Que le shikai soit avec toi : "Je suis ton phénix" (PV Mulan)

Encore une journée qui commençait. Et avec cette journée, encore un entraînement qui se déroulait dans son monde intérieur. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’il rendait visite à Yôganfuro sur son appel afin de subir ses entraînements intensifs qui n’arrêtaient pas de l’endurcir physiquement et mentalement. Il était capable de parer des attaques d’Adjuchas rien qu’avec l’avant-bras et de répliquer avec seulement un coup ressemblant à un haito uchi… mais aussi de mener les combats avec plus d’habileté qu’avant au hakuda ! Il n’avait jamais été un adepte du combat à mains nues, mais visiblement la sévérité dont sa partenaire complémentaire faisait preuve depuis la première séance d’entraînement portait bien ses fruits.

Hakuda, kendo, Kidô, Hôhô… tous les domains étaient visités. À chaque entraînement. Et sans que Kazuo ne s’en soit rendu compte au fil du temps, le premier art de combat Shinigami cité était de moins en moins privilégié aux autres. Seulement… Yôganfuro se rendant bien compte que son manieur n’utilisait désormais que le Hakuda sur ses adversaires, à part lorsqu’il n’avait pas envie de jouer, elle avait choisi de remettre au premier plan l’art du maniement du sabre. Techniques offensives, défensives, fluidité des gestes, acrobaties en tout genre, déplacements fluides, légers et rapides… tout était travaillé et le borgne, sachant que toute cette gérance pouvait être suffisamment compliquée pour Yôganfuro, donnait beaucoup du sien dans tout ce travail, ce qui lui valait bien évidemment à chaque fois un repos réparateur lorsqu’il reprenait contact avec le monde réel.

Au fil du temps, Kazuo avait forgé un masque impassible sur son visage, avait même fait accéder son esprit à une certaine sérénité qui l’empêchait de ressentir une quelconque émotion qui pourrait lui être fatal dans un combat, comme la panique, la peur, l’hésitation… mais sa bonté et sa générosité n’avaient pas été éradiquées par ces nouvelles forces d’esprit. Et pour tout combler… l’absence de son œil gauche s’était assez fait oublier désormais pour qu’il eût parfois l’impression d’en avoir recouvré l’usage. Il évaluait parfaitement les distances et, comble de tout, sa blessure ne le lançait plus… même pas un peu.

Ce depuis un petit bout de temps, maintenant. Il commençait d’ailleurs à se demander ce qu’il ferait prochainement maintenant que les Adjuchas eux-mêmes n’arrivaient plus au moins à le distraire… À l’heure actuelle, allongé sur un banc disposé dans un coin du centre ville, il se surprit à avoir une pensée qui jaillit dans son esprit telle un feu d’artifice. Il se redressa vivement sur son siège et se rappela les paroles qu’il avait inconsciemment gravées dans son esprit :

"Kazuo Kirayama je t'ai vaincu aujourd'hui car tu n'étais vraiment pas à la hauteur. Vis ta vie, entraînes toi et deviens plus fort ! Quand ce jour arriveras nous nous battrons à nouveau et je t'enfermerais dans une cellule comme je le fais avec tout les exilés !"

C’étaient les paroles exactes que lui avait glissé le Capitaine Sajin Komamura après l’avoir aisément mis en respect lors de sa dernière venue à la Soul Society alors qu’il avait sombré dans l’inconscience. Kazuo ferma les yeux et colla son front contre sa paume, appuyant son coude droit sur son genou du même côté. "Entraîne-toi et deviens plus fort !" "Quand ce jour arrivera nous nous battrons à nouveau…"… Les derniers mots du Capitaine carnassier, ainsi que ces deux bouts de phrases résonnaient dans sa tête tel un écho maintenant que ses souvenirs venaient de remettre celui-là en premier plan.

En effet, il pouvait faire de ce souvenir son nouveau but… retourner à la Soul Society afin d’affronter son ancien supérieur une nouvelle fois… Il soupira.

Il était devenu plus fort, certes. Il maîtrisait beaucoup mieux le Hakuda qu’avant, sa technique du sabre s’était notablement améliorée, sa maîtrise du Kidô et de son énergie spirituelle avait également franchi les limites de ses espérances…

… mais aussi fort fût-il devenu, comment espérer vaincre un Shinigami de rang Capitaine et possédant une telle force physique… sans même avoir acquis le Bankai ?

Il ferma les yeux, commença à se noyer dans ses pensées, se demandant quand Yôganfuro jugerait enfin que le moment serait venu pour lui d’apprendre à maîtriser ce nouveau stade de puissance… lorsqu’il sentit tout à coup une énergie spirituelle facilement reconnaissable – l’origine de celle-ci étant un Senkaimon – ainsi qu’une présence près de lui. Une présence spirituelle. Inhabituelle, mais étrangement familière. Pas vraiment d’humeur à jouer au jeu consistant à poser nom et visage sur cette énergie, il redressa doucement la tête et chercha des yeux l’endroit d’où venait cette trace de spiritualité.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il vit en effet un Senkaimon non loin de là, à quelques mètres de lui… mais qui s’ouvrait sur le petit corps couvert de poiles d’un chat qui lui était familier… Son visage se figea lorsque ses souvenirs retrouvèrent une nouvelle fois le bon : il s’agissait du chat de Kaosuhewa, la belle jeune femme qu’il avait rencontrée pour la première fois au cours d’une simple balade… avant qu’un Menos Grande ne les dérange et… Le dernier détail resta bien au chaud dans la gorge de Kazuo qui, pourtant, n’attendit pas pour se lever et rejoindre le chat qui stoppa son activité actuelle – il se nourrissait de rongeurs qui passaient par là – et posa ses yeux sur lui, permettant à Kazuo de voir qu’une lettre était accrochée à son collier.

Laissant un doux sourire étirer ses lèvres fines et il s’accroupit pour le prendre dans ses bras. Il le caressa et le chouchouta affectueusement avant de retirer délicatement sa lettre de son collier. Voyant que sur l’enveloppe, l’inscription était "Kazuo Kiriyama", il l’ouvrit afin d’en sortir un papier plié en quatre qu’il s’affaira à ouvrit afin d’en lire le contenu.

Le premier détail qui le percuta ne fut pas le contenu typographique de la lettre… mais ce qui lui servait d’élément décoratif.

Un dessin. Une composition artistique et picturale représentant la belle Déesse de la mort, accompagnée de son ami et de son chat – actuellement dans ses bras – arrivant à Karakura avec une altitude de plusieurs mètres. Lorsqu’il baissa la tête pour voir le reste du dessin, il pouvait se voir lui-même dessiné devant le stand de télé dont Kazuo gardait un bon souvenir, en train de les regarder arriver. C’était un dessin très bien réalisé, Kazuo penserait à lui tirer son chapeau lorsqu’il la reverrait… mais en parlant de la revoir…

Il cessa de s’intéresser à ce très habile coup de pinceau pour s’intéresser maintenant au message qui lui était adressé. Un message qui disait ceci :

"Kiriyama Kazuo. C'est moi, Kaosuhewa Mulan, qui vous envoie cette lettre. J'aimerais devenir plus puissante, et acquérir le shikai. J'aimerais que nous nous retrouvions cette nuit dans un des entrepôts abandonnés pour m'entraîner. Il faudra sécuriser la zone, je ne veux pas qu'un membre du seireitei apprenne nos visites. Je serais aussitôt exilée. Je n'ai pas très envie de me retrouver exilée."

Et en dessous, en guise de signature plus que de post-scriptum :

"Ce sera votre service."

Un nouveau sourire flotta sur ses lèvres pendant qu’il continuait de câliner Oji. Il se souvenait bien que Kaosuhewa lui avait bien parlé d’un service à lui rendre plus tard pour le débarrasser de son sentiment de culpabilité pour n’avoir pu sauver le jeune Ryouka du Cero du Gillian. Maintenant qu’il savait quel genre de service ce serait… son sourire commençait à s’agrandir, mais son œil droit tomba tout à coup sur – oui, cette fois c’en était un – un post-scriptum :

"PS : Gardez Oji avec vous s'il-vous-plaît, et renvoyez-moi son papillon des enfers."

Kazuo redressa alors la tête et s’occupa du papillon de l’enfer qu’il renvoya à l’expéditeur, puis il mit la lettre dans une des poches de se veste saharienne noire mise par-dessus une chemise blanche – accompagnée d’un pantalon cigarette noir ; oui, Kazuo a changé de vêtements – et se redressa tandis que le Senkaimon se refermait derrière lui, Oji dans ses bras. Il retourna ainsi dans son repaire…

La journée passa vite, pendant laquelle Kazuo chouchouta et nourrit le matou avec différentes proies qui composaient la principale alimentaire féline, puis la nuit arriva enfin. Oji dans ses bras, il attendit que la nuit tombe sur la ville de Karakura, toujours autant travaillée par les ouvriers. Par ailleurs, celle-ci n’avait pas tardé à reprendre un peu de son aplomb, sa splendeur d’avant. Des bâtiments reconstruits, des ruines disparues, des chantiers qui s’effaçaient les uns après les autres…

Les petites activités irrégulières de Kazuo contre les invités indésirables appelés "Hollow" par tous les membres de la communauté spirituelle avaient mine de rien beaucoup servi à l’amélioration rapide de l’état de cette forêt urbaine dans laquelle il était né, mort… pour y revivre à nouveau.

En tout cas, afin de faciliter la tâche à la jolie jeune femme blonde qu’il s’apprêtait à revoir bientôt, il laissa un peu s’échapper son énergie spirituelle, ce qui permettrait à celle-ci de le trouver très facilement dans cette si grande ville.

Et puis… il ressortit la lettre pour vérifier un détail, Oji toujours dans ses bras – mais prêt à en bondir à tout moment –, et lut bien, avec son seul œil mais bien, qu’elle avait écrit "Kaosuhewa Mulan". Son sourire s’agrandit, dévoilant ses dents blanches et devenant le premier sourire à la chat du Cheshire qu’il avait esquissé depuis si longtemps…

Ce n’était qu’un détail, mais… il connaissait maintenant son prénom…

Spoiler:

Mulan regardait le ciel et les nuages, allongée sur un toit. Son toit, celui qui était juste au dessus de sa chambre. Elle s'ennuyait. Elle n'arrêtait pas de se rappeler la mort de Ryouka. Depuis sa mort, un mois avait passé. Et la shinigami se rendait bien compte que, seule, elle n'aurait jamais pu venir à bout de ce géant. Elle était trop faible. Et il existait des hollows bien plus puissant. Des arrancars, des vastos lordes et même des arrancars. Elle n'avait jamais vu aucun des trois, à part des les livres. Et encore, il n'existait pas de représentation imagée pour les arrancars. Par conséquent la belle ne savait pas à quoi ils ressemblaient. Elle savait juste qu'ils étaient capables d'égaler les capitaines avec leur résurreccion. *Donc… si je veux pouvoir réaliser mon but, il faut que je sois au moins aussi puissante qu'un capitaine… et je n'ai même pas le shikai.*

La déesse de la mort était consciente qu'elle ne pourrait s'en sortir seule. Elle ne savait pas comment faire pour obtenir le shikai, et ses entraînements étaient répétitifs. La belle connaissait les bases par cœur, sous tous les angles. Enfin, elle était nulle en kidô… et son shunpo n'avait rien d'extraordinaire : il était normal. Kaosuhewa avait besoin d'aide. L'aide d'un sensei. Mais où demander ? Elle ne voulait pas demander aux shinigamis membres du gotei. Elle ne voulait pas qu'on apprenne… la shinigami souhaitait que personne, ni allier ni ennemi, ne soit au courant de la puissance qu'elle allait acquérir. Mulan était donc dans une impasse : obligée de réviser les bases encore et encore.

La blonde poussa un soupire agacée. Elle enleva délicatement Oji de son ventre - l'un de ses endroits préférés pour dormir quand ils paressaient ensemble - et rentra dans sa chambre. Au seireitei tous les hauts gradés étaient partis. Il ne restait plus que des membres sans véritable autorité, comme elle. Ceux qui n'étaient pas assez fort pour pouvoir aider à la dimension royale. Mulan faisait partie de ceux-là. Et ça l'arrangeait car elle se fichait un peu d'Aizen et sa clique. Tout ce qu'elle désirait c'était exterminer les hollows. C'était pour ça qu'elle était devenue shinigamie. Bon, ok, elle l'était aussi devenue pour échapper à la misère… mais ce n'est qu'un détail qui ne comptait pas à ses yeux.

Une feuille, des crayons. Des traits, du gommage. Au crayon à papier, Kaosuhewa commençait à dessiner tout en réfléchissant. Ça faisait plusieurs semaines qu'elle cherchait quelqu'un pour l'entraîner. Mais elle ne savait pas à qui demander. Elle n'avait pas d'ami et la seule personne à qui elle aurait peut-être pu demandé était partie à la dimension royale. Quoi que, même s'il était là, est-ce qu'elle aurait eu le courage de lui demander son aide ? Après tout c'était un capitaine… il devait être très occupé. Sans oublier que la belle ne souhaitait pas monter en grade. Elle voulait que sa puissance reste cachée aux yeux de tous. Si le Capitaine Komamura l'entraînait, il serait au courant de sa puissance et la ferait sûrement monter en grade. *Et me revoilà au point de départ*

Son crayon filait avec assurance sur la feuille. La dessinatrice venait de finir le paysage de fond : une ville en partie détruite. Une ville avec des immeubles grands, immenses ! Il y avait aussi un stand de télé… Et un senkaimon. La belle se dessina comme la première fois qu'elle était venue sur Terre : émerveillée, transportée, impressionnée… sur les épaules de la Mulan dessinée, il y avec un matou qui regardait autours de lui avec méfiance. La belle jeta un coup d'œil à la fenêtre. Elle était ouverte et Oji était allongé dessus, la tête posée sur le cadrant de la fenêtre. Il regardait sa maîtresse en s'endormant, le pelage réchauffé par le soleil. La shinigami sourit en le regardant, puis elle retourna à son dessin. Elle passa une bonne partie de l'après-midi à travailler sur son dessin et, le soir, il était fini. En plus ça lui avait donné une idée.

