[Flashback] Une faux mandat (Pv : Kurotsuchi Mayuri)

Ôotoribashi Jimûrei accrocha avec nervosité son Zanpakutô à son épaisse ceinture bleue. Il s'apprêtait à faire une petite escapade dans la zone de la Douzième Division de Protection. Une escapade bien dangereuse. Un Capitaine au look bien particulier, limite gothique, allait avoir de la visite.

Kurotsuchi Mayuri traînait une bonne douzaine de casseroles quant à son passé. Il avait une interprétation très laxiste des lois et des règlements, et il ne s'était pas souvent gêné pour mené des recherches, expériences qui, au mieux, n'étaient pas vraiment approuvées par les autorités du Seireitei. Pour beaucoup, le scientifique mériterait un bon séjour en prison, d'autant qu'il terrorisait beaucoup de monde. Néanmoins, son heure n'était pas encore venue.
Car Ôotoribashi Jimûrei avait un plan. En réalité, il avait besoin du Capitaine Kurotsuchi. Il se retourna encore 5 fois le plan qu'il avait fait à son égard dans sa tête. Il ne cacha pas une certaine appréhension. : Il allait affronter celui que beaucoup auraient considéré comme un criminel bien dangereux. Un combat paradoxal C'était un des plus grands officiers, beaucoup plus forts que lui, et il avait une bonne chance d'y passer. Personne n'aurait parié un sou sur Ôotoribashi Jimûrei, simple officier de la 6e Division, qui ne maîtrisait pas son Bankai. Néanmoins, il avait pris mille et unes précautions pour résister au Capitaine de la Douzième Division. Il y aurait de la casse, mais ça devrait fonctionner. Il avait pour cela convoqué la vingtaine de soldats Shinigamis de base de la 6e Division qui étaient à sa disposition. Il était très récemment devenu officier, et ce surcroît d'autorité ne lui déplaisait pas vraiment. Il sortit de sa petite chambre, enfila ses sandale, son médaillon, et une écharpe. Quand il arriva sur le seul des quartiers de la 6e Division, il vit sans surprise un groupe d'une petite vingtaine de Shinigamis qui l'attendaient, prêts à lui obéir. Il firent un salut impeccable quand arriva le Shinigami aux longs cheveux blonds.

"Ça va, les gars ?"

Les Shinigamis balancèrent ad lib des "Oui, Officier Ôotoribashi !"

"Vous avez une bonne chance de vous faire neutraliser, je vous l'ai déjà dit. C'est quand même un Capitaine. Mais ne vous en faites pas, Kurotuschi-san ne vous tuera pas. Je sais quoi faire. J'ai pris les dispositions nécessaires pour que nous en sortions vivants et lui punis. Avez vous bien tous les objets que je vous ai donné ?

-Oui, Officier Ôotoribashi ! répondirent en cœur les hommes de la 6e Division, avec ferveur.

- Allons-y les amis. C'est de toute façon un ordre. Nos supérieurs ne peuvent pas s'en charger à notre place, faisons face à nos responsabilités."

Alors, la petite troupe quitta les quartiers de la 6e Division, pour marcher discrètement vers les locaux du Bureau de Recherches et de Développement Technologique. Jimûrei, au fond de lui, se sentait on ne peut plus coupable de ce qu'il allait faire. Il aimait beaucoup ses camarades, et certains allaient se prendre des coups pour ses desseins. Mais il avait besoin de mettre son projet à exécution. Bientôt viendrait le temps pour lui d'aller rejoindre les troupes à la Dimension Royale, et dans l'état actuelle des choses, il ne pouvait pas y aller comme ça, trop démuni. Il fallait parfois faire des sacrifices. Un jour, il leur présenterait ses excuses. Il tentait de se convaincre qu'il ne commettait aucun crime. Il avait vu le Capitaine Kurotuschi faire des installations, quand il avait fait un jour un rapport à ce sujet, qui allait garantir, si tout allait bien, la survie de ses camarades. Il n'empêche qu'il n'était pas fier de ses intentions.
Ils arrivèrent bien vite sur le parvis du gigantesque Centre de recherches. A l'aide de Shunpôs, ils pénétrèrent secrètement le repaire du Capitaine. Jimûrei sourit : ses hommes étaient aussi discrets que des rangers de l'Onmitsukidô. Ils avaient subi un entraînement de Renji-san, sans doute. Ils arrivèrent bientôt dans le bâtiment principal : de la lumière en jaillissait encore, à cette heure si tardive. Puis ils entrèrent dans une salle démesurée, au fond de laquelle trônait un gigantesque ordinateur. Ça devait en bouffer, de l’électricité, ce bidule. La pièce était totalement vide, à l'exception du maître des lieux. Kurotsuchi Mayuri leur tournait le dos, assis paresseusement sur son fauteuil. Jimûrei voyait sa tête dépasser du grand dossier. Il regardait son ordinateur. Il sentait son reiatsu s'agiter. Il les avait entendu, ou senti arriver. Il ne s'était vraisemblablement pas attendu à ce qu'une vingtaine de Shinigamis qui n'étaient pas de sa Division surgissent comme ça. Il ne fit néanmoins pas pivoter son siège.

Curieux, il ne devait pourtant pas avoir souvent de la visite. Jimûrei s’éclaircit la gorge, et parla. Sa voix résonna comme dans une église, tant la pièce était grande.

"Capitaine Kurotsuchi, vous êtes en état d'arrestation."

Il dégaina son sabre à la poignée bleue. Ils n'allaient pas tarder à passer à l'offensive.

