Face-à-face avec le Capitaine renard

Kazuo se souviendrait toujours de Cykurse Kuraiyama. Ce Shinigami de la Onzième Division qui avait su lui montrer sa détermination et sa volonté de l’arrêter, l’empêcher de rencontrer le Capitaine de la Septième Division, Sajin Komamura. Lui montrer qu’il était prêt à mourir et à se battre contre un adversaire plus puissant que lui alors qu’il savait qu’il n’avait aucune chance de gagner. En tout cas, sa détermination avait eu beau se voir très clairement au fond de ses yeux et avait eu beau être aussi palpable que quelque chose de matériel, tangible… il n’avait pu empêcher cheveux-bleus d’atteindre son objectif. Kazuo Kiriyama allait maintenant devoir aller au Seireitei pour régler ses comptes avec son Capitaine… ou ancien Capitaine s’il ne gagnait qu’une confirmation de son exil.

Ce serait facile : il n’aurait qu’à trouver la porte géante qui le séparait du Seireitei… et éventuellement abattre son gardien. Pour le gardien, Kazuo ne stressait pas énormément. Il n’aurait qu’à activer son Shikai et lui balancer toutes ses techniques à pleine puissance dans la figure. D’un autre côté, ça l’entraînerait dans une situation peu confortable… Le Shinigami borgne recherchait sa liberté depuis son exil et les événements peu commodes qui lui étaient arrivés suite à ses étourderies commises avec la complicité de Luffy. Il avait beau rechercher la liberté, s’il mettait un gardien du Seireitei à terre en utilisant sa puissance actuelle, celle-ci ne lui serait pas donné… si ce n’était jamais. Il se demanda alors quoi faire… Il voulait à tout prix rencontrer Komamura pour mettre les choses au point et savoir ce que le Capitaine renard allait faire de lui après toutes ces péripéties, mais la pensée que son hypothétique victoire sur un gardien perturberait sa quête de liberté remettait en cause sa détermination et l’intérêt du but momentané qu’il s’était fixé.

Une idée lui traversa alors l’esprit. Tellement simple qu’il en était affligé. Affligé que celle-ci ne lui soit pas venue de suite… Un simple Shunpô réglerait l’histoire. Dès que le géant pointerait son nez, il lui servirait un sourire espiègle avant de faire un Shunpô pour foncer ensuite en direction de l’endroit d’où émanait le reiatsu de son Capitaine, reiatsu sur lequel il sa concentrerait précisément et particulièrement pour le retrouver plus facilement. Le problème serait ensuite d’éviter les autres justiciers spirituels qui ne manqueraient sans doute pas de lui tomber dessus… Le Shinigami borgne ne voulait – et ne voudrait – en aucun cas dépenser son énergie spirituelle contre d’autres adversaires que le Capitaine renard. Il ne voulait pas non plus perdre de temps comme il en avait perdu à affronter Cykurse afin de poursuivre sa route tranquillement, et toujours son éventuelle mort au fond de sa pensée, ce qui lui nouait l’estomac tandis que son autre moitié soutenait le fait qu’il survivrait.

Sortant de ses pensées macabres, cheveux-bleus poursuivit sa route en direction de cette fichue porte qui le conduirait au Seireitei afin de rencontrer Komamura en vitesse et régler cette affaire au plus vite. Forcer le gardien à se montrer, le contourner d’un Shunpô, se rendre jusqu’à Komamura en tentant d’éviter les autres guerriers spirituels… ce serait facile… enfin, les deux premières options. La dernière risquerait d’être un peu plus ardue, mais ça lui apprendrait sans doute à mieux réfléchir avant d’agir pour la prochaine fois… s’il y en avait une.

-A la limite… pensa-t-il, si j’ai assez de chance, aujourd’hui, je tomberais sans doute sur une poignée de Shinigamis, mais ils seront sans doute d’un bas niveau comme ce Cykurse… mais, ceci dit, je ne peux m’empêcher d’en douter malgré tout…

Puis, alors qu’il sentait qu’il s’approchait de la porte… alors qu’il savait qu’elle allait se fermer tôt ou tard, lorsqu’il serait assez proche de celle-ci… quelque chose d’invisible, d’immatériel, de lourd tomba sur ses épaules, sur sa tête, lui arrachant une expression figée. Ce poids invisible qui pesait soudainement sur sa petite et faible personne… cette véritable masse d’un quintal s’était abattue sur lui sans le moindre scrupule, la moindre pitié, la moindre hésitation… le moindre état d’âme. Et pour ne rien arranger, cette pression spirituelle qui le compressait par chaque particule spirituelle de son corps… il en connaissait la nature… !