Le lendemain matin… au plutôt le lendemain midi - vu que Mulan avait fait la grasse matinée - la femme et son chat partirent au Rukongai. Là la shinigami acheta un collier pas trop cher puis rentra dans sa chambre. Elle écrivit rapidement quelques mots sur son dessin et le plia. Avec difficulté la déesse de la mort accrocha le collier à Oji puis y accrocha la lettre de façon à ce qu'il ne le perde pas. Une fois cela fait elle partie ouvrir un senkaimon… mais sans demander à personne. De toute façon les hauts gradés avaient déserté. La shinigami emmena avec elle Oji et alla sur Terre. Mais elle ne sortit pas du senkaimon. Elle s'arrêta au seuil, fit passer les chats sur Terre et retourna au seireitei. Là elle attendit, en espérant qu'Oji ne ferait pas de bêtise. Mais, heureusement, le papillon des enfers revint vite. Ça soulagea Kaosuhewa. L'exilé avait donc reçu son message. La belle referma son senkaimon et partit dormir. Comme ça elle serait fraîche et dispo pour la nuit.

La journée de Mulan Kaosuhewa se passa simplement : elle dormit toute la journée à son post de surveillance. Et personne ne vint la déranger puisque personne ne vérifiait que les autres travaillaient. Aussi Mulan put se reposer tout son saoul. Le soir venu, la belle alla dans sa chambre et se refit une beauté. Elle avait pu acheter de nouvelles décorations pour sa tresse, mais elle jugea plus prudent de laisser sa tresse sanguine sans décoration. Il c'était pour finir comme la dernière fois ! Ces cheveux venaient à peine de se remettre de l'électrocution, et quand ses décorations avaient fondu ça avait beaucoup abîmé sa mèche préférée. Celle qu'elle mettait toujours en tresse. Ce reste de son passé de petite enfant rousse. Sa mère lui avait que son père était roux, lui aussi. Mais elle ne l'avait jamais connu. Il était mort avant elles.

Mais ce n'était pas la question, loin de là ! La belle alla ouvrir un nouveau senkaimon pour aller sur Terre. Personne ne l'arrêta, tout le monde s'en fichait. Elle éprouvait quand même de vifs remords à transgresser les règles. Elle risquait de se retrouver exilée. Cependant, c'était trop tard : la lettre avait été envoyée et reçu. De plus Oji était de l'autre côté. *Comment réagirait si le capitaine l'apprenait ?… E si je lui disais ?… Oh, non, je me ferais bannir !… Je pourrais peut-être demander à Kiriyama s'il sait comment le Capitaine réagirait… Il a l'air de bien le connaître, et de l'apprécier.* Dire que, à peu de choses prêts, Kiriyama et elle auraient pu se rencontrer ici, au seireitei, et travailler en tant que collègue. Enfin, s'il n'avait pas été exilé bien sûr.

C'est sur cette pensée que la shinigami s'engagea dans le senkaimon pour rejoindre la Terre. Sur le chemin elle pensa à toutes les conséquences de ses actes si jamais quelqu'un découvrait le pot aux roses. Et aussi à ce que pourrait impliquer l'augmentation de sa puissance. Il fallait absolument qu'elle apprenne à cacher son reiatsu, sinon les hauts gradés allaient remarquer l'augmentation de son reiatsu. Elle se fit aussi la réflexion que ça allait lui faire bizarre de revoir Kiriyama. Quand ils s'étaient quittés, ce n'était pas la joie. Haoga Ryouka venait de mourir. C'était un jour noir, un jour de deuil. Un jour maudit. Mulan eut un coup de couteau dans le cœur en pensant à ce mot. "Maudit". Voilà un terme qui la suivait partout. Le malheur la suivait partout.

Elle avait autrefois nommée son zanpakutô "Malédiction" car il ne faisait que lui apporter des problèmes. La belle avait tenté de s'en débarrasser mais il revenait à chaque fois, accompagné d'un cauchemar. Puis quand ses jours avaient eu une chance de s'améliorer, la vie avait eu vite fait de la privée de son seul ami. *Et si j'étais maudite ? Est-ce que je pourrais apporter le malheur à Kiriyama et à ma division ?* La shinigami perdit tout son courage à cette pensée. Elle posa un pied sur Terre. Cette fois-ci son senkaimon avait été bien placé : il était posé sur le sol, et il n'était pas dans les airs. Mulan repéra avant tout un reiatsu qu'elle connaissait par cœur : celui d'Oji. Juste après elle repéra celui de Kiriyama. "Mais comment fait-elle pour repérer un faible reiatsu avant un fort reiatsu ?" me demanderiez-vous en pensant que c'est illogique. Et bien, à l'instar d'Ichigo et Chad qui connaissent leur reiatsu par cœur, Mulan et Oji pouvait savoir où était l'autre presque instinctivement s'ils étaient dans le même monde. Ils savaient aussi si l'autre était en vie ou non.

Bref, Mulan repéra donc son professeur. Avec quelques shunpos, elle se rendit à côté de lui. Il était là, Oji dans les bras. Le chat se débattit en voyant sa maîtresse et se libéra. Il vint à elle en miaulant tristement. Il semblait dire "Pourquoi tu m'as abandonnée ? Tu ne m'aimes plus ?" La belle récupéra son chat, lui enleva son collier et le cajola. Le matou miaulait comme un chaton qui aurait été abandonné par sa mère. Sa maîtresse lui murmura quelques mots de réconfort et lui chantonna un air inaudible, à voix tellement basse que Kiriyama avait sûrement mal à entendre l'air. En même temps, elle n'ait pas qu'on l'entende chanter. Ni qu'on la regarde danser. C'était des sujets presque tabous. D'ailleurs elle rougissait en cajolant son chat, comme si elle avait honte qu'on l'entende chanter. Une fois le matou rassuré, la shinigami porta son attention sur l'exilé. En parlant elle ne le regardait pas, comme si le sol retenait son regard. Encore de la timidité maladive.

Bonjour, Kiriyama… *Sensei ?* Vous acceptez de m'entraîner ?

Mulan était maintenant prise de doute. Elle avait envi de fuir et d'oublier sa demande. Tant pis si elle ne devenait pas puissante, de toute façon elle était une catastrophe ambulante, ce n'était vraiment pas la peine d'aggraver les choses en la rendant plus puissante. Elle ferait peut être mieux de laisser tomber. En réalité la shinigami était morte de trouille. La belle avait l'impression d'être en terrain inconnu et glissant, un terrain encore plus dangereux et terrifiant que le district 80. Elle se demandait comment elle faisait pour ne pas éclater en sanglot nerveux. Quelle honte ! Quelle idiote ! Il devait s'en foutre d'elle… Il n'accepterait jamais de l'entraîner, c'était à cause d'elle si Ryouka était mort après tout. Elle portait malheur.

Kazuo rangea soigneusement la lettre dans son enveloppe, laquelle il glissa tout aussi précautionneusement dans la poche de poitrine de sa saharienne. Son sourire s’atténua un peu et il recommença à cajoler le petit animal qui lui tenait désormais compagnie le temps de l’expéditrice de cette lettre arrive.

Il se mit alors à se perdre dans ses pensées pendant qu’il continuait de relâcher son reiatsu, se replongeant dans les réflexions qu’il avait eues dans la journée, précédemment, avait avoir récupéré Oji suite à la fermeture du Senkaimon. Il se demandait si Mulan – appelons-la comme ça, maintenant – pourrait vraiment suivre ses entraînement en cachette du Gotei 13 jusqu’à obtenir le Shikai, sans que ses collègues ne découvrent la supercherie… d’autant plus qu’elle faisait partie de la Septième Division. Enfin… de toute façon, il avait reçu le message et ne lui avait pas communiqué de refus. S’ils se faisaient prendre la main dans le sac et que Mulan se retrouvait exclue de l’ordre des Shinigamis à son tour, il en serait tout aussi responsable…

Il secoua sa tête. Ce n’était guère le moment de penser à tout ça… Il devait se concentrer sur l’entraînement de la jeune femme, faire en sorte qu’elle arrive à établir le contact avec l’esprit de son Zanpakutô, puis qu’elle parvienne enfin à entendre son nom.

Il s’allongea sur le dos, laissant alors Oji s’allonger sur son ventre. Étendu sur son banc au fond de son nouvel habitat, il passa ses mains sous sa tête et regarda longuement le plafond. Après cet entraînement qui ne serait sans doute pas facile, peut-être devrait-il songer à entamer l’apprentissage de son Bankai… ? Après tout, il se sentait fin prêt, désormais. Et il en aurait bien besoin prochainement, si Komamura découvrait le pot aux roses… si cela se passait comme ça, ils pourraient ainsi se battre à nouveau comme Komamura le lui avait prédit. Il n’aimait bien entendu pas beaucoup cette perspective et préférerait que leur prochaine rencontre se fasse en d’autres circonstances…

Et bien entendu, penser qu’il allait maintenant devenir le… "Sensei" de quelqu’un, même si ce n’était que provisoire, lui faisait un drôle d’effet. Il avait lui-même été entraîné par Luffy pour apprendre à mieux se battre et se débarrasser de sa dépendance au Kidô… c’était même grâce à lui qu’il avait pu faire sien le Shikai. Il ne savait pas vraiment s’il serait à la hauteur des espérances de la Déesse de la mort mais… il lui devait ce service.

Il soupira et cessa de penser à tout ça… désormais, il n’attendit plus que l’arrivée de la jeune femme. Une arrivée qui ne mit d’ailleurs pas longtemps à avoir lieu. Il sentit à nouveau l’énergie de la porte traversant le monde et… celle de l’auteure du dessin et de la lettre. Il ferma les yeux et se força à détendre sa respiration. Tout ce qu’il avait à faire, c’était à l’aider à atteindre son Shikai, non ? Dans ce cas, un duel de sabre dans lequel il serait impitoyable serait l’idéal pour faciliter le contact entre elle et son épée. La blesser serait tout le contraire d’une partie de plaisir, mais atteindre le Shikai n’était pas un entraînement fait seulement pour améliorer ses compétences en combat.

Il s’agissait d’un palier. Cet entraînement, justement, serait plus corsé que les autres et il faudrait qu’elle le comprenne.

Passons… ayant entrepris de câliner Oji en étant allongé, il finit par la voir arriver dans son entrepôt à peine quelques secondes après avoir senti son énergie surgir au milieu de la ville. Bien entendu, le petit félin bondit de ses bras pour aller la rejoindre en miaulant, une nuance de plainte dans sa voix aigue. Un nouveau sourire – oui, le précédent s’était effacé – se dessina sur son visage tandis qu’il se redressait et époussetait sa chemise blanche pour la débarrasser des poils qui la parsemaient.

Il se rassit sur son banc, pour finir par se redresser entièrement, se mettant ainsi debout. Il la regarda dans les yeux, puis s’approcha d’elle en marchant doucement, tranquillement. Ainsi, lorsqu’il fut à sa hauteur, il s’arrêta devant elle et hocha doucement la tête de haut en bas. Après tout, maintenant qu’on en était arrivé là…

-J’accepte, bien sûr.

Il la contourna ensuite sans plus la regarder afin de se diriger vers la sortie de l’entrepôt et reprit ensuite la parole.

-Suivez-moi à l’extérieur, nous y serons plus à l’aise pour vous entraîner.

Sans se retourner et se dirigeant vers l’extérieur en veillant à ce qu’elle le suive, il se mit à se demander ce qu’ils feraient d’Oji pendant que l’exilé borgne entraînerait sa maîtresse… Il fit un imperceptible haussement d’épaules : son élève temporaire saurait quoi faire de lui pendant ce temps, après tout. Mais… il préféra tout de même s’en inquiéter.

-Il serait préférable que vous laissiez Oji loin d’ici… Peut-être pourrait-il chasser plus loin ? fit-il en désignant du doigt la petite boule de poil.

Ensuite, comme pour appuyer ses propos, il dégaina son sabre avec un geste gracieux pour le laisse pendre au bout de son bras gardant sa main gauche dans la poche de son pantalon cigarette.

-Indiquez-moi quand vous serez prête, conclut-il en retrouvant son visage impassible.

Mulan se sentit à la fois soulagée et honteuse quand Kiriyama accepta. Il lui enlevait un gros doute de l'esprit et le remplaçait par la honte d'avoir posé la question. Elle se sentait idiote. Maintenant elle regrettait sa question et s'en mordait la lèvre inférieure. La blonde garda la tête baissée et sentit plus qu'elle ne vit passer l'exilé à côté d'elle, comme s'il continuait son chemin sans lui porter attention. Ceci la troubla, jusqu'au moment où son professeur ouvrit la bouche. L'exilé lui apprit qu'ils allaient s'entraîner dehors. Hum, oui, bien évidemment, dehors il y avait de la place… Dehors ?! Mais, et si un shinigami passait dans le coin ? Kaosuhewa fronça les sourcils en se redressant. Elle tourna son joli minois vers le shinigami aux cheveux bleus.

Mais, vous n'avez pas peur qu'on nous repère ? Je tiens absolument à ce qu'on prenne toutes les mesures de sécurités possibles pour l'instant… Pour une fois sa voix n'était pas timide. Elle était clairement audible, et un poil agacée. J'espère que vous réalisez ce que je risque si on me trouve en train de m'entraîner avec vous ? Je prend toute mes précautions de mon côté, j'ose espérer que c'est réciproque, et que vous savez ce que vous faîtes.

La belle suivit tout de même son professeur, Oji dans ses bras. Le borgne évoqua d'ailleurs le chat, juste avant de dégainer son sabre. Son courroux disparut, comme s'il n'avait jamais existé. Kaosuhewa le fixa, les joues roses, la bouche prononçant un "Oh…" inaudible. Si elle rougissait, ce n'était pas à cause de son emportement (vous aurez d'ailleurs remarqué qu'elle n'a pas crié, elle n'est pas du genre à se mettre à crier aussi facilement) mais parce qu'elle fixait Kiriyama. Mulan baissa le regard sur son chat, qui la regarda. Elle réfléchit rapidement, s'accroupit et le lâcha. Mais au lieu de partir, il lui monta sur les épaules. La shinigami soupira puis haussa les épaules. Maintenant son matou lui servait d'écharpe. De toute façon ce n'était pas le dernier combat qu'elle comptait mener. Autant qu'Oji s'habitue : elle l'emmenait partout avec elle, même lors des missions. La blonde à la tresse sanguine hésita, puis dégaina son zanpakutô et se mit lentement en garde.

Je vais garder Oji avec moi… Mais… Pourquoi devons-nous nous battre ?… J'avais cru comprendre que le shikai s'apprenait essentiellement par la méditation… Me serais-je trompée ? fit la jeune femme avec une pointe d'incompréhension et d'inquiétude.

