler:

"Hadô no ichi : Shô !"

Jimurei se débattait plutôt bien, et avec un style plutôt propre malgré le stress et son infériorité au corps à corps. En effet, s'il restait hardi et doué, le jeune shinigami agissait plutôt en finesse qu'avec brutalité, ce qui l'aurait rendu avantagé dans un affrontement à moyenne et/ou longue distance. Son reiatsu commençait à vibrer de manière régulière, presque contrôlée. Martyr tâchait de l'y aider en assénant des coups réguliers en cadence, afin de le laisser se concentrer sur la technique plutôt que sur la vitesse. L'idée portait ses fruits, puisqu'en dépit de la différence de niveau, il restait à la fois élégant et combatif.

La technique de l'élève repoussa le bras gauche du maître dans lequel se trouvait le couteau. Ni une ni deux, le professeur envoya le plat de sa main lui percuter le thorax pour le repousser à quelques mètres sans le blesser. Il savait que Jimi était désavantagé au corps à corps, et qu'il misait tout sur sa lame. Tout, donc trop. Cela faisait partie des grands axes de la technique de Martyr Shepard : "plutôt que de défendre votre corps avec une lame, faîtes de votre corps une lame à part entière, alors vous pourrez prétendre être fort."

C'était ce qui rendait bancale la force de certains shinigamis, trop miser sur leur arme. Le soucis, c'est que lorsqu'ils manquent leur coup, leur adversaire peut aisément leur mettre la main dessus. Et quand un adversaire plus orienté corps à corps parvient à vous attraper ... les conséquences peuvent être désastreuses. Shepard nota ce genre de failles dans son esprit, tant pour corriger Jimi plus tard que pour l'utiliser contre d'éventuels adversaires ayant la même faiblesse.

L'élève dérapa en arrière sur ses deux pieds suite au choc, envoyant une dense trainée de fumée sur ses côtés et derrière lui. Les jambes toujours arquées et le souffle court, il commençait à peiner, comme son expression crispée et ses gouttes de sueur pouvaient le montrer. L'instructeur était échauffé et commençait à avoir le souffle marqué par l'effort également. Souriant de toutes ses dents, il s'adressa à Jimi avec le même ton taquin que depuis le début de leur interaction :

- T'es pas mauvais à l'épée, mais t'as aussi un corps bonhomme, si tu veux le protéger, il faut l'utiliser mieux que ça !

-T'es pas mauvais à l'épée, mais t'as aussi un corps bonhomme, si tu veux le protéger, il faut l'utiliser mieux que ça !