Il leva la tête, porta la main à son sabre, le dégaina doucement d’un geste tremblant, essayant de faire fi de cette véritable entrave qui l’empêchait de bouger librement. Il commença à craindre alors pour le combat qu’il allait venir… Sajin Komamura venait apparemment en personne à lui… Ca l’aurait honoré dans un sens… s’il n’avait pas eu l’air aussi furax à travers son reiatsu aussi immense… !

Les jambes tremblantes, sabre à la main, Kazuo attendait. Il connaissait bien Sajin Komamura pour être un combattant spirituel très puissant et doté d’une force physique extraordinaire, multipliée par un nombre impressionnant en Bankai… mais il ne le connaissait pas assez pour savoir s’il pourrait lui tenir tête, ou alors si le Capitaine renard allait lui fendre le crâne au moment même où il aurait posé les yeux sur son visage refait et encadré de cheveux bleus… Il sentait sa pression spirituelle arriver sur lui comme si c’était un ouragan animé de la plus destructrice des fureurs qui lui fouettait le visage, manquait de l’emporter, giflait son corps spirituel et lui hurlant furieusement de partir, fuir, renier ce monde qui ne lui appartenait désormais plus, qui ne voulait plus de lui, qui avait tant souffert à cause de lui et d’un homme masqué. Kazuo avait carrément l’impression que Komamura se tenait près de lui. Et il n’avait pas entièrement tort : le Capitaine renard ne se tenait plus très loin… et il allait bientôt arriver.

Ce fut dans la position de défense de cheveux-bleus que Sajin trouva celui-ci. Kazuo lut dans son regard noir que le Capitaine de la Septième Division le devinait ébranlé par la puissance de son énergie spirituelle. Si c’était un moment allègre, Kazuo lui aurait balancé une remarque ironique sur cette capacité à laquelle il aurait attribué le nom d’œil de lynx, mais il devait se rendre à l’évidence… ces retrouvailles ne se produisait pas dans l’un des moments les plus joyeux de leur vie. A aucun des deux Shinigamis. Cette rencontre allait le plus certainement du monde finir par se transformer en un combat acharné entre le Capitaine et son ancien subordonné… et qui sait si ce duel allait se terminer par la mort de l’un d’entre eux ? Si c’était le cas, si Kazuo mourait à l’issue de ce combat, il n’aura pas volé ce châtiment. Il savait très bien que toute trahison envers la Soul Society, et particulièrement l’ordre des Shinigamis, était passible d’exil ou de mise à mort. Kazuo allait-il finir par subir au final les deux prix d’une trahison… ?

Sajin ouvrit alors la bouche. Kazuo s’attendait à des blâmes, des sermons ou alors des menaces de mort qui seraient fondées presque instantanément par un violent coup de sabre… Il était bien loin du compte. Le Capitaine renard se contenta de respecter le règlement de l’ordre des Dieux de la Mort comme à son habitude : il lui annonça sa situation inconfortable, cette situation suscitée par cette foutue complicité d’intrusion. Il le prévint aussi que s’il ne quittait pas immédiatement cet endroit, il ne verrait plus jamais la lumière du jour, ne pourrait plus jamais respirer d’air, ne pourrait plus jamais profiter de la vie… Et que si ça ne tenait à qu’à lui, le Shinigami borgne serait déjà mort… Kazuo ferma les yeux. Il était bien d’accord avec tout ça, et il comprenait parfaitement que son Capitaine n’ait plus envie de le voir devant lui ou dans la Soul Society… qu’il n’avait plus envie de le savoir vivant, encore capable de respirer… Seulement voilà, il n’avait en aucune mesure l’intention de se laisser faire. Il n’avait pas risqué cette aventure à la Soul Society pour se plier à des ordres auxquels il n’était même plus obligé d’obéir.