Un frisson monta le long de son bras et parcourut sa colonne vertébrale de haut en bas avant de remonter et de disparaître au niveau de sa nuque. Mulan éprouvait de l'angoisse à l'idée d'affronter une personne qui était sûrement deux fois plus puissante qu'elle. La belle allait se faire ridiculiser - elle en était persuadée -, et ça la terrifiait.

On… on va dire que je suis prête… *Ou pas…*

Kao ne semblait même pas croire ce qu'elle venait de dire. Son ton et son expression avaient été sceptiques. Elle ne tremblait pas mais elle semblait apeurée, son regard méfiant était celui d'un animal sauvage prêt à prendre la fuite au moindre geste brusque. D'ailleurs, ses jambes étaient positionnées de façon à esquisser rapidement un shunpo, pour la mettre rapidement hors de danger. S'il devait y avoir un combat, Mulan aurait besoin de réfléchir à un moyen de gagner ou, au moins, de faire une égalité. Mais elle n'était pas endurante… son truc c'était la vitesse et l'agilité. La shinigami s'épuisait vite et le moindre coup trop puissant aurait raison d'elle. Inutile de dire qu'elle était en train de paniquer sous son masque de concentration sceptique.

Kazuo venait de sortir de son habitat et de dégainer son sabre après avoir conseillé à Mulan de laisser son chat de côté, inquiet à l’idée qu’il pourrait perturber l’entraînement de son élève… Il avait même attendu qu’ils soient tous les deux dehors pour répondre à sa question pour le moins anxieuse.

-Ne vous en faites pas, je suis moi aussi soucieux des précautions à prendre. Je sais très bien ce que vous risquez en me rendant visite pour accroître votre puissance. Mais si je préfère sortir de mon entrepôt pour mener à bien cet entraînement, c’est pour avoir plus d’espace, et puis… il planta la pointe de son sabre dans le sol pour poser sa main sur son kashira, je n’ai jamais eu de souci jusqu’à maintenant… et pourtant je suis ici depuis un sacré bout de temps. Les seules créatures que j’ai rencontrées jusqu’à maintenant, ce sont des Hollows. J’ai eu la visite de quelques Shinigamis, mais ça s’est arrêté rapidement ; je ne vois pas pourquoi quelqu’un de nocif déciderait de passer par là aujourd’hui juste pour avoir le plaisir de nous porter malchance…

Ce qu’il ne lui dit pas, par contre, c’est qu’il voulait prendre une précaution de plus : le Shikai n’était pas quelque chose qui s’apprenait en un clin d’œil ou un claquement de doigts, mais il se méfiait. Cette jeune femme avait l’air d’avoir beaucoup gagné en puissance depuis le funeste jour, ce qui l’amenait à se demander si elle n’allait pas acquérir son premier stade de Zanpakutô plutôt facilement… ? Et de plus, lui avait réussi à l’acquérir facilement après un seul entraînement – lors de sa première venue en son monde intérieur – et ce après avoir tout simplement serré la main de sa partenaire complémentaire pour établir leur lien de "confiance". Bien sûr, il ne prenait pas son cas pour une généralité, mais on ne savait jamais… Sans compter que le Shikai de cette demoiselle pouvait apparaître de toutes les manières possibles, des plus discrète aux plus dévastatrices… et il n’avait pas vraiment envie de perdre son temps à trouver un autre repère si jamais son actuel était abîmé par le choc.

-Enfin… Pour vous aider à mieux passer inaperçu, je vais continuer de laisser mon reiatsu émaner de moi de la même manière qui vous a permis de me retrouver. Mon énergie est plus dense, alors si je fais ça, je diminue vos risques d’être découverte. Ensuite, si vous le voulez, utilisez le sort de Bakudo, Kyokko.

Espérant qu’elle l’écouterait sans discuter, il prit une grande inspiration en relâchant à nouveau son énergie spirituelle et reprit la parole.

-Ensuite, non vous avez vu juste. Le Shikai s’apprend par méditation et je n’envisage pas de confronter mon acier au vôtre. Seulement… si mon relâchement de reiatsu ne risque pas trop d’être découvert ici, les Hollows peuvent rappliquer. Mon sabre servira à ça.

Un sourire étira à nouveau ses lèvres et il inclina quelque peu sa tête sur le côté.

-Je ne vous oblige pas à faire ça, mais si vous souhaites prendre une précaution de plus, je peux vous prêter quelques vêtements. Soit pour cacher votre uniforme de soldat du Gotei 13, soit pour le remplacer. Ce n’est pas très hygiénique, je suis d’accord avec vous… ajouta-t-il sur un ton un peu gêné, mais nous devons également nous méfier des yeux d’un quelconque élément perturbateur… Je pense que l’apprentissage du Shikai vaut bien toutes ces contraintes, aussi gênantes soient-elles.

Son regard s’attardant ensuite un peu sur Oji avant de revenir sur le joli visage de son interlocutrice, il décida de conclure son monologue par une dernière phrase :

-Bref… après tout cela, je vais vous laisser entrer en communication avec votre sabre et pendant votre méditation je m’occuperai de monter la garde. Ne vous inquiétez de rien… ça fait longtemps que ces fichus Hollow ne m’amusent même plus…

Sur cette dernière phrase, il ferma doucement son œil en poussa un léger soupir et regarda ensuite derechef Mulan. Les mains sur le pommeau de son sabre, il la laissa ainsi faire ce qu’elle avait à faire.

HJ :

Mulan Kaosuhewa ne fut qu'à moitié rassurée par les paroles de l'exilé. Soit, il n'avait jamais eu de visite inopportune jusque là. Mais si quelqu'un venait à se douter de quelque chose au seireitei, et que ce quelqu'un menait son enquête… Ce n'était pas en libérant son reiatsu que le borgne arriverait à cacher quoi que ce soit. Et, en plus, la belle était nulle en kidô. Inutile d'espérer qu'elle se cache grâce à du kidô, donc. Pourtant, à l'avenir, dissimuler son reiatsu pourrait lui être très utile. Mais la shinigami l'ignorait encore. Kiriyama relâcha son reiatsu pour masquer celui de la shinigami. La jolie blonde écarquilla les yeux. Cet exilé était assez puissant pour devenir vice capitaine… même, peut-être… capitaine ? Au moins, une chose était sûre : avec un niveau pareil son professeur ne pouvait que réussir à lui apprendre le shikai. Et peut-être même ses premières techniques.

Par la suite, le shinigami rassura Mulan sur un point : c'était bien en méditant qu'on acquérait le shikai. Et quand elle apprit qu'elle ne se battrait pas contre lui, ça la soulagea énormément. Elle était prête à se battre avec toute la férocité possible contre un hollow, mais contre un être à visage humain c'était une autre histoire. S'il l'être à visage humain l'attaquait, alors elle se défendrait et ne ferait que se défendre. La belle n'était pas devenue shinigami pour s'attaquer aux humains, aux shinigamis ni aux vizards… Mais bel et bien pour accomplir une vengeance en exterminant les hollows. Kiriyama avait donc sorti son zanpakutô juste au cas où des hollows attaqueraient. La shinigami s'assit en tailleur et posa son arme sur ses genoux tout en écoutant la suite. Elle fit la grimace. Porter ses vêtements ? Et puis quoi encore ! Ça ne lui irait pas du tout !… Quoi, que…

Je veux bien essayer vos vêtements.

Kao devint rouge pivoine et baisse la tête, honteuse. Elle se mit à tripoter nerveusement sa tresse. Visiblement ça la gênait beaucoup, de par sa timidité, d'emprunter les vêtements d'un autre. La shinigami hésitait aussi à poser une question. Après avoir longuement hésité, elle se décida enfin :

Euh... je n'ai jamais réussi à entrer dans mon monde intérieur… Enfin, si, mais ce n'était pas voulu…

La jeune femme se mit à triturer sa tresse de plus belle. Ces joues étaient d'un joli rouge tomate bien mûre et ses beaux yeux ambre fixaient le sol. Sur ses épaules, Oji commençait à bailler. Il descendit des épaules de sa maîtresse et se posa sur ses genoux. Mulan posa une main tremblante sur on chat, qui miaula affectueusement.

Après avoir terminé son monologue explicatif, Kazuo put constater que sa timide interlocutrice l’avait écouté jusqu’au bout. Il ne prêta pas attention à son expression lorsqu’il relâcha son reiatsu pour couvrir sa présence mais put par contre constater qu’effectivement, elle était tout autant gênée que lui par sa proposition plutôt osée d’essayer ses vêtements afin de passer encore plus inaperçue.

Bien entendu, Kazuo n’était pas fou : ses vêtements étaient peut-être en mauvais état en niveau esthétique, mais il n’était pas du genre à les négliger et encore moins à faire cette proposition à cette jeune demoiselle si c’était le cas. Non, il lavait ses vêtements régulièrement. On ne savait jamais… peut-être devrait-il les utiliser à une occasion quelconque afin de sauver sa peau… ? Enfin… oui maintenant ils serviraient à quelque chose, vu qu’elle acceptait sa proposition. Elle était rouge pivoine, mais lui était tout aussi embarrassé. Il se forçait à ne pas rougir mais, même s’il ne négligeait pas ses vêtements…

-Bien, je vais les chercher… dit-il, sans ajouter ce petit détail qui devait paraître évident.

Il retourna donc dans son entrepôt et alla prendre des vêtements dans une armoire à quelques mètres à côté de son banc et se dirigea à nouveau vers Mulan, sa redingote déchirée et son pantalon jeans à la main, un coussin dans l’autre. Après tout, elle avait bien dit "essayer". Et ce mot, il l’interprétait par "échanger le temps d’un essai pour voir si ça me sied". Il les posa délicatement par terre, pliés, sur le coussin qu’il avait apporté et posé à côté d’elle… Bah oui, il lui fallait bien quelque chose pour dormir, la nuit ! D’ailleurs, il aurait bien aimé la réconforter en lui disant qu’elle n’avait pas à avoir honte, mais il préféra s’abstenir… il voulait la réconforter ; il craignait d’obtenir l’effet inverse.

-Voilà, tenez. Et comme j’ai dit, si ça ne vous va pas, vous pouvez les laisser de côté, ce n’est qu’une option de dissimulation. lui rappela-t-il néanmoins.

Il se replaça ensuite derrière son sabre et l’entendit avouer qu’elle n’avait jamais réussi à entrer dans son monde intérieur. Juste une fois, par accident selon un ajout… Une fois ? Un soupçon de sourire se glissa une nouvelle fois sur le visage refait du Dieu de la mort borgne. Une fois… si elle avait réussi ça au moins une fois, les choses allaient se dérouler plus facilement que ces deux personnes ne l’avaient prévu. Jetant un bref regard au chat qui bâillait avant de quitter son perchoir – qui était les épaules de sa maîtresse – pour descendre sur ses genoux. Mulan le toucha alors d’une main tremblante en lui arrachant un petit miaulement affectueux.

-Une fois, donc… Même si ce n’était pas voulu, au moins ça va nous faciliter un peu la tâche. Il faut essayer de réitérer cette action. Comme vous devez déjà le savoir, l’esprit de votre Zanpakutô fait partie de vous, de votre âme ; il faut arriver à établir une relation de confiance avec lui. Selon les cas, c’est plus ou moins compliqué, mais…

Son sourire s’agrandit. Un sourire réconfortant, suivi de la parole suivante :

-… vous pouvez le faire. Et vous allez y arriver ! Je crois en vous. Des tas de Shinigamis y sont arrivés, même ceux dont le Zanpakutô est doté d’un esprit imbuvable. Je ne vois pas pourquoi vous ne devriez pas y arriver.

Il lui avait glissé ces encouragements avec tout ce qu’il avait trouvé à dire. Et si elle n’arrivait pas à établir le contact avec son Zanpakutô, tant pis… ils devraient remettre ça à une prochaine fois. Elle ne devait de toute façon pas se décourager : si son Zanpakutô était quelqu’un – ou quelque chose – de facile, tout était déjà gagné ; au contraire, il faudrait du travail pour les deux personnes qui se tenaient actuellement devant l’entrepôt du Shinigami borgne.

Les codes :

Le professeur était visiblement aussi gêné que l'élève pour le prêt de vêtement. Ça ne l'empêcha pas d'aller tout de même chercher les vêtements. Mulan l'attendit en stressant comme si elle allait passer un examen. Finalement Kiriyama revint, assez rapidement, avec un jean et une redingote en main. La femme examina attentivement les vêtements d'un œil critique. Elle rougit en entendant les encouragements de l'ancien membre de la septième division. Sans répondre, et en regardant le sol, la shinigami se leva. Oji miaula de protestation car il s'était rendormi. Puisque c'était ça, il allait dormir sur Kazuo ! Et, hop !, Oji rejoignit l'exilé en miaulant comme s'il était le chat le plus malheureux du monde. Avec son zanpakutô, sa maîtresse partit dans l'entrepôt - sans doute pour le plus grand étonnement de Kazuo vu qu'elle ne lui avait rien dit - et ferma la porte. *Alors, en arrangeant ceci et cela…*

Une dizaine de minute plus tard, où Mulan avait strictement et sévèrement interdit à l'exilé d'entrer, la belle sortit enfin de l'entrepôt. Son visage était rouge, mais moins que ce à quoi on pourrait s'attendre. Elle rejoignit sa place précédente et se rassit en tailleur, le zanpakutô sur les genoux. Ah, mais ! J'ai oublié de décrire sa tenue ! C'est simple : la redingote étant un peu trop grande pour la shinigamie, elle lui faisait une robe. Kao avait d'ailleurs enlevé son pantalon et son haut noir de la tenue traditionnelle des shinigamie, ne gardant ainsi que ses sous-vêtements, ses sandales et le vêtement blanc que tous les shinigamis - ou presque - portent sous leur kimono noir. À l'aide de son zanpakutô, la belle avait enlevé le morceau de manche trop long et l'avait réutiliser pour raccommoder les trous les moins biens placés sur la redingote. Elle avait aussi mis le jean, en le remontant de telle façon que ça lui faisait un short.

Je vous achèterais une redingote, celle-ci est fichue.