Ôotoribashi Jimûrei comprit avec appréhension que Martyr-san allait l'examiner sous toutes les coutures. Jimi l'avait titillé à coup de Kidô, cela ne lui avait peut-être pas plu, dans la mesure où lui-même n'était pas arrivé au stade du test de Kidô. Cette fois, il exigeait de lui qu'il prouve ses compétences quand il était dépourvu de Zanpakutô. Ses traits prirent une expression de colère. Martyr-san savait pertinemment que Jimi n'aimait pas ça. Pour lui, le corps à corps, s'était pour se battre dans les rues quand on est gosse et que votre camarade vous a volé une friandise, pas quand on était un guerrier. Mais visiblement, c'était une vision erronée de l'affaire. Sur le fond, Martyr-san avait raison : Jimûrei avait besoin de perfectionner ses ressources au cas où il serait dépourvu de sabre face à un adversaire résistant au Kidô. Une fois à la Dimension Royale, il ne pourrait plus se permettre d'avoir une faille de compétences aussi énorme. Résigné, il planta profondément son sabre dans le sol. Il ne risquerait pas de bouger. Sa main s'attarda, caressante, sur la poignée. Même si ça ne durait qu'un instant, il allait lui manquer. Il imita la pose que prenait en ce moment Martyr-san pour se préparer à se battre. Elle était assez élégante. Il passa en revue dans sa tête les quelques rudiments de techniques de corps à corps appris à l'Académie des Shinigamis dont il avait quelques souvenirs. Et ben... Ils étaient pas nombreux. Il allait en voir des belles.
Sans prévenir, l'instructeur fonça sur lui, armant son bras gauche. Jimûrei réussit à l'éviter de justesse, mais il le sentit quand même frôler sa joue. Il essaya de répliquer avec un coup d'avant bras, sans succès : Martyr-san parvint carrément à bloquer avec le genou le coup qu'il destinait à sa hanche. Les deux Shinigamis étaient aussi souples l'un que l'autre. Martyr et Jimûrei échangèrent de nombreux coups pendant cette partie de l'entraînement. Il avait de le force, mais ses frappes manquaient d'adresse et de précision. Il n'avait pas assez l'habitude de se battre de cette manière.Martyr-san était très fort. Pour ceux qui aimaient le corps à corps, il était un super bon professeur. Son instructeur jouait carrément avec lui, et arrivait sans peine à lui coller quelques gifles, toujours en souriant, en lâchant même quelques "Hihi !" espiègles. Au début, ça arrachait aussi des sourires à Jimi, mais plus tard, il était dans un tel état de concentration qu'il ne s'y attardait plus. A un moment, Martyr-san tenta de lui coller une châtaigne en pleine poire, il se baissa très vite, et le poing du vétéran se perdit dans la masse soyeuse de ses cheveux. Alors, il serra son propre poing, condensa toute sa force et pensa très fort le nom d'une des rares techniques de corps à corps qu'il connaissait :

"Ikkôtsu !!"

Il frappa violemment le torse du Shinigami instructeur d'un coup unique. La légende voulait qu'un "Ikkôtsu" du Capitaine-Commandant Yamamoto, pour qui il avait tant de respect et d'amitié, avait suffisamment de force pour faire un gros trou dans les gens. Jimûrei songeait souvent avec enthousiasme que ça devait faire sacrément classe sur un champ de bataille. Mais il déchanta vite en voyant que le poitrail de Martyr-san restait inchangé. Il réussit toutefois à lui arracher un cri rauque et à la faire tituber. Jimûrei s'arrêta, savoura un court instant sa victoire, jubilant intérieurement.
Ce fut l'erreur du siècle. S'il avait été un temps soit peu malin, il aurait profité du moment de détournement de son adversaire pour se servir de son ouverture, et renchérir sur son exploit. Il aurait du en profiter pour le marteler de coups, même s'ils n'étaient pas très puissants. Mais au lieu de cela, il s'arrêta pour regarder Martyr-san droit dans les yeux... Lequel lui colla une énorme baffe. Jimi grogna de douleur, et tenta de riposter, mais c'était trop tard : il avait manqué sa chance, et il avait de nouveau le dessous. Son instructeur était complètement chauffé, cette fois-ci. Lui et Ôotoribashi s'échangèrent de nombreux coups, ou plutôt Jimi tâchait d'encaisser du mieux qu'il pouvait les poings et pieds de son maître, parvenant parfois à lui rendre la pareille, à une échelle réduite.
Martyr-san parvint finalement à le terrasser. D'un énorme Mawashi Gori bien placé, il lui défonça la nuque et l'envoya bouler par terre. Ôotoribashi se rétama, fit des roulés-boulés sur plusieurs mètres, soulevant une belle quantité de poussière.

"Assez !" se dit-il.

Étendu sur le dos, il avait vraiment le dessous. Plus que ce qu'il avait prévu. Il avait des bleus partout. Il avait mal. Il eut beaucoup de mal à respirer pendant une dizaine de secondes, et laissa tomber sa tête sur le sol. Il pouvait se ressaisir. Après tout, il avait réussi à supporter la majeure partie de cet entraînement, même sil tournait à la grosse pâtée. Puis...
A terre, Jimi vit, sur son côté, un peu flou, son cher sabre planté à trente centimètres de lui. Martyr-san l'avait éjecté dans une zone qu'il pourrait retourner à son avantage. Jimi eut une furieuse envie d'arracher son sabre du sol et de s'en servir. Se battre avec un katana, c'était la chose qu'il savait le mieux faire. Il hésita. Avait-il le droit d'empiéter ainsi sur le programme de Martyr-san ? Après tout, il faisait ça pour son bien.

