I'm coming home [Pv Daï]

Le combat était terminé, et Miyu avait décidé de suivre Däï jusqu'à la résidence étudiante qui devait sûrement les attendre. D'un côté, elle était obligée de les suivre, jusqu'à retrouver une maison pour elle seule. Une maison abandonnée dans un entrepôt pouvait très bien faire l'affaire pour survivre, mais cela allait faire monter les questions venant de différentes personnes. Une résidence étudiante allait par contre être plutôt parfaite pour la suite des événements. Et ce n'était pas le moment de penser à cela... Parce que l'esprit de la jeune fille s'embrouillait au fur et à mesure qu'ils avançaient, mais aussi il fallut l'aider pour qu'elle ne tombe pas. Alors qu'ils entraient dans le centre-ville, tout le monde devait se demander ce qu'il se passait à Miyu, qui ne sortait que rarement de chez elle, ou qui le faisait plutôt discrètement, sûrement pour éviter les meurtriers invisibles diraient certains. Meurtriers invisibles qui n'étaient plus présents, et pour les hommes, il s'agissait du moment parfait pour tout reconstruire. Ils devaient être tous morts on ne sait comment, et cela était plutôt bien.

« Héhé... La ville est en reconstruction... Vous devez être heureux, non ? »

Quelque soit la réponse apportée à cette question, l'humaine n'écoutait plus ce qui l'entourait, parce qu'elle n'arrivait pas à se concentrer sur une seule et même chose, ce qui la dérangeait. Chaque bruit lui faisait tourner la tête dans la direction donnée, et d'entendre des bribes de conversations qui n'avait presque aucun sens lorsqu'elles parvenaient à ses oreilles. Arrêtant donc d'écouter, elle préféra continuer de marcher... Une marche qui lui parut interminable jusqu'à l'arrivée au lieu dit, qui était la résidence des deux personnes. Au moins, ça ne faisait pas QG de Power rangers ou autres. Assez mal cachée, mais que les méchants n'attaquaient jamais parce qu'ils étaient méchants, et pas très malins.

Ce fut une fois arrivés à destination que Miyu se mit sur ses deux jambes, assurant qu'elle pouvait terminer le trajet toute seule et qu'elle aurait besoin d'aide plus tard, lorsqu'ils seraient dans la maison. Sa cheville lui faisant toujours mal, elle parvenait à marcher en clopinant doucement, mais sûrement. Pour ajouter quelque chose et éviter d'être aidée à nouveau.

« Je déteste être portée comme un soldat blessée ou comme une Princesse. Je ne suis ni soldat, ni princesse. D'accord ? »

Ceci avait pour le mérite d'être clair. Maintenant, c'était aux deux personnes de lui faire découvrir le lieu où ils habitaient, histoire qu'elle puisse connaître un peu le lieu, et ne pas se perdre à l'intérieur. Ce qui serait plutôt idiot. Et puis...

« Tu es sûre de leur faire confiance ? Ils sont certes avec des pouvoirs, mais vous allez devoir vous battre entre vous à un moment. »

« Les circonstances font de vous mes alliés pour l'instant. Je ne tenterai pas de faire de mal pour l'instant. Enfin... J'espère que cela ne vous dérange pas de me faire venir chez vous à cause de tout ce qu'il vient de se passer. »

En son fort intérieur, Miyu n'arrivait plus à penser au fait de tuer les humains... Enfin, pour l'instant. Ce qui voulait dire qu'une trêve à durée indéterminée allait être placée. Le temps qu'elle devienne plus forte, mais aussi le temps qu'elle reprenne un état d'esprit comme elle en avait eu avant la mort de son père.

Miyu avait visité les lieux, mais aussi avait parlé avec Daï par rapport à ce qu'il s'était passé. Après avoir retrouvé sa chambre, la jambe soignée, elle partit sur son nouveau lit, et s'allongea dessus, complètement lessivée. Bien sûr, elle s'allongea jusqu'à ce qu'on la réveille pour le repas du soir, où elle devait aider ces deux personnes dont elle avait oublié le nom pour l'instant et mettre la table. Bien sûr, elle eut quelques difficultés à comprendre ce qu'elle devait faire même si cela était simple et enfantin, mais tout se passa assez rapidement une fois toutes les actions à faire mises en tête. Après un repas mouvementé avec une Miyu qui ne parlait pas, elle partit tranquillement dans sa chambre, en regardant le groupe pour la dernière fois de la journée. Puis elle s'allongea à nouveau dans son lit, l'esprit complètement vide. Demain allait être une meilleure journée. Mais étrangement, le sommeil ne vint pas... Après trente minutes à regarder dans le vide, la brunette se leva, et sortit de sa chambre. Là, elle y remarqua un Daï qui devait sûrement être en train de rentrer dans la sienne, et, sans lui laisser l'opportunité de s'échapper, et l'emmena de force dans sa chambre, qui était plutôt bien rangé.

