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 Deuil. [PV: Mulan]

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AuteurMessage
Akira
Invité




Deuil. [PV: Mulan] Empty
MessageSujet: Deuil. [PV: Mulan]   Deuil. [PV: Mulan] EmptySam 2 Juil - 15:50

Trois mois après sa première confrontation avec des Hollows, Akira gardait encore une vive douleur, non pas physique, mais morale.
Trois mois qu’il recasait en boucle les quelques mêmes scènes de combat, les mêmes évènements et conjonctures liés aux plus infimes de ses actes, les choix qu’il aurait put, ou qu’il aurait dut faire afin d’obtenir une meilleur finalité à tout cela. Ce qui est fait, est fait comme on dit, et les Shinigami aussi puissant peuvent-ils être n’ont pas encore trouver le moyen de revenir dans le passé pour changer des évènements indésirables. Et ce qui avait de plus douloureux pour Akira, c’est que malgré le fait qu’il ai enfin réalisé son rêve de devenir Shinigami, il devait se résigner à en profiter seul et à se résoudre au fait que le statut de Shinigami peut parfois occasionner plus de tord que de bien.
C’était leur rêve, leur volonté la plus chère pour se tirer de cette vie infâme, passée à voler et à batailler pour la moindre miette de respect dans les districts les plus dangereux du Rukongai. C’était leur rêve, et comble de l’ironie, seul Akira eut la chance de le réaliser, alors que c’est lui qui en avait le moins besoin.

Il se rappelle, il y a trois mois, une fois revenu du monde des humains, un drame. Un drame comme très rarement la Soul Society en avait vécue, une succession d’évènements et d’incidents formant un agglomérat d’hasards et d’improbabilités fondamentalement meurtrières résultant à un massacre sans équivalent. L’instructeur, Narue Fuyuzora portée disparu, et lui. « Lui », pas Akira, mais l’autre. Akira refusait catégoriquement de se laisser aller à la faiblesse, de penser à son frère, proscrit dans une sorte de dénie maladif, essayant par tout les moyens de se persuader que tout cela n’était forcément qu’un mauvais rêve, du moins pendant autant de temps qu’il en serait capable avant d’apercevoir l’horrible et douloureuse vérité. Il se souvenait avec aigreur et amertume avoir passé le Senkaimon à la fin de la « mission » pour revenir au Seireitei, dans ce fameux petit jardin zen dans lequel il mangeait un fruit, assis en tailleur sur un gros rocher au bord de l’eau quelque temps auparavant. Asuma, adossé sereinement à un saule pleureur, les deux jeunes combattants si sur de leur capacité, le cœur empli de vigueur et de force. Il se souvenait l’assurance et la force qu’avait gagné son cher petit frère en si peu de temps, les progrès fulgurant qu’il avait accompli dans tout les domaines, théoriquement la courbe d’évolution du plus jeune des frères était nettement plus positive que celle du jeune homme aux cheveux d’argent. Pourtant, c’était lui qui était encore là, aujourd’hui.
Il se demander si il y avait véritablement eu une quelconque chance de faire changer les choses là-bas, si il n’y avait jamais eu la moindre possibilité d’agir autrement. Il est toujours beaucoup plus simple de se dire « j’aurais dut faire cela » après coup, et c’est justement dans le cas précis ce qui est le plus douloureux à réaliser, le fait qu’il aurait été possible d’agir autrement pour éviter un tel désastre. Et ses pouvoirs latents, dont l’instructeur en chef aurait vanté les mérites, qu’en étaient-ils ? En tout cas, ils ne lui avaient été d’aucun secours visiblement lors de sa première mission. Autant, auparavant, Akira pouvait faire face aux nombreux mystères de son existence et de la manifestation peu orthodoxe de ces fabuleux pouvoirs grâce à sa relative patience, autant là, désirait-il plus que tout pouvoir être en mesure d’élucider quelques-uns de ces mystères. Comme le fait qu’il avait entendu à plusieurs reprise lors du combat une voix, ou plutôt un marmonnement sans queue ni tête parfaitement incompréhensible, comme des phrases dites dans une langue morte. Ou comme la fois où il s’était retrouvé dans ce lugubre corridor, sombre, au sol vaseux et aux murs entachés de crasse et de sang. Après beaucoup de réflexion, et sans dire mot à qui que ce soit, il en avait conclu que c’était l’influence de son Zanpakutôh, car jamais auparavant n’avait-il eu à faire à ce genre de phénomène. Et préférablement comme cela, si ce n’était pas dut à son Zanpakutôh mais bien à son esprit défaillant, cela aurait soulevé des questions autrement plus lourdes de conséquence pour le jeune Shinigami.