La jeune femme entra en méditation à la fin même de sa phrase. Ça faisait débraillé, mais ça lui très allait bien ! Ça lui donnait même un air de "femme fatale et sexy qui a emprunté des vêtements à son compagnon". Rangiku Matsumoto aurait sûrement adoré, elle aurait peut-être même médaillé Kaosuhewa. Les yeux fermés, en position de méditation, la belle ne faisait plus trop attention à son apparence physique. Elle essayait d'entrer dans mon monde intérieur. Si son intuition était bonne, la forêt tropicale était son monde intérieur et l'oiseau de feu était son zanpakutô. Rien qu'à repenser au phénix, Mulan se mettait à transpirer de frayeur. Ça faisait tellement longtemps que cet oiseau hantait ses rêves les plus doux pour les transformer en cauchemar. Toute tremblante, la shinigami rouvrit les yeux et chercha Kiriyama du regard. Il n'avait pas changé de place.

Mulan lui jeta un coup d'œil terrifié, comme s'il lui avait demandé d'aller affronter Aizen pour acquérir le shikai. Sans un mot, elle referma les yeux et tenta à nouveau d'entrer en méditation. Tous son calme et sa réserve l'avaient quittée, elle n'était plus qu'une femme en train de paniquer. Avec un froncement de sourcil, elle se força à se calmer. Entrer en méditation n'avait jamais tué personne. Quelque chose… une voix… non, un chant diffus commença à résonner à ses oreilles. Et plus la shinigami se calmait, plus ce magnifique chant prenait consistance. Quelque peu rassurée, la belle se laissa glisser vers se chant magnifique et se mit elle-même, inconsciemment, à fredonner cet air si gracieux et doux. Si… envoûtant ? Sans savoir comment, Kaosuhewa sut qu'elle était dans son monde intérieur. Elle ouvrit les yeux sans que son corps ne bouge. Elle était dans une forêt tropicale. La shinigami s'arrêta aussitôt de fredonner et hoqueta de terreur. Son visage se mit à pâlir.

Mulan dut faire un gros effort de volonté pour ne pas partir en courant. Le chanta avait disparu. La shinigami se raidit. Et si… Et si l'oiseau de ses cauchemars… était… était… Elle déglutit et se retourna lentement, très lentement. La belle poussa un gros soupir de soulagement et se détendit. Nerveusement, elle se mit à rire de son idiotie. Si elle était dans son monde intérieur, alors c'était parfait ! Il ne lui restait plus qu'à trouvé son "intrus", comme avait ce shinigami il y a si longtemps, et !… Et quoi ? Elle allait lui dire "Bonjour ! Je suis Mulan Kaosuhewa, ta shinigami. J'aimerais avoir le shikai, s'il te plaît. Pourrais-tu me le donner s'il te plaît ?"… Bah, si elle ne trouvait pas mieux, c'est ce qu'elle ferait. La belle se tourna dans le sens où elle était quand elle était arrivée. En fait, c'était plutôt simple. Mouai. Oh, tient, c'était quoi ce magnifique truc doré qui pendait de l'arbre ? C'était des plumes de paons composées de flammes solidifiées. Mais, malgré leur splendeur hypnotique, la shinigami leva le regard vers la tête de cygne du phénix. Les beaux yeux bleus ciel de l'oiseau regardait la femme avait gentillesse et bienveillance. Mulan, elle, hurla de terreur. L'oiseau se gonfla alors, tandis que son regard devenait plus terrible qu'un volcan réveillait : ses plumes se hérissaient. L'oiseau se jeta sur la shinigami en criant quelque chose de sa belle voix. Ce quelque chose était complètement incompréhensible aux oreilles de Kao, mais le ton trahissait une grande fureur.

Mulan s'était d'abord tendue, le visage plus pâle qu'un caché d'aspirine. Ses mains étaient crispée sur ses genoux et elle transpirait à grosse goutte. Mais elle s'était finalement détendue, même si son teint était resté pâle et qu'elle transpirait encore un peu. Alors que tout semblait aller bien, la shinigami avait pâlit tout d'un coup et elle s'était mise à hurler en levant ses bras devant son visage, comme si on voulait l'attaquer. Une vague de chaleur fit s'affoler ses cheveux et claquer ses vêtements, mais ce vent aussi chaud que s'il venait du Sahara avait vite disparu, laissant une shinigami affolée et tremblante. Paniquée, la belle regarda frénétiquement autours d'elle. Au hurlement de Mulan, Oji s'était levé d'un coup, le pelage hérissé, griffes et crocs sortis. Il feula, les oreilles en arrière, cherchant le danger. Le matou semblait prêt à déchiqueter quiconque ferait du mal à sa maîtresse, même s'il était, à l'évidence, terrifié lui aussi.

Il ne dit rien lorsqu’elle prit l’initiative de rentrer dans son entrepôt pour aller troquer sa tenue de Shinigami pour celle que Kazuo venait de lui proposer. Kazuo fut d’ailleurs mitigé. Il n’exprima pas sa double réaction, mais elle ne jaillit pas moins en lui lorsqu’elle fit cela : il fut d’une part surpris car il avait jusqu’à maintenant été la seule personne à pénétrer dans son entrepôt ; d’autre part il trouva cela tout à fait normal… qu’elle se déshabille devant lui l’aurait tout simplement interloqué et il lui aurait rapidement proposé de se changer là-dedans, par pure question de pudeur, d’autant plus que cette jeune demoiselle était quelqu’un de relativement timide…

En tout cas, elle finit par ressortir de l’entrepôt, vêtue de la redingote et du pantalon jeans qu’il lui avait prêtés. Ca lui allait plutôt bien, il devait dire… de son point de vus, on aurait dit une guerrière endurcie qui ressortait d’une terrible bataille avec de tels haillons… On aurait dit que c’était elle qui avait encaissé le Hiryugekizokushintenraiho de plein fouet envoyé par Luffy. D’ailleurs, Kazuo avait laissé Oji le rejoindre sans broncher pendant que Mulan était allée s’affairer à la tâche embarrassante qui allait avec sa proposition.

D’ailleurs il se contenta de hausser les épaules lorsqu’elle lui dit qu’elle lui achèterait une nouvelle redingote étant donné l’état de celle qu’il venait de lui prêter. Ce n’était pas vraiment la peine de toujours acheter des vêtements, après tout… Il n’en changeait pas souvent mais les lavait quand même pour préserver une hygiène que la société tolérait – et ce même s’il se mettait en marge de celle-ci depuis son bannissement de la Soul Society – et surtout il rendait son service à Mulan de cette manière pour chercher la rédemption. Il en pensait autant ; il lui en dit néanmoins peu :

-Non merci, ce n’est pas la peine. Je préfère que nous nous concentrions sur votre entraînement, je gère ma penderie moi-même, et ce avec un geste de la main pour appuyer ses paroles.

Mais il doutait qu’elle l’avait écouté… voire entendu ; elle était d’ores et déjà entrée en méditation. L’exilé balafré la regarda alors attentivement entrer en communication avec son sabre, tout en gardant ses sens en alerte au cas où un Hollow aurait la merveilleuse idée d’aller voir ce qu’il se passait dans ce coin encore inexplicablement inexploré par ses congénères… Avec un certain soulagement, il put constater que ces viles créatures ne pénétraient pas encore dans la zone interdite. Son sabre ne servirait pas encore à quelque chose avant un petit moment, on dirait… mais vu qu’il avait relâché son reiatsu de manière suffisante pour camoufler son élève tout en se retenant légèrement pour ne pas l’écraser et trop attirer l’attention non plus, il se disait que les monstres ne tarderaient pas à venir nourrir Yôganfuro.

-Kazuo… lui glissa d’ailleurs celle-ci dans son esprit.

-Oui ? lui répondit-il par la même voie.

-Lorsque tu en auras terminé avec tout ça… reviens me voir dans ton monde intérieur, j’aurais à te parler.

-Hm… ok…

Puis, Yôganfuro ne lui répondit plus… Elle le laissa dans ses réflexions et ses questions : de quoi voulait-elle lui parler ? Considérait-elle qu’il se montrait encore trop téméraire ou imprudent en bafouant à nouveau les règles du Seireitei en acceptant d’entraîner une de leurs soldats ? Ou autre chose… ? Il haussa les épaules. Après tout, qu’en avait-il à faire de bafouer ces règles ? Personnellement, lui était déjà fini dans ce sens-là, et rendre un des membres de l’ordre plus puissant ne pourrait faire que du bien à celui-ci ! En ce moment, le Gotei 13 avait besoin de puissants guerriers, alors au diable les règles !

D’ailleurs, il se jura d’aller s’expliquer directement avec les gens du Seireitei si jamais ils surprenaient leur petit manège. Pas pour son propre compte, non… mais pour celui de Mulan. Il ne savait évidemment pas si elle servait son ordre ou son besoin de puissance, mais il trouvait les règles suffisamment stupides pour oser plaider en sa faveur en cas de débordement de la situation.

Trêve de réflexion… le tressaillement qu’eut Mulan le fit revenir à la réalité, se concentrant à nouveau sur l’entraînement et remettant tout de suite ses sens aux aguets… sans capter le moindre danger alentours. Elle le regarda, l’air quelque peu effrayé, et lui allait se remettre à lui faire d’autres encouragements lorsqu’elle prit sur elle et entra de nouveau en méditation. Kazuo se courba alors pour appuyer son menton sur le dos d’une de ses mains posées sur le kashira de son katana et la regarda attentivement établir le contact entre elle-même et son arme.

Reprenant son masque inexpressif, il la regarda évoluer dans ce monde-ci tandis que le temps passait et que sa tâche progressait. D’ailleurs, elle avait bien l’air de progresser car elle se crispait à vue d’œil, ses mains se contractaient sur ses genoux et son teint pâlissait, tandis que la transpiration commençait à faire briller son visage. L’exilé la regarda fixement d’un air concentré, sérieux, se disant que le plus dur était en train de se produire… jusqu’à ce qu’elle se mette à hurler en positionnant ses bras devant son visage, comme si elle comptait se défendre d’une quelconque attaque. Surpris, Kazuo eut un tressaillement et Oji feula en hérissant le poil et retroussant les babines, tandis que ses oreilles se plaquaient en arrière sur son crâne.

Visiblement, quelque chose dans le monde intérieur de cette Déesse de la mort venait de se mal de passer…

-Que s’est-il passé… ? ne put-il s’empêcher de s’enquérir auprès d’elle, comme par réflexe, en s’accroupissant auprès d’elle. Vous avez réussi, non ?

Totalement perdue, Mulan mit quelques secondes à reconnaître l'endroit où elle était, comme si elle venait de se réveiller d'un cauchemar. Haletante, la shinigami jeta des coups d'œil nerveux autour d'elle, comme la créature qui l'avait faite sortir de son monde intérieur avait pu la suivre à l'extérieur.

Non, non, non ! Mais ce n'est pas vrai ! Quelle stupidité ! Crétine ! Si belle et si bête ! Ah ! Quelle magnifique sotte…

Elle déglutit, sans entendre cette voix qui pestait en son fort intérieur. C'est avec déception que la belle vit Oji sur le pied de guerre. Dommage, elle avait besoin de réconfort et de câlin là. Elle leva timidement ses grands yeux ambre vers son professeur. Ses joues prenaient lentement la couleur d'une pivoine rouge. La shinigami baissa les yeux. Les battements de son cœur commençaient à se calmer. Mulan hésita entre dire la vérité ou se cacher et être forte. Mais elle était ici pour apprendre. Si elle cachait quoi que ce soit à Kiriyama, elle n'apprendrait jamais le shikai. Après un long moment de silence, elle finit par vaincre sa timidité et, il faut l'avouer, sa honte.

Je… Je crois… Je ne sais pas… Elle se passa une main tremblante sur le visage. Je suis entrée dans mon monde intérieur… C'est une forêt tropicale… Mais il… Sa gorge se noua. Il y avait cette chose… Ce… Je crois que c'est un phénix. Il est beau, c'est vrai… Mais il hante mes cauchemars depuis longtemps, il m'attaque tout le temps, il brûle la forêt dans ses colères… Qu'est-ce que c'est ? Pourquoi cette créature est là ? Pourquoi il y a ce… ce monstre qui veut me tuer ?!

La shinigami semblait dans tous ses états. Elle tremblait comme une feuille morte. Mulan mit sa main sur sa bouche, sans doute pour cacher sa lèvre inférieure qui tremblait et ses pleurs d'enfant. Effectivement, ça faisait si longtemps que cet être la hantait dans ses rêves, pour les transformer en cauchemar. À chaque fois qu'elle avait voulu abandonner son zanpakutô, elle avait fait ce rêve. La blonde à la tresse sanguine marchait tranquillement dans cette magnifique forêt tropicale, puis un incendie en forme d'oiseau se précipitait sur elle en hurlant de colère. Et quand la belle se réveillait en sueur, tremblante voir même pleurante de peur… il était là. Son zanpakutô était revenu. Des fois, aussi, alors qu'elle n'avait rien fait, l'oiseau de feu revenait hanter la forêt. Il se trouvait au centre d'une étendue d'eau, perché sur un rocher, en train de la regarder d'un air agacé. Et il l'attaquait à chaque fois qu'elle voulait fuir, ou même juste s'éloigner. Kaosuhewa n'avait qu'à faire un mouvement et il déployait ses magnifique ailes couleur de l'or, pour se jeter sur elle.

Honoo avait fini de râler et de traiter Mulan de tous les noms. Ça ne servait à rien, elle ne l'entendait plus. Quand sa maîtresse était détendue et calme, quand tout allait bien pour elle, elle l'entendait et parfois arrivait même à communiquer avec elle. Mais dés que Mulan voyait l'apparence d'Honoo, elle prenait la fuite. La phénix restait là où la shinigami était apparue. Son long cou était gracieusement courbé : sa tête de cygne orné de plumes de paon était baissée. Ses beaux yeux étaient remplis de larme. Elle ne comprenait pas pourquoi Mulan la détestait, et ça la vexait autant que ça la blessait. Le magnifique oiseau leva la tête vers le ciel nuageux, un ciel qui reflétait l'humeur de Mulan.

Kaosuhewa Mulan ! Toi qui aime tant la beauté, pourquoi ne veux-tu pas de moi ? Je suis pourtant la parfaite incarnation de la beauté !… Quand j'essaie de te retenir, de te serrer contre moi, tu fuis et disparais. Quand j'essaie d'attirer ton attention par des cris, des chants ou des blagues, tu arrêtes de m'attendre… Combien de temps vais-je devoir hurler pour que tu m'entendes et que tu m'aimes ! Je veux chanter avec toi ! Reviens !