-Je comprends bien votre colère… Capitaine, commença-t-il par dire, mais je ne voulais pas que nous restions sur un malentendu. Après, à vous de voir si vous voulez bien m’écouter ou non. Je n’ai pas introduit ce Vizard de mon plein gré, ce n’était qu’un accident. A l’issue de la première bataille contre les Envahisseurs du lycée de Karakura, nous ne savions pas exactement où nous soigner… Alors dans l’ignorance de la règle concernant les Vizards, nous avons tous les deux choisi d’aller à la Soul Society… Vous connaissez la suite et je regrette de vous avoir causé autant de soucis…

Après avoir raconté tout ça, il regarda son ancien Capitaine dans les yeux, tenant toujours son sabre droit devant lui, en position de défense plus que de combat… même s’il doutait quelque peu de pouvoir parer l’attaque de cet imposant Shinigami si celui-ci décidait de lui ôter la vie de la plus violente et la plus cruelle des façons. En fait, il avait tout simplement envie de lui montrer que s’ils devraient faire face, finalement, à des représailles, il ne se laisserait pas faire et ferait face à celles-ci. Il ajouta alors à la suite de sa tirade, même s’il n’était pas sûr que Sajin ne l’écoute tant sa colère était vive.

-Toutefois, je n’ai raconté que les circonstances qui m’ont amené à apporter malgré moi ma complicité à cette intrusion qui aura causé bien des dégâts à la Soul Society… mais je reconnais n’avoir aucune excuse. Je voulais seulement mettre les choses au clair entre nous une bonne fois pour toutes, en vous racontant ces choses-là… mais aussi en apprenant de vous que je n’ai plus rien à faire ici. Maintenant, si vous voulez vous battre, je serais sans pitié.

Il ne savait pas si ces dernières paroles suffiraient à provoquer suffisamment le Capitaine renard pour démarrer un petit duel qui conclurait réellement et définitivement son exil. Si ce combat n’avait pas lieu, cela ne voudrait dire qu’une chose : il ne serait venu ici qu’à moitié pour rien. En tout cas, il haussa nonchalamment les épaules.

-Tout ça pour dire que je ne compte pas bouger...

Avant de parler, cheveux-bleus vit son ancien Capitaine sourire. Un sourire… Kazuo s’était attendu à tout à la suite de son discours, mais à un sourire… Ou alors Sajin trouvait-il intéressant la manière avec laquelle Kazuo avait conclu sa tirade… ? En tout cas, une chose pour lui était sûre : la réponse de Komamura avait été presque évidente pour lui, à la limité du prévisible. Il ne s’était pas du tout attendu à ce que le Capitaine de la Septième lui pardonne après qu’il lui ait fait part des circonstances qui l’avaient conduit à trahir son clan… et le Capitaine renard ne l’avait absolument pas déçu. Il lui déclara même que toutes ces "excuses" – oui, car il appelait ça des "excuses" – n’avaient pas servi à grand-chose concernant sa relaxation, jusqu’à lui apprendre qu’un "Homme sans reproche n’a pas besoin de justifier ses actes". Ce fut même sur cette dernière affirmation que le Capitaine de la Septième division frappa.

Le Shinigami borgne avait fait assez de progrès désormais pour voir les coups de cet imposant bonhomme arriver sur lui suffisamment distinctement. Ce fut pour cela qui se servit de son sabre dans la seconde où il avait vu arriver l’attaque pour la parer. Une main sur le tsuka de son sabre, l’autre sur le shinogi-ji de la lame, Kazuo essaya de maintenir son arme avec suffisamment d’équilibre et de force pour tenir tête à l’énorme poing qui essayait de lui refaire le visage comme la dernier fois, mais la force du renard était encore trop grande pour lui et il put faire le deuxième vol-plané de ses deux vies. Il atteignit vite une maison sur laquelle il s’écrasa. Le mur fut sujet à une petite explosion qui expulsa quelques débris de celui-ci et le Shinigami exilé retomba sur le sol. En reprenant sa lucidité, il put s’apercevoir que la silhouette du Capitaine renard n’était plus si imposante que ça. Elle était minuscule. Il devina que le coup avait été assez puissant pour le projeter jusqu’à une centaine de mètres. Il nota cependant un petit détail qui lui indiqua que Komamura n’avait pas l’intention de le supprimer tout de suite : le Capitaine renard n’avait pas encore dégainé son Zanpakutô. S’il avait perdu toutes ses chances de mourir, il ressortirait néanmoins de ce combat bien entamé…

-C’est qu’il est vraiment très fort, le bougre… soupira-t-il avec un sourire qui témoignait de l’estime qu’il avait encore pour Komamura. Je sens que ça va chauffer pour moi… Mais est-ce que je devrais faire en sorte que ça chauffe pour lui aussi… ?