L’aîné Imaizumi franchit un porche de bois mité, marquant la frontière entre un petit bosquet et l’entrée du village du 79 district du Rukongai Sud. L’air y était pesant, les nuages lourd aux couleurs du plomb et l’orage se préparant à éclater sur les taudis. L’ambiance n’y été guère propice à la bonne humeur, et l’amertume qu’apportait avec lui le Shinigami n’allé pas arranger les choses. Il était en route vers le 72ème district, son « coin à lui », ou du moins à eux. Nul n’aurait put expliquer son souhait de revenir dans ce coin maudit après être devenu Shinigami, pas même lui. Mais quelque chose le pousser à le faire, comme pour se souvenir, bien garder à l’esprit là d’où il venait, ou peut-être pour rendre un dernier hommage. Un acte qu’il n’arrivait pas à s’expliquer d’autant qu’il était persuader que tout cela ne pouvait qu’être une vaste mascarade. Peut-être pour embaumer son cœur si chagriné, avec de vieux souvenirs nettement plus heureux que les quelques uns qui lui vriller l’esprit et lui faisait gonfler les veines de ses tempes au point d’en avoir des migraines. Dans le district 79, il reconnut quelques visages, toujours plus meurtris et marqués par la famine, la pauvreté extrême et la tristesse d’une telle vie de dénuement et de manque. Cela aller faire dans quelques jours un an qu’il avait quitté le Rukongai, à destination de l’Académie Shinigami. Comme prévue, et selon les nouvelles directives de guerre énoncées par Yamamoto-Sama, le cycle de formation d’un Shinigami débutant avait été considérablement raccourci, pour passer de 6 ans à une moyenne d’un an et demi. Akira aurait put s’estimer heureux puisque même dans de telles conditions, il avait été, pour ne pas changer, plus rapide encore que tout les autres, mais il aurait infiniment préférer que cela se passe dans d’autres circonstances.

La tenue de Shinigami nouvellement acquise par Akira se composer du kimono traditionnel noir d’un soldat de rang de division. Taillé sur mesure et porté comme un juste au corps par Akira, le col parfaitement droit et les encolures ne faisant pas un seul faux plis, l’uniforme en imposait rudement par rapport à ce que l’on pouvait voir au sein du Rukongai. Mais Akira avait tenu à y ajouter sa touche personnelle, ainsi, en lieu et place de la ceinture de soi blanche bouclée en épingle qui lui maintenait son kimono à la taille, il avait opté pour un long ruban de couleur rouge qu’il avait attaché en un simple nœud sur le côté, et dont les deux pans tombaient nonchalamment sur sa cuisse, à la manière d’un uniforme de moine bouddhiste de l’ancien temps. Marchant d’un pas leste, ses sandales de paille tressé aux pieds, Akira préféra passé dans la rue principale du district, paradoxalement la plus animée mais là aussi où il pourrait éviter le plus les ennuis. C’était bien connu, les malfaiteurs du Rukongai ne débordant pas de courage, ils préféraient attaquer dans les petites ruelles et coins sombres là où personne ne pourrait venir en aide à leur victime. Non pas qu’Akira craignait désormais pour sa vie face à ce genre de parasite, mais il n’était pas venu ici bas pour essayer de faire régner une quelconque forme de justice, mais pour se recueillir un temps. Il passa devant plusieurs modestes étals de marchandises, de poteries artisanales de piètre qualité, de bijoux et gri-gri de pacotille fait avec des matériaux de récupération, parfois quelques butins de menus larcins revendus à prix d’or, certain marchands commençaient déjà à remballer leur produits, craignant les sombres nuages qui s’amoncelaient rapidement au dessus de leur tête. Avant que le taudis ne soit complètement vidé de sa vie, Akira décidât d’acheter quelque chose à manger avant de se dépêcher de se rendre à sa destination. Il vit un achalandage de gâteau de riz, de petite taille mais à l’aspect tout à fait honorable bien que posé à même le bois d’une frêle tablette. Il s’avançât en mettant la main dans l’intérieur de son kimono afin d’en ressortir une bourse de cuir :


-« Deux s’il vous plait.

Le marchand, un homme d’un certain âge au visage blême s’empressa de préparer la commande du Shinigami avec le plus de soin possible, il enveloppa les deux gâteaux de riz dans un chiffon propre avant de les tendre à son client :

- Combien vous dois-je ?

Akira commençait déjà à trifouiller dans sa bourse en faisant cliqueter des espèces sonnantes et trébuchantes

- Oh non messire Shinigami, c’est un plaisir, je vous en prie prenez dont, c’est tout ce que je peux vous offrir mais c’est de bon cœur !

- Mais, j’ai de l’argent ! »

Fit Akira interloquer. Le marchand secoua la petite boule de chiffon contenant les gâteaux de riz en signe d’insistance. Il ne semblait clairement pas décider à entendre raison, et Akira n’aurait pas put expliquer sur le coup un tel comportement. Le Shinigami prit timidement son dût et remercia le commerçant en accomplissant un petite révérence, puis s’éloignât. Quelques mètres plus loin, il dégustât un des gâteaux, et se dit aussitôt que le marchand avait eu définitivement tord, le parfum succulent de cette sucrerie était incroyable. Akira en aurait donné le triple de son prix initial si besoin était.

Quelques minutes plus tard, il gravit un petit sentier terreux grimpant doucement en pente vers un arbre au sommet d’une colline. L’air relativement frais pris la place de l’air suffocant et les morceaux cotonneux noirs dans le ciel finirent de s’installer avant d’annoncer leur symphonie de goûte de pluie et de vent. L’arbre, probablement là depuis bien plus longtemps qu’Akira lui-même, était bâtit d’un seul et unique tronc extrêmement épais, donc la circonférence aurait était impossible à calculer à l’œil nue. Haut d’une trentaine de mètre au bas mot, ses branches les plus basses étaient semblables à de grosses poutres de fondation, le voile de feuillage très touffue procurait un abri de fortune aussi bien aux lueurs du soleil qu’à la pluie. Le bruissement insistant et doux de la verdure autour de l’arbre, en contact avec les brises de plus en plus fortes, emportait Akira dans ses pensées. Une volée de souvenir particulièrement vifs et virulents lui vinrent en tête, une fois qu’il eu finit de gravir la colline, Akira s’écroulât sur les genoux devant l’immense arbre.