Kurotsuchi Mayuri était épuisé. Encore une journée bien harassante de travail rigoureux à son bien-aimé Centre de Recherches et de Développement Technologique. Entre ses occupations, l'arme qu'il avait promis à Saiga Magoichi, les missions confiées par le Capitaine-Commandant, ses recherches et ses travaux personnels, il y avait de quoi devenir dingue. Remarque, Mayuri était plutôt à l'abri de la folie. C'était un domaine qu'il connaissait bien. Bon, il lui restait un dernier truc à accomplir, après ça, une bonne nuit de sommeil. 50 minutes. Après cette grasse matinée, il serait d'aplomb. Il se laissa tomber lourdement sur son confortable fauteuil, alluma son ordinateur-orgue, et y tapa un long, très long rapport sur sa journée de labeur, triant soigneusement les différentes catégories d'informations. C'était fastidieux, mais il aimait l'ordre. Aucun scientifique qui se respectait ne pouvait se permettre d'avoir un fatras d'archives sur papiers, dans des dossiers sales et bordéliques.
Soudainement, deux il ressentit la présence de plus en plus proche de deux dizaines de reiatsu. Reiatsu de loques, soi dit en passant. Un seul débordait un peu du lot. Surpris, il cessa de pianoter sur les touches de son engin. Il enregistra les données rapidement, au cas où il aurait à quitter son siège pour une raison ou une autre.Il furent bientôt présents sans se retourner, il pensa :

«Qu'est-ce que ces que ces sottises ? Que me veulent-ils, ces attardés ?"

Il observa leur reflet dans l'un des 5 écrans de son colossal ordinateur. Ils étaient sur le pied de guerre. Mais... ils étaient à peine 20. Kurotsuchi se demanda ce qu'ils pouvaient bien lui vouloir. Ce qui semblait être leur leader s'avança. Un garçon élancé, avec une élégante et très longue chevelure blonde ondulée. Le commun des mortels devait le trouver très charmant, Mayuri, lui, le trouvait imbuvable. C'était un certain Ôotoribashi Jimûrei, officier de la 6e Division. Un type totalement inintéressant. Ah, si, il était le rejeton d'un Vizard. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Il l'entendit dire :

« Capitaine Kurotsuchi, vous êtes en état d'arrestation. »

Kurotsuchi Mayuri fit tous les efforts du monde pour conserver un visage serein et inexpressif , mais il était complètement abasourdi... En état d'arrestation ? Impossible. C'était un peu fort de café. Surtout qu'il pouvait écraser facilement, voire négligemment cette brigade censée le capturer. Il avait certes commis des actes stupidement jugés illégaux. On avait sans doute des choses à lui reprocher. Mais tout ça était resté dans le secret le plus total. Il avait négocié plusieurs fois le silence des plus grands en échange de ses talents incontournables. La Soul Society avait pourtant besoin de lui... Yamamoto l'avait trahi. Il avait juré de fermer les yeux sur ses actes secrets, qui avaient dépassé l'intérêt du Seireitei au profit du sien. Espèce de vieux singe sénile... Il l'avait certainement dénoncé au Central 46. Mais... pourquoi ? Certainement pas parce que cet imbécile d'Urahara était revenu. Même si c'était un brillant savant, il se pouvait pas le remplacer. Sa main se crispa nerveusement avec force autour de son accoudoir. Celui-ci ne serait plus jamais le même.

« Ce n'est pas possible. Quelque chose cloche. D'autant qu'ils n'espèrent certainement pas m’attraper avec cette bande d'abrutis... pensa-t-il.Soit ils me cachent quelque chose, soit ils sont complètement suicidaires, soit ce sont tous de nouveaux arrivants et ils ne savent pas qui je suis. Quoiqu'il en soit, je vais leur donner une petite leçon. »

Il eut une petite exclamation dédaigneuse, et interrogea d'un ton très sec.

« Pour quels motifs ?»

Il cherchait à gagner du temps. Il supposait que les « méfaits » qu'il avait commis donnait une soi-disant bonne raison de l'embarquer.

"Pour quels motifs ?"

Pffff... Kurotuschi Mayuri jouait la carte de l'innocence ? N'importe quoi... Comme s'il n'avait pas la moindre idées de ce que pourraient lui reprocher un groupe sain d'esprits de Shinigamis. Jimûrei se demanda s'il avait la conscience tranquille. S'il dormait bien la nuit, en pensant à ses actes sanguinolents. Ça expliquerait pourquoi il y avait sans cesse des lampes allumées dans les bâtiments du Bureau de recherches et de Développement. Il était de notoriété publique que Kurotsuchi était complètement fou ; il n'avait aucune morale, aucune retenue et aucune pitié. Il était à la fois haï et craint par la société du Gotei 13.

"Rien que son caractère névrosé suffirait de motif à un mandat d'arrêt", se dit Jimi.

De toute façons, ça n'avait aucune importance. Jimûrei était sincèrement horrifié et dégouté du passé criminel et de la mentalité du Capitaine de la Douzième Division, mais pour ce soir il devait mettre ça de côté. Pour paraître de prendre ça au sérieux et d'être crédible, il récita :

"La Chambre des 46 a étudié récemment votre cas, Capitaine Kurotsuchi, et a ouvert une boîte de Pandore. Votre passé est tristement chargé. Les crimes qui vous sont reprochés incluent de façon non-exhaustive : torture ; multiples expériences illégales ; corruption envers des Shinigamis en mission, afin de mettre à votre dispositions des cadavres de Quincy pour les étudier, et ce contre l'éthique du Gotei 13 ; protection d'un ryoka, Vizard et pourchassé par les autorités du Seireitei, contre le Capitaine Komamura de la 7e Division ; sortie illégale et précipitée de Mitsuki Kouyama, la jeune fille tatouée, de l'Académie des Shinigamis, pour des raisons obscures ; sacrifice de Shinigamis de votre Division pour arriver à vos fins; de vous être échappé du Nid des Asticots, la prison pour psychopathes, avec la complicité de votre geôlier Urahara Kisuke, et ce sans autorisation."