Là encore, la phénix savait que ça ne servait à rien. Mulan n'écoutait pas. Royalement, avec toute la grâce du monde, Honoo ouvrit ses ailes et l'éleva vers le ciel avec toute la majesté et la beauté qui sied à une reine. L'oiseau de feu plana royalement au dessus de la forêt et rejoignit son endroit favori. Ce rocher, au centre de cette étendue d'eau. C'était le plus bel endroit de ce monde. C'était le cœur de ce monde. Honoo se posa souplement et contempla tristement l'eau. Elle laissa pendre sa queue et effleura l'eau de ses plumes d’or. La phénix ouvrit le bec et se mit à chanter. Ah ! Quel son merveilleux que le chant du phénix !… Mais il n'y avait personne pour l'entendre et l'admirer.

Le chant :

Mulan n'entendait rien des cris de son zanpakutô, et elle tentait de renflouer sa peur d'enfant dans une boîte fortifiée. En faisant ainsi, elle tentait de supprimer sa sensibilité de femme au même titre que sa tendresse maternelle… et, en fait, un peu toutes ses émotions. À croire que la shinigami ne souhaitait garder que de l'insensibilité et de la haine pour accomplir sa vengeance. Une vengeance qui, d'ailleurs, lui montait à la tête. Oji finit par se calmer, vu qu'il n'y avait pas de danger, et il vint se frotter contre sa maîtresse pour la réconforter. Mais Kaosuhewa ne parvint qu'à se raidir. Après une hésitation, elle se détendit un peu et commença à caresser son chat comme s'il risquait de la mordre.

Le jeune homme aux cheveux bleus la vit quelque peu hésiter lorsqu’il lui posa son couple de questions. Son visage était rouge, mais vu son attitude actuelle, cette rougeur n’était pas vraiment liée à la chaleur. Non, elle était gênée ; il s’agissait de sa rougeur habituelle. L’hésitation la tirailla encore, lorsqu’elle prit visiblement la décision finale de lui raconter en détail ce qu’elle avait vu. Manifestement, elle avait bien compris qu’il ne s’agissait pas d’un entraînement comme les autres, où il suffisait de faire son exercice et se dire que l’expérience était acquise, incluse. Un entraînement pour le Shikai était un cap. Et ça, à son contentement, elle ne le savait que trop bien.

Puis, enfin, elle se mit à parler avec sa petite voix habituelle, cependant assez élevée pour se faire entendre par son interlocuteur. Il écouta attentivement ses descriptions. Une forêt tropicale, donc… et un phénix qui entrait en scène à un moment donné. Kazuo hocha distraitement la tête à mesure qu’elle avançait dans son discours balbutié et commençait à comprendre de quoi il s’agissait… Il ne s’était pas rendu en personne dans le monde intérieur de la femme Shinigami, mais il ne s’était pas moins fait une petite idée de ce de quoi il s’agissait. Enfin, avant tout, il fallait qu’elle parvienne à se calmer. Elle était tendue, transpirante, crispée… terrifiée…

-Une forêt tropicale… Bien, il s’agit donc de votre monde intérieur, commença-t-il, puis, pour ce qui est de votre phénix, celui dont vous parlez… celui qui hante vos nuits… Il doit s’agir de l’esprit de votre Zanpakutô. Il ne faut pas le fuir, mais tenter d’établir une sorte de relation de confiance entre vous et lui.

Il regarda ensuite le chat de la demoiselle de frotter contre elle du coin de l’œil et la jeune femme, après être restée dans son état de panique pendant encore un certain moment, finit enfin par se détendre. Elle commença même à caresser son chat avec néanmoins une certaine réticence, comme une certaine crainte…

Kazuo porta doucement la main à sa bouche pour un nouvel instant de réflexion. Il était clair que cette belle jeune femme était en quelque sorte traumatisée par l’esprit de son propre sabre… Voulait-il vraiment la tuer ou bien interprétait-elle tout simplement mal les agissements et desseins de ce fameux phénix qui hantaient ses nuits depuis tant de temps et qui, maintenant, l’effrayait lorsqu’elle foulait du pied le sol de la forêt tropicale qui lui servait de "sanctuaire"… ?

Effectivement, son cas était complexe, mais ce n’était qu’un cas parmi tant d’autres… Ce qu’il avait compris, en tout cas, c’était qu’il lui fallait surpasser sa peur, son traumatisme… tenter de comprendre et adopter son partenaire complémentaire afin de porter l’entraînement à son aboutissement. Cela ne serait pas si simple, il le savait bien… mais c’était probablement pour cela qu’elle avait fait appel à lui : elle n’y arrivait pas toute seule, il l’avait bien compris, mais pour sa part, il devait l’accompagner jusqu’au bout, jusqu’à la dernière seconde… Jusqu’à ce qu’elle parvienne à entendre et prononcer le nom de son Zanpakutô et à libérer le stade primitif de libération du sabre.

Suite à cela, il avait une petite idée du programme qui suivrait, mais il préféra laisser tout cela de côté pour l’instant ; le moment était à cette problématique : aider Mulan à passer outre sa peur et à se lier au phénix qui, de toute évidence, était sa cible.

S’extirpant enfin de ses réflexions, il reporta son attention sur Mulan et la gratifia d’un léger sourire réconfortant.

-Bien… Vous sentez-vous prête à continuer ou bien préférez-vous vous remettre de tout ça et revenir une prochaine fois ? finit-il par demander.

Bien entendu, il se doutait bien que sa question était rhétorique. Mulan était déterminée et motivée à acquérir le Shikai, mais elle n’était pas non plus irréfléchie, voire folle : le fait qu’elle prenne la seconde option que comportait sa question ne l’étonnerait pas du tout, bien au contraire… Mais en tout cas, il faudrait qu’elle n’oublie pas d’aller récupérer son uniforme de Déesse de la mort et lui rende ses vêtements afin d’éviter l’éveil de tout soupçon.

Ce que Kiriyama révéla à Mulan lui fit à peu prés le même effet que lorsqu'elle s'était électrocutée en détruisant des télés. Donc, ce phénix qui la terrifiait depuis tant de temps était… son zanpakutô ? Génial ! Ça la rassurait !… pas du tout. Mais alors pas du tout de chez Padutou (dieu du refus dans une religion qui n'existe pas encore). L'idée t'établir une relation de confiance avec un être aussi agressif ne lui plaisait pas vraiment. Pas du tout, même. Comment pouvait-elle établir une relation avec un machin qui voulait absolument l'attaquer ? Le silence s'installa, tandis que les deux shinigamis réfléchissaient sur ce qu'il conviendrait de faire, sans pourtant parler. La belle chercha un moyen de sauver sa peau ET d'entrer en contact avec le phénix.

Hmm… En fait, à bien réfléchir, c'était peut-être une femelle. Ça paraissait même logique. Kao ne se basait pas sur grand-chose, juste sur les yeux et les formes du phénix. Tout ça paraissait on ne peut plus féminin. D'ailleurs cette "chose" était absolument… magnifique. Un régal pour les yeux. S'il n'était pas aussi agressif… enfin, si elle était aussi agressive, Mulan l'adorerait passerait sans doute son temps à l'admirer. Sans l'avoir jamais dit à quiconque, tant elle en avait honte, la shinigami l'avait même dessiné. Une fois un membre de sa division était tombé dessus par hasard. Il avait dit que c'était sa plus belle réussite. Bon, après il l'avait traité de ma chérie. N'ayant pas appréciée qu'on fouille dans ses affaires, la blonde avait répliquée par un coup de pied dans l'entrejambe puis avait maintenu l'offensive en s'aidant de sa maîtrise du hakuda.

Mais son esprit divaguait ! Il fallait réfléchir à un moyen de résonner cet oiseau de malheur. Car, aussi belle fut-elle, cette phénix semblait avoir un sale caractère. Déjà, au lieu de fuir lâchement, elle devait se défendre. C'était certes un peu idiot de se défendre de son zanpakutô avec son zanpakutô, mais c'était mieux que de se faire déchiqueter et hacher menu. Ensuite… Et bien, elle n'avait pas le choix : elle improviserait. Une chose était certaine, c'était qu'elle devait encore parfaire ses techniques, celles qu'elle connaissait, pour pouvoir tenir tête à ce qui était sûrement son zanpakutô, c'est-à-dire une part de son âme. Ce qui signifiait certainement que la phénix était au moins aussi puissante qu'elle. Peut-être même… plus ?

Bien… Vous sentez-vous prête à continuer ou bien préférez-vous vous remettre de tout ça et revenir une prochaine fois ?

Kaosuhewa redressa la tête avec un regard interrogateur. Kiriyama venait de la sortir de ses réflexions. Elle réfléchit quelques instants avant de répondre, les sourcils froncés.

Je pense que je vais revenir une prochaine fois. Il faut que je me prépare mentalement.

Pour une fois, sa voix avait un volume normal et ça ne la faisait pas rougir. Mulan croisa le regard de son professeur et elle piqua un fard. Toute rouge, la belle se leva et partit se changer dans l'entrepôt. Cette fois-ci Oji la suivit, en miaulant et la queue haute. Elle revint, de nouveau vêtue de sa tenue traditionnelle des shinigamis. Le regard fixé au sol, Mulan rejoignit son professeur pour lui rendre ses vêtements. Elle était encore rouge.

Tenez, Kiriyama-sensei. La prochaine fois que je reviendrais, j'enverrais encore Oji en éclaireur. Si son papillon me revient avant une minute alors je vous rejoindrais. Dans le cas contraire je ferais rentrer Oji au Seireitei. Je ne viendrais pas forcément tous les jours, ce serait trop risqué. Je ne viendrais pas forcément la nuit non plus… À bientôt.

Mulan inclina le buste et ouvrit un senkaimon. Avant d'entrer dedans pour retourner au seireitei elle prit son gros matou de chat dans ses bras. Une fois au seireitei elle prit une douche et alla se coucher. Le lendemain elle partit faire les boutiques avec le peu d'argent qu'elle possédait, ensuite elle s'entraîna tous les jours. C'était des entraînements intensifs. Elle essayait même le kidô, en vain. Finalement, cinq jours après avoir quitté Kiriyama, un senkaimon et Oji réapparurent… dans l'entrepôt de l'exilé. Le chat partit aussitôt à la recherche de ce shinigami qui le chouchoutait tant. Ce n'était pas le soir. Au contraire, c'était le matin, trois heures après le levé du soleil. Mulan attendait, un sac de vêtement en main.

Ce que Kiriyama révéla à Mulan lui fit à peu prés le même effet que lorsqu'elle s'était électrocutée en détruisant des télés. Donc, ce phénix qui la terrifiait depuis tant de temps était… son zanpakutô ? Génial ! Ça la rassurait !… pas du tout. Mais alors pas du tout de chez Padutou (dieu du refus dans une religion qui n'existe pas encore). L'idée t'établir une relation de confiance avec un être aussi agressif ne lui plaisait pas vraiment. Pas du tout, même. Comment pouvait-elle établir une relation avec un machin qui voulait absolument l'attaquer ? Le silence s'installa, tandis que les deux shinigamis réfléchissaient sur ce qu'il conviendrait de faire, sans pourtant parler. La belle chercha un moyen de sauver sa peau ET d'entrer en contact avec le phénix.

Hmm… En fait, à bien réfléchir, c'était peut-être une femelle. Ça paraissait même logique. Kao ne se basait pas sur grand-chose, juste sur les yeux et les formes du phénix. Tout ça paraissait on ne peut plus féminin. D'ailleurs cette "chose" était absolument… magnifique. Un régal pour les yeux. S'il n'était pas aussi agressif… enfin, si elle était aussi agressive, Mulan l'adorerait passerait sans doute son temps à l'admirer. Sans l'avoir jamais dit à quiconque, tant elle en avait honte, la shinigami l'avait même dessiné. Une fois un membre de sa division était tombé dessus par hasard. Il avait dit que c'était sa plus belle réussite. Bon, après il l'avait traité de ma chérie. N'ayant pas appréciée qu'on fouille dans ses affaires, la blonde avait répliquée par un coup de pied dans l'entrejambe puis avait maintenu l'offensive en s'aidant de sa maîtrise du hakuda.

Mais son esprit divaguait ! Il fallait réfléchir à un moyen de résonner cet oiseau de malheur. Car, aussi belle fut-elle, cette phénix semblait avoir un sale caractère. Déjà, au lieu de fuir lâchement, elle devait se défendre. C'était certes un peu idiot de se défendre de son zanpakutô avec son zanpakutô, mais c'était mieux que de se faire déchiqueter et hacher menu. Ensuite… Et bien, elle n'avait pas le choix : elle improviserait. Une chose était certaine, c'était qu'elle devait encore parfaire ses techniques, celles qu'elle connaissait, pour pouvoir tenir tête à ce qui était sûrement son zanpakutô, c'est-à-dire une part de son âme. Ce qui signifiait certainement que la phénix était au moins aussi puissante qu'elle. Peut-être même… plus ?

Bien… Vous sentez-vous prête à continuer ou bien préférez-vous vous remettre de tout ça et revenir une prochaine fois ?

Kaosuhewa redressa la tête avec un regard interrogateur. Kiriyama venait de la sortir de ses réflexions. Elle réfléchit quelques instants avant de répondre, les sourcils froncés.

Je pense que je vais revenir une prochaine fois. Il faut que je me prépare mentalement.

Pour une fois, sa voix avait un volume normal et ça ne la faisait pas rougir. Mulan croisa le regard de son professeur et elle piqua un fard. Toute rouge, la belle se leva et partit se changer dans l'entrepôt. Cette fois-ci Oji la suivit, en miaulant et la queue haute. Elle revint, de nouveau vêtue de sa tenue traditionnelle des shinigamis. Le regard fixé au sol, Mulan rejoignit son professeur pour lui rendre ses vêtements. Elle était encore rouge.

Tenez, Kiriyama-sensei. La prochaine fois que je reviendrais, j'enverrais encore Oji en éclaireur. Si son papillon me revient avant une minute alors je vous rejoindrais. Dans le cas contraire je ferais rentrer Oji au Seireitei. Je ne viendrais pas forcément tous les jours, ce serait trop risqué. Je ne viendrais pas forcément la nuit non plus… À bientôt.