"C'est peut-être pour mon bien, mais ça fait vachement mal..."

Après quelques hésitations, Ôotoribashi se dit qu'il n'avait pas d'autre choix. Après tout, il n'y avait pas vraiment de programme, et dans un vrai combat, son ennemi n'allait pas l'engueuler s'il se mettait à changer de mode de combat en pleine bataille. Il se traîna sur trente centimètres et, s'appuyant sur son bras gauche, tendit la main droite pour saisir à nouveau son fier Zanpakutô. Il espéra que Martyr-san allait comprendre et le laisser faire...

Invité

Martyr vit Jimi ressaisir son sabre, et se stoppa net. Toute aura d'agressivité venait de s'échapper de son corps, et son sourire de fou du combat s'estompa. Il se pencha en avant, puis s'accroupit. Une fois en bas, il ramassa une branche, qu'il saisit des deux mains comme un bâton, ou même un sabre. Se mettant en garde avec l'objet, il s'adressa de nouveau à son élève.

Tiens, regarde plutôt ça. T'es plutôt futé et habile, mais t'es trop réticent à utiliser tes poings. Alors, si quelqu'un de pas bien sympa rentre dans ton cercle de vulnérabilité, il t'écrase. Les arrancars sont plutôt doués avec leurs mains, que ce soit pour te cogner ou te transpercer avec ...

Il sourit les yeux fermés, la tête légèrement penchée sur le côté. Puis, tout en conservant une garde parfaite avec son sabre de fortune, lança un coup de pied chassé qui aurait violemment percuté un adversaire en plein estomac.

Avec ce genre de coups, tu peux repousser un ennemi trop proche, en plus de lui coller un mal de bide qui lui causera des soucis pour un moment, où il sera vulnérable.

Il reproduisit le geste un certain nombre de fois, à plusieurs vitesses différentes, le tout afin de faire rentrer le geste dans l'esprit du jeune Jimurei. Ce coup n'avait rien d'exceptionnel et demanderait beaucoup de travail pour n'être que très peu utilisé, mais cela pourrait lui sauver la vie. Ce point faible aisément exploitable par un ennemi plus fort le rendait éphémère au combat. Malgré tout, il existait des arrancars qui disposaient de la même faiblesse, comme par exemple Ggio Vega, qui avec ses trois lames était extrêmement vulnérable face à un couteau ou des poings solides.

Kurosaki Ichigo mise tout sur son sabre, mais il maîtrise ce geste en cas de problème. Et crois moi, si des mecs comme lui l'utilisent, c'est que c'est loin d'être inutile.

Il jeta son bâton sur le côté, tourna les talons, avança de deux ou trois pas, puis se stoppa à nouveau. Tournant toujours le dos à Jimi, il conclut d'un ton amusé :

L'entraînement est fini pour cette fois. Si tu veux un conseil d'ami, entraîne toi à coller des bons coups de pied. Ca te sauvera certainement la vie.

Sur ces mots, il se remit à marcher, d'un pas traînant, vers sa cabane, située au bout du terrain d'entraînement. Apparemment, ils n'avaient réveillé personne alentours. Ou alors, personne qui ce soit manifesté. Une fois à sa porte, il se retourna, mais Jimi semblait parti. Il haussa les épaules, puis entra.

Une fois au lit, il poussa un profond soupir. Décidément, un certain nombre de shinigamis mourraient. L'éternel sourire du professeur s'éteint, puis laissa place à une expression parfaitement neutre d'homme endormi. Dormir était la meilleure chose à faire, car le pire est à venir.