« J'ai besoin de parler à quelqu'un qui pourrait me comprendre pour l'instant, pour ce qu'il s'est passé hier. Je n'arrive pas à dormir à cause de cela... J'ai... Peur de me perdre dans un mensonge... Je te dérange peut-être, mais je préfère être égoïste sur le coup. »

Elle tremblait, ce qui n'était pas normal de sa part. Elle grimaçait et lâcha le reste de larmes qui restait en elle, et qui n'avaient pas voulu sortir depuis un moment. Miyu ne voulait pas qu'on la voi ainsi, mais elle voulait parler à Daï pour l'instant. Pour un ennemi, il était celui avec qui elle avait envie de parler. Yumi ou Ikuyo ne pouvaient pas le faire, lui oui.

« J'ai vécu toutes ses années en connaissant le secret sur mon père, à savoir ce qu'il allait se passer un jour... Je me préparais pour cet instant, à le faire... Mais je n'y arrivais pas... Il y a encore quelques jours, je lui ai dit que je ne voudrais pas le faire. Pourtant... Pourtant je l'ai fait. Je l'ai fait pour tenir une promesse. J'aurai voulu l'aider à être humain... qu'il me dise quelque chose qu'un père aurait toujours dit à sa fille. Je chassais pour son plaisir, pour obtenir un véritable « je suis fier de toi » de sa part. Pourtant, il ne m'a jamais rien dit... »

Nouvelle grimace, quelque chose qui n'annonçait rien de bon pour son état moral. Elle se mit à rire et à pleurer en même temps, deux choses qui étaient complètement étrange.

« Je n'ai jamais pu retenir mes sentiments, car l'on peut mentir sur ces derniers. Même si j'ai déjà menti avec ceux-ci. Je ne peux être une véritable incarnation de la vérité... Chacun possède la sienne. Je me suis jurée de suivre la mienne même si elle me faisait mal... Mais j'ai besoin d'aide pour avoir des réponses sur ce que je ne sais pas... Ma vision des choses serait-elle défaillante ? A vous voir vous entendre assez bien ce soir m'a fait réfléchir un peu... »

Miyu hésitait sur ses ambitions. Fragile mentalement après avoir tué son père, elle était perdue, et avait besoin de réponse pour elle, et non de s'en donner de fausses, et de sombrer dans une folie, où se trouvait le mensonge. Ikuyo, elle, fut choquée d'entendre cela, mais se tut. Un Hollow venait de mourir, et même si elle en était un, elle comprenait que ce n'était pas le moment d'embêter celle dont le corps l'hébergeait.

Le discussion avait duré assez longtemps, et ceci avait permis à Miyu d'y voir plus clair, mais aussi de se calmer. Certes elle y voyait toujours l'humanité comme une ennemie, cependant elle n'avait plus la même vision des choses sur celle-ci. A croire que Daï avait des pouvoirs pour la faire changer d'avis sur une chose, lui permettant de se rapprocher d'une vérité... Enfin bon, un jugement n'est pas une vérité pour tous, mais la brunette tentait d'en avoir une qui était la plus parfaite, et non pas un mensonge où tout le monde pouvait tomber dedans. A la question de savoir si elle préférait voir le jeune homme dehors ou rester dans sa chambre, la jeune fille ne lui sourit qu'à moitié. Se souvenant de quelque chose avant même que la discussion ne commence.

« Tu ne devais pas aller aux toilettes ? Vas-y avant de salir ma chambre parce que tu ne peux pas te retenir. Tu reviendras après, et là je pourrais te dire que oui je veux que tu restes au moins pour cette nuit. Du moins, je pourrais te le redemander, mais pas trop recommandé de le faire avec un ennemi. »

Etrange d'inviter quelqu'un dans sa chambre surtout pour y rester toute une nuit, certains dans l'habitat pouvaient se poser des questions assez évidentes pour eux. Cela indifférait complètement une Miyu qui se mit à attendre un Daï qui était parti faire ce qu'il devait faire pour sauver sa vessie qui allait sûrement éclater s'il ne l'avait pas vidée. Le temps parut très long, assez long pour qu'elle se mette à regarder le plafond pour se demander ce qu'il se passait dans sa tête. Tout était tellement embrouillé qu'elle n'arrivait pas à mettre la main sur une seule idée. Elle se demanda ce que pouvait bien faire Yumi, qui était parti il y avait un moment déjà pour s'occuper d'une affaire personnelle, ou bien pour faire un petit tour en ville, puisqu'elle n'avait pas pu le faire auparavant. La Shinigamie voulait peut-être sûrement voir quelque chose d'autre que la maison ou le parc, et aussi se renseigner sur l'avancée des réparations de la ville, qui commençait à être plutôt en forme. L'école avait ouvert à nouveau, et même s'il y avait beaucoup de personnes des forces de l'ordre pour assurer la sécurité de chaque coin de rue... Ce qu'il n'y avait pas eu auparavant.