Mulan inclina le buste et ouvrit un senkaimon. Avant d'entrer dedans pour retourner au seireitei elle prit son gros matou de chat dans ses bras. Une fois au seireitei elle prit une douche et alla se coucher. Le lendemain elle partit faire les boutiques avec le peu d'argent qu'elle possédait, ensuite elle s'entraîna tous les jours. C'était des entraînements intensifs. Elle essayait même le kidô, en vain. Finalement, cinq jours après avoir quitté Kiriyama, un senkaimon et Oji réapparurent… dans l'entrepôt de l'exilé. Le chat partit aussitôt à la recherche de ce shinigami qui le chouchoutait tant. Ce n'était pas le soir. Au contraire, c'était le matin, trois heures après le levé du soleil. Mulan attendait, un sac de vêtement en main.

Comme il s’y était attendu, elle lui répondit qu’elle préférait prendre le temps de se préparer mentalement avant d’affronter enfin le personnage principal de ses cauchemars qui n’était autre que l’esprit de son sabre. Kazuo ne pouvait qu’approuver ce choix. Rien qu’être entrée dans son monde intérieur afin de le rencontrer en personne avait été une épreuve ; cela se voyait à travers l’état dans lequel elle était revenue à elle.

D’ailleurs, elle avait parlé normalement, sans laisser sa timidité en atténuer le volume. Cela fit sourire Kazuo jusqu’à ce qu’elle croise son regard… moment auquel son visage vira aussitôt à l’écarlate, ce à cause de quoi Kazuo dut faire un monumental effort de volonté pour ne pas sourire davantage et encore plus pour ne pas rire, par peur de la piquer dans son amour-propre. En tout cas, elle finit par se lever et il l’imita presque aussitôt. À peine fut-il d’ailleurs debout qu’elle retournait déjà dans l’entrepôt pour se changer à nouveau, Oji sur les talons. Ainsi revint-elle vêtue de son Shihakushô, tandis que lui avait rengainé son Zanpakutô et cessé de relâcher son reiatsu.

Il prit alors les vêtements qu’elle lui tendait et lui annonça qu’elle rendrait à Oji son rôle d’éclaireur avec un papillon de l’enfer, comme pour aujourd’hui. Elle n’avait par contre pas l’intention de venir chaque et pas non plus la nuit, ce que Kazuo approuvait, bien entendu, car si elle voulait échapper aux soupçons de ses collègues du Seireitei, il s’agissait d’une précaution de plus à prendre.

-Bien. À bientôt, lui rendit-il.

Lorsqu’elle disparut dans le Senkaimon, Kazuo se retourna et se balada un peu dans la ville, entamant une autre petite discussion avec son Zanpakutô.

-Yôganfuro… fit-il parl’esprit, je crois que je ne vais pas en finir avant un petit moment. Tu veux bien patienter un peu le temps qu’elle finisse pas atteindre son objectif ?

-Pas de souci, Kazuo, lui répondit-elle, nous avons tout notre temps, de toute façon. Et cette Mulan pourrait venir à tout moment dans la semaine, donc c’est plus prudent de ne pas t’absenter… histoire de ne pas être inactif au moment fatidique.

Kazuo approuva ses dires par la même voie et continua sa balade en se demandant si Mulan était bien rentrée sans encombre chez elle. Ce serait vraiment bête, après tout, de se faire exclure pour la simple et bonne raison qu’elle cherche à atteindre son premier stade de puissance…

***

Puis les jours passèrent. Cinq au total ; Kazuo était bien dans son entrepôt quand il vit la porte s’ouvrir devant lui, laissant Oji apparaître devant lui, le matin. Le soleil s’était levé depuis trois heures environ et Kazuo dormait encore dans son sac de couchage et son coussin… il fut facilement réveillé par l’énergie du Senkaimon, qu’il n’avait jamais vraiment eu l’habitude de sentir jaillir juste devant lui. Arquant un sourcil et se débarrassant vite fait de son sac de couchage, il attendit le chat qu’il vit à ses pieds, un papillon de l’enfer aux trousses… qu’il renvoya.

La seconde séance allait commencer. Et cette fois, Kazuo laisserait à Mulan le choix entre l’extérieur et l’intérieur : l’acquisition du Shikai n’était en effet pas apparue si simple, la dernière fois, alors ce serait comme elle le sentirait.

En tout cas, en attendant l’arrivée de la belle Shinigami de la Septième, il prit Oji dans ses bras et commença à le cajoler avec la même affection que s’il s’était agi de son propre animal de compagnie. Assis sur son banc, il l’attendit ainsi, le regard se baladant entre la porte et la boule de poils.

-Alors… On va y arriver… ou pas ? pensa-t-il sans doute une poignée de secondes avant l’arrivée de son élève.

Le papillon des enfers revint. Mulan entra, accompagnée par deux papillons des enfers. Une fois dans l'entrepôt le senkaimon se referma. Oji abandonna aussitôt Kiriyama pour aller se frotter contre les jambes de sa maîtresse. La shinigami ouvrit son sac et en sortit une redingote neuve. Elle la donna à son professeur, sans un mot. Elle n'avait pas même pas dit bonjour. La belle avait juste brièvement incliné le torse en guise de salut. C'était un salut formel et silencieux, celui qu'elle avait l'habitude de donner aux autres membres du gotei. Toujours sans un mot Kaosuhewa alla dans un con de l'entrepôt où Kazuo ne la voyait pas, pour qu'elle puisse se changer. Quand elle revint, elle était habillée d'un haut rose clair avec un décolleté large qui laissait voir ses épaules. Elle portait un pantalon d'un rose saumon foncé, hésitant entre le rose et le marron. Pour tenir se pantalon, elle avait une grosse ceinture d'un rose foncé.

Comme ça :

Tout ce rose pouvait paraître nunuche mais, en réalité, ça lui allait très bien. En plus les vêtements semblaient souples et le pantalon semblait légèrement trop grand, ils étaient idéaux pour se battre avec. Et ça allait très bien à Mulan, qui semblait être belle en toutes circonstances. La shinigami prit Oji dans ses bras et revint à côté de Kiriyama. Elle s'était entraînée dur, elle s'était montrée très exigeante avec elle-même. Et, maintenant, la shinigami avait peur. Peur de recommencer, de retourner dans un monde où vivait un cauchemar qui la suivait depuis longtemps. Avec une touche de rose, la belle hésitait un peu en rejoignant l'exilé. Oji frotta sa tête contre son menton et elle retrouva un peu de courage. Mulan leva la tête pour regarder Kazuo droit dans les yeux… puis les rabaissa aussitôt, en piquant un fard.

Et s'il lui demandait d'y retourner ? Et si elle se montrait incapable qu'acquérir son shikai ? Mulan se rappela le jour où elle avait rencontré un shinigami pour la première fois. Elle ne savait pas pourquoi elle se rappelait cette scène maintenant, mais le visage de ce jeune homme aux cheveux blancs s'imposa dans son esprit. Elle se rappela comment il avait tenté de lui expliquer ce qu'était un zanpakutô. Il avait dit que c'était un "intrus" et qu'ils prenaient des formes de katana. Ensuite elle avait perdu sa trace. Il avait disparu de la circulation. La belle aurait pourtant voulu le remercier. Lui rendre un service en quelque sorte. Ce shinigami dont elle ignorait toujours le nom, cet homme qui l'avait sauvé puis amené à l'académie des shinigamis. Là-bas Mulan avait pu comprendre les sombres explications de ce jeune inconnu.

Ensuite elle avait fait la connaissance de Ryouka Haoga. Il était resté son seul ami durant toute la période où elle était restée à l'académie, puis quand elle était devenue shinigami. Ils étaient tous deux très timides mais voulaient aussi tous les deux devenir puissants. Chacun avait ses raisons. Haoga ne lui avait jamais dit d'où lui venait sa détermination, Mulan ne lui avait rien dit de son côté non plus. Pourtant ils se faisaient confiance. Et maintenant que son ami était mort, la shinigami poursuivait sa route seule, juste accompagnée d'Oji et aidée de ce quasi inconnu qu'était son professeur. Et malgré toute la volonté solitaire dont elle faisait preuve, elle avait peur d'un stupide cauchemar. Et de l'échec, aussi. Comme d'habitude, la belle manquait de confiance en elle et doutait de sa capacité à atteindre son objectif : le shikai. Après quelques secondes de silence, la shinigami se décida enfin à parler. Son regard resta fixé sur le sol, encore.

Kiriyama-sensei, avez-vous prévu quelque chose de spécial aujourd'hui ou je continue comme la dernière fois ?

Kaosuhewa gratta son chat derrière les oreilles en se rappelant son plan. Allez dans son monde, dégainer et chercher sa plus grande peur. Une fois qu'elle l'aurait trouvé, il fallait lui parler. Lui demander de ne pas l'attaquer. Et si le phénix attaquait quand même, alors… La shinigami n'aurait d'autre choix que de se défendre, tout en essayant de raisonner la créature. En revanche si son professeur lui proposait de faire autre chose il fallait qu'elle maîtrise ses émotions pour ne pas montrer son soulagement, se faire un masque de fer. Ce visage mis exaspéré, mi agacé qu'elle avait en se moment, il fallait qu'elle le garde. Son regard et sa rougeur trahissaient cependant toute son appréhension.

Elle arriva enfin, juste quelques minutes après qu’il se fût posé cette question, et le Senkaimon se referma derrière elle, tandis qu’Oji s’échappait de ses bras pour aller la rejoindre et lui communiquer son affection par ses câlins et frottements. Kazuo n’eut pas le temps de se laisser distraire par le comportement de cet animal que Mulan lui mit déjà entre les mains une redingote neuve après l’avoir sortie du sac qu’elle avait emmené avec elle. Il posa un regard étonné sur la veste et reporta son attention sur son élève juste à temps pour la voir se redresser après son inclination et retourner dans le même endroit qu’elle avait emprunté la dernière fois pour se changer… aujourd’hui pour le même but.

Il alla ranger son nouveau vêtement dans son armoire sans savoir quoi dire – il aurait voulu la remercier, mais le caractère timide de Mulan le mettait souvent sous le coup de l’indécision – et retourna ensuite devant son banc pour attendre la belle jeune femme, les mains dans les poches de son pantalon cigarette. Quand allait-il mettre sa nouvelle redingote… ? Il venait de troquer son ancienne en loque pour cette saharienne et il l’aimait bien… mais bon c’était vrai que la nouvelle était plus jolie, d’une autre couleur et elle faisait un peu plus moderne… il devait reconnaître que la Déesse de la mort avait plutôt bien choisi son cadeau.

Lorsqu’elle ressortit enfin du coin qui lui servait de vestiaire, elle était vêtue d’un ensemble vestimentaire qui figea Kazuo sur place. Ce n’était pas que sa nouvelle redingote qu’elle avait bien choisie… les habits qu’elle avait choisis du porter lui allaient eux aussi très bien. Elle avait fière allure dans ces vêtements. Très belle ; voilà comment il la trouvait. Il se rendit ensuite compte que son visage avait pris de couleurs et il se reprit aussitôt, gêné. Elle venait encore dans le but d’avoir son Shikai, il ne devait pas se laisser distraire par des vêtements qui seyaient bien à la Déesse de la mort…

Passons ces détails… elle regardait le sol, le visage aussi écarlate que ne l’avait été le sien, et ce fut comme cela qu’elle lui posa sa question : s’il avait prévu de la faire retourner dans son monde ou bien autre chose… Il retint de justesse un sourire désolé. Si elle voulait acquérir le Shikai et donc faire le plus dur au plus vite, elle n’avait pas d’autre choix : elle devait retourner affronter son cauchemar en personne.

-Eh bien… pour l’instant, le programme ne change pas. Je vais devoir vous demander de retourner dans votre monde intérieur afin de vous lier plus étroitement avec votre Zanpakutô. Faisons déjà ça, nous verrons pour la suite. répondit-il.

Elle s’était habillé autrement, et cela, il l’interprétait de cette manière : retour à l’extérieur ! Kazuo retourna donc à l’extérieur de son entrepôt en pensant que si cette fois Mulan parvenait à son objectif, il passerait à une étape supérieure de l’entraînement. Évidemment, il croyait en elle, il la savait capable d’atteindre son objectif, aussi inaccessible pût-il paraître… seulement, il ne devait pas trop se laisser aller à l’optimisme. Cette Shinigami avait peur de son phénix depuis très longtemps, même si elle s’était entraînée dure pendant ces cinq jours, il n’était pas dit qu’elle vainque sa peur aussi facilement…

Tout était question de psychologie…

Une fois à l’extérieure, en tout cas, il se retourna vers elle sans dégainer son Zanpakutô, se contentant de laisser ses mains enfoncées dans ses poches.

-Au fait, je voudrais savoir… avez-vous profité de ces cinq jours pour vous exercer, entre autres, aux sort de Kidô ? s’enquit-il afin, bien entendu, de savoir si elle serait capable aujourd’hui d’utiliser le sort de camouflage sensoriel pour le dispenser du relâchement d’énergie spirituelle.

HJ :

Son professeur lui fit un sourire désolé, et l'espoir de Mulan coula dans la détresse comme une ancre dans un l'océan sans fond. Il fallait qu'elle y retourne. Le visage de la shinigami se figea et pâlit tandis que son regard devenait brillant… de détresse. Un magnifique regard SOS de la couleur de la sève fossilisée des arbres, un fossile appelé "ambre". Ses pupilles étaient semblables à de l'ébène posée au centre d'une pierre taillée d'ambre. La belle avait levé les yeux pas plus de quelques secondes pour envoyer cet appel au secours silencieux. Elle s'éloigna de quelques pas, allant tout droit pour être de dos à Kiriyama, et elle s'assit pour entrer en méditation. Mais l'exilé posa une question. Kao se mit à rougir. Son dos se raidit et se mains se mirent à trembler imperceptiblement. Son regard s'agita, comme si elle cherchait une cachette.

Euh, non… Je suis désolée… c'est grave ?

Il y eut un court silence. Tellement court que Mulan n'eut pas le temps de le remarquer et de s'en inquiéter. Puis le professeur répondit en souriant.

C'est pas grave, c'était juste pour savoir.

Kaosuhewa eut un moment d'hésitation, puis elle se concentra pour entrer dans son monde intérieur. Elle n'était pas du tout prête, mais quand il faut y aller, il faut y aller ! Prenant son courage à deux main, elle suivit le chant qui la guidait toujours vers cette magnifique forêt exotique et le sublime monstre qu'elle habitait.