Jimûrei avait obtenu ses informations, qui par ailleurs le terrorisaient, de différentes sources. D'un capitaine Komamura furieux que Mayuri se soit échappé, d'une information de Renji-san donnée par le Quincy Ishida Uryuu, et d'archives montrant que plusieurs Shinigamis de la Douzième Division manquaient inexplicablement à l'appel.
Alors, le Capitaine scientifique décida enfin de se retourner pour contempler le contingent de la 6e Division. Les mains jointes, il ne trahissait encore aucune émotion. Néanmoins, il plissa ses cruels yeux ambrés sur Jimi et lui demanda :

"Comment sait tu que Mitsuki a un tatouage sur son corps ? Il n'est pas très visible quand elle a des vêtements."

Jimûrei hoqueta de surprise. Merde, il ne s'était pas attendu à une vanne pareille. En effet, il avait vu le tatouage de Mitsuki dans des circonstances un peu... volages. Plusieurs de ses hommes, également interloqués, tournèrent la tête vers leur officier, se demandant ce que le Capitaine Kurotsuchi entendait par là. Jimûrei eut une expression de rage, maudissant le scientifique, mais il tâcha de garder son calme, pour ne pas perdre la face.

"Là n'est pas la question. Nous avons ordre de vous conduire, sans opposer de résistance, aux locaux de la Chambre des 46, afin de vous maintenir en détention en attendant que votre cas soit examinés plus attentivement par le conseil. Veuillez nous suivre, s'il vous plaît, Capitaine Kurotsuchi.

- Vous êtes de bien agaçants petits moucherons, dit le Capitaine Kurotsuchi en détournant la tête, méprisant. Je suis très occupé, je n'ai pas de temps à perdre avec vos bêtises. Cassez-vous. Fuyez avant de subir ma colère."

"Je m'attendais à une telle réponse. Vous ne nous laissez pas le choix. A l'attaque, soldats !"

Tout se passait comme prévu. Les 20 Shinigamis foncèrent et sautèrent sur le Capitaine fou. Ils allaient au casse-pipe, mais il le savaient. Jimûrei leur avait expliqué longuement son plan pour que l'on fasse arrêter le Capitaine Kurotsuchi. Malgré les très nombreux risques qu'il comportait, ils l'avaient tous approuvés. Ils étaient quand même un peu crétins...

"La Chambre des 46 a étudié récemment votre cas, Capitaine Kurotsuchi, et a ouvert une boîte de Pandore. Votre passé est tristement chargé. Les crimes qui vous sont reprochés incluent de façon non-exhaustive : torture ; multiples expériences illégales ; corruption envers des Shinigamis en mission, afin de mettre à votre dispositions des cadavres de Quincy pour les étudier, et ce contre l'éthique du Gotei 13 ; protection d'un ryoka, Vizard et pourchassé par les autorités du Seireitei, contre le Capitaine Komamura de la 7e Division ; sortie illégale et précipitée de Mitsuki Kouyama, la jeune fille tatouée, de l'Académie des Shinigamis, pour des raisons obscures ; sacrifice de Shinigamis de votre Division pour arriver à vos fins; de vous être échappé du Nid des Asticots, la prison pour psychopathes, avec la complicité de votre geôlier Urahara Kisuke, et ce sans autorisation"

Oh... Finalement il s'était attendu à pire. Tout ça pour ça... Ce n'était que du blabla. Mayuri se gratta la tempe. Premièrement, comment la Chambre des 46 sages, était-elle au courant pour ses agissements ? Pourquoi maintenant ? Ils connaissaient le crôle crucial qu'il jouait dans cette guerre. Et, était-ce une réelle raison valable pour le renvoyer dans sa cage ?

"Non... Pas là-bas... Il ne me m'enfermeront pas ! Je n'ai que faire des caprices de ces 46 imbéciles gâteux qui se mêlent sans arrêt de ce qui ne les regardent pas." songea le sinistre Capitaine.

Le jour où Urahara Kisuke lui avait proposé un marché pour le faire sortir, Mayuri avait fait semblant d'être attaché à cet endroit. C'était pour le provoquer. Maintenant que Mayuri était confortablement installé sur son trône de Directeur du Centre de Recherches et de Capitaine, il n'avaient guère envie de se retrouver pieds nus dans une cellule humide, une épaisse chaîne au pied, constamment plongé dans l'inaction. Bon, il devait réfléchir à un plan pour marchander sa liberté auprès du Central 46. Après avoir nargué Jimûrei sur sa relation avec cette gamine de Mitsuki, il avait distraitement fait jaillir un halo de reiatsu autour de sa personne pour effrayer cette bande de minable, et les dissuader de venir l'attaquer maintenant. Il espérait gagner du temps, pendant que ces soldats partiraient chercher du renfort, avec au moins un Capitaine à leur côté. Mayuri sentait déjà l'odeur pestilentielle de Komamura venir prendre sa revanche en arrêtant définitivement son collègue.
Mais alors...

"A l'attaque, soldats !" hurla Ôotoribashi.