A la télévision, on avait pu voir la maison de Miyu, certes éloignée, mais présente, en morceaux et en cendres. Ceci avait été donné comme étant une tentative de meurtre par explosifs, ce qui était tout à fait logique puisque seule une explosion avait pu provoquer tout cela... Ils disaient que la personne qui vivait là-dedans était seule, et ne se trouvait pas sur les lieux lorsque l'incident s'est produit, ce qui, pour les journalistes, se trouvaient être de la chance.

« Un coup de chance ? Non. Éteins ça, ça ne sert à rien. »

Malgré la remarque d'Ikuyo, Miyu laissa la chaîne allumée, un peu passionnée par ce qu'il y avait en face d'elle, mais aussi voulant savoir jusqu'où allaient aller les journalistes pour mentir, ou bien montrer qu'ils n'avaient pas la vérité, car un mauvais journaliste est un journaliste qui n'a pas quelque chose à dire sur un incident, même s'il est inexplicable. Certes les Shinigamis aidaient pour la reconstruction de la ville, mais ils n'étaient pas référencés, ce qui était normal, puisque les esprits doivent rester en dehors de la vie des êtres humains, ces derniers étant trop faibles pour pouvoir les voir, mais aussi trop... humains. La jeune fille était toujours persuadé que l'être humain mentait car il ne savait pas ce qu'était la mort, puis qu'après cela, ils devenaient des personnes parfaites, qu'ils soient Hollows ou Shinigamis, puisqu'ils héritaient d'une connaissance du fait d'être mort, mais aussi d'autres choses. Miyu, d'un côté, aspirait à mourir... Mais elle ne se considérait pas comme humaine, mais comme surhumaine. Et si elle devait détruire l'humanité, elle savait qu'elle devait rester en vie, afin qu'ils sachent qui sera leur juge pour rejoindre le monde des âmes. Ce n'était pas un génocide pour elle, mais une purification. La porte s'ouvrit à nouveau.

« Oui, je veux que tu restes au moins pour cette nuit. J'espère que tu sais partager un lit, parce que je ne dors pas par terre, et je ne te laisserai pas te faire mal contre le sol. Pas cette nuit, plutôt. »

Elle regarda le garçon qui se trouvait alors derrière elle. Et là, la scène fit complètement réagir Ikuyo comme si elle essayait de comprendre quelque chose.

« Ooooh ! Il te plaît donc tant que ça ! 'tention, t'as tes protections j'espère ! Parce que ça risque d'être Rock'N'Roll ! Comme l'autre film l'autre jour ! Après minuit. Tu t'en souviens ? »

Pâle, telle fut la couleur de peau de Miyu lorsqu'elle fixa à nouveau Daï, se demandant finalement si ce n'était pas une mauvaise idée d'avoir accepté, puisqu'Ikuyo allait la charrier sur cette situation d'une chambre pendant la nuit entre un homme et une femme, et ce genre de scène dans les films se terminait souvent avec... Les deux dans le même lit à se rapprocher, puis faire certaines choses que la couverture cachait toujours.

« Ouais donc... On dormira dans le même lit... Mais au moindre « faux mouvement », je te frappe. Et si il se révèle que je ne veux vraiment pas, je te tue. »

On va mettre ça sur la cause que Miyu était encore faible mentalement, et donc encore perdue.

Mais... Mais il avait du mal à comprendre ma parole ! Miyu pensait bien qu'il ne voulait pas avoir compris ce qu'elle venait de dire, surtout lorsque ça parlait d'un garçon et d'une fille partageant le même lit. Mais elle ne voulait pas s'expliquer aussi clairement au départ... Mais là, elle avait envie de le crier pour qu'il comprenne bien. Se retenant de ne pas le faire tout en lui hurlant dessus qu'il était un idiot, elle le fixa avec les joues immensément rosies par les émotions de la journée, mais encore plus par ce qu'il se passait en ce moment.