Fond musical:

Mulan ouvrit les yeux. Ce coup-ci elle était au bord de l'étendue d'eau. La shinigami dégaina son zanpakutô. Pour une fois elle se battrait au lieu de fuir. Et elle affronterait sa peur avec toute la rage combative qu'elle possédait. Avec toute son envie de survivre et d'éliminer les hollows. Le phénix ne se trouvait pas sur son rocher, comme habituellement. Il faisait plus chaud que d'habitude. Étrange. La belle s'avança dans l'eau, sans enlever ni ses sandales ni ses chaussettes. Elle ne se trempa pas plus haut que les mollets… et elle était presque à mi chemin entre le bord de l'eau et le rocher. Mulan évalua la profondeur maximum à un mètre. L'eau était d'une température agréable, le vent était doux, il faisait beau et bon… Le silence était agréable et plutôt normal - ce serait plutôt inquiétant d'avoir toute une faune dans son monde intérieur ! - mais… Quand Mulan marchait dans l'eau, il y avait un drôle qu'écho. Et quand elle s'arrêtait, il y avait ce bruit d'eau… Comme si quelqu'un marchait derrière elle et s'arrêtait un poil trop tard. Un pas après qu'elle se soit immobilisée.

Ça ne signifiait qu'une chose. La shinigami se retourna soudainement, zanpakutô pointé vers ce qui la suivait en silence… Et elle sursauta en cirant. Et elle ne fut pas la seule. Le phénix sursauta en poussa un "Ah !" de surprise. Mulan ne put s'empêcher de reculer de deux pas. Mais il fallait qu'elle résiste à sa peur ! Il fallait qu'elle parvienne à faire entendre raison à ce monstre de bestialité. Mais la belle ne parvint qu'à bégayer quelque chose d'incompréhensible. L'oiseau pencha la tête sur le côté, le regard perplexe. La blonde inspira un bon coup, ferma son visage et son regard foudroya son ennemi. Son zanpakutô, apparemment. Serrant la garde de toutes ses forces, pour cacher son tremblement, Mulan prit son courage à deux mains et apostropha son cauchemar avec une assurance feinte.

Tu ne me fais pas peur !

Ben heureusement encore.

Kaosuhewa tomba des nues. Kwa ? La phénix, qui avait d'ailleurs une très jolie voix, regardait la shinigami comme si elle était folle et incompréhensible. La belle secoua la tête et se reprit. Elle ne devait pas se laisser déstabiliser ! Elle leva le menton en signe de défit, faisant hausser un sourcil à l'oiseau géant, et reprit un semblant d'assurance.

Hum. Très bien ! Dans ce cas…! Je t'interdis de m'attaquer.

Il y eut un bref silence puis la phénix, qui était plus grande que la jeune femme, éclata d'un rire cristallin qui déstabilisa totalement Mulan.

Et pourquoi je t'attaquerais ? Tu es sûre que tu n'as pas peur ? Tu en donnes l'impression pourtant.

Le ton de l'oiseau était maternel et mélodieux. Un délice pour les oreilles mais la shinigami ne se laissa pas avoir.

Cesse de te moquer, monstre !

La phénix arrêta de rire, son regard devint affreusement mauvais et ses plumes s'ébouriffèrent.

Quoi ? Moi ? Un monstre ! Je ne suis pas laide, bien au contraire ! Monstre toi-même.

Mulan serait restée coi si l'oiseau de feu n'avait pas déployé les ailes. La shinigami poussa un cri de surprise et de peur. Tout en ardant son arme en main, la belle mis ses bras devant son visage pour se protéger. Elle entendit des ailes battre furieusement, sentit un vent chaud… et ce fut tout. *… Quoi ? C'est tout ? Je ne me fais pas attaquer ?* La blonde enleva lentement ses bras de devant son visage. L'oiseau n'était plus là. Kao se retourna et vit que la phénix s'était perchée sur le rocher. Vu sa pose… elle était vexée. La shinigami resta immobile, ne sachant comment réagir. Elle s'était entraînée des jours durant, pensant qu'elle aurait besoin de se battre pour rester en vie, que l'oiseau tenterait de la tuer. Mais non. La phénix se contentait de bouder parce qu'elle l'avait traitée de monstre. Soit… C'était plutôt une bonne nouvelle, non ? Elle n'allait pas être réduite en charpie maintenant. C'était rassurant. Mulan avança d'un pas vers le rocher. L'oiseau lui lança un regard mauvais du coin de l'œil et tourna la tête à l'opposée de la shinigami.

… Tu es mon zanpakutô, n'est-ce pas ?

Pas de réponse. La phénix resta immobile. Seule un petit "Fu !" vexé sortit de son bec tandis qu'elle levait la tête comme un enfant qui boude, les bras croisés et les yeux fermés, la bouche tordue en une moue boudeuse. Mulan était quelque peu désarçonnée. Elle se mit à rougit et sentit son cœur se ratatiner. Cette créature n'avait jamais été un monstre. Elle s'était trompée et maintenant elle n'aurait jamais le shikai. Parce qu'elle était une idiote. Oui ! Une idiote. Une imbécile finie ! Elle ne méritait pas le shikai, ni qu'un être aussi magnifique et royale vive dans son monde intérieur.

Mulan sortit de méditation et lança à son professeur un regard plein de désespoir.

Je suis nulle !

Elle cacha son visage dans ses mains, comme si elle allait pleurer. En réalité elle souhaitait juste cacher son rougissement de honte.

Honoo jeta un coup d'œil par dessus son épaule et vit qu'il n'y avait plus personne. Inquiète, la phénix regarda tout autours d'elle et vit qu'elle était seule.

Oh non ! Je suis seule !

L'oiseau de feu mit sa tête sous l'aile pour déprimer dans le noir rendu doré par son plumage chatoyant.

Mulan regardait son zanpakutô comme s'il la démoralisait et la démotivait.

Après avoir répondu à Mulan que le fait qu’elle n’ait pas travaillé ses lacunes en Kidô n’était pas si grave que ça lui paraissait, elle plongea dans sa méditation comme elle l’avait fait cinq jours auparavant. Kazuo tira alors son sabre de son saya pour le planter au sol et reposer ses deux mains l’une sur l’autre sur le kashira.

-Hm… pensa-t-il. J’ai dit qu’il me servirait à abattre quelques empêcheurs de tourner en rond, mais il me sert aussi très bien pour les cas de repos.

-Certes, mais bon tu pourrais tout de même faire l’effort de déloger le fourreau qui va avec de ta ceinture au lieu de planter ta lame à nue dans le sol ! lui fit remarquer Yôganfuro par l’esprit. Pour quelqu’un qui veut prendre soin de sa ville qui a déjà bien morflé, je te trouve plutôt feignasse pour les gestes qui y contribuent.

-Stop les persiflages, Yôganfuro… Un petit trou dans la terre, c’est quand même pas ça qui va faire tomber un gratte-ciel ou l’entrepôt.

-Si tu le dis… m’enfin ce n’est pas très important, de toute façon… Ce qui me fait rire le plus c’est que tu aides cette jeune femme à acquérir son premier pouvoir de Zanjutsu alors que tu seras peut-être amené à l’affronter tôt ou tard.

Cheveux-bleus choisit de ne pas répondre à cela, mais n’en pensa pas moins. Il était vrai que lui étant un Shinigami exilé en permanence sous le coup d’une attaque surprise qui viserait à l’emmener aux tréfonds de la prison du Seireitei et elle une Déesse de la mort appartenant encore à l’ordre des treize armées de la cour, une confrontation pourrait être inévitable dans l’avenir… mais il préférait toutefois ne pas y penser. Perdre son meilleur ami l’avait déjà assez brisé comme cela. Physiquement autant que moralement… Il ne souhaitait pas se laisser aller à penser à d’autre choses négatives.

Il finit même par se demander ce que faisait Luffy en ce moment… était-il en train de se battre contre de pauvre innocents, ou bien faisait-il exploser sa colère contre des Shinigamis qui passaient par là ? … Pourquoi avait-il si radicalement changé de personnalité… ?

Le borgne poussa au bout du compte du soupir découragé. Son exil, sa blessure au visage, ses retrouvailles avec Yamiko pour ensuite la perdre à nouveau de vue, son amitié avec Luffy qui s’était peu à peu tendue pour finalement voler en éclats… la rencontre de son frère dont il n’avait jamais connu l’existence… la mort de ce jeune Haoga, événement duquel il cherchait maintenant la rédemption en apportant son aide à Mulan… Son parcours en tant que guerrier spirituel avait en effet jusque là été houleux.

L’exclamation découragée de la jeune femme citée précédemment l’arracha à sa rêverie avec une telle brusquerie qu’il faillit en sursauter. Elle le regardait avec une lueur désespérée dans les yeux avant de cacher son harmonieux visage dans ses mains sans doute pour cacher son visage étant donné qu’il ne voyait aucun tremblement de son corps qui pourrait signaler des sanglots.

Kazuo serra les lèvres. "Je suis nulle !"… Suivi de ce comportement catastrophé. Apparemment, le choses ne s’étaient pas améliorée… Retenant un nouveau soupir qu’il craignait d’être décourageant pour sa jeune élève, il préféra remettre son katana à sa place et s’approcha doucement d’elle afin de s’accroupir à quelques centimètres de sa personne.

-Je supposer que ça s’est mal passé… ?

Grattant sa chevelure bleue pour ensuite faire glisser sa main sur sa nuque et passer ses doigts sous ses cheveux, il continua de la regarder tranquillement, sans bouger.

-Racontez-moi ce qu’il s’est passé. Vous vous trouvez peut-être nulle, mais prenez ce malencontreux événement de manière positive : votre erreur vous permettra de ne pas la renouveler.

La regardant sans sourire, mais non moins attentivement, il ôta sa main de sa nuque et la posa sur le genou qui lui correspondait, celui-ci dressé exprès pour la recevoir, tandis que l’autre reposait sur le genou à terre. Il espérait que la réponse de son interlocutrice serait assez satisfaisante malgré son exclamation désappointée, car dans le sens inverse, la situation se révélerait corsée…

Mulan Kaosuhewa ne put retenir un regard noir lorsque Kiriyama supposa que ça c'était mal passé. Se croyait-il drôle ? Si la shinigami disait ça, ce n'était pas parce qu'elle avait obtenu le shikai ! Son professeur lui demanda ce qui c'était passé tout en essayant de lui remonter le moral. La belle leva les yeux au ciel comme si c'était la chose la plus stupide qu'elle n'ait jamais entendu. Son échec et sa honte la rendaient exécrable, et sa mauvaise humeur allait s'abattre sur le pauvre exilé qui n'avait rien demandé - ni rien fait pour mériter ça, soit dit en passant. Oji n'était pas là pour calmer sa maîtresse, cette fois. Il était partie faire un petit tour voir s'il y avait quelques fantômes de souris ou d'oiseau dans le coin. Il avait bien essayer de s'attaquer à une souris vivante, mais il était passé au travers. Dommage, game over. Mais le matou ne se décourageait pas pour autant. Bref, revenons à nos moutons. Mulan était donc de mauvaise humeur et il n'y avait personne pour la calmer.

C'est trop tard de toute façon. Le mal est fait.

Comment pouvait-elle, comme ça, admettre devant un inconnu qu'elle s'était trompée depuis plusieurs centaines d'années ? À la place du phénix, si on l'avait pris pour un affreux monstre pendant tout ce temps, elle serait vexé au point de ne plus parler à son propriétaire pour l'éternité. Mulan leva les yeux au ciel comme si ça pouvait lui faire oublier sa honte… mais au final l'abris que lui offrait ses mains n'était pas si mal que ça, aussi la belle cacha de nouveau son beau visage derrière ses mains. La shinigami ne souhaitait qu'une seule chose : disparaître de la surface de ce monde et de tous les mondes, se cacher pour l'éternité. Se cacher jusqu'à ce que la mort l'emporte. Enfin, à condition qu'une âme puisse mourir de vieillesse. Oh, et puis, pourquoi rester à se morfondre dans le noir quand on a une vengeance à accomplir ? Si Mulan était aussi nulle qu'elle le pensait, pourquoi ne pas aller au Hueco Mundo pour éliminer l'ennemi de l'intérieur, hm ? Mouai, non. Elle ne survivrait pas, elle était trop faible.

Kazuo faillit sursauter lorsqu’elle lui jeta son regard noir après qu’il eût présumé que sa méditation s’était à nouveau mal passée. Il se contenta néanmoins d’arquer un sourcil et entrouvrant légèrement la bouche. Il n’avait pas pensé à mal, pourtant, lorsqu’il avait dit cela… Il avait dû la vexer, mais il préféra ne pas s’abandonner à nouveau à de quelconques regrets. Après tout, il n’avait rien fait de mal, il était juste bien entré dans le rôle du professeur qui aidait son élève à obtenir son Shikai. Enfin… ce n’était pas pour cela qu’il ne comprenait pas la réaction de Mulan, et encore moins qu’il ne cherchait pas à la comprendre.

En effet, tout le monde disait que le Shikai était quelque chose de facile à acquérir, qu’il ne suffisait que d’établir une relation de confiance entre le manieur et le manié. Si la jeune femme déplorait son nouvel échec alors qu’elle était visiblement bien partie, c’était dans un sens compréhensible. Enfin, en tout cas, il fallait réussir à la calmer afin de poursuivre l’exercice jusqu’à ce qu’elle puisse y arriver. Seulement, voilà bien le problème : il avait beau penser qu’il faudrait qu’elle arrive à se calmer, ou bien qu’il parvienne à la calmer pour continuer les méditations jusqu’à l’arrivée au but… mais il ne trouvait rien à lui dire… Il avait la désagréable impression qu’avec l’état dans lequel elle se trouvait actuellement, tenter de lui dire qu’elle ne devait pas se décourager, qu’elle devait y retourner serait là le meilleur moyen pour se retrouver couvert de violentes invectives dans la seconde qui suivrait.

Déglutissant doucement et regardant un point invisible sur le sol, il resta là, dans cette position, à réfléchir… que fallait-il faire ? Elle avait sombre dans l’état émotionnel dans lequel tout être humain se plaît à se dévaloriser à la suite d’un échec plus ou moins contrariant… Une pensée qui se retrouva renforcée par le marmonnement qu’émit Mulan en disant qu’"il était trop tard et que le mal était fait".

Il se releva, poussa un soupir assez réprimé pour que son interlocutrice ne l’entendît pas, puis retourna là d’où il venait, sabre à la ceinture, encore perdu dans ses pensées. Il avait espéré une nouvelle explication de sa part, mais visiblement, son moral était tombé bien trop bas pour dire autre chose que des mots qui jouaient en sa défaveur.