Mayuri poussa une petite exclamation de surprise. Alors, ils l'attaquaient vraiment ? Sans appeler de renforts ? Absurde. Ils étaient encore plus idiots qu'il ne s'y était attendu. Il observa cette bande d'ahuris faire un même grand bond, prêts à fonde sur lui. Ils n'avaient pas remarqués qu'il avait appuyé sur un petit interrupteur blanc en dessous de son fauteil. Alors, deux espèces de canons futuristes jaillirent de sous les dalles qui étaient à ses côtés, ainsi qu'une poignée avec une gachette de son accoudoir gauche. Quand il appuya dessus, ses deux engins balanèrent un unique tir, projettant un rayon, entouré de cercles gris brillant avec un bruit fuzz. Tous les Shinigamis furent touchés, à l'exception d'Ôotoribashi, qui était resté en arrière. Ils poussèrent un cri, et, touchés en plein vol, s'évanouirent, et retombèrent tous sur le sol avec un bruit mat. L'onde leur avait grillé le cerveau. Ils étaient hors d'état de lui nuire. Voilà, ça c'était reglé. Il caressa avec satisfaction sa poignée. C'était une de ses dernières créations, et elles avaient rempli leur rôle à merveille.
Il se leva, et donna un coup de pied à un des corps inertes qui se trouvait sur son chemin et expliqua à leur chef :

"Ces canons projettent un rayon qui perturbe le cerveau de ceux qu'ils touchent. Il s'en retrouvent assomés pendant quelques heures, et ces rayons détruit une bonne partie de leur mémoire. Je les ai fabriqués au cas où des membres de mon atelier m'auraient dérangés lors d'une expérience encore secrètes ou inachevée. Quand il se réveilleront, il ne se souviendront plus qu'ils sont sortis cette nuit, afin de tenter stupidement de m'arrêter. Un destin qui relève du summum de ma clémence."

Il dévisagea le jeune homme. Bizarrement, il n'avait pas l'air plus surpris que ça. Mayuri tenta de se rappeler s'il avait fait un rapport officiel au sujet de cette invention Ce n'était pas son genre. Bon, de toute manière, au courant ou pas, ce gosse n'en avait pas tiré bénéfice. Mayuri descendit lentement les petites marches qui séparaient son ordinateur de la cour, les bras dans les manches, dans une démarche noble. Il vit alors que Jimûrei avait sorti son Zanpakutô et s'y cramponnait fermement. Il était tendu et déterminé. Il se préparait à... se battre ! Contre lui ! Etait-ce de l'inconscience ? Non... c'était du courage. Le courage était une qualité très secondaire aux yeux de Mayuri. Il n'était pas un couard, mais ne se mettait en danger que si ça lui était absolument nécessaire.

"Ce que tu es agité, mon garçon... Mais il faut une fessée pour un garnement !" dit-il d'un ton presque enfantin.

Lui adressant son légendaire sourire cruel de joker, il décroisa les bras, et porta sa main à ce qui remplaçait son oreille droite. Il en fit jaillir alors une faux, reliée à son corps par une large corde de couleur chair. Il la propulsa sur l'officier Shinigami de la 6e Division. Il pensa qu'il aurait le réflexe de se déporter vers la droite pour éviter la lame acérée. Alors, il activa son bras téléscopique vers une zone calculée. Sa main blanchâtre fonçait, les doigts frémissant, pour attrapper son ennemi au col...

Au moment où ses subordonnés avaient foncé sur le sanguinaire Capitaine, il les avait braqués avec des canons qui avaient surgis sur ses côtés. Les ondes qu'ils avaient tirés avaient cloués ses amis au tapis. Kurotsuchi lui expliqua que ses armes qu'il avait récemment construit avaient pour pouvoir de modifier le cerveau de celui qu'elles touchaient, afin de lui vider sa mémoire en plus de l'assommer. En réalité, Ôotoribashi Jimûrei le savait déjà. Il avait espionné, grâce à des papillons de l'enfer, le Capitaine Kurotsuchi installer ses machines et les dissimuler en expliquant leur fonctionnement à sa pseudo-fille Nemu. Pour l'instant, le scénario se passait comme il l'avait espéré : Kurotsuchi avait maté ses hommes, mais ne les avait pas tués. Il avait obtenu ce qu'il voulait : Kurotsuchi Mayuri et Ôotoribashi Jimûrei étaient seuls. Il se concentra sur lui. A présent, leur face à face ne serait observé par personne. Si ça n'avait pas été le cas, sa machination se serait envolée en fumée... Kurotsuchi se leva, descendit de son estrade avec grâce, et lui dit d'un tôt enjôleur :

"Ce que tu es agité, mon garçon... Mais il faut une fessée pour un garnement !"

Il vit le Capitaine porter sa main à ce qui couvrait ses oreilles. Sur la défensive, Jimi se crispa. Il vit avec horreur en sortir un fouet qui semblait constitué de chair, où était accroché un espèce de fauchon bien tranchant. Il le jeta sur son adversaire. Jimûrei devina qu'il savait particulièrement bien manier ce truc affreux, et qu'il devait d'en débarrasser, pas esquiver. Alors il ne courut pas. Il se pencha juste vers la droite, et laissa la lame du fauchon l'écorcher au bras. Ne prêtant aucune attention à la faible douleur de son bras (il était devenu dur à cuire), il attrapa la corde, et d'un grand revers de sabre, la trancha. Il regarda avec satisfaction son adversaire avoir une expression perplexe. Ha ha, il ne pensait pas que Jimi allait prendre des risques et se laisser blesser. C'était bien : il le déstabilisait un peu. Bon, ce n'était pas grand chose : Kurotsuchi Mayuri n'avait même pas dégainé son sabre ou utilisé du Kidô, et encore moins libéré son Zanpakutô.
Qui plus est, il fut prit de court quand il vit que la main extensible du Capitaine avait saisi son poignet. Merde ! Il avait fait un geste trop grand. Jimûrei avait entendu dire que Kurotsuchi Mayuri avait un corps très bricolé, mais de la à avoir un pareil bras... Celui-ci rétracta son membre pour attirer Jimi vers lui. L'ayant saisi par le poignet, il ne pouvait utiliser son Zanpakutô. En revanche, il tenait toujours le fauchon dans sa main gauche... Il asséna un coup sec avec le peu de corde qui lui restait, et trancha net l'espèce de câble qui tenait la main du Capitaine Kurotsuchi. Elle le lâcha, et Jimi faillit tomber. Néanmoins, il avait réussi à parer la première offensive de Mayuri. Autant maintenir le plus longtemps possible la plus grande distance avec lui. Certes, Kurotsuchi n'était pas un guerrier comme le Capitaine Zaraki ou le Capitaine Kuchiki, il n'empêche que quand il devraient se combattre frontalement, il allait se prendre une sacrée dérouillée...