« J'ai dit que s'il te venait à ce que tu me touches les fesses, la poitrine ou autre partie intime de ma personne, je te frapperai peut-être, et que si je déteste ça, je te tue. Tu veux que je dise quoi d'autre là-dedans ?! »

Plutôt étrange comme réaction de la part d'une jeune fille sensée être méchante. Comme quoi elle avait vraiment des sentiments. Après, il fallait voir comment Daï allait réagir à tout cela. Cette nouvelle lui arrivait en pleine face sans qu'il ne s'en rende compte, et d'ailleurs, la surprise se lisait sur son visage lorsqu'il avait entendu la « proposition » pour la première fois. Miyu, elle, était plutôt rouge comme une tomate, comme si elle venait de faire quelque chose qu'elle avait eu envie de dire, mais que cela lui avait été difficile de le faire. Cependant, elle ne pouvait pas vraiment le cacher, ce qui n'était pas quelque chose d'impossible en fait.

« Voilà, je crois que tout est clair maintenant, non ? A part si tu me demandes encore parce que tu n'as pas compris cela... Au moins ça m'aidera peut-être à oublier ce qu'il s'est passé dans la journée... »

Elle se mit un peu à rire, et ne demandant même pas à l'homme de se rapprocher, elle lui posa les lèvres sur les siennes, le surprenant peut-être, mais pour l'instant, l'esprit de Miyu était plutôt instable. Incapable de mentir sur ses sentiments, elle venait littéralement d'embrasser Daï avec plus de force et de frustration que de bonheur. Elle se blottit par la suite contre lui, et se mit à nouveau à pleurer.

« Cette nuit... Rien que cette nuit... Faisons le s'il te plaît. Dis-toi que je ne peux pas te haïr... Pour quelqu'un qui est contre mes idéaux, c'est la première fois que cela m'arrive... »

Si la jeune fille voulait dormir, ce n'était pas seule, mais alors pas du tout. Ikuyo elle poussa un joli sifflement, mais ne dit rien pour ne rien gâcher au niveau de l'ambiance, puisque c'était ce qu'elle attendait, et que ce qu'elle avait dit à l'humaine semblait avoir eut une certaine conséquence finalement. Daï, lui, était dans une position des plus étranges. Quelle allait être sa réponse face à quelqu'un qui était sensée être son ennemie ?

Si elle était un peu sur le qui-vive ? Bien sûr qu'elle l'était. Mais peut-être fallait-il qu'elle comprenne un peu quelque chose. Regardant Daï, Miyu se mit à grimacer. Bien sûr qu'elle ne voulait pas être seule, quelle question.

« Non... C'est dommage, mais dors ici quand-même.Il ne se passera rien. »

Dans sa tête, la pulsion meurtrière était revenue, et tuer cette personne commençait à venir. Ikuyo elle n'en rajouta pas, ce qui était normal venant d'une hollow qui avait vécu longtemps avec la jeune fille. Celle-ci avait les larmes qui coulaient, et l'impression aussi d'être reconnaissante envers cette personne qui avait dit ce qu'elle pensait.

« Merci pour avoir dit la vérité à propos de cela. Au moins je me sens un peu mieux finalement. Mais reste juste ici, je ne veux pas dormir seule. Et je n'ai confiance en personne d'autre... »

Elle grimaça, et s'assit sur le matelas en posant une nouvelle grimace qui annonçait qu'elle ne voulait pas le voir partir même s'il ne se passait rien. Et là, la jeune fille sortit quelque chose qu'elle n'avait jamais sorti avant. Quelque chose qui pouvait témoigner de son changement dans la soirée, et qui allait peut-être disparaître le lendemain suite à quelque chose de nouveau.

« Je sais que cela sera difficile, mais je veux bien me contenter de n'être qu'une amie. »

Là, elle venait de comprendre à quel point l'amour pouvait être embarrassant. Mais au moins, contrairement par rapport à celui qu'elle partageait avec son père, Daï était quelqu'un qui mentait moins, et qui ne lui demandait pas de service. C'était elle qui le faisait sur le coup. Regardant tranquillement le vide en quête d'idée, elle se laissa tomber du lit, face vers l'avant.

« Tu pourrais juste m'expliquer ce qu'il se passe avec moi ? Personnellement je ne comprends pas vraiment. Je me sens seule, et je ne veux pas être lâchée une nouvelle fois aujourd'hui. »

Penser à sa propre personne était normal pour Miyu. Cependant elle venait de montrer qu'elle pensait aussi aux personnes qu'elle aimait. Elle y pensait pour éviter de les mettre dans l'embarras ou bien dans un ***-de-sac. Ce changement allait-il être permanent ? Daï acccepta de rester, ce qui était une bonne chose. Après des remerciements sincères, il ne pouvait pas apporter de réponse. Si ce n'était qu'elle devenait peut-être plus humaine qu'avant. Il avait raison... Elle commençait à montrer des sentiments qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant... Là, elle s'endormit doucement, laissant Daï s'installer aussi sans que rien ne se passe.