Il jeta un léger coup d’œil à son sabre, se demandant s’il devait faire tout de suite appel à Yôganfuro… Il était vrai que foncer tête baissée sur Sajin pour voir s’il valait vraiment le coup d’utiliser le Shikai avant de se faire mettre en pièce n’était pas très raisonnable… Mais en même temps, il ne comptait pas beaucoup faire appel à son Shikai pour que ça ne lui serve pas à grand-chose… Et puis, si Komamura ne comptait pas le tuer tout de suite, ça signifiait bien qu’il voulait quelque part livrer un véritable combat contre lui une fois prochaine. Kazuo ne pouvait donc pas lui montrer tout ce qu’il savait faire maintenant… Il allait se contenter de quelques sorts de Kidô et ce qu’il savait faire du Hakuda et du Kenjutsu. Après, si Komamura voyait que cela ne valait pas trop la peine de lui laisser une seconde chance, alors là il révèlerait son Shikai et au moins deux techniques de celui-ci. Il n’était pas assez fou pour tout donner dès le premier combat avec son Capitaine, il lui fallait penser qu’il pourrait compter sur l’effet de surprise la prochaine fois.

Sortant de ces pensées et ces multiples réflexions, il se servit d’un Shunpô pour arriver jusque devant son ancien Capitaine et le regarda dans les yeux. Alors comme ça, il espérait que le Shinigami borgne se soit assez entraîné pour avoir un espoir de le malmener, ou pire… le battre ? Kazuo ne savait pas ce qu’il devait en penser… s’il allait prochainement décevoir son adversaire ou le satisfaire assez pour prévoir un nouveau combat dans son agenda… En tout cas, il ne se battrait pas pour faire plaisir au Capitaine renard, mais pour survivre et lui faire comprendre qu’il ne se laisserait plus faire. Il eut d’ailleurs l’idée de convertir ses pensées en paroles, pesant chaque mot qu’il adresserait à Komamura.

-Vous espérez que je suis aujourd’hui assez fort pour pouvoir espérer vous mettre à terre… Je ne peux vous promettre un tel exploit, mais j’essaierais au moins de vous montrer un minimum de ce que je vaux…

Ce fut après avoir dit tout cela qu’il exécuta son coup favori : il fit un Shunpô pour se glisser furtivement derrière cet imposant guerrier spirituel et fendit l’air de son sabre en direction de la nuque de celui-ci. Il était à peu près certain qu’une esquive de la part du Capitaine de la Septième fera échouer son attaque, mais ce n’était qu’une réplique à l’attaque de Komamura pour confirmer le lancement de ce combat dont l’issue était certaine aux yeux de Kazuo.

Il avait été catapulté par son ancien Capitaine… il avait percuté les habitations du Rukongai avec une violence inadmissible pour quelqu’un qui réfutait ce qui dépassait l’entendement humain… il s’était pourtant relevé avec une légère douleur dans le dos et les poumons qui avaient été victimes de ce que l’on pourrait appeler une secousse, tandis qu’un filet de sang s’était frayé un passage jusque hors de sa bouche, coulant sur son menton… il avait fait un Shunpô pour se rapprocher de Komamura en un éclair afin de lui débiter cette phrase qui voulait clairement dire que, même s’il voulait mettre les choses au clair avec le renard et lui montrer également de qu’il valait, il ne se faisait pas d’illusions sur l’issue du combat qui ne lui serait pas favorable… tout cela lui avait permis de constater par lui-même, derechef, que la Capitaine de la Septième division était quelqu’un qui méritait son titre de Capitaine à un point qui ne pouvait être décrit. Sa puissance, sa force, sa loyauté… son sens de la justice… tout était là pour faire de Sajin Komamura un adversaire redoutable pour quiconque n’était pas préparé… ou trop faible. Kazuo faisant partie de la deuxième catégorie, il avait entrepris un assaut à la nuque.