"Qu'est-ce que..." s'était dit Mayuri, en se voyant soudainement démembré.

Ôotoribashi Jimûrei avait fait très fort. Il avait réussi à se débarrasser ET de son bras ET de son arme secondaire. Comme quoi... n'importe qui peut avoir un sursaut d'habileté. Enfin... à son échelle. Finalement, écraser ce gosse allait lui prendre un peu plus de temps que prévu. Plutôt intéressant. Cela restait toutefois un ridicule contretemps.
Cela lui rappelait ce foutu combat avec le Quincy, qui lui aussi avait réussi à casser son bras extensible. Remarque... avait-il besoin d'être sur ses gardes ? Ôotoribashi était certes, à ce qu'on disait, un jeune Shinigami au bon potentiel, mais pas encore au même niveau que cet insupportable petit cafard à lunettes. Ishida Uryuu semblait être un génie particulièrement précoce, selon les critères Quincy. Celui-ci ne l'avait qu'à moitié vaincu : il l'avait shooté au moment où Mayuri avait baissé ses défenses, avait dû y sacrifié ses pouvoirs, et avait été quand même empoisonné par Konjiki Ashizogi Jizô. Jimûrei ne le forcerait pas à se liquéfier... Reprenant un visage serein, il fit se rentrer la corde de sa faux dans son oreille, et y replaca le petit couvercle. Question d'esthétique : il n'allait pas se trimballer avec un trou à la tempe. Ca faisait mauvais genre.

"Pas mal, jeune homme. Tu te défends bien pour ton âge et ton rang. Mais bon... Tu n'es qu'une perte de temps regrettable."

De sa poche intérieure, il saisit une petite seringue qui contenait un liquide transparant. Ôotoribashi observa avec étonnement le Capitaine se piquer le moignon du bras. Alors, entouré d'une lumière violette son membre repoussa, exactement simillaire à celui qui lui avait été tranché. Tandis qui faisait craquer ses jointures et faisait des mouvements pour assouplir sob ras tout neuf, il regarda avec amusement le visage abasourdi d'Ôotoribashi Jimûrei, qui n'avait sans doute jamais une pareille capacité de sa vie. Il vit une goutte de sueur de peur couler sur son visage. Très satisfait de l'effet qu'il venait de produire, Kurotsuchi en profita pour le narguer avec toute l'indifférence dont il était capable, ce qui n'était pas peu dire.

"Franchement... devoir gaspiller une dose de ce précieux sérum à cause de tes caprices... Scandaleux. En plus, ça pique. Tu m'obliges à utiliser une méthode plus épicée, petit. Tu me fatigues."

Alors Kurotsuchi Mayuri saisit son Zanpakutô, qui était positionné dans une image à l'évidence phallique, en réalité destinée à faciliter ce qu'il allait faire. Il tira son arme, la sortant du fourreau, et prononca l'incantation nécessaire d'une voix rauque :

"Kakimushire, Ashizogi Jizô..."

Alors, la lame fondit, et se mua en une arme d'or, constituée de trois lames pointes et tordues, qui surgissaient d'une espèce de garde, en forme de tête de bébé, les yeux fermés et les mains jointes, semblant ainsi prier. De la fumée violacée sortait de sa petite bouche...

Jimûrei avait dégluti avec difficulté. Il venait de constater avec horreur la résurrection du bras blanc du Capitaine de la Douzième Division. Un spectacle assez effrayant et passablement dégueulasse.

"Merde, son corps est encore plus grimé que je ne l'avais pensé..."

Kurotsuchi avait fait des bruits atroces avec son bras en le bougeant, comme une sorte de rééducation, qui donnaient la nausée à Ôotoribashi Jimûrei. Des bruits osseux et craquelés. Répugnant. Il avait contemplé Jimûrei avec condescendance et moquerie, du fait qu'il n'était pas au courant qu'on ne blessait pas Kurotsuchi Mayuri si facilement.

"Franchement... devoir gaspiller une dose de ce précieux sérum à cause de tes caprices... Scandaleux. En plus, ça pique. Tu m'obliges à utiliser une méthode plus épicée, petit. Tu me fatigues."

"Il va libérer... son Zanpakutô !" s'était exclamé intérieurement Jimi, apeuré.