Portant doucement sa main à sa bouche, il ferma doucement les yeux, la tête légèrement baissée, son autre main dans la poche de son pantalon cigarette. Lui dire de continuer et de ne pas se décourager… ? Non, il se ferait couvrir d’invectives et il avait déjà suffisamment de soucis comme ça sans en plus se faire insulter… d’autant plus qu’elle risquait de ne plus oser revenir après un incident comme ça, ce qui serait bien dommage, étant donné qu’ils étaient si près du but…

-C’est vrai que ce serait dommage, mais regarde le bon côté des choses, si ça s’arrête : on pourra commencer ce que je prévois pour toi depuis un certain temps.

-Peut-être, mais cet entraînement est censé racheter ma faute de l’autre fois !

-Oh ça va, Kazuo, tu en as vus d’autre, des morts ! Tu ne vas pas me dire que celle de ce jeune Shinigami te traumatise encore alors que tu es un guerrier spirituel ? Il faudrait apprendre à grandir, tu sais, ce n’était pas ta faute !

Kazuo ne répondit pas et se retourna ensuite vers Mulan pour la regarder pendant un petit moment, toujours en pleine réflexion. Se grattant doucement et distraitement le menton, il finit par, enfin, prendre une décision.

-Bon… Voulez-vous vous arrêter ici ou bien continuer malgré tout dans votre lancée ?

Voilà, c’était dit. Maintenant, que ce soit "oui", "non" ou bien qu’elle l’asperge d’une marée d’invectives avant de partir par le Senkaimon après être allée chercher son chat, il se prépara psychologiquement à la réaction qu’elle aurait à sa question.

Faible… Ce mot résonnait dans la tête blonde de Mulan Kaosuhewa. Il la torturait, lui donnait envi de pleurer. Elle détestait ça, être faible. Toute sa vie elle avait été faible, elle s’était laissée ballotter par la vie, la misère et la souffrance. Et la shinigami se détestait pour ça. Elle craignait tout et se détestait, car sa crainte l’empêchait de venger sa mère et de protéger les gens en qui elle tenait. Si elle continuait sur cette voie, Oji risquait d’y passer aussi. Et sans le savoir elle avait infligé un destin de douleur et de solitude semblable au sien à un être qui n’avait en réalité rien fait pour mériter ça. Une créature splendide et fière, gracieuse et qui dégageait une vraie impression de puissance. Tout ce que Mulan désirait être, et elle passait à côté de sa chance à cause de la peur . Cette peur détestable mais omniprésente qu’elle traînait comme un boulet et qui l’empêchait de progresser aussi sûrement qu’une cage empêche un oiseau de voler avec les nuages.

Bon… Voulez-vous vous arrêter ici ou bien continuer malgré tout dans votre lancée ?

Kao leva la tête et regarda Kiriyama, le regard vide et le visage sec. Son cœur devint de pierre, elle fronça les sourcils et prit une décision malgré la peur et la déception. Elle en avait marre de se cacher. Tandis que sa pression spirituelle augmentait avec l’apparition de sa volonté, la belle jeune femme vit Oji arriver, la queue haute et l’air satisfait. Voir ainsi, même de loin, l’être auquel elle tenait le plus, ne fit que renforcer sa décision.

Je continue.

Mulan se redressa et retourna dans son monde intérieur.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, la shinigami se trouvait tout près du rocher. L’eau lui montait jusqu’à la taille. Le phénix était posé sur le rocher et avait la tête sous son aile. Visiblement, la créature ne l’avait pas remarqué. La shinigami se racla la gorge pour attirer son attention. L’oiseau de feu sortit sa tête de sous son aile et Mulan remarqua qu’elle avait pleuré… juste avant de finir enterrée sous une pluie de plume et d’affection.

Musique de fond :

Gna ! Ma petite shinigami adorée ! Je rigolais , je ne t’en veux paaas ! Ne m’abandonne pas ! Je t’aime trop ! Tu sais, je m’ennuie toute seule ici ! En plus j’ai vraiment besoin d’avoir une poupée comme toi à bichonner ! J’aimerais tellement avoir des enfants ! Tu veux bien faire faire des enfants ? babilla-t-elle comme une diva en étouffant Mulan sous un câlin.

Aahhhh !! Au secours ! Lâche-moi ! Mais ! Je n’veux pas d’enfant ! Lâche-moi les sandales, gros poulet ! répliqua Mulan en se débattant.

Han ! Gros poulet, moi ?!

Oui, parfaitement !

Mais tu ne t’es pas vu avec tes formes de dinde !

Quoi ?! Comment oses-tu me traiter ainsi de dinde, espèce de pigeon jaune !

Moi ?! Un pigeon ! Je suis la beauté par excellence ! Et comme je suis la plus belle, j’exige que tu m’obéisses ! Je veux des petits enfants !

Et puis quoi encore ? Je veux pas devenir une baleine ! Tu me prends pour quoi, ton chien ?

Non, pour une chienne !

Han ! Moi ?! Une chienne !

Parfaitement, Môdame Mulet Casse-les-noix !

Tu t’es pas regardé, Môdame Sans-nom !

C’en suivit une dispute digne des plus grandes divas entre le zanpakutô et sa shinigami, qui se termina en bataille de boue où chaque participant tentait de salir et de enlaidir l'autre au maximum.

Mulan ressortit de méditation échevelée et énervée. Elle était rouge de colère et d’indignation… et recouverte de boue. La blonde se leva et, alors que Kazuo n’avait rien demandé, elle le prit à témoins.

Non mais je rêve ! Quel sale caractère ! C’est une égocentrique narcissique pas possible ! Vous vous rendez compte, elle veut que je me marie avec vous ?! Mais elle se prend vraiment pour une reine ! Elle croit quoi, que je vais devenir une poule pondeuse juste parce qu’elle est belle ?! Non mais elle rêve là ! Je rêve ! Saleté ! Gnagnagna, si tu fais pas de bébés de te pourris la vie, et blablabla, et je suis la mieux, et je veux devenir ta maman, et veux ci et je veux ça ! Mais ! Ce n’est pas une diva quand même ! Elle se fourre la plume dans l’œil si elle croit que je vais me plier à ses ordres, la Môdame Honoo de mes deux !

La belle continua comme ça de pester envers Honoo sans se rendre compte qu’elle connaissait le nom de son zanpakutô… et, donc, qu’elle avait le shikai. Oji, qui était venu dormir sur les genoux de l’exilé, regardait sa maîtresse avec de grands yeux ronds et son regard semblait exprimer… la consternation et l’exaspération.

Elle avait vraiment l’air minée par son échec… Kazuo commençait à douter du fait qu’elle aurait la force de continuer dans sa lancée, mais pourtant, un abandon serait dommage, étant donné qu’elle était près du but… Lorsqu’il lui posa la question alors qu’elle baignait en plein milieu de ses tourments causés par ces incessants déboires méditatifs, elle le regarda d’abord d’un air vide. Vide… peut-être dévasté ? Il ne le savait pas vraiment… Il ne put réellement lire ce qui se trouvait dans ce regard qu’il pourrait bien décrire comme atterré s’il la connaissait un peu mieux que par son nom et son prénom.

-Devrais-je ajouter autre chose ? pensa-t-il. Ou bien est-ce que ce ne sera qu’une bêtise à éviter tout simplement ?

Il continua de se poser la question pendant un tout petit laps de temps, jusqu’à ce que quelque chose chez la jeune femme blonde qui lui faisait face changeât. Quelque chose qui interrompit le cours de ses pensées come un barrage qui serait tombé du ciel en plein milieu du torrent, l’arrêtant ainsi violemment… quelque chose qui capta ainsi toute son attention comme un aimant attirait les bouts de ferraille.

Elle se fit plus sérieuse et résolue. Sur son visage se lisait « Je vais le faire ! Crois-moi, je vais le faire ! Je ne sais pas comment, mais je vais le dresser, ce volatile ! ». Une expression qui lui tira un sourire intérieur, accompagné d’une simple déclaration composée de deux mots engagés qui allaient sans doute changer le cours de sa vie : « Je continue ». Son sourire intérieur devint extérieur ; puis elle se redressa et se glissa derechef dans sa méditation. Le sourire de Kazuo s’élargit encore un peu plus… la persévérance, même quand le désespoir venait obstruer notre chemin… il avait toujours admiré cette qualité.

Comme la fois dernière, il délogea son sabre de sa ceinture, sans extraire sa lame du saya qui la couvrait, puis en posa le kojiri sur le sol en gardant ses deux mains sur le kashira ; ce afin de regarder Mulan acquérir son Shikai avec le plus de confort possible. Au passage, il demande à Yôganfuro si cela allait cette fois ; ce à quoi elle répondit que c’est mieux que faire un trou inutile dans la terre. S’interrogeant alors toujours sur la surprise que la belle jeune femme lui préparait lorsqu’ils arriveraient au bout de l’entraînement, il n’en garda pas moins son élève à l’œil, veillant au moindre geste, tremblement… ou à tout autre signe – même le plus moindre – qui serait le signe d’une nouvelle coupure avec son monde intérieure, pour une raison X ou Y qu’elle lui exposerait sûrement sous le joug d’une nouvelle vague de découragement ou de désespoir…

Dans sa petite surveillance, il perçut la discrète trace d’un Hollow – pas si discrète au final – et chercha à le localiser, ainsi qu’à déterminer son stade… un Hollow simple. Un monstre de reiatsu qui n’avait pas atteint l’état de Menos Grande. Cheveux-bleus haussa les épaules : il n’aurait même pas besoin de son épée pour l’ajouter au menu de ce soir… Soupirant, il le laissa arriver, appâté par l’immense énergie spirituelle résultant de la combinaison des deux entités réunies et ouvrit tout doucement les yeux. Son apparence ne le fit même pas ciller… Il s’agissait d’un colosse du même gabarit que Goliath. Oui, un Goliath… mais si faible… c’était du gâchis. Il avait l’air pourtant promis à un bel avenir.

Il fonça sur Kazuo, celui qu’il jugeait le plus alléchant, prêt à en faire un appétissant gaspacho… un simple geste du bras de l’exilé l’en dissuada définitivement : son bras droit se sépara d’un bond de son corps, tandis que de son tronc jaillit une fontaine écarlate, allant jusqu’à son visage si répulsif…

Il se désagrégea en moins de temps qu’il ne le fallait pour le dire ; et Kazuo remit sa main gauche au-dessus de la main, celle-ci n’ayant pas quitté le kashira.

Il regarda encore longuement ce point invisible sur lequel s’était précédemment tenu le Hollow avant d’être tué sans avoir pu comprendre ce qui lui était arrivé, puis fut pris d’un léger tressaillement lorsque Mulan bougea à nouveau, prise d’un nouveau coup de colère, au moment où il s’y était attendu le moins. Échevelée, essoufflée, maculée de boues à divers endroits du corps…

Il serra les lèvres… une nouvelle mauvaise nouvelle en perspective ?...

Son sourcil s’arqua dès lors qu’elle commença à lui confier sa contrariété, sans doute suscitée par sa nouvelle – et dernière ? – rencontre avec son oiseau. Elle lui cassa du sucre sur le dos dans une même mare de palabres qui l’obligèrent à lutter avec efforts pour lui éviter d’être pris d’un fou rire.

Puis elle arriva à la fin de ses jérémiades et, bien qu’elle ne se rendît pas compte de ce qu’elle venait de faire, le visage éborgné de tignasse-bleue se figea dans une expression de surprise et d’étonnement. « Honoo »… ? Ainsi était le nom du phénix avec qui elle avait toujours vécu ? Mais… cela voulait dire que…

Il sourit.

-Bon eh bien, que dire… Félicitations. Je pense que nous avons réussi à faire le plus gros.

Il lui lança un regard bienveillant.

-Si vous voulez mon aide pour apprendre à maîtriser votre Shikai ainsi que les techniques qui vont avec, n’hésitez pas, je suis tout à vous !

Bizarrement, l’exilé – plutôt que de compatir – semblait… ébahi. Mulan haussa un sourcil. Kiriyama se mit à sourire. * Qu’est-ce que j’ai dit de drôle ? * Le professeur félicita l’élève, se qui plongea cette dernière dans l’incompréhension totale, et lui proposa son aide pour maîtriser ses techniques de shikai. Mais qu’est-ce qu’il racontait ? Il avait totalement pété les plombs !

Je m’appelle Honoo, je m’appelle Honoo, je m’appelle Honoo, je m’appelle Honoo, je m’appelle Honoo, je-

Mais tais-toi !

–m’appelle Honoo, je m’appelle Honoo, je m’ap-

Mais tu m’énerves ! Pourquoi tu répètes cette phrase en boucl- !...

L’expression de la belle se figea en un effarement absolu. Ahh ! Elle avait – enfin ! – compris ! Ce n’était pas trop tôt !

Mais ! Mais ! Mais !...

La shinigami resta bien dix minutes, figée dans son étonnement. Puis, soudainement, elle se mit en mouvement. Elle dégaina son zanpakutô et…

Elève-toi vers les feux du paradis, Honoo !

Sa pression spirituelle augmenta et Kao eut un sentiment d’euphorie en sentant sa puissance augmenter ainsi. C’était jouissif. Ses mains se mirent à trembler sous la pression de la transformation du zanpakutô. Le sabre s’enflamma tout entier et, ainsi caché par les flammes, se transforma. Le feu disparut, laissant place à un zanpakutô à la lame fine mais à double tranchant. Honoo semblait avoir été faite avec de l’or, et une succession de plume faisait un ruban de métal original dont l’origine se trouvait au bout de la garde. Il était tout simplement magnifique et la femme se sentait transportée par de la joie pure. La shinigami ne resta pas plus longtemps au shikai. Elle rengaina son zanpakutô, de nouveau scellé, et fit quelque chose d’inattendu. Elle prit Kazuo dans ses bras.

Merci…!

Le câlin dura à peine une seconde. Ensuite, la femme à la tresse sanguine prit son chat dans ses bras et disparut très rapidement dans un senkaimon. Les choses allaient changer, maintenant. Les hollows n’auraient qu’à bien se tenir ! Elle venait de passer à la puissance supérieure, plus personne ne pourrait plus l’arrêter dans sa vengeance.

» Je suis un panda. Je suis cannibale. Mes fourchettes sont enduites de substances empoisonnées. Quoi ? Non, pas la camisole. Non non non.
» Je suis Benkei Kimitomo et je suis ton jugement dernier!
» Deuil. [PV: Mulan]
» Mulan Kaosuhewa - Shinigami
» Chronologie de Mulan Kaosuhewa