Cet assaut, il s’était attendu à ce que le félin qui lui avait servi de Capitaine jusqu’à son exil l’esquive avant de lui en coller une en pleine tête et le laisser pour mort, l’abandonner à son sort… il s’y était attendu. Voilà pourquoi il fut quelque peu pris au dépourvu lorsque Komamura eut une autre idée en tête qui fut celle de se saisir de la lame de Yôganfuro. Il saigna même tant sa poigne était forte sur la lame du jeune Kazuo Kiriyama. Celui-ci, en tout cas, arqua un sourcil et écarquilla l’œil qui lui restait en voyant ce geste qu’il n’avait, mais alors, pas du tout prévu… La lame dans la main velue de son Capitaine kitsune ne pouvant être libérée de cette saisie, lui-même dans les airs, bloqué dans son élan, sans possibilité d’esquiver… sans compter que lâcher son tsuka était pour lui, de tous, le geste le moins envisageable qui fût… dès lors que Sajin s’était emparé de sa lame, à ce moment précis, l’exilé borgne s’était retrouvé à la merci de son ancien Capitaine. Il ne pouvait désormais plus rien faire à part encaisser le nouveau coup que lui assénerait celui-ci. Et il ne l’ignorait pas : la douleur serait terrible, effroyable, insoutenable… paroxystique.

Cet assaut tant attendu vint alors enfin et le Capitaine le jeta sur le sol, la main tenant toujours la lame de Yôganfuro, formant un cratère gigantesque, l’écrasant sur le sol comme un insecte insignifiant, impuissant. Il s’y était attendu, mais l’ancien Shinigami de la Septième sentit une douleur insupportable lui déchirer le corps. Une douleur à le rendre dingue. Une douleur incommensurable qui ne lui permit même pas de pousser de terrible cri de douleur qui aurait dû s’échapper de sa bouche, lui déchirant littéralement les cordes vocales. Il se contenta seulement d’exprimer sa douleur par une expression indéchiffrable qui lui déforma le visage jusqu’à l’enlaidir au plus haut point, tandis qu’une fontaine écarlate jaillissait de sa bouche pour atterrir de chaque côté de son crâne ou alors en plein sur celui-ci. A moitié assommé par cette attaque d’une violence inimitable, Kazuo mit un temps fou à reprendre ses esprit et ce ne fut qu’à moitié qu’ils entendit la fin de la phrase que Sajin lui avait lancée dans la figure sur un ton haut. Il nota ainsi la seule phrase qui l’avait interpellé…

… ‘’Tu es voué à l’échec’’… Il était voué à l’échec… En effet… Il ne se rendit d’ailleurs compte que maintenant que Sajin avait hurlé le nom du sort de Hadô qu’il s’apprêtait à lui lancer pour l’achever sans toutefois le tuer : le Shakkahô. Kazuo se vit alors offrir deux possibilités : soit il esquivait l’attaque et laissait son sabre entre les mains de Komamura, ce qui reviendrait à le perdre, soit il acceptait d’encaisser l’attaque et, même si la douleur serait vive sur le coup, et serait derrière une fois le combat appartenant au passé…

-Et m*rde !!! pensa-t-il avec une panique teinté d’une certaine colère.

Après avoir hésité jusqu’à l’ultime seconde, il serra les dents et pris la troisième solution. Oui, la troisième… Il tendit la main vers le visage de Komamura, aussi vite que le lui permettait ce bras qui protestait contre ce nouvel effort, tandis que l’autre était toujours accroché à son Zanpakutô. Il aurait bien voulu citer l’incantation, mais il avait laissé passer trop de temps…

-Hadô#33 : Sôkatsui !!!

Il ne sut jamais si son sort de Kidô atteignit sa cible. Tout ce qu’il sut, en tout cas, ce fut qu’au moment ou sa propre attaque jaillissait de sa main, le Shakkahô lui atterrissait en pleine figure, le soumettant à une douleur inacceptable qui le fit presque sombrer dans les ténèbres de sa conscience. Ce fut en lançant un dernier regard navré à Komamura qu’il ferma enfin les yeux et perdit conscience sans avoir pris la peine de voir si son attaque avait fait effet, la main qui tenait sa lame toujours au même endroit… le corps grièvement blessé et affaibli, couverts de blessures, de brûlures et de contusions.