Et effectivement. Kurotsuchi Mayuri avait dégainé son katana par l'envers, penché sa tête si étrange sur le côté, et transformé son épée normal en une arme affreuse. Un mini-trident de couleur or, avec en guise de décoration une tête de bouddha très laide qui semblait endormie. Elle dégageait un épais nuage coloré. Alors c'était à ça que ressemblait le Shikai du Capitaine de la Douzième Division... Une arme terrifiante, tordue, aussi tordue que l'esprit de son possesseur. Au niveau de l'esthétique, ça lui collait bien.
Alors Jimûrei bondit. Le vrai combat commençait, et il serait dur. Jimûrei fit pleuvoir des passes d'armes sur Mayuri, qui restait sur la défensive. Les deux Shinigamis se battirent avec force et acharnement.C'était un combats des plus improbables. Capitaine contre siège de la 6e Division. Simple katana contre Zanpakutô trident libéré. Jimûrei utilisait toute les passes de sabre élégantes qu'il avait apprise. Il arrivait bien à esquiver les mouvements d'Ashizogi Jizô, pour l'instant. Pour ce faire il utilisait souvent des Shunpôs quitte à brûler son reiatsu. Une fois, il parvint à déchirer le bas du haori de Kurotsuchi. C'était trois fois rien, mais compte tenu du déséquilibre de l'affrontement, c'était plutôt un coup bien placé. Il réinvestissait plutôt bien les entraînements qu'il avait fait.
Mais bien évidemment, il n'était pas de taille. Au bout d'une dizaine de minutes, le premier sang fut versé. D'un coup monstrueux, Kurotsuchi parvint à dévier son épée, et à tracer une profonde entaille sur son bras droit. Le douleur fut fulgurante.

"Aaargh !"

Au pris d'un effort incroyable, Jimûrei parvint à oublier la douleur et, profitant que le bras du Capitaine Kurotsuchi était à proximité de son corps, il lui saisit très fort le poignet grâce à sa main gauche, qui était libre. Il psalmodia un sort de Kidô.

"Bakudô no 4 : Hainawa !"

De sa main jaillirent des cordes qui dégageaient une lumière dorée. Elle vinrent enserrer le poignet du Capitaine Kurotsuchi, le liant à la main de Jimûrei, pour le contenir, et ainsi le frapper. Il voulut asséner un coup avec son propre Zanpakutô... mais... QUOI ?? Que se passait-il... Il ne pouvait plus bouger le bras droit ! Le bras qui tenait son épée ! Mais que... Il eut beau se forcer, impossible. C'est comme si son bras n'existait pas. Et pourtant, il sentait la plaie causée par Ashizogi Jizô le lancer. Pourquoi donc son bras le lâchait-il dans un moment pareil ? La bouche béante, il jeta un regard surpris et terrorisé au Capitaine, dont le visage se fendit en un large sourire.

Pfiou. C'était pas trop tôt. Le sang dégoulinait de la lanche du Shinigami aux cheveux d'or. Après ce duel plutôt bruyant, d'un assez bas niveau, il avait enfin pu blesser cet abruti et utiliser les subtiles capacités d'Ashizogi Jizô. Le plus gros du boulot était fait. Son adversaire s'était plutôt bien défendu, il avait réussi à surprendre le Directeur du Centre de Recherches. Il savait se servir d'une épée, ce gars-là. Il était assez bon escrimeur, son niveua de kendô était assez impressionant. Le tout saupoudré d'un sort de Kidô plutôt bien utilisé. Mais bon... ça n'avait pas suffit à le mettre en difficulté. Il n'empêche qu'il n'en revenait pas qu'il ait perdu autant de temps et fai autant d'efforts pour régler ce stupide détail avec des cheveux blonds. Forçant un peu sur son reiatsu, il brisa sans difficulté le Hado no 4, Hainawa, qui liait le répugnant corps d'Ôotoribashi Jimûrei au sien. Les cordes rampantes tombèrent par terre, et désagrèrent.
Complètement perdu, Ôotoribashi Jimûrei tomba, genou à terre. L'expression de son visage était juste enivrante. Cette stupeur, mêlée de terreur, de frustration et d'incompréhension... Ce yeux ronds comme des soucoupes, sa bouche ouverte et ses lèvres tremblantes... Cette expression lui était très familière. En vérité, quiconque avait vu au moins une fois le pouvoir de son Zanpakutô l'avait affiché. Sa cruauté était comblée.
Il lanca une nouvelle fois son petit rire grinçant habituel.

"Ah oui. Oui oui oui oui oui. Très étrange, n'est-ce pas ? C'est très frustrant de voir un de ses précieux membres complètement inutilisables désormais."

Il rit de plus belle, voyant le visage de Jimûrei prendre cette fois une expression haineuse. Alors il approcha vigoureusement la tête de son Zanpakutô pile devant ses yeux, pour qu'il la contemple avec tut l'effroi qui lui était dû.

"C'est le pouvoir d'Ashizogi Jizô. Bien sûr moi, j'y suis insensible. Immobiliser les membres de l'adversaire. Ce n'est pas du poison, non. Trop arriéré. Ashizogi Jizô distille une substance très élaborée, d'une nature unique, qui sélectionne et interrompt les signaux nerveux relatifs au mouvement qui remontent de tes nerfs jusqu'au cerveau. Comme il ne s'agit pas d'une paralysie ordinaire, tu reste parfaitement sensible à la douleur. D'où la grimace crispée de lutte que tu fais. N'est-ce pas... extra ?"

Apparement non. Comment se faisait-il que ça ne suscitait pas l'admiration de ce gosse ? C'était pourtant admirable, aux yeux de n'importe quel passant. Enfin... il croyait. Il contempla avec affection son arme. Il la fit tournoyer. Hihi, c'était rigolo. La fumée que dégageait Ashizogi Jizô faisait comme si le bébé vomissait en plein vol. Bon, trêve de gamineries. Il fallait en finir avec cette histoire ridicule et ennuyeuse, et réfléchir à un nouveau plan pour se tirer de cette panade qui le compromettait devant le Chambres des 46 vieilles saucisses. Haussant un sourcil, il lança à son ennemi prostré.

"Bon... C'est fini, maudit avorton. Prépare toi à mourir. Profite de tes derniers instants pour te repentir de ta stupidité qui t'as amené, toi, un simple officier de second rang, à défier Kurotsuchi Mayuri, un Capitaine."

Bordel de merde. Quel pouvoir effrayant. Incroyable... Paralysie totale des membres. Cela correspondaient bien à la personnalité cruelle et névrosée de son détenteur. Il devait faire vite.

"Bon... C'est fini, maudit avorton. Prépare toi à mourir. Profite de tes derniers instants pour te repentir de ta stupidité qui t'as amené, toi, un simple officier de second rang, à défier Kurotsuchi Mayuri, un Capitaine."

Putain, il fallait réagir, et vite. Sinon, il allait se faire coiffer sur le poteau. Il avait besoin de se battre à son maximum, presque jusqu'à la mort. PRESQUE. Il arracha aussi vite qu'il le put son Zanpakutô de sa main droite pour le saisir dans sa main gauche. Il n'était pas pleinement ambidextre, mais pas non plus particulièrement malhabile de la main gauche. Renji-san et Ginrei-sama lui avaient appris à avoir une solution de rechange si jamais son talent principal était endigué. Il recula avec un shunpô... et le combat reprit. Jimûrei était beaucoup trop affaibli pour qu'il dure longtemps. Alors que Kurotsuchi Mayuri avait "à peine" perdu un bras facilement remplaçable. Il poussa son corps à ses limites. L'atmosphère était devenu encore plus pesante. Le temps lui-même semblait devenu un gros lourdaud. Il perdait beaucoup de sang, et il commençait à voir flou et avoir du mal à respirer.
Les talents au kendô de Jimi ne lui servaient plus à grand chose. Comme l'avait dit Zaraki Kenpachi, dans un élan de lucidité et de sagesse incommensurable, "On a beaucoup plus de force... Quand on tient son sabre à deux mains !" Il devrait faire avec ce qui lui restait. Le combat faisait rage à nouveau. Il réussit un excellent coup quand le Capitaine, grâce à un shunpô, tenta de lui donner un coup droit dans le dos. Le sentant arriver, il retourna sa lame derrière son dos, et la plus grande lame d'Ashizogi Jizô vint heurter la sienne. Alors, il pointa son index et dit :

"Hadô no yon : Byakurai !"

Un fin trait d'énergie blanche sortit de son doigt. Il se retourna et vit qu'il avait réussi à brûler l'épaule de Kurotsuchi. Le visage de celui-ci s'énerva. Ils échangèrent encore trois coups, puis, le moment fatal arriva. Jimûrei n'avait plus de force, et le Capitaine parvint à blesser sa jambe gauche. Bien sûr, elle fut automatiquement paraylsée. Avec seulement un bras et une jambe valide, Jimûrei était foutu. Il chuta. A terre, il releva la tête, et vit, son image se dédoublant en illusion tant le cerveau Jimûrei était faible, Kurotsuchi Mayuri brandir son sabre à trois lames à l'envers, prêt à l'achever en transperçant son coeur.

Alors, il produisit deux sifflements suraigus. Alors, une nuée de Papillon de l'enfer surgirent des uniformes des Shinigamis de la 6e Division inertes. Kurotsuchi s'immobilisa, regarda le ciel parsemé de beaux insectes noirs volants, complètement interloqué.

" Vous ne me tuerez pas, Capitaine Kurotsuchi."

Il parvint à se hisser sur son avant-bras gauche. Il sentit du sang chaud dégouliner sur son menton.

"Ces papillons de l'enfer ont enregistré et filmé tout notre combat. Ils ont également enregistré la récitation de vos crimes. Si on apprend que vous m'avez assassiné alors que je voulais faire respecter la loi, une enquête sera faite, et vous serez VRAIMENT arrêté."

Comme Mayuri ne semblait pas comprendre ce qui se passait, il poursuivit.

"Je ne suis pas un homme méchant et machiavélique, Capitaine. Le plan que j'ai mis au point ce soir me débecte sincèrement. Mais je devais le faire, pour le bien de la Soul Society. Tout ceci n'était qu'un leurre, une pièce que j'ai écrite. La chambre 46 n'a jamais été au courant de vos crimes et n'a jamais émit un mandat d'arrêt à votre égard. J'ai raconté cette histoire à mes hommes pour qu'ils me suivent dans cette fausse arrestation. Je leur ai donné ces papillons de l'enfer, pour leur assurer, que, quoiqu'il se passe, vous serez arrêtés et puni pour vos crimes. S'ils venaient à mourir, ils seraient vengés. Mais maintenant, vous avez effacé leur mémoire. Ils ne savent plus qu'ils étaient venus vous capturer ce soir, et si je ne vous arrête pas, personne ne le saura, car cette arrestation n'aura jamais existé pour personne."

Kurotsuchi restait silencieux. Sans doute voulait-il entendre jusqu'au bout le plan de Jimûrei pour qu'il lui serve à quelque chose.

"J'avais besoin de vous compromettre. Vous filmer en train de combattre un Shinigami qui veut vous traduire devant un tribunal pour appliquer la loi et vous mettre encore plus en situation de criminalité. Vous allez nous épargner, moi et mes hommes, et me libérer de la puissance d'Ashizogi Jizô. Vous ne rattraperez jamais ces papillons à temps, ils seront arrivés à la Chambre des 46 avant que vous ne les ayez tous retrouvés et détruits. Moi seul le peut, car je sais où ils nichent. Si vous acceptez mes conditions, personne ne saura ce que vous avez fait ce soir et dans le passé.
J'ai besoin de vos incroyables talent, Capitaine Kurotsuchi-sama. Je vous apprends que je serais bientôt sollicité pour partir à la Dimension royale. C'est comme ça, ils n'ont plus grand monde. J'ai bien peur de me faire massacrer, à mon niveau. C'est pour ça que j'aimerais que vous me fabriquiez une arme, un artefact, qui puisse me servir en dehors de mon Zanpakuto, même si je maîtriserai vite ce dernier. Un article unique, maîtrisable pour quelqu'un de mon niveau, pour résister à l'armée des traîtres. Si vous avez le sens du devoir, aidez-moi. Vous aiderez un membre de votre camp à mieux combattre un ennemi commun. Sinon... vous finirez au cachot."