Conformément à ce qu’il s’était imaginé, il avait perdu…

Kazuo venait de recevoir ce qui était surement l'ultime assaut de ce combat, du moins c'est ce que le capitaine Komamura croyait. En effet, certains personnages lorsqu'il se retrouve face à une force largement supérieur à la leur ne peuvent pas s'empêcher de vouloir perdre " avec dignité" chose que Sajin trouvait absolument absurde car perdre un combat n'était pas quelque chose de digne. Le jeune Kiriyama faisait partie de cette catégorie de personnage qui veulent toujours donner une bonne image d'eux malgré une défaite cuisante qui était le mot approprié pour définir la déconfiture qu'il venait de subir. Sajin lui donnait une leçon mais malgré cela, il voulait avoir le dernier mot avec une action totalement désespérer qui reflétait son immense frustration de ne pas avoir pu faire mieux. Le jeune exilé c'était mis en tête qu'un simple Sokatsui suffirais à montrer à quel point il était fort mentalement pour riposter alors que son corps venait de subir un assaut auquel il ne pouvait résister. Pour le capitaine ce geste était plus une provocation et un acte de folie venant de la part d'un jeune combattant trop fougueux et peut être trop sûr de lui. Pour Komamura accepter sa défaite aurait été un bien meilleur geste que cette attaque ultime qui d'ailleurs n'en n'avait d'ailleurs ni la précision, ni la puissance. Commettre un tel acte en face d'une personne plus sadique que le membre de la septième division serait synonyme d'arrêt de mort pour Kazuo, car si il y a quelque chose que les hommes cruels n'aiment pas en général c'est bien qu'on leur résiste. Il veulent sentir le désespoir chez leur victime, la peur de mourir et de laisser derrière eux des êtres chers et ce n'était pas ce que le shinigami à la chevelure azur ressentait à ce moment là. Quoiqu'il en soit l'attaque qu'il lança s'écrasa sur le visage fermé de Komamura créant un petit panache de fumée qui recouvrait son visage tel un masque de brume noire.

Le choc créer par le Shakka Ho de Sajin sur le visage de Kiriyama créa une onde de choc assez importante qui causa un espèce de coup du lapin à ce dernier et qui maintenant se retrouvait sonné à cause de la force de l'impact.La douleur devait être terrible, son visage se déformait montrant toute la souffrance qu'il éprouvait d'ailleurs le sang ne mit pas longtemps à faire son apparition sortant principalement du haut de la tête, des arcades et de la joue de l'ex shinigami de la septième division . Les dégâts causés lui vaudrait certainement de nombreux bandages au visage mais rien d'assez importants pour lui laissé une cicatrice indélébile pour lui rappeler à vie ce combat. Komamura avait certes attaqué son visage mais ce n'était pas dans le but de le défigurer. Avant de succomber dans l'inconscience, Kazuo fixa d'un regard rempli d'amertume et de peine les yeux de son ancien capitaine dont le visage était resté quasi intact après le Sokatsui qu'il lui avait envoyé. Sajin ne sut pas comment il devait interpréter un tel regard de la part d'un shinigami qu'il avait lui même banni de sa division et par conséquent de la Soul Society.

Kazuo étant maintenant inconscient et se retrouvant à ses pieds, Komamura aurait très bien put le tuer ou le jeter dans une des prison du Seireitei, mais il n'en fit rien. Il se contenta de tourner son dos au perdant de ce combat et de reprendre son chemin vers ses quartiers et la Soul Society qu'il n'avait pas vu depuis un certain temps. Il marcha une vingtaine de mètre et se retourna une dernière fois regardant le corps de Kazuo joncher sur le sol,la tête se baignant dans un peu de son sang avant de reprendre sa route tout en disant.

-" Kazuo Kirayama je t'ai vaincu aujourd'hui car tu n'était vraiment pas à la hauteur. Vis ta vie, entraînes toi et deviens plus fort ! Quand ce jour arriveras nous nous battrons à nouveau et je t'enfermerais dans une cellule comme je le fais avec tout les exilés !

Sajin disparu ne laissant derrière lui qu'une bourrasque de vent...