Jimûrei avait réussi son petit effet... Les yeux du sinistre Capitaine étaient devenu grands... immensément grands...

Tout le corps de Mayuri était tendu par la colère. Ses dents diaphanes grinçaient avec force, ses bras tremblaient de fureur, et sa main droite était crispée sur la poignée d'Ashizogi Jizô jusqu'à lui en faire mal. Finalement, il explosa. Il poussa un grand rugissement de rage. Il donna un violent coup de pied sur le dos de Jimûrei, qui s'effondra.

« Putain de merde ! S'écria-t-il, ne cessant de bourrer de coups le corps du Shinigami blond. Sale petit morveux ! Tu crois pouvoir me donner des ordres, que tu va exiger quelque chose de moi ? Tu cherches à m'humilier ? C'est un coup monté ! Merde, merde, merde ! Et comment as-tu pu risquer la vie de tes... »

Il se figea et arrêta de donner des coups. Brusquement il se retourna, et jeta un regard perdu sur ses deux canons Effaceurs de mémoire. Non... ce n'était pas possible ! Alors c'était ça... Jimûrei avait prévu que Mayuri les utilise. D'une manière ou d'une autre, il avait su que ces deux machines existaient, et que Mayuri ne les avait pas encore utilisés... Qu'il allait se faire une joie de les tester sur cette bande de parasites... Il savait que ses hommes allaient vivre. Ses inventions s'étaient retournés contre lui.
Il bondit, poussant un nouveau cri haineux. Il transperça un des engins avec Ashizogi Jizô, qui fut parcouru de grésillements électriques avant d'exploser. Pour l'autre, il brandit sa main, crispée de rage, et hurla :

« Hadô no 63 : RAIKÔHÔ ! »

La technique étaient complètement disproportionnée pour simplement détruire une machine métallique, mais sa haine était si grande qu'il avait besoin de passer ses nerfs avec une technique des plus destructrices. La lumière jaune balaya la canon avec un bruit de tonnerre assourdissant et fit un gros trou dans le mur. Ses saloperies ne lui avaient été d'aucune utilité, et pire, lui avaient nuit. Il ne voulait plus en entendre parler.
Il s'était fait avoir comme un bleu. Il avait été victime d'une machination grotesque fomentée par un gamin. Lui, Kurotuschi Mayuri ! Il mit 10 minutes à reprendre son souffle, tant sa colère et sa nervosité étaient immenses. Finalement, son rythme cardiaque ralenti et repris une vitesse normale. Plus détendu, il interrogea Jimûrei d'un ton hargneux :

« Pourquoi m'avoir combattu ? 

- Pour rendre la scène plus vraie. Si je ne vous avait pas combattu après que vous ayez endormi mes amis, je n'aurais pas pu envoyer les papillons de l'enfer devant vous, et j'aurais été compromis, filmé en train de marchander avec vous, après avoir démontré que vous êtes coupable de plusieurs choses : ils étaient programmés pour s'en aller au bout d'un temps, de toute manière. Si je vous avais parlé stupidement de mes revendications devant mes hommes alors que vous ne les auriez pas neutralisés, il m'auraient pris pour un traître, et ce serait moi qui aurait été dans la merde. Maintenant que vous avez effacé leur mémoire, il ne peuvent plus témoigner. Vous combattre était un juste milieu, quitte à prendre quelques coups.

- Pourquoi n'es-tu pas simplement venu me voir pour me demander mon aide ? »

Ôotoribashi Jimûrei fit des yeux ronds, et balbutia :

« Vous... vous auriez fait ça ?

- Mmh... Laisse moi réfléchir... dit Mayuri en se grattant la tempe. Non, ajouta-t-il dix secondes plus tard. »

Petite ironie gratuite, ça ne mangeait pas de pain. Jimûrei se rembrunit, frustré. Mayuri eut un petit rire. Il avait bien mérité ces plaies. Utilisant un shunpô, il ouvrit une armoire, et en sortit une fiole. Il retourna auprès du Shinigami blessé, s'agenouilla, déboucha la fiole et enfonça le goulot avec force dans sa bouche. Son contenu avait un goût abominable, et c'était tant mieux.

« Bois ça. Ça te guérira des effets d'Ashizogi Jizô et pansera tes blessures. Tu as pensé à tout, dis-moi. Tu es un brillant stratège, petit. Non, vraiment tu as de sacrées capacités, même si pour moi elles sont détestables. Quand à ta requête... Tu aimes la musique, n'est-ce pas ? Ôotoribashi Jimûrei ? Je crois savoir quoi faire. Laisse moi quelques temps. Maintenant, tire-toi d'ici. Je ne veux plus voir ta sale tête avant plusieurs jours. ».

Se relevant péniblement, Jimûrei obtempéra. Amoché, mais visiblement content d'avoir obtenu ce qu'il désirait, il quitta la pièce, lui disant qu'il reviendrait avec un chariot pour y transporter ses hommes et les reposer dans leur lits respectifs. Mayuri, lui, se rassit sur son fauteil, très énervé.

« Tu me le paieras, espèce de petite sous-merde. On ne se moque pas de moi ainsi. Tu connaîtra un jour les tourments éternels. Il y a plusieurs choses dans ce combat qui t'ont échappé... Et ça signera ta perte. »